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Sommes-nous vraiment tous des intrapreneurs ?

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Alors que de plus en plus de salariés français sont insatisfaits de leur situation professionnelle, l’intrapreneuriat apparaît comme la solution idéale. Mais il peut et doit aujourd’hui être davantage intrinsèque au fonctionnement de l’entreprise. Comment adapter la culture d’entreprise et mettre en œuvre au quotidien un terrain favorable à l’initiative ? La réponse avec Lucas Léonardi, Directeur Général de Up’n BIZ, solution globale en ligne pour entreprendre.

La société actuelle rencontre des bouleversements majeurs dans le monde professionnel. Les termes pour décrire les formes de management se multiplient et traduisent l’évolution des aspirations, tant du côté employeur que collaborateur. On sait d’ores et déjà que les toutes nouvelles générations n’auront pas les mêmes attentes et que les entreprises devront y répondre d’une façon ou d’une autre. Dans une étude de 2016 (Steelcase Global Report), il était pointé que seulement 5% des salariés français se disent satisfaits et impliqués dans leur entreprise.

Dans ce climat mouvant, que cherche un employeur ?

Des compétences et du talent, oui. Un savoir-être professionnel, oui. De l’expérience et de l’expertise, oui. Mais surtout, l’entreprise a, plus que jamais, besoin de profils attirés par la création de valeur. Parmi les défis qu’elle a à relever, l’innovation est au cœur. Au sein des grandes structures, celle-ci est souvent rendue difficile par des process de décision longs et complexes. Au sein de structures de taille moyenne, le quotidien et le manque de moyens peuvent prendre le pas et repousser l’innovation au lendemain.

Et que cherche chaque individu ?

Au-delà des besoins primaires physiologiques et de sécurité, les aspirations individuelles dans le climat global sont relativement universelles. Aimer et être aimé, être reconnu, vivre des émotions et, aussi se réaliser, s’épanouir. La sphère entre privé et professionnel ayant tendance à s’amincir, on peut imaginer ces besoins perméables et pouvant passer de l’une à l’autre. Alors que le management traditionnel se voulait persuasif et directif, comment faire pour que les besoins de l’entreprise d’aujourd’hui rencontrent les aspirations individuelles ?

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L’intrapreneuriat

La notion d’”intrapreneurship” a été définie en 1976 par Ginford Pinchot. Sous ce néologisme, l’idée était de que “l’intrapreneuriat soit censé permettre à la grande entreprise de mieux saisir les opportunités que son inertie naturelle laisserait passer sinon”. L’idée de départ est de souligner que certains managers autonomes dans leur poste et leur périmètre, peuvent adopter une attitude d’entrepreneur au sein même d’une structure qu’il n’avait pas fondé. Par “attitude d’entrepreneur” on entend : volonté de création. Cela implique donc de ne pas suivre les process actuels en place dans l’entreprise, d’aller au-delà, de repenser l’existant et d’être déjà dans le “demain”.

Plus largement, l’intrapreneuriat est la capacité donnée à un collaborateur (ou prise par celui-ci) au sein d’une entreprise d’adopter le comportement d’un entrepreneur. Ainsi, selon Thierry Picq, “l’intrapreneuriat désigne une capacité collective et organisationnelle pour encourager et accompagner la prise d’initiatives, à tous niveaux dans une entreprise” (cité par Gilles Teneau, article Portail PME). Cette notion rejoint l’idée “d’innovation participative”. Cette approche peut être instituée au sein de l’entreprise sous forme de cadre spécifique, de budget et par la création de structure propre en interne, sorte de “laboratoire interne”.

Néanmoins, cette démarche peut et doit aujourd’hui aussi être davantage intrinsèque au fonctionnement de l’entreprise. Cela relève alors davantage de la culture d’entreprise partagée par la mise en œuvre au quotidien d’un terrain favorable à l’initiative.

Les avantages de l’approche “intraprenante”

Il s’agit donc au sein d’une structure établie de permettre aux collaborateurs d’adopter certaines caractéristiques et qualité d’un entrepreneur :

–        Innovant avec une véritable volonté de créer quelque chose de nouveau,

–        Passionné et capable de s’investir un maximum pour faire aboutir son projet.

En décrivant les caractéristiques d’un entrepreneur, on comprend facilement qu’il s’agit d’un dispositif gagnant – gagnant pour l’entreprise et le collaborateur.

L’entreprise, quelle que soit sa taille :

–        Encourage l’innovation en continu,

–        Génère de potentielles nouvelles sources de revenus,

–        Bénéficie de collaborateurs investis dans leurs projets,

–        Et fidélise ses collaborateurs autour de projets qu’ils ont eux-mêmes proposés, afin de pouvoir assister à leur aboutissement et résultats.

Les collaborateurs, quel que soit leur poste :

–        Peuvent prendre part à la vie de la structure et apporter leurs « empreintes»,

–        Sont autonomes et créatifs dans la gestion de ces projets,

–        Peuvent voir l’impact des idées proposées et développées.

–        Peuvent assouvir un besoin d’entreprendre, sans quitter un poste salarié et sans prendre de risques financiers personnels.

Multiple exposure shot of colleagues working in a modern office superimposed over a city background

Demain, tous intrapreneurs ?

Pour la mise en place de cette approche, il y a un point essentiel : faire confiance à ses équipes. Faire confiance implique de tolérer l’erreur. En effet, c’est indispensable pour donner envie de prendre des risques et que le collaborateur se sente soutenu. D’autres éléments sont utiles pour qu’une société intègre l’intrepreneuriat dans sa culture d’entreprise.

Il s’agit d’une dynamique permanente qui nécessite de :

–        Mettre en place un management ouvert voire horizontal.

–        Construire, partager et communiquer le projet d’entreprise avec l’ensemble des équipes. Que chaque collaborateur quel que soit son poste puisse y prendre part s’il le souhaite pour se l’approprier, le faire vivre et le nourrir.

–        Disposer d’une véritable flexibilité dans le fonctionnement, de la possibilité de circuits de décision et de production courts.

–        S’envisager en construction permanente : Ne pas avoir de limites dans ce que l’entreprise propose et peut proposer.

–        Recruter des profils autonomes, créatifs et avec la volonté de s’impliquer.

L’entreprise d’aujourd’hui et de demain doit sincèrement faire confiance à ses équipes et ses collaborateurs et leur donner la possibilité de proposer leurs idées. C’est à cette condition qu’elle pourra fidéliser ses équipes et remettre l’individu au cœur de la création de valeur.

