Category Archives: Conjoncture

Huit tendances techno sur lesquelles garder un oeil en 2017

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Dans quel domaine les pépites vont-elles décoller cette année ? Quelles mutations et quelles nouveautés attendent le monde de la tech ? Nous avons détecté en avant-première les orientations à ne pas rater.

Les cobots entrent à l’usine

Dans son usine de Cologne, en Allemagne, les ouvriers de Ford bénéficient d’un robot assistant bien pratique, qui améliore l’efficacité de chacun de leur geste et les soulage des tâches pénibles. L’an dernier, ces «cobots» (robots collaboratifs) ont été les stars des salons industriels, à l’instar du bras robotisé d’IsyBot, une startup française issue du CEA. A mi-chemin entre la chaîne de production 100% automatisée et les opérations manuelles, le cobot a un créneau porteur à exploiter. Son usage est jusqu’ici resté limité en raison des risques d’accidents, mais les nouveaux appareils intègrent aujourd’hui des technologies détectant la présence humaine et anticipant le comportement de leurs «collègues» humains. Reste un point essentiel : la formation des employés. A Dijon, un pôle de formation a ouvert fin 2016 et propose déjà un module spécial «cobotique».

Les objets connectés passent à la taille nano

Vous avez aimé l’IoT (Internet of Things) ? Vous allez adorer l’IoNT (Nano Internet of Things).

Des micro capteurs pouvant être directement intégrés à des matériaux comme le béton afin d’alerter des fissures dans un pont ou un bâtiment par exemple. L’an dernier, la startup toulousaine Nanolike a mis au point des microparticules qui mesurent la déformation mécanique de certaines pièces (pales d’un hélicoptère, missiles, ailes d’avion…). En médecine, les labos planchent sur des nanocapteurs pour détecter et surveiller l’évolution d’un cancer, de diabète ou d’autres maladies inflammatoires. Associés, ces nano objets peuvent enfin dessiner une cartographie précise de leur environnement et détailler le moindre changement (luminosité, courant électrique, composition chimique…).

Le marketing surfe sur la réalité virtuelle

2016 a vu la folie Pokemon Go débarquer sur nos téléphones mobiles. Une aubaine dont se sont emparés de nombreux commerces, en plaçant des «Pokestops» dans leurs magasins. Outre le mode du jeu, il existe quantité d’autres pistes pour exploiter la réalité augmentée : visiter son futur appartement témoin en 3D en choisissant le papier peint ou le parquet (Bouygues Immobilier, Ikea…), découvrir son prochain lieu de vacances (Club Med) ou visionner des reportages (New York Times). La technologie est encore limitée par la faible diffusion des casques grand public, mais elle est un réel booster de ventes. D’ici les quatre prochaines années, 78% des responsables marketing prévoient d’utiliser des expériences clients basées sur la réalité virtuelle selon une étude Oracle de décembre dernier.

Les agents conversationnels envahissent notre vie quotidienne

L’an dernier, Apple a intégré son système vocal Siri dans ses nouveaux Mac, tandis que Facebook a ouvert un «magasin» de chabots. Ces agents conversationnels, capables de répondre à nos moindres envies (commander un billet d’avion, trouver un formulaire administratif, demander un conseil de maquillage…), vont connaitre une croissance de 28% par an selon Transparency Market Research. En 2017, Microsoft lancera lui sa plateforme de conversation automatisée à destination des développeurs, ce qui devrait booster le nombre d’applications de ce genre. «Nous entrons dans une nouvelle ère pour l’accès à la technologie» s’enthousiasme Christie Pitts, responsable du fonds d’investissement Verizon Ventures. Tout cela bien sûr grâce aux progrès fulgurants de l’intelligence artificielle.

Les startups grandissent dans des incubateurs

Dans un parcours classique de création de startup, l’entrepreneur passe d’abord par un incubateur, qui fournit des locaux et offre un coaching personnalisé. Une fois lancé, il fait appel à un accélérateur, qui apporte des capitaux pour permettre un déploiement rapide. Une séparation parfois artificielle et problématique pour le créateur. D’où l’idée d’une structure «deux-en-un» avec l’inculateur. La station F, créée par Xavier Niel au coeur de Paris, qui se décrit elle-même comme une «usine à startups», accueillera à la fois des des espaces de travail, un auditorium, des fonds d’investissement… Le blockbuster américain Techstar pourrait lui aussi débarquer en France sur le même modèle. Autres acteurs de ce marché très prisé : les grands groupes, comme Orange, qui disposent à la fois de leur propre incubateur et des capitaux.

Les algorithmes mis sous surveillance

En 2016 les algorithmes ont montré de graves signes de dysfonctionnements : diffusion de fausses informations sur Facebook, mini krachs boursiers causés par des programmes informatiques ou résultats de recherche racistes sur Google. Le 15 décembre dernier, un rapport du Conseil général des entreprises préconisait donc une norme définissant un algorithme «loyal» et fiable. Le Conseil national du numérique va lui mettre en place ou outil permettant aux utilisateurs de signaler des éventuels problèmes. En Angleterre, le Labour entend avoir accès aux algorithmes qu’utilisent Facebook ou Amazon pour permettre une meilleure régulation du marché. Quant à Google, il est toujours sous le coup d’une enquête de la Commission européenne sur le cas de son moteur de recherche de Google, accusé d’abus de position dominante.

La banque se goinfre de blockchain

La blockchain, nouvel eldorado des banques ? Selon une étude Santander InnoVentures, le recours à cette technologie ferait économiser au secteur jusqu’à 20 milliards d’euros chaque année, grâce à la réduction des coûts d’infrastructure dans les paiements internationaux, le trading et la mise en conformité. La blockchain contourne notamment les chambres de compensation dont le fonctionnement est opaque et lent. Depuis 2015, une cinquantaine de grandes banques se sont regroupées en consortium pour s’entendre sur un standard commun. En décembre dernier, la Banque de France a annoncé une expérimentation dans le paiement interbancaire tandis que la BNP a signé un partenariat avec des plateformes de crowdfunding pour permettre aux entreprises d’émettre des mini-obligations.

