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Quand le BFR sert la valorisation de l’entreprise

 Virginie Auvergnas et Mickaël Piffard-Besnard

Cession d’activité ou recherche de financement, l’exercice de valorisation fait partie du cycle de vie de toute entreprise. Parmi les méthodes d’évaluation, le DCF reste, pour les auteurs, la méthode reine. En tirer le meilleur parti, c’est notamment apprécier la variation du BFR. Conseils.

Quand le BFR sert la valorisation de l'entreprise

La méthode des DCF (« discounted cash flows », ou flux de trésorerie actualisés) est classiquement mise en oeuvre afin de prendre en compte l’ensemble des spécificités de la société. Elle consiste à estimer la valeur de la société grâce aux flux futurs qu’elle générera et repose sur un plan d’affaires (des flux de trésorerie futurs de la société) réalisé par le management. Dans le cadre des discussions sur la valeur de l’activité considérée, les principales hypothèses retenues pour élaborer ce plan d’affaires seront le nerf de la guerre. Le Daf devra, dès lors, préparer un argumentaire défendant chaque point d’amélioration du chiffre d’affaires, de la marge opérationnelle ou du BFR retenu pour estimer les flux de trésorerie futurs (cf. tableau ci-dessous).

Le compte de résultat, oui, mais pas seulement

Les plans d’affaires se focalisant principalement sur les agrégats du compte de résultat ne sont pas rares. En effet, le management anticipe, généralement, l’éventualité d’être challengé sur ses hypothèses de croissance de chiffre d’affaires et de marge opérationnelle… puisque, par définition, un plan d’affaires montre toujours une amélioration de ces agrégats – si ce n’est à court terme, a minima en vision normative à long terme. Ainsi, le Daf prépare, classiquement, des analyses relativement poussées afin de corroborer ses hypothèses de croissance en termes de volumes, de prix, de parts de marché, etc.

L’amélioration de la marge est également justifiée par des tendances sectorielles, des effets matières ou ceux, favorables, d’un plan de réorganisation passé.

Ces hypothèses sont revues dans le cadre des discussions portant sur le plan d’affaires et elles sont souvent challengées, d’abord par une comparaison aux performances historiques de la société, puis une comparaison aux performances historiques et prospectives des sociétés cotées du secteur ou par des analyses sectorielles issues de bases de données publiques (Insee, sites web d’organismes sectoriels comme le CCFA…) ou sous abonnement (Datamonitor, Xerfi…).

Reste, dans la constitution du flux de trésorerie, un agrégat qui est globalement moins bien appréhendé : la variation du BFR. Elle survient dans le cadre de la méthode DCF mais aussi, parfois, en ajustement des multiples.

Savoir apprécier la variation du BFR

De manière générale, l’appréciation du BFR produit un effet significatif sur la valorisation de l’activité pour les industries portant des stocks, fonctionnant via des contrats long terme ou encore ayant une activité de facturation à l’avancement.

Dans la mise en oeuvre d’une approche DCF, l’effet du BFR se fait à plusieurs niveaux.D’abord sur la période du plan d’affaires : la maîtrise des évolutions significatives du BFR limitera les incidences à court terme. Puis, sur la valeur terminale : la détermination du flux normatif suppose l’estimation du niveau normatif du BFR.

Ce BFR normatif est calculé sur la base de :
– -l’analyse historique du BFR de la société ;
– un benchmark du niveau du BFR de sociétés du secteur ;
– une analyse sectorielle fondée sur les études de marché disponibles ;
– l’appréciation d’hypothèses de développement de l’entité sur de nouvelles zones géographiques ou de nouvelles activités ayant une influence sur la normativité du BFR.

Les retraitements classiques effectués afin d’estimer le niveau de BFR tenable sur le long terme sont, par exemple, le lissage de la saisonnalité, l’élimination d’opérations « one off » abruptes dans le cadre de la communication de clôture (opération de déstockage…), l’ajustement lié à la déconsolidation des créances, de reverse factoring, de financement sporadique de stocks, etc.

Nota bene Dès lors, tout ajustement ayant pour objet de présenter des comptes à court terme sous un meilleur jour n’aura aucun intérêt, puisque l’analyse effectuée dans le cadre de l’évaluation et, plus largement, d’une transaction (due diligence) portera sur une logique de long terme, tenable pour la société. Une action « coup de poing » ne sert donc à rien si elle n’obtient pas de résultats pérennes. Dans le cadre de la rédaction des SPA (sales & purchase agreements), des clauses précisent le retraitement des « one off » sur le BFR, au même titre que sur l’EBITDA.

Améliorer le BFR de manière pérenne : le volet opérationnel ?

Ce volet opérationnel sera pris en compte dans le cadre de la valorisation s’il est jugé tenable sur le long terme. Pour cela, le management devra détailler le plan d’action envisagé, le suivi des résultats, et démontrer une amélioration effective du BFR. Cela suppose, dès lors, la mise en place d’un plan d’amélioration du BFR en amont du processus de valorisation ou de transaction, et qui justifie un BFR normatif (retenu dans le cadre du calcul de la valeur terminale) tenable. Pour s’inscrire dans une logique de résultats durables, cette optimisation du BFR doit très souvent impliquer toutes les strates et fonctions de la société ayant une activité ou un impact possible sur les dominantes du BFR. C’est la fameuse « culture cash », déployée dans les sociétés dont l’objectif majeur est d’intégrer dans la durée une diffusion de bonnes pratiques et réflexes financiers aux fonctions RH, achats, logistique, com­mer­ciale… qui sont les meilleurs garants de la durabilité des programmes d’optimisation. Ces derniers, placés sous l’égide de la fonction finance, induisent, s’ils sont menés à leur terme, une amélioration de 5 à 15 % du ratio BFR/CA.

En fonction de la profondeur que l’on souhaite y apporter et de la taille des sociétés, ces programmes d’optimisation du BFR ont des délais d’élaboration et de mise en oeuvre allant de trois mois à un an et demi. Ainsi, en considérant en moyenne une durée d’un an, il conviendra d’anticiper entre trois et deux ans avant l’exercice de valorisation – et donc de transaction – un plan d’optimisation pour que ce dernier soit intégré pleinement dans le BFR normatif et que les résultats attendus post-valorisation puissent également être intégrés dans la méthode DCF.

Améliorer le BFR de manière stable : le volet financement ?