Dans un monde globalisé et où la production se fait en masse, n’est-ce pas plaisant et rassurant de savoir que sa touche personnelle est valorisée par l’entreprise pour laquelle on travaille ?

par Lucas Leonardi

Réponse à Bernard Stiegler: Disruption, civilisation et lien social – L’angoisse de l’intellectuel français au moment du penalty

Philippe Silberzahn

Dans une interview au journal Libération, le philosophe Bernard Stiegler déclare que l’accélération actuelle de l’innovation court-circuite tout ce qui contribue à l’élaboration de la civilisation. Il ajoute que la « disruption » (rupture, en français) constitue une barbarie « soft » incompatible avec la socialisation, pendant de la barbarie « hard » produite par Daech. On pourrait y voir là un entretien de plus d’un intellectuel français en déshérence, et passer son chemin, mais l’auteur est philosophe, ce qui en France équivaut à un passeport pour imposer sa pensée au monde, et directeur de l’institut de recherche et d’innovation du Centre Pompidou. Pas n’importe qui donc. Voyons cela de plus près.

Voir l’article original 1 442 mots de plus

Blockchain : la fin du Big data ?

Bitcoins on padlock

Si la production des données numériques dans le monde a le vent en poupe, 90% de ces données ont été produites dans les deux dernières années, Facebook y est bien pour quelque chose. Le plus grand réseau social en ligne a récolté 300 petabytes de données personnelles depuis son commencement, cent fois la quantité que la Bibliothèque du Congrès a pu collecter en deux siècles !

Dans l’ère du big data, les données sont avidement rassemblées et analysées : les entreprises et les organisations les utilisent pour personnaliser des services, optimiser les processus de prise de décisions, prévoir des tendances futures et plus encore. Aujourd’hui, les données sont un actif de valeur de l’économie mondiale.

La préoccupation est croissante, concernant la vie privée des utilisateurs. Des grandes quantités d’informations personnelles parfois sensibles sont stockées sur les serveurs de grands groupes. Les individus ont peu ou pas de contrôle sur ces données et craignent de ne pas maîtriser jusqu’au bout la manière dont elles sont utilisées. Ces dernières années, les médias ont à plusieurs reprises couvert des incidents controversés liés à la vie privée. Parmi les exemples les mieux connus, il y a la surveillance gouvernementale et l’expérience scientifique à grande échelle de Facebook qui a été apparemment conduite sans explicitement informer les participants.

Les chercheurs ont développé des techniques diverses visant à sécuriser la vie privée et les données personnelles. L’arrivée du Bitcoin en 2009 et de la blockchain sous jacente a fourni aux chercheurs une plateforme naturellement orientée vers la protection des données. Par exemple, paradoxalement, alors que Facebook possède au nominatif la plus anodine des interventions sur sa plateforme, le Bitcoin se permet de bypasser même la règle NYC (Know Your Customer), un must en droit bancaire et financier.

On connaît l’adage : «Lorsqu’un service est gratuit sur le web, le client c’est vous.»

Prenons le cas d’une App Mobile quelconque. Elle souffre typiquement de trois failles dans la privacy :

  1. propriété des données. Très souvent en acceptant les termes de l’installation, les données deviennent par contrat une propriété de l’application.
  2. transparence des données et contrôle de l’utilisation qui en est faite. L’utilisateur perd la trace de ses données.
  3. contrôle d’accès détaillé. Au moment de l’installation, l’utilisateur doit accorder un ensemble de permissions à l’appli. On octroie ces permissions indéfiniment et la seule façon de les changer est de désinstaller en bloc l’application.

La même application mobile bâtie sur une blockchain aurait la même interface mais une politique d’accès/contrôle des données privées complètement différente.

  1. propriété des données. L’appli blockchain peut garantir que les utilisateurs possèdent et contrôlent à 100% leurs données personnelles. Le système peut reconnaître les utilisateurs comme les propriétaires des données et les services comme des invités avec des permissions déléguées.
  2. transparence des données et contrôle. Chaque utilisateur voit en toute transparence comment les données sont rassemblées et qui y a accès.
  3. contrôle d’accès détaillé. A tout moment l’utilisateur peut changer l’ensemble des permissions et révoquer l’accès aux données précédemment récoltées, même de manière rétroactive. Ceci en dynamique, sans désinstaller l’application.

Imaginons maintenant d’avoir une application Facebook-like sur blockchain. Elle nous permettrait :

  • de posséder véritablement nos données
  • de décider quel post, image, link nous voulons exposer dans le domaine public, visible à quiconque
  • de limiter l’accès de nos contenus à certains amis exclusivement
  • de savoir à vie qui a accès à nos données publiques et à quel moment.

 

Et pourtant, si on réfléchit un instant on comprend aisément qu’après tout, la philosophie de la blockchain est bien celle du traçage.

Les blockchains changent les règles du jeu : moins de centralisation, moins d’autorité, plus de partages. Il n’y a plus de données sensibles sur des serveurs centralisés mais on a forcément et toujours du traçage.

La question est donc : le traçage devient-il plus acceptable si le contrôle de la surveillance s’opère par les surveillés ? Alors que l’on sort à peine d’un débat passionné sur le droit à l’oubli, voici que la blockchain émerge appuyée sur un système qui ne peut fonctionner que dans la mesure où il n’oublie absolument rien.

Dans une blockchain, le recueil massif de données s’opère selon une suite logique strictement horodatée, un enchaînement des blocs qui reste indélébile à vie.

Pourquoi donc figer à vie des données dans une blockchain serait mieux pour la privacy que de les laisser sur un serveur propriétaire ?

Parce que dans une blockchain on peut protéger les données de l’utilisateur moyennant un développement software complexe mais faisable. Dans leur design actuel, les blockchains ne peuvent pas traiter du tout la privacy. A cause de leur nature publique, des données éventuellement privées passeraient en clair par chaque full node de le blockchain, entièrement exposées. En plus, les blockchains ne tolèrent pas de lourds calculs, ce qui réduit les nombre d’implémentations concevables.

Malgré ces obstacles, les chercheurs on déjà plusieurs idées sur la manière d’ajouter la privacy au sein d’une blockchain. Ces solutions visent à rendre n’importe quelle app aussi robuste que le Bitcoin. Le bitcoin existe depuis 2009 et en 6 ans, personne n’a jamais pu voler un millième d’euro alors que tout est public. Pour la même raison, il sera un jour impossible de lire un post/commentaire qui aurait été classé comme privé au moment du paramétrage.