Les securetech prennent leur envol

Après la fintech, la foodtech ou la greentech, ce sont les securetech – les startups spécialisées dans la cybersécurité – qui sont en 2017 dans l’oeil du visuel des investisseurs. Fin 2016, de nombreuses jeunes pousses (Secdo, Proficio, PhishMe, LogRythm, SafeBreach, Cylance…) ont levé des dizaines de millions de dollars. La France a elle aussi ses pépites, à l’instar de Dashlane, CybelAngel, Pradeo  ou Ziwit. Et ce n’est pas un hasard : le nombre de cyberattaques a augmenté de 50% en 2015, selon Denjean & Associés, et la situation s’est encore empirée en 2016 avec des piratages à répétition (DDoS, ransomware, vol de données…). Mal armées pour lutter contre ce fléau, les entreprises recourent de plus en plus à l’externalisation en faisant appel aux start-ups, expertes et plus agiles.

par Céline Deluzarche

Métiers du conseil : la grande mutation

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En réalité une multitude d’acteurs protéiformes s’y positionnent : avocats d’affaires, banques d’affaires, entreprises de services du numérique, sociétés de conseil en technologie, banques de réseau ou encore agences de communication.. On peut également ajouter les cabinets d’expertise comptable qui tentent de mieux valoriser leurs prestations de conseil auprès de leurs clientèles : les microentreprises et PME.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le marché français du conseil résiste à la crise. Après une hausse annuelle moyenne d’environ 3% entre 2009 et 2015, il pèse aujourd’hui 80 Md€. Et son dynamisme devrait se maintenir à moyen terme quel que soit le scénario macroéconomique retenu. Dans tous les cas, selon l’avis de nos experts, les acteurs du conseil doivent réinventer leurs modèles d’affaires pour profiter du potentiel du marché français et ne pas se laisser dépasser par de nouvelles formes de concurrence. En effet, les trois piliers sur lesquels ils sont construits (c’est-à-dire la marque, l’expertise et les outils intellectuels) ne permettent plus de créer ou de capturer suffisamment de valeur. En clair, les taux de marge d’exploitation baissent dans la plupart des métiers du conseil. À l’origine de ce repli : un renforcement assez net des forces concurrentielles dues à l’arrivée de nouveaux entrants et aux pressions tarifaires des clients. Ce durcissement de la compétition résulte aussi en partie des stratégies de diversification menées par les acteurs du conseil pur, par les agences de communication et les acteurs IT. Des stratégies poussées par les effets de la transition numérique et qui abaissent les frontières entre des métiers autrefois bien distincts.

La refonte des modèles traditionnels se pose donc avec acuité. Selon les conclusions de l’étude Precepta, la réussite future des entreprises de conseil dépendra de leur capacité à créer des ponts avec des expertises éloignées de leur cœur de métier afin d’améliorer la valeur perçue des offres. C’est le cas en particulier au niveau des étapes-clés de la vie d’une entreprise comme par exemple la cession-transmission. Trop souvent, à cette étape, les questions juridique, fiscale, de financement, de patrimoine ou encore l’accompagnement opérationnel du repreneur sont traitées par d’innombrables acteurs. Il est temps aujourd’hui de former des écosystèmes d’affaires afin de proposer des offres beaucoup plus cohérentes. Véritables guichets uniques pour les entreprises ou les dirigeants, ces écosystèmes permettraient de mieux répondre à leurs attentes, comme l’ont déjà compris certains acteurs « hybrides » dans la phase de création d’une entreprise, à l’image de TheFamily à la fois société de formation, société de conseil, et fonds d’investissement pour les start-up. La question qui se pose alors est de savoir quels seront les acteurs les plus à même de jouer le rôle d’acteur pivot de ces écosystèmes du conseil, c’est-à-dire quels seront ceux qui auront la capacité de créer et de faire vivre un réseau de partenaires hétérogènes et caractérisés, parfois, par de fortes individualités…

Laurent Faibis

Les Français ont-ils envie d’entreprendre ?

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Ces derniers temps, entrepreneur est devenu LE métier à la mode. Mais qu’en est-il des envies de Français ? Ont-ils vraiment envie d’entreprendre ? Ont-ils envie de tout plaquer pour créer une entreprise ? Qu’attendent-ils du statut d’auto-entrepreneur ?  Toutes les réponses dans cette infographie.

Les Français et l’entrepreneuriat

Grâce à cette infographie, on peut avoir un aperçu très clair sur les envies d’entreprendre des Français. On apprend notamment que près de 31% des interrogés n’entreprendront ‘certainement pas’ et seulement 9% entreprendront ‘certainement’.

On voit aussi très clairement que la création d’entreprises connait un pic en 2016 avec plus de 19 millions d’entrepreneurs potentiels. On remarque aussi que 68% des Français qui sont enclins à l’entrepreneuriat projettent de créer leurs entreprises dans plus de deux ans.

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Source : www.leportagesalarial.fr

Par Marine Perez

Start-up vs. VC : mensonges, tromperies et nouvelles victimes

Woman with long nose isolated on grey wall background. Liar concept. Human face expressions, emotions, feelings.

En rentrant dans le secteur financier, je m’étais promis d’agir exactement comme je le faisais avant avec mes clients et plus généralement avec tout mon environnement économique : échanges transparents sur tous les sujets, prix de marché, exigence de profit, qualité de service au top, respect des engagements. Je ne dis pas que ce que je dis est vrai. Je dis ce que je pense, à tous, même quand ça va piquer.

C’est le genre d’attitude qui mène à une croissance durable et à une efficacité croissante, et qui permet de construire des équipes fiables et performantes. Vous êtes prévisible parce que vous suivez la stratégie et que vous êtes capables de refuser une opportunité qui ne la respecte pas, de penser plus loin que la prise reptilienne d’un avantage immédiat. On préfère alors travailler avec vous. Je crois que ça s’appelle la morale des affaires et c’est vieux comme le monde. Je n’ai en revanche aucune difficulté à rompre très vite toute relation avec ceux qui ne répondent pas aux mêmes standards.