Ce volet financement peut être retraité s’il ne s’inscrit pas dans la durée et n’est réalisé, notamment, que pour des exercices de window dressing. Première nécessité, donc : inscrire dans le financement pérenne et si possible multi-exercice de l’exploitation ces financements du BFR afin qu’ils soient reconnus dans la méthode DCF. Toutefois, même si ces financements court terme, qui prennent les noms d’affacturage (poste clients), reverse factoring (poste fournisseurs), financement sur stock… sont organiques à l’exploitation de la société, le professionnel en charge de l’évaluation ou de la due diligence peut les retraiter au regard de son appréciation du caractère potentiellement sporadique ou risqué de ces derniers. Cette appréciation passera par sa lecture du business, les conditions des lignes de financement (et les risques de dénonciation/de diminution) ou encore de possibles comparaisons sectorielles ou géographiques de transactions équivalentes. Dans un certain nombre de pays d’Europe du Sud, l’affacturage ne sera souvent pas retraité dans la valorisation de la société car le factor est pleinement intégré dans la culture de financement des entreprises, notamment au regard des délais de paiement plus importants pratiqués dans ces pays.

Nota bene Dans une méthode DCF, il est donc plus opportun de travailler d’abord sur le BFR organique et opérationnel de la société avant d’avoir recours au levier du financement, si ce réflexe se fait uniquement en anticipation d’une valorisation. Au-delà des gains de trésorerie, l’optimisation pérenne du BFR opérationnel sera créatrice de valeur, pour la société, ce qui est moins le cas pour le financement court terme, dont l’objectif premier est tout autre, i.e. financer le montant résiduel de BFR de la société.

Comment mettre en valeur son entreprise avant de la transmettre ?

Vous avez pris la ferme décision de transmettre votre entreprise ?

Ne vous précipitez pas tête baissée dans la recherche d’un repreneur.

La transmission de votre entreprise est sans doute l’opération la plus importante de votre vie alors soignez sa présentation afin d’attirer un maximum de repreneurs.

Vous devez faire en sorte de présenter votre entreprise sous son meilleur jour afin d’attirer un maximum de repreneurs et recevoir de leur part des propositions aux meilleures conditions.

Alors comment mettre en valeur son entreprise avant de la transmettre ?

Je suis régulièrement surpris de voir des chefs d’entreprises qui se mettent en recherche de repreneurs sans bien connaître les forces et faiblesses de leur entreprise mais aussi la valeur de leur entreprise.

Parfois ils n’ont pas même préparé un dossier à remettre aux repreneurs potentiels.

C’est tout de même étonnant de constater que pour les produits ou services qu’ils ont vendu au cours de leur vie professionnelle, ils connaissaient parfaitement les qualités et défauts de ses produits ou services, savaient justifier de la valeur de ses produits et du prix de vente auprès de leurs clients à qui ils remettaient des documents commerciaux de qualité.

Mais le jour où ils vendent la chose la plus importante de leur vie, ils oublient tous ces bons principes et foncent tête baissée dans la recherche d’un acquéreur, sans se demander comment céder une société dans les meilleures conditions.

Et là les problèmes s’accumulent :

  • Ne connaissant pas les forces et faiblesses de l’entreprise, ils ne sont pas en mesure d’argumenter sur les points positifs de l’entreprise qui justifient une valeur élevée ou ils sontpris au dépourvu par les observations parfois assassines des repreneurs sur les faiblesses de l’entreprise.
  • De même ils n’ont pas réfléchi à la justification technique de la valeur de leur entreprise et devant un repreneur ils ne savent pas développer une argumentation rationnelle sur le prix qu’ils demandent.
  • Ou encore, ne disposant de dossier de présentation, ils remettent de manière désordonnée et sans explication des documents sur l’entreprise à des repreneurs qui parfois transmettent leurs documents internes à des tierces-personnes sans les en informer.

Alors pour bien présenter votre entreprise, vous devez au minimum effectuer 3 choses :

  • Tout d’abord, un diagnostic complet de votre entreprise afin d’identifier ses forces, ses opportunités de développement mais aussi ses faiblesses et ses menaces pour le futur.
  • Ensuite, une évaluation de votre entreprise prenant en compte les principales méthodes reconnues par les professionnels au niveau international afin de ne pas limiter votre zone d’investigation à un seul pays et être en mesure d’avancer aux repreneurs une argumentation technique sur le prix qui tienne la route.
  • Enfin, un dossier de présentation (memorandum) à remettre aux repreneurs reprenant l’environnement géographique de l’entreprise, son environnement économique, l’historique de l’entreprise, son marché, ses produits et/ou services, ses clients, ses fournisseurs, ses concurrents, son personnel, ses données financières, son juridique, sa propriété industrielle et intellectuelle,…

Sans disposer à minima de ces 3 éléments, vous passerez pour un amateur auprès des repreneurs et vous n’allez pas attirer de repreneurs sérieux.

Quelque soit le type d’entreprise que vous ayez, y compris si vous envisagez la cession d’un site internet, vous devez disposez de ces 3 éléments.

Alors passez le temps qu’il faut pour bien réaliser ou faire réaliser cette étape en ayant recours aux conseils d’un expert en transmission d’entreprise.

Fabrice LANGE
Manager Général ACTORIA GROUP

Actoria.eu

Le rôle des conseils d’administration lors des fusions et acquisitions

Avatar de Gouvernance des entreprises | Jacques GriséGouvernance | Jacques Grisé

Les enjeux évoqués dans cet article sont les suivants :

  1. Quel ont les tendances en matière de fusions et acquisitions dans le monde, particulièrement aux É.U. ?
  2. Quel est le rôle du conseil dans les activités de F&A ?
  3. Le CA doit-il être proactif dans les situations de F&A; quelles questions les administrateurs…

Voir l’article original 1 942 mots de plus

Trois erreurs à éviter au moment de planifier une succession

Voici un article pouvant vous démontrer pourquoi vous pourriez avoir besoin de planifier Générationsvotre succession, en cas de décès.  Pour la plupart des gens, il existe deux certitudes:  vous décèderez un jour et vous payerez des impôts.  Et vous n’avez pas besoin d’être riche…seulement d’avoir quelques économies (REER, CÉLI, etc) et/ou d’être propriétaire d’une maison, d’un condo ou d’autres biens.

Savez-vous quelle serait la valeur de votre succession…advenant un décès le mois prochain?  Avez-vous un testament qui prévoit à qui vous léguez?  Et qui vous fait profiter de stratégies pour réduire la facture de vos impôts de succession?  Évitez donc les tracas et les mauvaises surprises à vos proches en cas de décès.

Planifier sa succession, ça ne fait pas mourir!

Article tiré de Finance et Investissement du 31 août 2015

Trois erreurs à éviter au moment de planifier une succession, selon Jamie Golombek

Plus de la moitié des Canadiens (51 %) prévoient léguer des biens à leur décès et la valeur moyenne des actifs légués s’élève à 377 950 $, selon un sondage de la Banque CIBC.