Il faut mettre ici un bémol : on dit que le bitcoin n’est pas 100% anonyme. En effet, tant qu’on est connecté par exemple à Google avec un compte qui nous identifie, on laisse sans cesse des traces. Google peut lancer un algo de data mining sur notre profil et arriver à déduire notre identité Bitcoin en fonction des aller-retour qu’on fait vers des sites/portefeuilles Bitcoin.

Revenons donc à la question de l’article : est-ce que la blockchain a la possibilité de signer la fin du big data ? Rappelons d’abord que dans cet article nous parlons de données nominatives que le big data exploite pour classer les utilisateurs en catégories : clients potentiels, orientation politique, goûts, habitudes…  et non pas de données anonymes comme ceux de certains capteurs IoT.

La réponse est oui, à condition dès que les chercheurs aient une solution assez stable et que les internautes adhèrent en masse aux prochaines applications blockchain-based.

 

Block AppsSachant que les identités sont de toute façon toujours protégées par clé privée, reste à savoir comment on stocke les données de l’utilisateur. Pour des raisons d’efficacité, certaines applications pourraient vouloir éviter la lourdeur du cryptage/décryptage.

Il faut distinguer deux cas de figure :

  1. les données sont en clair sur des serveurs centralisés et la blockchain garde juste des références. Dans ce cas, la blockchain garantit que les données ne seront jamais nominatives. Toutefois, les propriétaires des applis et des serveurs y auront toujours accès ainsi que, potentiellement, les pirates. Le big data sera donc toujours possible, de manière anonyme.
  2. les données sont cryptées, puis stockées, soit sur des serveurs centralisés, soit sur des systèmes comme IPFS, Swarm, Enigma… Dans ce cas, les données sont inatteignables et le big data inconcevable.

Dans le deuxième cas, il serait impossible d’accéder au contenu marqué partout comme privé. Tellement impossible que dans le cas de la blockchain c’est plutôt le problème inverse qui pourrait inquiéter : un groupe pédophile ou terroriste qui se cacherait derrière la blockchain serait inaccessible même par les plus hautes autorités de contrôle d’un Etat.

La privacy des données dans la blockchain est un point charnière de leur succès. Certes, aujourd’hui le développment pour privatiser les données d’une application style Ethereum est assez complexe (on en sais quelque chose…) mais des solutions clés-en-main vont sans doute arriver.

Vous pouvez par exemple jeter un coup d’oeil à ce projet du MIT.

Reste ensuite la question de la traçabilité : si dans 30 ans un ordinateur quantique permet de forcer les clés privées aujourd’hui inviolables, il sera possible d’accéder globalement au contenu pour lire rétroactivement l’historique de n’importe quel utilisateur.

  • A propos

 

David TeruzziDavid Teruzzi est consultant blockchain. Il est co-fondateur de Blockchain Conseil et blogeur sur Blockchain Café. Toujours dans la blockchain, il est developpeur affilié du projet Decred, une nouvelle monnaie s’inspirant du Bitcoin. En outre, il est également programmeur expert en mathématiques appliquées.

 

 

Par David Teruzzi, consultant Blockchain

L’uberisation est une opportunité !

 

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Je me propose dans ce nouveau billet de voir ce qu’il convient de faire afin d’éviter d’être « disrupté » ou « uberisé ».

  Plusieurs rappels préalables s’imposent : d’abord, il n’y a pas les bons d’un côté — les startups et la nouvelle économie — et les mauvais de l’autre — ces grandes entreprises statiques et engluées dans leur complexité. Les sociétés du CAC 40 et les autres — y compris les PME-PMI — se sont profondément transformées au cours de ces dernières années, intégrant les règles de la révolution digitale. Certaines sont en réalité très avancées. Ensuite, il n’y a pas les startups d’un côté avec leur jeunesse et leur modernité et les entreprises classiques de l’autre avec leurs baby-boomers. Les jeunes sont actifs des deux côtés et les anciens apportent bien plus de valeur que certains le pensent de prime abord. Enfin, la solution n’est pas d’opposer les deux mondes mais au contraire de les faire travailler ensemble. Les startups et l’économie classique peuvent assurément s’apporter mutuellement.

Les startups obligent les entreprises plus traditionnelles à adapter leur modèle d’entreprise sous peine pour ces dernières de se retrouver en grande difficulté. C’est en cela que « l’uberisation » peut être une opportunité ! Une opportunité pour celles qui sauront la saisir, avant qu’il ne soit trop tard.

   Il faut sortir des clichés opposant le monde de startups à celui de l’économie traditionnelle.

Mon intention n’est donc pas d’opposer les acteurs de la nouvelle économie — très véloces par ailleurs — à ceux du monde entrepreneurial plus classique — qui innovent parfois depuis des décennies. Je n’ai également nulle intention de me livrer à un inventaire à la Prévert.

Il semble cependant que certaines pratiques permettent aux entreprises assaillies par de nouveaux entrants non seulement de réagir avec plus de réactivité et d’efficacité, mais aussi d’en tirer pleinement partie.

Sans prétendre à l’exhaustivité, voici celles que j’ai pu identifier au cours des deux dernières années.

Pratique 1 : Mettre la créativité au cœur de l’organisation, de tous les processus et de tous les métiers.

Elle ne doit pas concerner uniquement la R&D (Recherche & Développement) mais également l’organisation, le social, l’humain, l’environnement et les affaires bien sûr. Ainsi diffusée, elle ne peut que changer l’état d’esprit de chacun et plus largement de l’entité toute entière. Elle devient de fait le meilleur rempart pour repousser les potentiels nouveaux entrants et éviter les ruptures brutales.

Pratique 2 : Inciter les équipes à prendre des risques mesurés.

Il convient dès lors d’accepter le principe du droit à l’erreur ou à l’échec, selon l’adage attribué à Nelson Mandela : « Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends ». C’est du reste ce qui caractérise le mode opératoire des startups. Elles prennent des risques, elles n’ont pas le choix. En diffusant une culture de l’engagement, en poussant les managers à prendre des décisions, l’entreprise classique se met en position de lutter avec plus d’efficacité face aux disrupteurs qui ne rêvent que de lui prendre des parts de marché. La prise de risque n’est en rien l’apanage des startups.

 

Pratique 3 : Développer une forte culture d’entreprise.