Malheureusement, sur le marché du capital investissement, la morale des affaires est souvent encore plus faible qu’ailleurs, bien que les acteurs y soient souvent brillants. La mémoire est très courte, de la part de l’investisseur sur lequel on tape tout le temps mais aussi parfois du gentil entrepreneur que tout le monde trouve pourtant si cool.

La différence entre les VC et les start-up, c’est simplement le moment où ils commencent à mentir… Et en général, tout tourne autour de la promesse de croissance rapide, voire très très rapide.

Au début, les startupeurs ne mentent jamais, portés par une conviction extraordinaire. Le projet s’élabore, la vision du problème à résoudre est limpide. C’est plus tard qu’il pourra devenir menteur. Quand les résultats qu’il n’aura pas atteints commenceront à être visibles et que la promesse d’une croissance féerique s’estompera peu à peu.

Cela peut être encore plus pervers quand la start-up poursuit une acquisition client effrénée, qui ne sert plus qu’à masquer l’inatteignabilité des objectifs de marge.
Exemple : Je ne fais pas de marge, même si j’ai déjà levé 40 millions de dollars, que je travaille effectivement sur un service payant, avec une vraie marge brute facilement calculable… Mais j’ai encore besoin de cash pour acquérir mes nouveaux utilisateurs, et si je ne réalise pas ma levée, ma société est en danger de mort.

Là… il y a de l’eau chaude dans le mojito. On ne devrait en aucun cas se retrouver dans ce genre de situation. Et force est de constater maintenant que ce cas s’est produit plus souvent qu’on ne voudrait le reconnaître, tant en Europe qu’aux États-Unis. Dans de nombreux cas, l’hypothèse d’une marge brute sous-jacente s’est avérée insuffisante à couvrir les coûts fixes, comme Prim dans le lavage des fringues à San Francisco, et peut-être comme Take Eat Easy plus près de nous.

C’est très souvent le moment où le startupeur se met à mentir. A l’écouter, il ne lui manque plus que 10 millions d’euros pour atteindre la masse critique. Mais non… car en réalité c’est un modèle de service et la scalabilité est faible. Le startupeur peut alors adopter un discours incroyable et se transformer en fonctionnaire de La Poste. Justifiant un modèle dépassé et sous perfusion de capital externe, il ne défend plus que sa propre situation dans un système de gabegie. Le startupeur le sait, mais il ne le dit à personne. Au contraire même, il continue de produire des stats épatantes à son board, de plus en plus épatantes même, soulevant des perspectives inédites. Mais comme Winston Churchill le disait : «Je ne fais confiance à une statistique que si je l’ai falsifiée moi-même.»

De leur côté, les VC mentent beaucoup eux aussi…

En général, les VC ne mentent pas à l’entrepreneur. Ils mentent au marché. Par peur de rater le bon dossier, il n’y a jamais, selon eux, de mauvaises conditions pour lever des fonds. Tous ceux qui évoquent une éventuelle contraction du capital veulent abuser des gentils entrepreneurs, leur mettre la pression, les diluer comme un Vittel fraise. Ce n’est pour eux qu’une posture, une simple question de gestion de leur image. Je me souviens l’année dernière, au début de l’automne, quand j’ai commencé à dire que le downturn s’amorçait…

Au début, beaucoup m’ont dit que non, que je me trompais, qu’il ne se passait rien et qu’au contraire nous allions faire l’expérience de nouveaux records. Ben tiens… Un an plus tard, ce sont le Q3 2015, le Q4 2015, le Q1 2016 et le Q2 2016 qui sont en baisse si l’on parle de seed et série B, les séries A et C ayant repris un peu de poil de la bête au Q1. En revanche, le Q2 est plus faible dans tous les compartiments, à l’exception des séries C, compartiment un peu particulier tout de même.

Dire que l’on est guéri serait une anticipation très osée. Nos clients américains nous parlent tous de conditions plus difficiles sur le marché du capital. Encore aujourd’hui, ils sont très nombreux parmi les VC, ou même les accélérateurs, à cacher que leur tactique a changé, voire leur stratégie. Je connais des cas d’accélérateurs qui, dans leur pratique, ont totalement révisé leur dogme officiel, cherchant à maximiser l’efficacité capitalistique de leur prise de participation au-delà du raisonnable.

Quoi qu’il en soit, le spread sera bien plus fort en 2016 qu’en 2015 entre ceux qui veulent lever et ceux qui lèveront. Et c’est bien de là que vient le danger. Nous en sommes exactement là, au moment de la rencontre entre le mensonge des VC et celui des startupeurs. J’appellerais cela le 21 décembre, le jour où l’hiver commence vraiment.

C’est le moment de vérité, celui qui déterminera la durée de l’hiver. Soit les faillites se multiplient salement et balaient la confiance pour longtemps, soit, plus vraisemblablement, le marché atterrit en U et redémarre une fois les échéances politiques américaines et européennes purgées.

Mais cela peut finalement prendre près d’un an tout de même, une éternité pour tous ceux qui veulent lever maintenant et auxquels ça fait une belle jambe de savoir que le marché est inondé de liquidités… et que les VC lèvent comme des fous. Ce dernier point étant le seul vraiment bon signe puisqu’il traduit une confiance à long terme pour les start-up.

Nouvelles start-up, nouveau prolétariat, nouvelles victimes ?

Les start-up doivent respecter les valeurs du business et rester conformes avec les lois des pays dans lesquelles elles opèrent. Sans ça, l’investisseur ne sait quand même pas vraiment où il va…

Beaucoup trop de startupeurs, enhardis par les joutes homériques d’Uber contre les taxis (justifiées par un siècle d’immobilisme dans le secteur) ou celles d’Airbnb et d’Anne Hidalgo, encore plus marrantes, défoncés au growth hacking (difficile d’admettre que 95% des leads sont bidons), n’ont rapidement plus de point commun avec l’esprit entrepreneurial. Et c’est ainsi que tu te retrouves avec des crétins qui s’étonnent de ne pas réussir leur négociations partenariales (car il faut être deux), qui ne savent s’engager sur rien, à part leur nombril et leurs utilisateurs qui, souvent, ne valent pas encore grand-chose. Sauf que… il te faut une équipe que tu respectes, des fournisseurs que tu respectes aussi, des investisseurs… Bref, tout un tas de mecs relous qui partagent un objectif différent du tien au départ et que tu devrais entraîner avec toi.