Selon les données du sondage, 7 % des répondants prévoient léguer des actifs dont la valeur globale est d’un million de dollars (1 M$) ou davantage, et 11 % des répondants estiment que cet actif se situera entre 500 000 $ et 999 999 $. À l’autre bout du prisme, 11 % des répondants prévoient léguer une valeur moindre que 50 000 $, et 30% ne sont pas en mesure d’offrir une évaluation des actifs qu’ils transmettront à leurs héritiers.

Jamie Golombek, directeur gestionnaire, Planification fiscale et successorale, Banque CIBC, se dit toutefois surpris de constater que bien des gens n’ont pas de testament ou croient qu’ils n’en ont pas besoin : « Sans planification appropriée et sans testament écrit, vous laissez la loi décider à qui vos actifs seront transférés et vous pourriez exposer vos héritiers à toutes sortes de problèmes. »

Trois principales erreurs

Dans son étude intitulée Votre succession il faut y voir, Jamie Golombek évoque les erreurs courantes commises par les Canadiens au moment de planifier leur succession.

La principale erreur consiste à avoir des idées fausses quant à ce qui constitue une succession. Ainsi, bien que le terme « succession » soit souvent associé à une image de vastes manoirs ou de luxueux chalets en bordure d’un lac, presque tous les adultes ont une succession sans être riche pour autant. Un régime d’épargne- retraite ou des biens immobiliers comme une maison familiale sont des exemple de ce qui constitue une succession, illustre-t-il.

« La planification successorale consiste à prendre des dispositions pour la gestion et la transmission de votre succession », indique Jamie Golombek. Selon lui, un plan successoral est toujours recommandé lorsqu’une personne possède des biens, mais il est essentiel si cette personne désire prendre soin de personnes à charge, comme un conjoint ou des enfants.

Laisser le gouvernement rédiger le testament est la seconde erreur et l’une des plus courantes en planification successorale, selon Jamie Golombek. La succession est alors administrée selon la loi provinciale, de sorte que la décision d’aspects fondamentaux est laissée au gouvernement.

Ainsi, le conjoint survivant pourrait ne pas avoir droit à tous les biens, puisque dans la plupart des provinces, après l’octroi d’une part préférentielle de la succession au conjoint, le solde sera réparti entre le conjoint et les enfants. De même, le conjoint survivant pourrait ne pas être en mesure de prendre possession de la propriété familiale si la part de la succession des enfants excède la valeur des biens immobiliers. Le conjoint pourrait alors devoir la vendre afin de rembourser le solde restant.

Les personnes désirant s’assurer que leurs biens soient transmis aux personnes qui leur sont chères, conformément à leurs volontés et sans entraîner trop de retards et de coûts, un plan successoral et un testament écrit sont des options à considérer sérieusement, affirme-t-il.

Au nombre des conséquences liées à l’absence de testament, Jamie Golombek mentionne que les enfants mineurs pourraient ne pas avoir accès à leur part de la succession, puisque leur héritage pourrait devoir être versé au tribunal pour qu’un organisme gouvernemental le gère jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de la majorité.

Aussi, le conjoint survivant pourrait ne pas être automatiquement désigné comme administrateur de la succession, à moins de s’adresser au tribunal pour s’en assurer, selon lui. Finalement, la valeur de l’héritage pourrait être affectée par l’impôt, alors qu’une planification permettrait possiblement de différer l’impôt sur le revenu en tirant parti de divers transferts libres d’impôt au conjoint.

La troisième erreur évoquée par Jamie Golombek consiste à planifier une succession en l’absence d’un professionnel.

« L’inexpérience et le manque de connaissances sont à l’origine de nombreuses erreurs de planification successorale. Les lois sur la famille, la succession et l’impôt sur le revenu sont très complexes et varient d’une province à l’autre. De plus, ces lois changent fréquemment », affirme Jamie Golombek.

Selon lui, l’obtention de conseils professionnels permet d’éviter une réduction de la succession et des complications pour la prochaine génération. Jamie Golombek estime que le coût de bons conseils est souvent inférieur au coût de l’impôt et de frais inutiles liés à l’absence de plan successoral.

Le sondage a été effectué en ligne du 19 et 20 mai 2015, auprès d’un échantillon de 1 504 adultes canadiens choisis au hasard parmi les personnes inscrites au Forum Angus Reid. La marge d’erreur est de plus ou moins 2,53 %, 19 fois sur 20.

Le top 5 des principales erreurs à éviter absolument lors de la transmission de votre entreprise

Peu importe à quel stade de développement est votre entreprise, la transmission est dans la tête de chaque entrepreneur. Mais dès que l’on commence à penser à cette possibilité, les questions se bousculent dans votre tête.

Nombreux sont les obstacles qui n’attendent qu’à vous faire trébucher dans votre projet de transmission.

Depuis de longues années, j’ai eu l’occasion de constater que certaines erreurs revenaient systématiquement et j’ai souhaité ici vous les faire partager afin de vous aider à réussir votre transmission d’entreprise.

Il y a d’autres erreurs que celles évoquées dans cet article mais celles-ci sont les plus grossières et pourtant assez courantes !

Ainsi vous avez développé une entreprise et vous pensez maintenant à la transmettre.

Alors que nombre d’entre vous avez rédigé un business plan pour lancer votre affaire ou pour définir une stratégie de développement, peu nombreux sont les entrepreneurs à penser à définir un plan de sortie.

Peu importe si votre entreprise est de taille modeste, ou si vous avez déjà construit une marque à succès, voici les cinq principales erreurs à éviter lors de la vente de votre entreprise : Les 5 principales erreurs à éviter lors de la transmission.

Erreur 1. Penser que vous êtes prêt à vendre lorsque vous ne l’êtes pas

Pour la plupart des propriétaires d’entreprises, la transmission d’une entreprise est un événement unique dans une vie. Prenez du recul et analyser objectivement votre état émotionnel qui est pour l’instant entièrement investi dans votre entreprise et comment demain votre vie va radicalement changer quand vous allez quitter votre entreprise. Serez-vous aussi heureux et comblé de faire quelque chose d’autre ?

Vous aurez également besoin de poser des questions difficiles au sujet de vos attentes financières. Avez-vous une idée de la vraie valeur de votre entreprise ? Quels sont vos objectifs financiers personnels ? Avez-vous besoin d’aide pour réaliser cette transaction et si oui acceptez-vous de rémunérer des conseillers ?