Elle est le ciment entre les équipes. Les valeurs portées par l’entreprise et ses dirigeants soudent les salariés entre eux et créent une véritable identité collective. Il faut se souvenir que la culture est le seul facteur qu’il est impossible de copier. C’est elle qui différencie deux entités ou deux groupes de personnes. C’est l’un des avantages des entreprises plus anciennes. Elles ont l’histoire pour elles et nous savons que dans bien des cas, cela peut faire la différence, en mobilisant les énergies aux moments clés.

Pratique 4 : Miser sur les talents et la compétence.

Il convient d’avoir les « bonnes personnes aux bons postes pour réaliser les bonnes actions aux bons moments » et d’investir sur la formation des équipes. La connaissance — même si elle évolue très vite de nos jours — permet à toute firme de se créer des avantages compétitifs, souvent déterminants. En négligeant ceci, l’entreprise risque le décrochage.

Pratique 5 : S’assurer que la diversité culturelle soit parfaitement représentée au sein de l’entreprise.

Nous sommes tellement habitués à fonctionner avec des élites stéréotypées — qui aiment à se coopter entre elles — que nous n’avons pas toujours pris conscience que le monde avait changé. Intégrer des profils différents au sein d’une équipe est un formidable atout pour enrichir l’équipe et la rendre plus agile, plus à même de réagir aux attaques extérieures.

  Il faut miser sur les jeunes, le mix-générationnel,  la mixité, la diversité culturelle, les talents,  toutes les formes d’intelligence et donner du sens à l’action engagée. 

Pratique 6 : Faire de la mixité une réalité.

Les femmes et les hommes vont devoir partager les postes à responsabilité pour le bien de notre société et de notre économie. La parité — en particulier pour les postes de direction — veut dire au final plus de performance et plus de créativité. Sur ce dernier point, les femmes vont indéniablement apporter un regard différent. Le thème de la mixité n’est pas nouveau. On en parle depuis longtemps, trop longtemps. Il faut à présent en faire une réalité. C’est un combat, rien d’autre.

Pratique 7 : Réussir le mix-générationnel.

Il faut en premier lieu faire confiance aux jeunes. Les entreprises « classiques » doivent attirer de jeunes développeurs, des Gen Y — bientôt des GEN Z — et s’assurer qu’ils sont bien intégrés, avec des missions de qualité. Il est vital de les faire coacher par les plus anciens qui détiennent expérience et savoir-faire. En réussissant à mettre en place ce travail collaboratif, l’entreprise multiplie ses chances de ne pas passer à côté d’un mouvement majeur.

Pratique 8 : Maitriser la révolution digitale

Elle a fait basculer le monde dans la 4ème révolution industrielle. Ne pas en comprendre les enjeux et sa signification c’est l’assurance de rentrer dans une grande turbulence. Cela veut dire que les comités de direction doivent s’emprègner des grands enjeux à venir et en assimiler les rouages et modes opératoires. Cela aura un impact évident sur l’emploi et la gestion des talents.

Pratique 9 : Accorder une place à toutes les formes d’intelligence.

Ne pas sélectionner les candidats à l’embauche sur les seuls critères habituels, dont le fameux QI. L’intelligence émotionnelle me paraît être de la plus grande importance pour évoluer dans le monde de demain, tout comme l’intelligence relationnelle, à savoir la capacité de former des réseaux, de les entretenir et de s’en servir avec perspicacité.

Pratique 10 : Donner du sens à nos actions, à tout ce que nous faisons.

Les jeunes générations y sont très sensibles. Mais en réalité tout le monde l’est. Nous voulons une réponse à la question du « pourquoi ». Un peu comme lorsque nous étions enfants et que nous voulions tout comprendre. Nous en avons perdu l’habitude, piégés dans l’engrenage de nos vies quotidiennes.

Il me semble que ce sont là les actions majeures à entreprendre pour être en pole position dans ce monde numérique en pleine turbulence et en sortir gagnant.  Je developperai dans de prochains billets quelques-unes de ces pratiques.

Au final, les startups permettent donc bien à l’économie classique de se réinventerQu’elles soient saluées pour cela !

 Par Gérarld KARSENTI

 

Mais qu’est-ce qu’une innovation de rupture? A propos d’Uber…

Philippe Silberzahn

Une question agite depuis quelques jours le Landernau de l’innovation de rupture: Uber est-il une innovation de rupture? Au vu de son impact et des réactions que son développement suscite de par le monde, on pourrait penser que la réponse est de toute évidence oui, mais ce n’est pas aussi simple. La polémique est parti d’un article du saint-père de l’innovation de rupture, Clayton Christensen lui-même, dans un récent article de la Harvard Business Review dans lequel il explique qu’une innovation de rupture part forcément d’une offre simplifiée qui déstabilise les acteurs en place en offrant juste ce dont les gens ont besoin. A cette aune, Uber ne serait donc pas une rupture.

Voir l’article original 1 139 mots de plus

Le numérique est-il en train de disrupter la démocratie ?

Les citoyens et la politique

Le désintérêt pour la politique est flagrant et le dialogue entre citoyens et élus semble être de plus en plus difficile. Pourtant le numérique est en train de rebattre les cartes et invite à la démocratie participative, au débat et à l’expression citoyenne.


Le digital est un outil politique puissant. Personne n’ignore le rôle central joué par les réseaux sociaux et les technologies numériques lors du Printemps arabe. Une actualité peut devenir en quelques heures un sujet brûlant suivi par des millions de personnes grâce au hashtag de Twitter – avant même que les médias traditionnels ne s’en emparent. En France nous sommes loin d’un mouvement massif visant à révolutionner les institutions, mais on s’accorde à dire que le politique ne va pas bien. Nous souffrons d’une forme croissante de désintérêt vis-à-vis du politique, d’une forme d’indifférence reflétée par de forts taux d’abstention aux élections des dernières années (50% d’abstention au 2ème tour des élections départementales en mars 2015). Le dialogue entre les citoyens et leurs élus est difficile. Abreuvés de résultats de sondage, les citoyens ne se sentent pourtant pas toujours écoutés.

Mais cela pourrait bien changer. Comme dans tous les autres secteurs, les nouvelles technologies font leur entrée sur la scène politique pour la bousculer. Elles viennent y recréer de la démocratie participative, du débat, de l’expression citoyenne, de l’implication.

Les citoyens manifestent

Avoir accès à une information claire et simple

Dans l’idéal, l’information devrait permettre à chacun de se forger une opinion, de saisir les enjeux globaux d’un débat au delà de sa propre fenêtre. Internet et les réseaux sociaux nous donnent aujourd’hui accès à une masse d’informations en temps réel 24h/24. Cette information pléthorique (la fameuse infobésité) nous laisse souvent, paradoxalement, mal ou pas informés – quand on n’a pas le temps d’analyser l’information et de prendre du recul, pas toujours facile d’avoir un avis éclairé.