Quand l’hiver est venu, que tu t’aperçois que tu n’étais pas Peter Thiel (et même si tu l’étais d’ailleurs…), que tu n’es pas Musk, que tu n’as pas levé assez pour attendre le printemps, où que tout simplement tu as une difficulté passagère, tu te retrouves seul, idiot et déprécié. Pas parce que tu as échoué car on devrait pouvoir échouer avec élégance. Non, tu es déprécié parce que tu n’as pas su demander de l’aide, reconnaître ton impuissance à traiter telle ou telle thématique, mais surtout c’est ta nonchalance que l’on retiendra. Celle qui t’a poussé à faire comme si de rien n’était jusqu’au bout, comme si tu pouvais toujours honorer tes commandes, sans te soucier de tes salariés, de tes fournisseurs, des travailleurs indépendants qui bossent pour toi.

Faire autrement est sans doute très difficile, mais c’est faisable. Tu es aux commandes, tu vois la réserve de cash et la tendance. Si elle est négative et que tu ne la sens plus, il est temps pour toi de dire stop et de prévenir tes actionnaires pour qu’eux sachent aussi (en premier, car ce sont les premiers aussi à t’avoir fait confiance !) ce que tu t’apprêtes à faire : payer ce que tu peux payer et arrêter l’hémorragie. Exercice incroyablement difficile, mais que le contexte de sharing economy, de supply chain partenarisée, devrait imposer à un esprit honnête et entrepreneurial.

C’est quand même merveilleux cette nouvelle supply chain avec des mecs moins protégés que des salariés et disposant de moins de moyens de défense que des entreprises. Ça diminue la dilution au début (car plus flexible que des salariés), ça diminue la dilution plus tard (car plus flexible que des salariés). Ça ne mériterait pas un peu de considération dans le management des périodes de crise, ça ?

Ainsi, Take Eat Easy devait payer ses coursiers à vélo, et pourquoi pas ses restaurateurs, fin juin ou fin juillet, et arrêter. Ce n’est pas une levée de fonds de plus qui, dans leur cas, allait changer l’équation économique qui ne fonctionnait pas. Je suis intimement persuadé qu’ils sont bons et qu’ils le savaient. Je suis sûr qu’ils y ont beaucoup appris et je ne veux pas participer à l’hallali. Si je suis convaincu de ma démonstration, je suis aussi convaincu qu’il faut beaucoup de maturité pour l’appliquer… et résister à la pression de ses fonds.

Il n’y a pas de nouveaux entrepreneurs dispensés de respecter leur communauté. Hacker le système oui, les gens NON.

Winter has come. Mais je pense qu’il ne sera pas trop long. En attendant, offshorez votre prod software et vos shared services, diminuez les salaires et augmentez la rémunération en action, n’hésitez pas à lever un peu moins bien. Bref, survivez dans la joie et la croissance saine et continuez à vous regarder dans la glace !

Par Frédéric Lasnier, CEO de Pentalog

 

Tout ce que vous devez savoir sur les FinTech en 2016

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Quelles sont les startups FinTech à observer en 2016 ? Quelles sont les plus valorisées ? Quels pays attirent le plus d’investissements FinTech ? Quels sont les plus gros investisseurs ? Autant de questions auxquelles répond écoreuil.fr, dans une infographie sur ce marché à l’origine de nombreuses opportunités de croissance et d’innovation.

On dénombre aujourd’hui près de 1 400 startups FinTech dans le monde avec un investissement moyen de 44 millions de dollars : de quoi faire rêver les entrepreneurs au profil financier ! Ces chiffres justifient le fait d’avoir pour investisseurs les banques elles-mêmes. En effet la CityBank, Barclays et d’autres ont bien compris qu’il valait mieux intégrer dès que possible ces technologies qui rendent le service bancaire traditionnel obsolète. Paiement, transfert d’argent, prêt, crypto monnaie et Big Data font partie des secteurs concernés. 

Encore une fois, les États-Unis dominent en matière d’investissement avec 10 milliards de dollars injectés. C’est juste assez pour créer cinq belles licornes et finir en 2ème position derrière la Chine qui a encore démontré sa puissance avec Lufax, valorisée à elle seule 10 milliards de dollars !

L’infographie d’Écoreuil.fr revient également sur plusieurs enseignements intéressants au sujet du paysage FinTech. En voici quelques-uns :

  • Les plus grands Hubs FinTech sont regroupés entre New-York, Londres, Singapour et Tel Aviv. Ils devraient être rattrapés et même dépassés dans quelques années par Oslo, Amsterdam, Copenhague, Stockholm et Helsinki.
  • Parmi les grandes tendances actuelles de la FinTech, on retrouve les services, la robotique, et le financement participatif.
  • 43,4% des clients choisissent des solutions FinTech pour la facilité à y ouvrir un compte, contre 15,5% pour les taux et frais intéressants et seulement 1,8% pour la confiance qu’ils peuvent y apporter.
  • 49,7 milliards de dollars ont été investis au total dans les FinTech mondiales entre 2010 et 2015, dont 31,6 milliards aux États-Unis et 4,4 milliards en Europe.
  • 19% des investissements FinTech ont été réalisés dans les sociétés de financement et de prêts, tandis que 14% l’ont été dans les services de traitement des paiements, 10% dans les portefeuilles mobiles et 7% dans l’analyse de fraude.
  • Entre 2013 et 2014, les sociétés de financement et de prêts ont ainsi récolté 567 millions de dollars de fonds, soit plus que n’importe quel autre secteur. Elles dépassent de loin les sociétés de paiement qui ont rassemblé 416 millions de dollars, et les sociétés de portefeuille mobile qui ont levé 286 millions de dollars.
  • 40% des banques ont des activités en cours sur les techniques d’innovation. 56% vont les mettre en place dans les deux années à venir.
  • L’acquisition FinTech la plus importante à ce jour a été réalisée par Fidelity National, qui s’est offert Sungard pour 9,1 milliards de dollars.