Erreur 2. Penser que votre entreprise est prête à vendre quand elle ne l’est pas

Émotionnellement et financièrement, vous pourriez être impatient d’aller de l’avant. Mais quand est t-il de votre entreprise ? Certains facteurs peuvent réduire la valeur de votre entreprise dans une transmission ou même empêcher totalement la transmission de se réaliser. Par exemple : Avez-vous des contrats qui ne sont pas cessibles ? Avez-vous obtenu l’accord de la collectivité des actionnaires sur votre projet ? Votre clientèle est-elle concentrée sur quelques clients ?

Si vous avez répondu «oui» à l’une de celles-ci, vous pourriez avoir quelques problèmes sur la table à régler !

Ils peuvent sans doute être corrigés, mais cela prend du temps.

Identifier les problèmes qui peuvent être repérés facilement par tout repreneur, corrigez les avant de transmettre et si ce n’est pas le cas, annoncez-les aux repreneurs potentiels ainsi que les solutions que vous avez commencées à mettre en place.

De même, mettez-vous à la place d’un repreneur qui va réaliser un audit : enlevez tous les cadavres des placards et nettoyer votre entreprise, pas seulement vos bureaux ou installations mais aussi son organisation, sa gestion, etc…

Erreur 3. Ne pas avoir une équipe d’experts M & A expérimentés

Un boxeur professionnel ne va pas se battre contre un adversaire seul. Bien sûr, il va se retrouver seul sur le ring, mais à tout le moins, il a son coach, entraineur et agent juste derrière lui. De même, un repreneur s’entoure de conseillers financiers, fiscaux et juridiques pour prendre le contrôle d’une entreprise. Au minimum pour conclure une transaction, vous devez avoir à vos côtés un conseiller financier, un avocat d’affaires expérimenté ainsi qu’un professionnel qui peut vous fournir des conseils fiscaux solides.

Rappelez-vous: les repreneurs sont des pros. Si vous cherchez à vendre à un fonds d’investissement, vous devez connaître leur politique d’investissement pour comprendre la cohérence de l’acquisition de votre entreprise. Et si vous envisagez de vendre à un grand groupe, vous serez souvent en face de dirigeants très expérimentés dans votre domaine.

Vérifiez que vous disposez bien d’une équipe d’experts compétents à vos côtés qui peut non seulement anticiper les problèmes avant qu’ils ne surviennent, mais peut aussi vous aider à les résoudre lorsqu’ils se présentent.

Erreur 4. Supposer déjà connaître le repreneur de votre entrepreneur

Peut-être avez-vous un concurrent qui constamment vous demande de penser à lui dès que vous allez passer la main ? Ou peut-être vous avez reçu des appels d’un fonds d’investissement avec une fréquence croissante ?

Lorsque vous arrivez au stade de la transmission, il est tentant de prendre la première offre qui se présente et d’engager des discussions avec ce providentiel repreneur.

Mais le repreneur providentiel n’est pas souvent le bon repreneur.

En fait, beaucoup d’entre eux sont des coureurs de fond, et ils ne vous donneront pas ce que votre entreprise vaut vraiment.

Donc, de loin vous devez mettre aux enchères votre entreprise afin de maximiser sa valeur et surtout négocier avec au minimum 2 repreneurs jusqu’à l’obtention d’une lettre d’intention.

Erreur 5. Vous consacrer entièrement à votre projet de transmission

Tant que vous êtes propriétaire de votre entreprise, l’activité continue et vous ne devez pas lever le pied. Bien au contraire, les résultats de votre entreprise doivent rester votre priorité.

Le processus de transmission est important, mais cela ne devrait vous freiner dans les opérations quotidiennes et dans la poursuite des objectifs fixés pour votre entreprise.

Si vous décidez de ne pas vous engager sur un contrat important ou choisir de ne pas investir dans un équipement nécessaire parce que vous pensez que la transaction va bientôt se réaliser, c’est un risque que vous ne pouvez prendre.

Vous ne savez jamais si la transaction va aboutir, soit parce que les conditions proposées par le repreneur ne vous conviennent finalement pas, soit parce que le repreneur se désiste.

Pour de nombreuses raisons, les offres les plus prometteuses sont trop belles pour être vraies et souvent tombent à l’eau. Alors gardez la tête sur les épaules et ne considérez jamais qu’une transaction est faite tant qu’elle n’est pas signée – et reposez-vous sur vos conseillers de confiance vous accompagner sur le processus de transmission.

Enfin un dernier conseil, gardez toujours les pieds sur terres quelques soient les propositions que vous recevez et considérerez jusqu’à la dernière seconde de signature de l’acte définitif que rien n’est acquis avec un repreneur.

Les conseils de Fabrice Lange proviennent de nombreuses années d’expériences. En suivant ses conseils vous pouvez éviter de nombreuses erreurs et ainsi augmenter très fortement les chances de réussite de votre projet. Suivre ces conseils va mettre votre entreprise en pole position sur son marché pour attirer de manière magnétique de très nombreux repreneurs.

Fabrice LANGE ACTORIA GROUP # transmission

Les négociations financières et la valorisation

  • – shutterstock.com

Une fois la décision d’investissement confirmée s’ouvre la phase de négociation financière. La négociation peut durer plusieurs mois. Elle va amener à débattre des besoins à financer et de la valorisation de l’entreprise.

Pour commencer, quelques définitions …

Valorisation : La valorisation est le prix de l’entreprise sur le marché à un instant donné. Cette valeur tient compte du passé et de l’avenir attendu, mais aussi de la valeur marché (prix que quelqu’un est prêt à mettre…). Vous devez garder à l’esprit que, tant qu’elle n’est pas vendue, le prix de l’entreprise est « virtuel ».
Valorisation pre-money et post-money : Lorsque l’on parle de valorisation, il faut bien distinguer la « valeur pre-money » de la « valeur post-money » de l’entreprise :
• L’entreprise a une valeur dite « pre-money » avant l’apport de l’investisseur,
• Une fois cet apport réalisé, la nouvelle valeur, dite « post money », est égale à la valeur pré- money additionnée de l’apport de l’investisseur.
Cela donne l’équation suivante : valeur post money = valeur pré-money + montant investi
Pour déterminer cette valorisation, il existe des méthodes plus ou moins complexes. Les méthodes pertinentes varient selon le stade de développement de l’entreprise.

Les méthodes d’évaluation pour le capital-développement et les phases ultérieures

Pour des entreprises en développement ou à maturité, l’entreprise bénéficie d’un historique et d’une visibilité, ce qui permet d’utiliser plusieurs types de méthodes pour calculer sa valeur.