Le besoin de clarification et de simplification de l’information grandit. En réponse à cela apparaissent sur la Toile des acteurs dont l’ambition est de présenter l’information politique de manière simple, «neutre» et pédagogique pour permettre à chacun de la comprendre rapidement. On a vu ainsi apparaître ces dernières années des médias pure players qui cherchent à délivrer une information indépendante tout en permettant aux internautes de participer au décryptage des faits sous un mode participatif. Certains ont rencontré le succès (exemple : Mediapart, acteur reconnu du secteur des médias aujourd’hui), d’autres n’ont pas trouvé leur modèle économique (exemple : quoi.info, site participatif qui se voulait « consacré au décryptage et à l’explication de l’actualité. Pas d’opinion, que des faits et des explications pour vous offrir un service nouveau : comprendre l’actu en quelques minutes »).

L’association voxe.org, née en 2012 et finaliste du Google Impact Challenge, mise sur les nouvelles technologies pour délivrer des « informations neutres et claires » sur la politique. Son but : recréer la confiance dans le politique et redonner aux citoyens l’envie de participer à la vie politique de leur pays. L’association a développé un « comparateur neutre » des propositions des candidats aux élections. Elle veut enrichir cet outil et développer une plate-forme sur laquelle il sera possible de débattre, de rédiger des lettres ouvertes, de participer à des réunions publiques. Il est encore trop tôt pour préjuger de son impact, mais l’initiative de voxe.org a le mérite de pointer un besoin bien réel : celui d’avoir accès à l’information « autrement ».

les citoyens ont une voix

S’exprimer en tant que citoyen

Les outils digitaux permettent aujourd’hui aux citoyens de (re)prendre la parole pour exprimer ce qui leur tient à cœur. Les réseaux sociaux amplifient leur message pour rallier à leur cause le plus possible de sympathisants.

Lancer une pétition et collecter des milliers, voire des millions de signatures pour la cause que l’on veut défendre est devenu possible à moindre frais grâce à change.org. Cet outil permet au citoyen lambda de donner de la voix et de peser dans le dialogue avec les décideurs. Lancé en 2007 (2012 en France), la plate-forme affirme compter 100 millions d’utilisateurs dans près de 200 pays, dont 5 millions en France. 35 millions d’utilisateurs auraient participé à une campagne victorieuse (chiffres change.org).

Autre initiative, plus récente encore : l’application edemocratie.net, actuellement en version bêta. Cette appli ambitionne de devenir le réseau social citoyen. Elle veut délivrer chaque jour de l’information sur un sujet d’actualité et permettre à tous de débattre autour de ces sujets et de participer aux décisions qui nous impactent. La promesse : chaque thème proposé par l’équipe éditoriale sera accompagné d’un article « court et clair » pour comprendre les éléments du débat. Les discussions sur le réseau social devront permettre de faire émerger les questions prioritaires à l’attention des personnels politiques.

Décidée à disrupter la politique, l’application Gov a été lancée en réponse aux événements de Tunisie et en particulier aux premières élections présidentielles libres de novembre 2014. L’équipe de Gov fait ce constat : les citoyens ont besoin de faire entendre leur voix mais manquent d’outils et de supports modernes pour le faire. Dans un système démocratique qui s’appuie sur des institutions conçues au XIXème siècle, avec un pouvoir qui va « du haut vers le bas », Gov veut donner « une voix aux sans voix » et inverser le système. 10 mois après son lancement, l’appli recensait déjà 3 millions d’opinions exprimées. Sur Gov, outil de « météo de l’opinion »on peut donner son avis au jour le jour sur les femmes et les hommes politiques, répondre à des sondages sur des sujets d’actualité, voir les résultats en temps réels, partager ces résultats, lancer soi-même un débat – bref interagir chaque jour et peser dans le débat public.

Les initiatives ne viennent pas que d’acteurs privés. Elles sont aussi prises par des politiques en place comme vient de le faire Axelle Lemaire, et c’est à saluer comme une première en France. La secrétaire d’Etat au numérique utilise les outils numériques pour impliquer les citoyens dans la co-création d’un projet de loi, sur un sujet susceptible d’impacter tous les aspects de leur vie future. Elle a proposé un débat public autour du projet de loi sur une République Numérique. 21 330 personnes ont participé, le site a enregistré 8501 contributions et 147 710 votes. Un résultat encourageant en termes de participation pour une démarche à laquelle les gens ne sont pas encore habitués. Au final, le gouvernement a ajouté cinq articles issus de ces contributions au texte présenté vendredi 6 novembre.

manifestation de citoyens

Parler avec sa ville

A l’échelle locale, le digital permet aussi aujourd’hui de dialoguer avec sa ville. Intéressées par l’expérience d’une démarche participative, de nombreuses villes (Toulouse, Lyon, Paris…) sont ainsi passées, via les outils digitaux, par une phase de questionnement de leurs habitants, les incitant à proposer leurs idées pour le développement futur de  leur ville. Exemple : le grand débat public lancé par la ville de Paris sur « Paris intelligente et Durable, perspectives pour 2020 et au delà » a pour ambition de permettre au plus grand nombre d’exprimer son point de vue et ainsi d’enrichir le document d’orientation préparé par la Ville de Paris. C’est le logiciel d’intelligence collective Assembl développé par bluenove qui a été choisi pour concrétiser ce projet. Les enjeux sont forts : la technologie doit être capable « d’attraper, de synthétiser et de gérer » cette communauté muti-facettes et éphémère. Le projet a été mis en ligne début juillet 2015. A la mi-octobre, plusieurs milliers de personnes sont venues consulter le site, 500 messages y ont été postés par 76 participants au total. A première vue, on est donc loin d’un raz-de-marée participatif, mais là encore l’outil est très nouveau.