Il est cependant intéressant de noter que la France, dont le marché FinTech est nettement moins évolué qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni, apparait peu dans les chiffres les plus marquants de cette infographie. Une tendance qui pourrait s’inverser en 2016, si l’on en croit les dernières prédictions du Landscape VB Profiles.

Web

Brexit: les premières conséquences attendues dans le monde de la Tech

Le verdict est tombé vendredi 24 Juin 2016: le Royaume-Uni doit quitter l’Union Européenne dans les deux ans à venir. Craintes des entrepreneurs et des investisseurs français expatriés, impact sur les marchés: le monde de la tech se trouve lui aussi dans l’incertitude des décisions à venir. Partant de ces doutes, CB Insights a cherché à comprendre comment le Brexit allait impacter l’activité des VC en Europe, interrogeant des investisseurs, ou partners de fonds de capital risque européens afin de connaître leur avis sur la question. La société de recherche spécialisée a identifié au moins quatre conséquences pour le secteur, après le Brexit.

 

Une baisse attendue des investissements dans le capital-risque britannique 

Le Royaume-Uni a une place centrale dans l’écosystème Tech européen. Ces dix-huit derniers mois, près du tiers des levées de fonds concernaient en effet des entreprises britanniques, selon CB Insights. Cette proportion reste équivalente si l’on considère les montants investis à l’échelle européenne.

 

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Première conséquence du Brexit identifiée par les experts interrogés, le risque de voir les investisseurs institutionnels, tels que l’EIF (European Investment Fund, fonds institutionnel qui compte parmi ses actionnaires la Banque Européenne d’Investissement, l’Union Européenne, ainsi que divers banques et institutions financières publiques et privées, ndlr) se détourner des sociétés de capital-risque britanniques. L’EIF a en effet exprimé son «regret» concernant les résultats du vote, et a laissé entendre que sa politique d’investissement pourrait être revue à moyen terme. L’incertitude quant à la manière dont l’économie britanique va réagir à sa sortie de l’Union Européenne pourrait également dissuader certains investisseurs étrangers d’y investir à court-terme. Enfin, au-delà des aspects purement financiers du Brexit, c’est la capacité du Royaume-Uni à attirer des talents européens et à les retenir qui pourrait en pâtir.

Autre conséquence probable du Brexit qui préoccupe les investisseurs, son impact sur l’écosystème Fintech londonnien, aujourd’hui en pleine expansion. Si la capitale du Royaume-Uni était jusque là considérée comme le meilleur endroit pour implanter une Fintech pur attaquer le marché européen, sa sortie de l’Union Européenne pourrait significativement faire bouger les lignes. D’autres villes, à l’image de Berlin ou de Dublin, pourraient émerger et devenir des références en matière de Fintech. Enfin, un autre secteur pourrait être fortement impacté par le Brexit, celui des Biotechs. Ces sociétés recherchent en effet à s’implanter dans des pays partageant des réglementations communes.

Chute des valorisations des géants de la Tech

Sans surprise, les résultats du vote britanique ont eu un impact direct sur les principales bourses mondiales. A titre d’exemple, le CAC 40 a par exemple chuté de 9,4% entre le jeudi 23 juin à 17h30 et le vedredi 24 juin à 9h30. Sur la seule journée de vendredi, les sociétés cotées du Standard&Poor’s 500 ont perdu 657 milliards de dollars de valorisation, selon une étude réalisée par USA Today.

Les grandes entreprises de la Tech mondiale ont été particulièrement impactées par cette chute des cours. Alphabet, la maison-mère de Google, qui réalise 9% de son chiffre d’affaires au Royaume-Uni, a été l’entreprise plus impactée selon le média américain. Elle a en effet vu le cours de son action baisser de 4,2% sur la journée. Cette baisse se traduit par une perte de valorisation de l’ordre de 20,4 milliards de dollars sur une seule journée. Autre entreprise emblématique de la Tech, Microsoft a vu son cours de Bourse chuter de 4%, perdant 16,3 milliards de dollars de valorisation. La société Apple a quant à elle perdu 14,8 milliards de dollars de valorisation (-2,8%), souligne le quotidien américain.

Le secteur de la Tech n’est pas le seul a avoir été fortement impacté par les conséquences du Brexit sur les marchés, le secteur des banques a également été fortement touché. A titre d’exemple, la banque JP Morgan Chase, qui réalise 15% de son activité dans la zone Europe, Moyen-Orient, Afrique a vu son titre chuter de 6,9%. Cela s’est traduit par une baisse de 16, milliards de dollars de sa valorisation d’après le journal.

Les entrepreneurs de la Tech massivement favorables au maintien dans l’Union Européenne

Près des trois quarts des entrepreneurs de la Tech basés au Royaume-Uni étaient favorables au maintien du pays dans l’Union Européenne, dans un sondage réalisé au mois de mars dernier. Comment réagissent-ils suite aux résultats du vote? The Guardian a interrogé plusieurs entrepreneurs à la tête de sociétés valorisées plusieurs milliards de dollars sur les conséquences que le vote aura pour eux.

Taavet Hinrikus, CEO de TransferWise, Fintech basée au Royaume-Uni, exprime ses doutes concernant sa stratégie d’implantation en Europe.

Les deux principaux avantages à faire partie de l’Union Européenne sont l’accès à des talents, grâce à la libre circulation des personnes, et le fait que l’on peut exporter la régulation, donc si on est agrémenté au Royaume-Uni, on est agrémenté dans toute l’Europe. Nous ne savons pas ce qu’il va advenir de ces deux avantages» confie-t-il au Guardian.