Les méthodes d’évaluation peuvent être classées en deux catégories :
Les méthodes intrinsèques
Les méthodes intrinsèques examinent l’ensemble des caractéristiques propres à l’entreprise :
• Le total de bilan, qui est la méthode la plus simple,
• L’approche  patrimoniale   (ou valorisation par l’actif net comptable): elle   consiste   à  recalculer   à   partir des comptes de l’entreprise un actif net   corrigé   obtenu   en   réévaluant les actifs de l’entreprise. Cette méthode est généralement utilisée pour des holdings ou sociétés de participation dont l’objet est de gérer des participations dans des activités diversifiées,
> Ces deux premières méthodes sont les moins   pertinentes   pour   des   entreprises « classiques » et « technologiques » ;mais elles permettent de se faire une première idée de l’ordre de grandeur de la valorisation.
• Les  approches  liées  à  la  rentabilité: elles consistent à déterminer un indicateur qui exprime la performance de    l’entreprise    (chiffre    d’affaires, EBE,   résultat   net,   «cash   flow»   = flux de trésorerie) et à déterminer la valorisation future liée à cet indicateur,
• La  méthode  des  «discounted  cash- flows»   (DCF),   ou   «   actualisation des  résultats  futurs  »,  qui  consiste à  visualiser  l’avenir  de  l’entreprise, et   prend   la   valeur   actuelle   nette des flux de trésorerie futurs. Schématiquement, la méthode des D.C.F. consiste à actualiser les «free cash-flows» (F.C.F.)

Les méthodes analogiques
Ce  sont  les  méthodes  des  comparables ou multiples. Elles consistent à appliquer aux critères de performance de l’entreprise évaluée (généralement le résultat d’exploitation ou le résultat net), les multiples de performance issus d’une ou d’un groupe d’entreprises de référence du même secteur
> Cette dernière méthode est la méthode intrinsèque la plus employée.
Ces dernières sont le plus souvent des sociétés cotées (on parle de comparables boursiers), et parfois des sociétés non cotées (il s’agit de transactions comparables), car il est difficile de connaître les prix retenus pour des prises de participation de non coté.
• Dans  la  méthode  des  comparables boursiers, le multiple de résultat d’exploitation est le rapport capitalisation boursière/résultat d’exploitation, le multiple de résultat net est le rapport capitalisation boursière/résultat net,
• Dans    la    méthode    des    multiples de transactions comparables, on substitue à la capitalisation boursière le prix de cession,
> Si la méthode des comparables est la plus facile à mettre en œuvre, elle n’est pas toujours pertinente, car trouver des sociétés réellement comparables n’est pas simple.

Comment choisir la bonne méthode ?

Le recours à plusieurs méthodes est fortement recommandé, pour ne pas dire obligatoire. La pertinence des méthodes dépend largement des caractéristiques de l’entreprise (type d’activité) et du contexte (conflit entre actionnaires, cession à un groupe industriel, etc.). Il convient donc de les employer avec discernement. Par exemple :
• Si l’activité de l’entreprise est à prédominante industrielle, l’approche patrimoniale est la méthode la plus couramment retenue,
• Si l’entreprise est en phase de fort développement, les méthodes liées à la rentabilité sont à privilégier,
• Si l’entreprise fait appel à l’épargne publique et que ses titres sont négociés sur un marché réglementé, la méthode par la comparaison des «Price Earning Ratio» (PER) est privilégiée.
Cependant la méthode la plus fréquemment utilisée par les banques d’affaires françaises et anglosaxones est la méthode dite DCF. Malgré l’existence de méthodes de calcul, l’évaluation d’une entreprise n’est pas une science exacte, car la valeur est aussi liée à une notion d’offre et de demande, à ne pas oublier…
Utiliser plusieurs méthodes permet de comparer les résultats obtenus et ainsi de se conforter sur la fourchette de prix obtenue. Ces différentes méthodes présentent l’avantage de fournir des arguments à celui qui aurait à défendre une valorisation. En réalité, force est de constater que le prix d’une entreprise est essentiellement déterminé par ce que les investisseurs sont prêts à payer. Libre à l’entrepreneur de refuser des conditions qu’il jugerait trop défavorables pour lui et d’attendre d’éventuels jours meilleurs…

Méthodes d’évaluation du capital amorçage ou capital création

Pour des projets à un stade d’amorçage ou de création, pour lesquels il existe peu d’historique, c’est plus complexe. Les méthodes d’évaluation citées ci-dessus ne s’appliquent pas.
À ces stades, la valorisation résulte en général de plusieurs paramètres :
Une méthode des comparables pour des opérations faites sur des start-ups de même typologie et au même stade de développement.Les investisseurs s’inspirent de leur expérience et de la tendance du marché pour avoir une première idée de la fourchette de valorisation de l’entreprise.
Vous pouvez essayer de vous renseigner en identifiant les valorisations qui sont pratiquées. Ces informations ne sont pas toujours faciles à obtenir. Vous pouvez en trouver sur internet (notamment dans les communiqués de presse de levées de fonds), et surtout en échangeant avec d’autres entrepreneurs qui ont levé des fonds.
Un  calcul  fait  en  tenant  compte  des contraintes et attentes des investisseurs et de l’entrepreneur :La valorisation précédente  s’il y en a une: si  l’entreprise  a  créé  de  la  valeur  depuis son tour de table précédent, il est difficile pour les investisseurs d’intervenir à une valorisation inférieure à celle du tour de table précédent. En effet, s’ils intervenaient à une valorisation inférieure, cela signifierait une très forte dilution des fondateurs, fortement démotivante.

La valorisation post money du tour précédent constitue donc une valeur « plancher » de référence.

Par contre, attention à ne pas fixer une valorisation  trop  élevée  lors  d’un  tour  de table avec du «love money» ou des «business angels», pour imposer cette valeur plancher par la suite à des investisseurs institutionnels. Vous prenez le risque qu’ils refusent tout simplement d’investir à cause de cette valorisation, même s’ils croient au projet.

Le montant levé et la dilution de l’entrepreneur lors  du  tour de table évoqué :  à ce stade et notamment en vue de tours ultérieurs, l’entrepreneur (et au minimum le Groupe fondateur) doit rester majoritaire après la levée de fonds. La fourchette basse de valorisation est obtenue par une simple règle de 3 prenant en compte le montant levé et le pourcentage minimal détenu par les fondateurs (51 %).

Soit :
Montant investi = 49 % Volo Post money,

d’où Volo post- money = Montant investi /49 x 100
et Volo pré-money = (Montant investi /49 x100) – Montant investi
Sachant qu’en général, pour les premiers tours de table, la fourchette de détention du capital « classique » des investisseurs est comprise entre 20 et 40 %. Cette fourchette vous permet d’étalonner la réflexion.