La toute récente application Vooter propose à tout un chacun de s’exprimer sur les projets de sa ville. Les habitants de Bougival dans le 78 ont par exemple dès aujourd’hui la possibilité de tester Vooter pour donner leur avis sur l’implantation de bornes Autolib’ dans leur ville. Le mobinaute a accès via la géolocalisation aux projets de sa ville. Il peut donner son avis en cliquant sur l’une des réponses proposées par l’appli et s’il souhaite s’exprimer plus en détail, envoyer un mail aux responsables du projet via l’appli. Au même moment, 4 communes du Pays Basque testent l’appli popvox, aux objectifs assez comparables. Développée par une startup locale, popvox fonctionne aussi sur la géolocalisation et propose de développer les relations de proximité entre les villes et les citoyens, sous plusieurs formes. Les citoyens pourront poser une question, participer à un sondage, lancer un débat et voir les résultats en temps réel. La ville pourra de son côté lancer un projet participatif, poser des questions aux habitants pour mieux cerner leurs besoins, les informer en temps réel, publier des alertes : le champ des possibles est très large et les « bêta tests » vont contribuer à donner à l’appli sa forme définitive.

On peut également citer l’application city2gether développée par soyhuce. Son objectif : permettre aux citoyens d’une ville de s’impliquer dans la vie de leur cité, de développer un engagement citoyen pour améliorer la vie en commun, mais aussi – c’est ce qui nous intéresse ici – de créer la possibilité technique d’un dialogue direct et simple entre les citoyens et leur ville. Au final, city2gether veut « redonner goût au citoyen de prendre part à la vie de la cité », bref construire la « Démocratie Urbaine ».

De nombreuses questions encore ouvertes

Quel rôle ces nouveaux outils sont-ils appelés à jouer dans la démocratie des années à venir ?  Vont-ils être capables de redonner aux citoyens l’envie de dialoguer avec leurs élus, de s’impliquer dans la vie politique de leur pays et de leur ville ? Vont-ils rendre aux citoyens la possibilité de jouer un rôle actif ? Aujourd’hui tout reste à inventer. La notion même de démocratie participative reste assez floue, même si on la voit émerger à travers de nombreuses initiatives publiques ou privées.

Ces outils qui ambitionnent de réveiller la démocratie doivent encore prouver leur pouvoir d’adhésion, pour amener le plus grand nombre  à participer et à s‘exprimer. Ils doivent aussi prouver leur pouvoir d’action : ce que les citoyens expriment à travers ces outils doit être pris en compte par les décideurs et avoir un impact sur la vie politique. Comment, sous quelles conditions et dans quelle mesure, puisqu’ils ne peuvent remplacer, en tout cas aujourd’hui, le vote dans les urnes ? Quoi qu’on en pense, la démocratie du XXIème siècle est bel et bien en train de se construire sous nos yeux, en ce moment – et le numérique sera sans aucun doute au coeur de son fonctionnement.

Article proposé par Chloé Duval

Qualités des précurseurs les plus talentueux du siècle ?

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Dans un récent article, le magazine The Muse a tenté d’en savoir plus sur les qualités des précurseurs les plus talentueux du siècle.

Les inventions des personnalités qui ont révolutionné leur domaine d’activité tels que Steve Jobs, nous amènent souvent à penser qu’elles sont empreintes de génie.

Admiratifs de leur succès, on se demande comment ils gèrent leur potentiel créatif tout en régissant les nouveaux projets de leur industrie.

Quels sont les facteurs clés de leur succès ?

La réponse est simple : ils s’exercent sans relâche, et ne se reposent jamais sur leurs acquis.

Selon Neil Bluementhal, le fondateur de Warby Parker (site e-marchand de lunettes de vue), entreprise reconnue la plus innovante de l’année : « Il est tentant de penser que l’innovation est une compétence rare appartenant à une catégorie spécifique de personnes, les visionnaires, mais en réalité il s’agit d’un muscle dont nous sommes tous naturellement dotés. Nous devons juste prendre l’habitude de l’utiliser».

Voici les cinq facteurs clés du succès des personnes créatives :

1- Ils ne négligent pas leurs idées, même les plus folles.

Les plus grandes innovations mondiales viennent d’idées «  folles ». Les personnes à l’origine de ces innovations sont celles qui ont eu la capacité de croire en leurs rêves, aussi extraordinaires furent-ils.

Prenons l’exemple d’Elon Musk, à la tête de Telsa, et de Space X, deux entreprises spécialisées dans les secteurs industriels (automobiles électriques et vols aérospatiaux). Lors d’une interview en 2014, il a déclaré : « je pensais que Telsa et Space X échoueraient au début ». Pourtant, il a cru en ses projets et y a investi des millions ; aujourd’hui, sa fortune personnelle est estimée à 13 milliards de dollars.

Il conseille «  si quelque chose est suffisamment important pour vous, ne baissez pas les bras malgré toutes les difficultés que vous rencontrerez ».

Ne négligeons pas les idées qui nous passionnent même si elles semblent irréalistes ou inatteignables.

2- Ils se jouent de la peur.

Beaucoup de gens pensent que pour être un leader en matière d’innovation, il faut être courageux. En réalité, selon Elon Musk, le fondateur de Telsa, ce n’est pas vraiment le cas. « Je ne dirai pas que je suis courageux. En réalité, je ressens la peur, mais si ce que je fais est assez important, je la dépasse».

De même que la romancière Elizabeth Gilbert écrit dans son livre Big Magic : Creative living beyond fear (Grande magie : la créativité va au-delà de la peur) « la créativité dessine la route des braves (ceux qui domptent leur peur pour l’affronter), mais elle ne dessine pas la route des intrépides, (ceux qui prennent des risques inconsidérés, sans identifier et analyser leur peur) et il est important de reconnaitre cette distinction ».

Nous devons donc être vigilants sur la façon dont nous gérons notre peur « j’ai observé que les personnes qui tentent de  vaincre leur peur, sont souvent celle qui tuent leur créativité ».

La PDG de Yahoo!, Marissa Mayer a affirmé « si vous allez au delà du sentiment de peur et de prise de risque, des choses formidables peuvent vous arriver».

En d’autres termes, les génies les plus talentueux sont ceux qui font une place à leur peur mais sans la laisser dicter leur prise de décision.

Si nous ressentons la peur c’est peut-être que quelque chose de vraiment bénéfique nous attend.

3- Ils sont curieux de tout.

Cette posture apparaît clairement dans les créations révolutionnaires de Steve Jobs. Son biographe Walter Isaacson relate dans la Harvard Business Review « il reliait les Ressources Humaines à la science, la créativité à la technologie et l’art à l’ingénierie. Il y avait de meilleurs technologues que lui, et certainement de meilleurs designers et artistes. Mais il n’existe personne de notre ère qui ait mieux relié l’art et les processeurs».

Steve Jobs avait d’ailleurs déclaré « la créativité c’est seulement l’action de relier les choses entre elles ».