Toby Coppel, cofondateur de Mosaic, une société de capital risque, déclare quant à lui:

Les entrepreneurs sont des gens très résilients, je ne suis pas inquiet concernant leur capacité à s’adapter. Je pense qu’ils sont habitués à évoluer dans des environnements incertains, même si là le brouillard est particulièrement dense». L’entrepreneur se déclare cependant peu confiant dans la capacité de Londres à continuer à attirer les entrepreneurs européens de demain.

The Guardian précise enfin qu’aucun entrepreneur interrogé n’a déclaré que le Brexit aurait un impact positif sur son activité.

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Par Claire Spohr

Withings ou l’histoire d’une naïveté française

Le spectaculaire rachat de Withings par Nokia ne traduit pas comme on l’évoque systématiquement la faiblesse de notre système de financement mais le manque de vision et d’engagement de notre scène entrepreneuriale. L’incapacité à créer des écosystèmes à l’échelle mondiale afin de se positionner dans la guerre du numérique qui oppose la Chine aux Etats-Unis. Il est temps de se mobiliser pour «faire tomber les GAFA» et défendre notre souveraineté.

Après Captain Train racheté par les Anglais pour 200M€, c’est au tour d’un emblème de la technologie française Withings et qui a fait grand bruit au CES de Las Vegas en jouant la carte du made in France, de passer sous le contrôle de Nokia pour 170M€. Et il y a fort à parier que Blalacar ne résisterait pas à une proposition de Facebook si ce dernier décidait d’introduire le covoiturage dans sa palette de services pour connecter la planète. L’aventure de ce que l’on appelle les pépites à la française n’a malheureusement qu’une seule issue : un gros chèque !

L’intelligence first

Plus la technologie se développe et plus elle s’efface derrière les idées. Le «purpose» ou la raison d’être. Les grands acteurs du numérique l’ont compris en prenant le virage de «l’intelligence first». Le produit devient une fonctionnalité qui s’intègre dans une plateforme dont le rôle est de résoudre les problèmes du monde, la santé, les déplacements, les loisirs… gérer une communauté, organiser un écosystème circulaire, itératif, ouvert et inclusif qui met en contact directement les utilisateurs et producteurs pour raccourcir et optimiser l’interaction. C’est la mort annoncée des sites et des applications. Le rôle de l’entrepreneur est alors de défendre une «vision» et ensuite de designer le système qui va avec. C’est un chef d’orchestre plus qu’un créateur de ressources qui va défendre les actifs clés de l’entreprise ; les idées et les données. Dans ce nouveau contexte, des entreprises mono-produits comme Withings n’ont aucune chance de se développer sinon à intégrer un écosystème. On peut d’ailleurs s’interroger sur les véritables bénéfices pour Whitings d’un rachat par Nokia ? Dropbox ou Evernote en ont l’amère expérience en cédant au pouvoir de frappe des grandes plateformes. Et que dire de la pertinence de cette phrase de Steve Job : «Vous êtes une fonctionnalité et non pas un produit», en refusant de racheter Dropbox il y a dix ans ?

La nouvelle guerre des écosystèmes

C’est sur le terrain des écosystèmes que s’affrontent désormais les deux géants du numérique, les Etats-Unis avec les GAFA, sous-tendus par une idéologie, et la Chine avec des entreprises plus pragmatiques comme Alibaba, Wechat qui ont su développer de nouveaux écosystèmes dans des secteurs en plein essor en créant de nouveaux modèles de business et qui après avoir touché un nombre impressionnant d’utilisateurs sur leur marché intérieur commencent à se positionner à l’international en déclenchant une lutte féroce avec les Américains. C’est dans ce contexte que les GAFAs (principalement) font leur «marché» aux quatre coins de la planète pour alimenter et enrichir leur écosystème. Et la France avec la qualité de sa recherche et le dynamisme de ses start-up est un terrain de chasse particulièrement attractif.

Pourquoi l’Europe n’est pas en mesure de créer des écosystèmes à l’échelle mondiale ?

Le rachat de Withings n’est pas comme on l’évoque un problème de financement. Un écosystème européen d’investissement inadapté qui empêcherait un scale-up rapide de nos pépites. Le périmètre de withings quels que soient les fonds qu’on y injecte rend de toute façon un développement impossible hors d’une plateforme. La question est pourquoi l’Europe n’est pas en mesure de créer des écosystèmes à l’échelle mondiale au sein desquels des pépites comme Withings trouveraient toute leur place ?

Nous ne pensons pas le numérique à la bonne échelle !

Nos discours sur le made in France, la mise en scène autour de nos champions du numérique et de leur présence au CES appuyée par le ministre de l’économie en personne a quelque chose de naïf et de pathétique. Toutes nos infrastructures institutionnelles ou privées, accélérateurs, groupes de réflexion, French tech, CNNum, École 42, The Family, l’accélérateur ou le NUMA, pour ne citer que les plus en vue ne sont pas programmées pour développer des plateformes avec des visions mais des produits et des fonctionnalités ou des lois et des rapports. C’est notre culture économique et entrepreneuriale qui est en cause. Un monde encore très marqué par la culture de l’ingénieur et du spécialiste. Un monde qui n’est pas familier et qui reste méfiant envers les notions de vision et d’engagement et plus généralement envers le monde des idées. Des entrepreneurs plutôt conservateurs qui ne perçoivent pas la nature profondément subversive de la révolution numérique et la nécessité de changer leur «échelle de réflexion».

Des grands groupes qui ont tous un potentiel de start-up

Nous pourrions aussi nous appuyer sur les grands groupes qui ont tous un potentiel de start-up à l’image de l’Américain Goldman Sachs qui déclare : «Nous ne sommes plus une banque, mais une entreprise de technologie, nous sommes les Google de la finance», en faisant travailler trois mille cinq cents personnes sur le sujet et en annonçant un train de mesures comme l’ouverture en open source des données de marché et de gestion des risques. On imagine très bien des entreprises comme La Poste et Groupama dont les métiers vont être radicalement remis en cause dans les cinq prochaines années préparer l’avenir en organisant un écosystème autour du soin et de la santé (par exemple) qui intègre Withings et ses savoir faire. Mais en écoutant les représentants de ces grands groupes, Pierre Gattaz ou de Carlos Ghosn par exemple, on perçoit rapidement leur vision court terme et leur manque d’intérêt (ils n’ont rien à y gagner) pour les stratégies de rupture.