• Le nombre  de  tours  de  tables  prévus pour le développement  de l’entreprise et les montants qui devront être levés
Plus le nombre de tours de  table prévus et les montant s nécessaires  sont élevés, plus  les  investisseurs  doivent  consentir un pourcentage élevé  aux  fondateurs, de manière à ce que leur  dilution reste  raisonnable   lors   des   tours   de  table ultérieurs, foute  de   quoi,  ils   seraient  ensuite démotivés.
• Le TRI  et  la plus-value  potentielle attendus par  l’investisseur à  l’horizon envisagé pour la sortie
Ainsi, l’investisseur  raisonne  en  partant du  futur.  Il part d’une estimation de la valorisation  potentielle  de  l’entreprise ou moment d’une sortie (souvent basée sur le business plan à horizon 5 ans). Et à partir de cette valeur souhaitée, il calcule le  maximum que la société peut  valoir le  jour  de son  investissement pour  que cet investissement  soit  rentable pour lui lors de la vente.   Les chiffres  classiques attendus sont en général un multiple de 2 à 3 minimums pour une cession à 3 à 5 ans.
La prise en compte de ces contraintes donne une  fourchette de valorisations possibles.

• La tendance du marché de l’investissement.

Chaque catégorie d’acteurs connaît ses propres tendances:
Les business angels : ils mettent en général entre 150 K€  et 300 K€, pour entre  20 et  30 % de l’entreprise. Si vous faites le calcul, cela donne des valorisations moyennes pour un premier tour  de table comprises entre  450K€ et 1,5M€ post –money.
Les fonds interviennent plutôt sur des tours compris entre 1 et 3 M€, là encore pour    un   pourcentage   compris  entre 20 et 40 %.  Nous arrivons donc à des valorisations  post- money moyennes de 2,5 à 10 M€.
Ces  fourchettes peuvent varier en fonction des tendances du moment.

• La résultante d’une négociation  selon la loi de l’offre et la demande.
À l’intérieur  des fourchettes de valorisation (issues  des contraintes ci­ dessus), il y o une  marge de négociation qui  dépend de  quelques  éléments  à prendre en  compte, comme la qualité de   l’équipe,  le  relationnel  avec les investisseurs,  l’actualité et  la  taille  du marché, le  début de  traction que  peut avoir  l’entreprise, la capacité d’exécution des   fondateurs,   un premier   CA,   une  techno maîtrisée, une vraie connaissance intrinsèque du marché…
En aucun cos des éléments mathématiques que l’on pourrait mettre dons  des cases sur Excel.. Les investisseurs reçoivent beaucoup de dossiers, mois tous ne sont pos aussi prometteurs. Si   vous    êtes   dons  un    rapport    de force   à  votre avantage, et  que   vous pouvez  montrer   que   plusieurs <> d’investisseurs  sont   intéressés,  vous aurez   un   réel   pouvoir de  négociation et réussirez  à négocier   des  conditions d’entrée plus intéressantes.

Finalement, deux éléments dont vous êtes maître comptent beaucoup sur la valorisation :
Une  question  de timing et de rapport de force.

À quelques mois d’intervalle, votre projet n’a pas du tout la même valeur, que ce soit en raison de l’état des levées de fonds en général, de l’approche du mois de juin pour les fonds TEPA (liés à l’ISF), du type de projet que vous  avez,  de  l’envie  des  investisseurs de faire un deal et de leurs contraintes d’investissement (besoin d’investir ou de lever le pied). Un autre élément de timing est la dynamique dans laquelle se trouve votre projet : quelques mois pleins de bonnes nouvelles, et il est fort probable que la valorisation de votre boîte soit bien meilleure que si vous luttez depuis plusieurs mois… Beaucoup de porteurs de projets demandent des valorisations excessives  alors  même  que  la  société n’a généré ni de chiffre d’affaires, ni a fortiori signé des commandes, ni même obtenu  des  lettres  d’intention  de  la part de ses clients. L’absence de chiffre d’affaires et d’éléments crédibilisant venant du marché (lettres d’intérêt des clients, phase pilote engagée chez des clients…) minore de façon significative la valorisation de la société
• Une question du montant levé.

Certains entrepreneurs se fixent une valorisation et ne veulent pas lever en-dessous. Certes, c’est bien d’avoir des convictions et de ne pas « donner » son entreprise. Mais vous devez aussi pouvoir la développer et créer de la valeur. Le plus important n’est pas tant dans la valorisation de l’entreprise, mais dans le rythme auquel vous pourrez vous développer : mieux vaut avoir un peu moins, mais plus tôt, pour pouvoir continuellement accélérer et bâtir son projet.

Les négociations sur la valorisation

La valorisation est une phase délicate. Les chiffres annoncés par l’entrepreneur sont parfois très éloignés des estimations des investisseurs. Il s’agit alors de trouver un compromis.
Attention : il est important qu’à l’issue des négociations, chacun y trouve son compte. Dans le cas contraire, les rancœurs finiront toujours par ressortir et seront néfastes pour l’entreprise.

Un autre point important et à ne surtout pas négliger, est que la négociation ne se limite pas à la valorisation affichée au moment de l’entrée des investisseurs. Les entrepreneurs oublient fréquemment que la valorisation donnée au moment de la signature du chèque n’est pas toujours celle qui sera « pratiquée » au final. Deux autres éléments tout aussi importants interviennent :
• Il existe des mécanismes de réajustement de la valorisation qui permettent de faire évoluer la valorisation dans le temps, et peuvent faciliter l’obtention d’un compromis. Des systèmes de relution peuvent être mis en place par les investisseurs (sous forme d’obligations convertibles à parité variable, de Bons de souscription, de cessions d’actions…). Ils peuvent permettent à l’équipe dirigeante de renforcer sa part de capital si les résultats atteignent le prévisionnel (cf. Fiche 14). Il est fortement conseillé de préférer ce mode d’incentive, qui a également le mérite de rassurer les investisseurs, aux systèmes de dilution en cas d’échec ou de retard, qui sont souvent des « doubles peines » !
• En dehors des conditions financières d’entrée, les conditions indiquées dans les clauses du pacte d’associés sont également très importantes, et notamment les conditions de sortie. Une erreur serait de raisonner uniquement en termes de dilution. D’autres éléments sont à prendre en compte dans « le package » de la négociation, comme :

> La liberté de management,
> Les clauses du pacte en termes de droits et de contrôle (droits de vote double par exemple…),
> Les clauses du pacte prévoyant la sortie.

En résumé
Une réflexion sur le sujet de la valorisation est importante avant même d’aller rencontrer les investisseurs. Il faut s’y préparer et surtout savoir de quoi on parle : on peut bien évoquer tous les montages et toutes les clauses que l’on veut, le tout est de chercher à comprendre ce qui se cache derrière.
Et de donner la prime non pas à la valorisation la plus haute, mais bien à l’accord le plus clair et le plus simple entre les parties. Au-delà de la valorisation, c’est donc bien l’ensemble des conditions qu’il faut regarder.