En d’autres termes pour créer ces connections, Steve Jobs a dû développer ses connaissances dans tous les domaines. Voila la raison pour laquelle les plus grands génies sont les plus curieux, même dans des domaines opposés aux leurs : c’est un des facteurs clés de leur succès ! Ils s’intéressent à des sujets dont ils ne connaissent rien et vivent leurs passions, même s’ils n’ont aucun rapport direct avec leur activité.

4- Ils n’estiment pas tout savoir.

Même si l’on pense souvent que les personnes qui ont réussi professionnellement sont expertes dans leur domaine, les personnes créatives ne se positionnent jamais en visionnaires. « Le meilleur conseil que je pourrai donner est de penser constamment à la façon dont vous pouvez mener vos projets d’une meilleure manière, et de toujours vous remettre en question » explique Elon Musk.

Neil Blumenthal, quant à lui, encourage tous ses employés à aborder leurs missions avec « un état d’esprit de débutant » et a toujours être à la recherche de nouvelles perspectives.

« Beaucoup d’entre nous passent une grande partie de leur vie professionnelle à tenter de devenir expert dans un domaine, on peut alors penser qu’il est contre-intuitif d’agir comme un débutant» livre Neil Blumenthal, pourtant cette posture nous est nécessaire.

5- Ils s’entourent de héros.

Les plus grands créateurs savent qu’ils ne peuvent pas réaliser seuls leurs grands projets. Ils considèrent même que les personnes qui les entourent sont des facteurs clés pour le succès et  la bonne réussite réussite de leur mission.

Lorsqu’elle était ingénieur chez Google, Marissa Mayer révéla : « nous avions une grande liste où les salariés affichaient de nouvelles idées et qui était accessible à tous », cette liste d’après elle, conduisait souvent à de nouvelles idées ingénieuses.

Steve Jobs a quant à lui, conçu les bâtiments de Pixar pour s’assurer qu’ils soient aménagés de façon à ce que les rencontres collaboratives puissent avoir lieu. « Si votre lieu de travail n’encourage pas des rencontres fructueuses, beaucoup d’innovations créées par hasard seront perdues. Nous avons donc conçu nos bâtiments de manière à faire sortir les gens de leurs bureaux et leur permettre de rencontrer des collaborateurs dont ils n’auraient pas pu croiser le chemin autrement ».

Ces exemples soulignent l’importance de s’entourer de personnes qui nous inspirent, comme l’ont fait les plus grands visionnaires. Car un autre facteur clé du succès, c’est d’avoir des collaborateurs sur lesquels on peut compter !

Source : The muse article de Erin Greenawald, auteure.

Ubérisation, digitalisation…Gardons avant tout à l’esprit la relation humaine

Ubérisation, digitalisation. Les ressources humaines sont impactées par l’émergence de ces nouveaux modèles qui induisent une nouvelle organisation du travail. Comment en tirer parti ? Peut-on en profiter pour améliorer l’expérience candidat ? Oui, mais à condition de garder à l’esprit le fondement même de notre métier : la relation humaine !

A l’heure de la société uberisée…

Nous vivons des années de révolution incroyable ! En deux ans, l’organisation du travail a profondément évolué, plus qu’au cours de ces trente dernières années. Et le phénomène n’est pas près de s’arrêter.

Les besoins ne sont plus les mêmes, qu’il s’agisse des entreprises dont la majeure partie des investissements consiste à recruter les meilleurs talents, ou des candidats qui se tournent davantage vers des statuts d’indépendants (freelance, free agents,…). On assiste à une inversion des rapports de force.

Chez Uber et Airbnb par exemple, le client devient acteur de l’entreprise. Il en va de même dans le secteur des ressources humaines. Auparavant, un candidat transmettait sa candidature. Si le profil convenait au recruteur, des rendez-vous étaient organisés. Et la fin de l’expérience se terminait une fois le contrat signé. Aujourd’hui, candidats et entreprises ne recherchent plus uniquement une « boîte aux lettres », mais un service d’accompagnement sur-mesure capable de les faire évoluer ensemble. Les entreprises recherchent des talents et les candidats se positionnent en tant que tel.

… Les RH doivent rester humaines

Là est tout l’enjeu des prochaines années. La digitalisation des RH, voire l’ubérisation, ne peut s’effectuer sans relation humaine. Il s’agit là du fondement même de notre métier. Et celui-ci ne peut disparaître ! C’est ce que confirme une récente étude TNS SOFRES : seulement 33 % des candidats se déclarent satisfaits de leur accompagnement dans la durée. Et plus de 42% d’entre eux recherchent des partenaires d’emploi qui les accompagnent une fois en poste.

Nous, cabinets de recrutement, avons donc un rôle fondamental à jouer pour accompagner les candidats avant, pendant et après leur recrutement ; les aider à développer leurs compétences, à envisager une carrière à l’international… Nous pouvons ainsi accompagner des freelances, des indépendants, desautoentrepreneurs dont les compétences sont très prisées, dans leur recherche de nouvelles missions, et ce tout au long de leur carrière. Mais nous avons également un rôle à jouer auprès des entreprises, en les aidant à s’adapter aux nouvelles générations, aux nouvelles organisations du travail tout en conservant leur cœur de culture. Et cet accompagnement repose avant toute chose sur la relation humaine, sur l’écoute et l’échange. La digitalisation ne doit être qu’un support à cette interaction.

C’est cette digitalisation des RH qui, associée au principe fondamental de la relation humaine, préfigure ce que sera notre métier demain.

Chronique de Franck Teboul

La disruption n’est pas un concept publicitaire mais un héritage de Schumpeter

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La disruption, un chaos constructif ?

« La Disruption se définit comme une forme de chaos constructif qui n’est pas forcément provoqué par des agents exclusivement externes ou internes. Chez Accor, à l’instar d’autres grands groupes, nous n’avions pas de fonction R&D. Notre président m’a donné une page blanche, pour que je créé un point d’entrée pour les startups qui cherchaient à travailler avec notre groupe » a annoncé d’entrée Yves Lacheret, Accor.

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Cette définition est aussi partagée par Tanguy Goretti, qui a alors repris l’expression consacrée de l’économiste Joseph Schumpeter : la disruption est une destruction créatrice. Fondateur de Djump.in (service inspiré de Lyft et Uber), dernièrement racheté par Chauffeur-Privé, il a connu à la fois le succès médiatique mais aussi les nombreuses intimidations des professions réglementées comme les taxis. Si au début le facteur disruptif de son application mobile était un argument de communication facilitant les retombées presse, cela a aussi provoqué la cessation de son activité suite à la publication d’un arrêté préfectoral.