Sommes-nous prêts à vivre dans un «Internet Fisher Price»

Sommes-nous condamnés à devenir des satellites, à perdre notre souveraineté économique et de sécurité en restant sous l’emprise des GAFAs. Ou encore comme le propose François Candelon, Senior Manager au sein du Boston Consulting Group dans un très bon article «de regarder ce que la Chine peut nous apprendre et nous apporter» et de «créer une route de la soie du numérique». Sommes-nous condamnés à choisir entre Charybde et Scylla ? Non ! Car si les géants du web avec leur vision ont ouvert la voie à de nouvelles relations en construisant les entreprises les plus disruptives de l’histoire, elles nous laissent face à un trou béant. La «technicisation de l’individu». Sommes-nous prêts à vivre dans un «Internet Fisher Price», comme le titrait Viuz «dans des résidences fermées» gérées par des machines «avec des bosquets rondouillards, des pelouses impeccables et des routes goudronnées» où règne l’exclusivité, le premium et la rareté en laissant à la porte toute une partie de la population. Des sortes de maisons de retraite ultra sécurisées pour les plus fortunés ?

Faire tomber les GAFA

Il faut sans aucune hésitation nous engouffrer dans une troisième voie : «Faire tomber les GAFA». Si la formule est quelque peu provocante, elle incite à la mobilisation. Le retard sera difficile à rattraper, mais il est temps pour l’Europe de s’appuyer sur ses valeurs historiques et fondamentales pour construire de nouveaux écosystèmes et entrer de plain-pied dans la guerre économique qui oppose les deux grands blocs. Proposer des alternatives aux GAFAs. «Se servir des algorithmes et de l’intelligence artificielle pour créer une intelligence augmentée et résoudre les problèmes complexes que l’urgence écologique et sociale nous pose», comme le dit Yann Moulier Boutang. Intégrer les nouvelles technologies pour rééquilibrer les rapports de force, trouver les clés d’une véritable économie du partage et de la connaissance, s’attaquer à la question de l’avenir du travail, de sa rémunération, de la santé, du libre-arbitre, de l’éducation…

Changer d’échelle

Une rupture qui nécessite de changer d’échelle en bousculant notre culture économique et notre appréhension du monde. Une rupture qui, si elle se heurte encore à une «diabolique» inertie, s’impose comme une nécessité pour beaucoup d’entre nous.

Si vous faites partie de cette nouvelle «génération» de «l’intelligence first», si vous avez des idées et des solutions pour changer notre échelle de réflexion, je vous invite à nous joindre sur Twitter @ifbranding ou par email f.nemo@ifbranding.fr ensemble, nous avons des solutions à proposer et des projets à construire.

  • L’auteur

Par François Nemo, spécialiste en conseil en stratégies de ruptures.Site Internet : ifbranding.fr

Twitter : @ifbranding

Medium : @ifbranding

 

5 conseils pour une stratégie de credit management efficace et rentable

 

Kids-and-Voice

Qu’est-ce que BRAND VOICE ? Les PME ont beaucoup de mal à financer leur BFR. Et si la solution se trouvait du côté du crédit client ? Voici 5 conseils afin d’adopter une stratégie de credit management destinée à gagner une dizaine de jours de délai de paiement. Depuis 2008, les temps sont durs, pour les entreprises. D’un côté, l’accès aux financements s’est durci, surtout pour financer le BFR. De l’autre, les retards de paiement se sont accentués. Une seule solution, pour se sortir de ce mauvais pas : adopter une stratégie de credit management.  » Avec une bonne stratégie de credit management, dix à quinze jours de délai de paiement peuvent être gagnés « , estime Daniel Vergouts, directeur de Matys, solution de gestion du poste client.

1/ Segmenter son recouvrement

La première étape d’une bonne stratégie de credit management est de soigner son recouvrement.  » Il faut adapter ses relances en fonction du type de client et de la nature de la prestation « , conseille Daniel Vergouts. Ainsi, une entreprise du secteur public n’a pas le même circuit de validation qu’une entreprise du secteur privé, et les prestations dans le bâtiment peuvent avoir un circuit de validation plus complexe que dans la distribution… Il s’agit donc de segmenter les différents clients à relancer afin de prioriser ses démarches.

2/ Impliquer les commerciaux dans les litiges clients

Autre moyen de raccourcir les délais de paiement : mieux gérer ses litiges clients.  » Les entreprises ne savent pas correctement communiquer en interne pour régler au mieux ces litiges. Il s’agit de les sortir de la comptabilité clients et d’impliquer et responsabiliser les commerciaux « , pense Daniel Vergouts. Ce décloisonnement rendra le traitement des litiges plus fluide. En effet, qui de mieux placé que les commerciaux pour communiquer avec les clients sur des sujets délicats ? De quoi obtenir un règlement des litiges – et donc un paiement des factures – plus rapide.

3/ Anticiper les risques clients

Un client qui dépose le bilan ne règle pas ses factures. Si c’est une évidence, de le dire, il n’est pas forcément évident de savoir quel client va mettre la clé sous la porte.  » Il s’agit d’anticiper les risques de défaillance « , insiste Daniel Vergouts. Pour cela, toutes les informations sont bonnes à prendre, comme autant de signaux faibles d’une difficulté à venir. À commencer par les informations dont on dispose en interne : taux d’impayés, délais de paiement… D’où la nécessité d’une bonne communication.