4 signes qui montrent que vous êtes fait pour être entrepreneur

Tout le monde n’est pas fait pour être entrepreneur. Pour savoir si vous avez le virus de l’entrepreneuriat, voici quelques signes qui ne trompent pas.

Alors que 43% des enfants et des adolescents américains déclarent qu’ils veulent monter leur entreprise, seulement 13% des adultes se sont lancés dans des activités entrepreneuriales.

De quelles qualités disposent les individus dont l’ambition entrepreneuriale a survécu au passage à l’âge adulte ?

Pour le découvrir, des chercheurs des universités de Tufts et Stanford ont passé trois années à étudier plus de 5 000 étudiants pour identifier les traits de caractère et les comportements des entrepreneurs en herbe.

Les chercheurs ont récemment publié leurs résultats dans The Wall Street Journal. Leurs conclusions sont les suivantes : 4 indicateurs montrent que vous avez tous les atouts pour monter votre affaire.

Avoir une bonne maîtrise de soi

La maîtrise de soi est liée à d’autres qualités comme la volonté ou l’esprit d’initiative. Dans l’étude, les étudiants qui se décrivaient comme « autonomes » avaient 1,5 fois plus de chance de devenir entrepreneurs que les autres. De même, les étudiants qui avaient déjà lancé un nouveau club dans leur école ou qui avaient rallié des personnes autour d’une cause spécifique étaient presque deux fois plus susceptibles d’avoir des ambitions entrepreneuriales.

La persevérance face à l’échec est une autre composante de la maîtrise de soi. Par exemple, un étudiant interviewé a remporté une compétition commerciale en ligne lorsqu’il était lycéen. Pour celà, il avait essayé de nombreuses méthodes pour vendre des composants électroniques d’occasion, jusqu’à en trouver une qui fonctionne.

Avoir le soutien de votre entourage

Près de 45% des entrepreneurs en herbe ont un parent qui a monté sa propre entreprise, contre 29% des autres étudiants. Les premiers ont vu des membres de leur famille, des amis, des mentors monter leur propre entreprise. Cette situation peut donc les encourager à se lancer dans cette voie.

Par exemple, une personne interrogée par les chercheurs déclarait qu’un ami de son père avait monté un restaurant à succès sans connaissance particulière ni expérience dans le domaine. Ce proche a été pour elle une véritable source d’inspiration.

Avoir l’esprit créatif

Plus des trois-quarts des futurs entrepreneurs font preuve d’un haut degré d’innovation, contre 47% pour tous les autres. « Ces créatifs trouvent de nouveaux moyens de réaliser les tâches quotidiennes et choisissent de construire de meilleures solutions pour résoudre un problème plutôt que d’opter pour une méthode éprouvée », expliquent les chercheurs.

Avoir de l’intérêt pour le monde des affaires

Lorsqu’ils étaient étudiants, beaucoup d’entrepreneurs en herbe cherchaient déjà à développer leurs compétences dans le domaine des affaires. D’autres suivaient des cours de business ou de management, même si ce n’était pas la spécialité de leur diplôme.

Porter un intérêt au monde des affaires est aussi étroitement lié à une connaissance de la finance. L’étude a montré que les entrepreneurs en herbe étaient deux fois plus susceptibles d’avoir une haute connaissance de la finance. Par exemple, ils cherchaient activement des occasions pour investir.

Article de Shana Lebowitz. Traduction par Manon Franconville,

Entreprendre en famille : la success story des éponymes

MARINA AL RUBAEE

  •  Le passage relai (le trophée Eponymes)  Michel Hervé fils Emmanuel, symbole transmission

    Le passage du relai (le trophée des Eponymes) de Michel Hervé à son fils Emmanuel, symbole de la transmission – clandoeil

Non, il n’y a pas que les start-up qui brillent ! Respecter les traditions tout en insufflant un air de modernité : les entreprises familiales ont de belles cartes à jouer.

Peu médiatisée par rapport à cette vague de start-up qui déferle actuellement, les entreprises familiales ont pourtant de très belles cartes à jouer. Et c’est pour les mettre en avant que s’est déroulée, avant l’été, une cérémonie particulière : celle de la remise des trophées des Eponymes. Assez discrètement, chaque année, et ceci depuis 16 ans, les chefs d’entreprises “éponymiques” sont récompensés pour leur manière exemplaire de diriger et de gérer la structure familiale. « Nous avons été sensibles à ceux qui se sont préoccupés de développer et de consolider l’ancrage de leur société sur un territoire et d’insuffler une organisation managériale innovante », explique Bernard Logié, président et fondateur de l’Association “Eponymes”. Il existait un temps où il suffisait d’être “la fille de” ou “le fils de” pour reprendre les règnes de l’entreprise familiale. Mais à l’heure de l’ère numérique, les règles du jeu ont changé. Au sein des entreprises familiales, une nouvelle génération d’entrepreneurs est en train de naitre, prête à s’impliquer à sa manière afin de poursuivre l’aventure.

Mini-révolution

Dans le cadre de ces prix, ils sont donc deux dirigeants à s’être différenciés. D’abord, une femme. Elle s’appelle Emilie Mellerio, présidente de la Mellerio, dite Mellers, une entreprise familiale d’une trentaine de salariés qui officie dans la haute joaillerie depuis… 1613. La jeune femme est issue de la quinzième génération. Elle en devient la présidente en entrant au Conseil d’administration en 2011. Sa vision ? L’introduction de la parité. Une mini-révolution dans la famille…et dans l’entreprise. Emilie Mellioro le justifie ainsi : « Nous sommes d’origine italienne. Un petit penchant patriarcal a prévalu jusqu’alors. Alors une femme, comme présidente, c’est une première ! » Son défi ? Briser le plafond de verre et de promouvoir des femmes à des postes stratégiques.

A contre-pied d’une vision “courtermiste”

Autre changement : la désignation d’un directeur général qui ne soit pas… de la famille. « A chacun son métier. Nous donnons la stratégie et la direction à suivre et les opérationnels la mettent en œuvre », estime-t-elle. Bien que sa famille soit détentrice d’un savoir-faire, il est important, selon elle, de ne pas négliger certaines technologies comme l’impression en 3D qui permettrait de réaliser des prototypes. Pourtant, Emilie Mellioro ne se voyait pas diriger l’entreprise familiale en sortant d’HEC en 1998. Elle a fait ses armes en tant que chef de produit pour le groupe LVMH avant d’intégrer la maison Mellers comme directrice marketing. Aujourd’hui, la jeune femme se réjouit d’en avoir pris la présidence. Elle prend même le contre-pied de la vision “courtermiste” répandue dans la majorité des grands groupes. «Appartenir à une entreprise familiale, c’est avoir cette capacité de se projeter sur du long terme, c’est-à-dire de se moderniser, tout en gardant ses valeurs d’origine », assure-t-elle. Et même si, en 2015, elle s’expatrie pour rejoindre son mari diplomate, elle restera aux commandes, même à distance.