Pour les startups disruptives, les frais de justice remplacent le budget communication. En 2015, Cédric O’Neill, fondateur de 1001Pharmacies, va donc dépenser plus de 150 000 euros de frais juridiques notamment pour avoir été attaqué par l’ordre des pharmaciens au sujet d’un service de livraison de médicaments à domicile.

L’approche « customer-centric »

La simplification du système en faveur du client, telle est la mission de ces startups dont Compte-Nickel fait partie. Son fondateur, Hugues Le Bret, a souhaité transposer le métier des banques vers le secteur des technologies, en s’adossant sur le réseau des buralistes. « Alors que la Société Générale vient de fermer 400 agences, nous avons permis l’ouverture de 100 bureaux de tabac ; un réseau qui recrute des gens dans la vie réelle et qui n’occasionne pas de dépenses en webmarketing. »

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Sous-estimé dès le début par les instances bancaires, le dirigeant de Compte-Nickel a su convaincre 136 actionnaires. Quelques dizaines de millions d’euros plus tard, Compte Nickel est devenu un  véritable sujet de société qui a rapidement su séduire les médias : « à la différence d’une ouverture de compte en ligne, l’ouverture d’un compte bancaire chez un buraliste, c’est un vrai sujet pour les médias », ajoute Hugues Le Bret.

« Mon ambition ? Mettre le feu dans toute l’Europe, en arrivant avec des solutions simples et efficaces pour les millions de personnes en interdiction bancaire », conclut ce dernier.

Les box mensuelles : nouvel eldorado des entrepreneurs ?

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Les box mensuelles ont le vent en poupe : qu’elles s’adressent aux hommes, aux femmes, aux chiens, qu’elles soient orientées cosmétiques, food ou déco, cette nouvelle manière de consommer semble toucher tous les secteurs. Michael Maarek, fondateur des comparateurs touteslesbox.fr et laboxdumois.fr dresse pour Maddyness un état des lieux du secteur.


Les box mensuelles se présentent sous forme d’abonnement, et permettent de recevoir des produits originaux et surprises, chaque mois, à domicile. L’offre permet de découvrir de nouveaux produits, que les consommateurs n’auraient pas forcement pensé à acheter, et est un formidable moyen de mise en avant pour des marques qui délaissent de plus en plus les média traditionnels, à la recherche d’un contact direct avec les consommateurs. Il existe aujourd’hui des Box dans de nombreux domaines : la beauté, le thé, la cuisine, le vin, la bière – pour donner seulement quelques exemples… Mais comment le concept des Box est-il né, et comment a t-il connu un tel succès en si peu de temps ?

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Des États-Unis au reste du monde

L’histoire des box par abonnement commence aux États-Unis, lorsque Katia Beauchamp et Hayley Barna, deux étudiantes de l’université d’Harvard présentent en septembre 2010 la BirchBox qui était la première box beauté sur le marché. Vendu à un prix de dix dollars par mois, l’offre permet de recevoir une box surprise contenant cinq produits de beauté de marque, sélectionnés par les membres de l’équipe BirchBox, directement à domicile. Le succès est immédiat.

C’est en 2011 que les box beauté arrivent France, avec le lancement de JolieBox conçue par Mathilde Lacombe du blog La Vie en Blonde, et quatre autres associés (JolieBox sera racheté par l’americainBirchBox en septembre 2012) et de GlossyBox créée par le groupe d’investisseurs allemands Rocket Internet. Ce sera ensuite le lancement de My Little Box par le site de bonnes adresses, My Little Paris, avec le succès qu’on lui connait.

Par la suite, de nouveaux concurrents feront leur entrée sur le domaine de la beauté, dont My Sweetie Box, ou encore Betrousse (qui font partie du même groupe) qui connaissent également un nombre grandissant d’abonnés.

Une offre qui se diversifie

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Encouragés par le succès des box beauté, de nombreux entrepreneurs se sont lancés dans la course avec une popularité croissante.  Envouthé et La Thé Box proposent à leurs consommateurs de recevoir du thé sélectionné chaque mois ; chez Kitchen Trotter, c’est tout le nécessaire pour concevoir un repas d’un pays différent qui est envoyé mensuellement. Les box gourmet comme La Bonne Box,La Gourmibox ou encore Bonjour French Food sont elles positionnées sur des produits culinaires haut de gamme.

On ne compte plus les box qui se sont lancées dans le domaine du vin, dont les précurseurs sont Le Petit Ballon et My Vitibox, et plus récement, se sont les Box bières qui ont fleuries, avec sept box différentes lancées à quelques mois d’intervalle.

La diversité est telle, qu’il est possible aujourd’hui de trouver des box dans à peu près tous les domaines, le fromage, le Bio, enfants, geek, sport, loisirs, vêtements, le concept ne semble plus avoir de limites.  Si certaines Box ont dû arrêter, faute de clients, nombreuses sont les levées de fond dans le domaine, preuve de l’intérêt grandissant des investisseurs pour le concept. Le Petit Ballon a levé un million d’euros auprès de Wonderbox, La Bonne Box a levé 500 000 euros notamment auprès du cofondateur de Priceminister Pierre Kosciusko-Morizet, ou encore très récemment, c’est la Chouette box, une box éducative pour enfants, qui vient d’annoncer avoir bouclé une levée de fonds de 300 000 euros auprès de Paris Business Angels. Le marché se porte bien, et intéresse plus que jamais les entrepreneurs.

Quel modèle pour demain ?

Si le concept des box mensuelles explose aujourd’hui, c’est bien le business du commerce par abonnement qui est en train de voir le jour. Ainsi, nous avons vu éclore récemment des concepts qui vont plus loin que la simple box, en proposant leur propres produits, plutôt que des produits de grandes marques sélectionnées.

L’exemple de la box Gula, qui envoie des snacks chaque mois de sa propre production, inspiré par l’américain NatureBox, nous montre bien la direction que pourrait prendre le concept, avec des entrepreneurs qui désirent plus que jamais fidéliser les consommateurs.

D’ailleurs, les box traditionnelles ne s’y sont pas trompées, et nous avons vu récemment du thé produit par Envouthé dans sa box, ou encore des produits de la marque Kitchen Trotter dans la box du même nom. My Little Paris a également rapidement fait le pari de lancer sa propre marque de cosmétique, afin de gagner en indépendance par rapport aux marques.  Nul doute que nous sommes bien aux prémices du concept, et encore loin de la maturité.