L’intrapreneuriat comme moteur

Emmanuel Hervé, quant à lui, conserve le mode de gestion mis en place par son père Michel à la création de la société en 1972, spécialisée dans l’énergie thermique. A ce jour, la  “Maison Hervé ” compte 2.800 salariés et réalise 500 millions de chiffre d’affaires. Quel est ce modèle de famille ? La capacité de laisser à chacun la liberté d’entreprendre au sein de la structure afin de contribuer à son développement. Une façon de catalyser les énergies créatives au profit de tout le monde. Le principe même de “l’intrapreneuriat” « Chacun y trouve son compte et peut donner ainsi le meilleur de lui-même. Nous ne fliquons pas mais nous offrons la possibilité à chacun de s’exprimer, de s’impliquer en fournissant les moyens de concrétiser les idées», explique l’entrepreneur de 43 ans.

Rôle de chef d’orchestre

Pour toute grande décision stratégique, le Groupe Hervé adopte la concertation participative. Si elle ne remporte pas la majorité, elle est oubliée. « Nous faisons confiance à l’intelligence collective, souligne le dirigeant. Cela fonctionne depuis plus de 30 ans. Je ne vois pas pourquoi je changerai ce mode d’organisation. Bien que je sois le président du directoire depuis deux ans, j’ai plutôt le rôle de chef d’orchestre, c’est-à-dire, celui qui met en mouvement et harmonise les différentes énergies ».  Selon lui, cela fonctionne parce qu’il a obtenu la reconnaissance de ses pairs. «J’ai occupé différents postes dans l’entreprise et mon travail est reconnu par mes collègues. Ce n’est pas par obligation familiale que j’ai accepté d’en prendre la direction mais parce que je suis en phase avec cette approche managériale et que je m’y reconnais », résume-t-il.
Deux profils d’entrepreneurs. Deux styles différents. Chacun, donc, à sa façon d’incarner les missions et les valeurs de l’entreprise familiale. Mais reste un point commun : une volonté de croissance, de pérennité et de transmission tout en surfant sur les exigences économiques et technologiques de leur temps.

Un guide sur la préparation de la relève dans les entreprises familiales | En reprise

Avatar de Gouvernance des entreprises | Jacques GriséGouvernance | Jacques Grisé

On le sait, la planification de la relève dans les entreprises familiales peut être très négligée, tabou même !

Une étude conduite par le Boston Consulting Group (BCG) montre que les conséquences liées à l’absence de préoccupation à cet égard peuvent être désastreuses pour beaucoup d’organisations.

Le vide créé par le manque de leadership peut sérieusement affecter la performance de la firme. La recherche montre que plus de 40 % des entreprises familiales ont mal planifié leur relève au cours de la dernière décennie.

Dans leur article paru dans bcg.perspectives, les auteurs Vikram Bhalla et Nicolas Kachaner ont trouvé que les entreprises qui avaient mal planifié leurs transitions subissaient une diminution de revenu de 14 % au cours des deux dernières années.

Voici un guide de dix (10) principes qui devraient aider les entreprises familiales aux prises avec des problèmes de succession :

Succeeding with Succession Planning in Family Businesses

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Microsoft and Nokia: The fallout of a calamitous collision

When authors of business studies books come to write up the story of Microsoft’s relationship with Nokia it will be filed in the ‘how not to’ section alongside other classics of the genre like Ford’s development of the Edsel car. In a hole, Microsoft has continued to dig. And dig. And dig. And dig. The news that it is to make a huge write-off and effectively take a step back from competing head-to-head with rivals in phones is the culmination of a dysfunctional relationship that should never have commenced or should certainly have been terminated some time ago.

It didn’t have to be this way. People forget that Microsoft once had a significant share of the mobile phone market but its attempt to hit back at the iPhone and Android has turned into a disaster. This is in part because rather than targeting a specific share of the market it sought to duke it out head-to-head with more capable rivals.

Nokia was once called ‘the Finnish Microsoft’. Not long ago it had the kind of dominance in mobile phones that Microsoft had (and largely still has) in desktop operating systems and productivity applications. But it was crushed by superior products and perhaps a tendency to over-engineer. Microsoft, accustomed to leading most markets it entered and having a chilling effect on the opposition wanted to make a bold statement in mobile so it threw money at Windows Phone and got into bed with a company renowned for its hardware prowess. There seemed an element of hubris to the plan at the time and so it proved.

This wasn’t just a ‘Software + Hardware = Success’ equation. In Stephen Elop Nokia had a CEO who knew Microsoft backwards and might one day have led his former company had he stayed at Redmond. Former Microsoft CEO Steve Ballmer and Elop together gambled that the world needed a ‘third ecosystem’ outside iOS and Android. An axis power made a certain amount of sense if the pair could execute on their project but it was never proven that developers, carriers, retailers or buyers wanted another choice.

Nokia’s Lumia phones were turned around fast and they were good, featuring a slick OS, but lack of software support hurt it badly. Apps that became instant hits on the two main platforms took an age to arrive on Windows Phone and even then they were often not optimised and upgraded on an irregular basis. Windows, the franchise that dominated PCs was relegated to a niche in phones.

There were also amazing wrong-headed decisions, most notably the famous leaked email to staff in which Elop lamented the “burning platform” that was Symbian.  He was probably right that Symbian had to go but by making such a broadcast announcement he wrote off sales of cash-cow products and alienated others.

When Microsoft acquired Nokia last year it appeared a desperate move and so it has proven. The $7.6bn write-off equates to about half a billion dollars per month since the deal went through and, with other changes to mapping and advertising strategies, 7,800 jobs will go. An additional $850m will be absorbed in restructuring the phone business.

The news was delivered to Microsoft staff in an email from CEO Satya Nadella where he emphasised a desire to invest “in areas where we have differentiation and potential for growth”. You get the strong sense that Microsoft’s Nokia moves would never have been taken by Nadella. Microsoft used to crush others with the sheer power of its ecosystem, even sometimes when its products were not the best, but this time it was outsmarted. As with search and advertising it couldn’t resist the temptation to compete for market leadership but in the end it was roundly beaten. And so ends the ill-starred romance between these two companies.