4/ Mettre en place une procédure

Ces trois étapes essentielles à la réduction des délais de paiement de ses clients ne peuvent pas se mettre en place sans une bonne organisation en interne.  » Il faut pouvoir savoir qui fait quoi et comment « , avertit Daniel Vergouts. Des process qui doivent être bien établis, et surtout clairs pour tout le monde. Pour cela, le recours à la formation peut être utile. Sensibiliser des commerciaux, à leur rôle dans le recouvrement, par exemple, permet de leur faire comprendre les enjeux de cette procédure.

5/ Se faire aider par un logiciel dédié

Mettre en place un logiciel dédié au credit management fait gagner en productivité. Daniel Vergouts estime le gain de temps de l’ordre de 30 %.  » Or, plus le retard de paiement est important, plus l’espérance de récupérer ses créances est faible « , rapporte-t-il. D’où l’importance d’outils qui servent à gérer plus vite en automatisant certaines actions, à tracer et prioriser les différents apports de chacun, à générer des alertes… Des outils qui doivent être simples d’utilisation – les directeurs régionaux ne doivent pas passer plus de 30 minutes par semaine à voir où se situent les problèmes – et simples à installer. La plupart des outils du marché répondant aux besoins des grandes entreprises sont chers et peuvent être complexes à mettre en oeuvre. Les PME préféreront les logiciels en mode Saas – comme le logiciel Matys -, qui sont plus adaptés à ce qu’elles recherchent en termes de simplicité et de coût.

Retrouvez cet article sur : www.daf-mag.fr – « 5 conseils pour une stratégie de credit management efficace et rentable »

Les start-up françaises en quête d’intelligence artificielle

Après avoir fait le tour des stratégies d’IA de quelques grands acteurs du numérique, dont Google, IBM, Microsoft et Facebook, et de leurs acquisitions, revenons aux start-up du secteur en nous intéressant aux françaises.

Il est clair que l’IA est l’une des technologies clés du numérique, aujourd’hui et demain. Au lieu de chercher à créer un Google, un Facebook ou un système d’exploitation français, il serait bon de s’intéresser à ce domaine prometteur, surtout dans la mesure où les plateformes correspondantes sont encore en devenir.

La recherche en IA en France

La recherche en IA est disséminée dans plusieurs laboratoires et dans des projets collaboratifs associant laboratoires publics et universités. Les deux premiers organismes se focalisant sur l’IA sont l’INRIA et le CNRS.

Que fait l’INRIA ? Un grand nombre des projets de recherche fondamentale en IA référencés sur leur site font appel aux techniques de l’IA, même s’ils ne sont pas forcément labellisés IA / machine learning / réseaux neuronaux. C’est ainsi le cas du projet Orpailleur mené à Nancy et dédié à la représentation des connaissances et au raisonnement. L’équipe planche sur l’extraction de données dans les bases de connaissances non structurées, et notamment dans le domaine de la santé, le même que celui qui est investi par IBM Watson et plein de start-up. Ils collaborent notamment avec le centre de lutte contre le cancer de Nancy. L’équipe Magnet travaille, quant à elle, directement sur le machine learning et l’auto-apprentissage.

Les chercheurs français se plaignent en tout cas d’être délaissés en France dans la discipline. Ils ne sont certainement pas les seuls, au sens où de nombreuses disciplines se sentent délaissées dans la recherche publique.

Une association créée en 1993 fait la promotion de la recherche en IA, l’AFIA. Elle organisait en octobre 2014 une conférence de promotion de l’IA dans la recherche. On y identifie par exemple Andreas Herzig (IRIT, CNRS, Toulouse) qui travaille sur la modélisation de la logique et du raisonnement, Hélène Fargier (IRIT, CNRS, Toulouse) qui travaille notamment sur la programmation par contraintes, Jérôme Euzenat (LIG, Inria) qui planche sur la représentation et l’échange de connaissances et Leila Amgoud (IRIT, CNRS) qui est spécialisée dans la modélisation de l’argumentation.

Le défi pour ces chercheurs et leurs autorités de tutelle est de trouver des applications tirées de leurs travaux. En consultant la liste des participations d’IT Translation qui est l’un principaux financeurs de projets issus de l’INRIA, on constate que l’IA est souvent en filigrane de ces projets, mais pas forcément au niveau «plateforme» ou «couches de base».

 

1Dans le Economic Report or The President, le rapport annuel 2016 sur l’économie de la Maison Blanche, j’ai découvert deux données intéressantes. Aux Etats-Unis, en 2013, les start-up ont créé deux millions d’emplois et les entreprises traditionnelles huit millions. Donc 20% ! Une proportion énorme sachant que dans le même temps, l’économie française a plutôt détruit des emplois et les startups n’en ont probablement créé que quelques milliers. Et surtout : la moitié de la R&D fédérale est dédiée à la défense ! Et au milieu des années Reagan, elle en représentait les deux tiers ! Cela explique pourquoi tant de projets autour de l’IA sont financés par la DARPA. En France, la recherche dans l’IA semble mieux financée côté civil, même s’il est difficile de le vérifier par les chiffres. On ne s’en plaindra pas. A ceci près que la R&D militaire US a une qualité : elle est orientée vers des objectifs pratiques selon des cahiers des charges. De son côté, la recherche civile française fonctionne plutôt de manière très décentralisée et sans objectifs pratiques clairs, sauf lorsqu’elle est financée par des entreprises privées, surtout depuis la loi Pécresse de 2007. A méditer !

Start-up «horizontales»

Voici les start-up que j’ai pu repérer dans les solutions techniques d’IA plus ou moins génériques. Le champ de la reconnaissance audio est faiblement couvert par les start-up françaises. Dans celle des images, on eu quelques cas anciens comme LTU qui a été racheté par le japonais JASTEC en 2005. Il subsiste quelques acteurs spécialisés dans la recherche et qui ont intégré petit à petit des techniques d’IA dans leurs offres. Antidot et Sinequa sont anciens dans le paysage mais, à l’instar de nombreux éditeurs B2B, ils peinent à croitre, notamment à l’international. Ils ne font que quelques millions d’euros de chiffre d’affaires. Comme dans l’article précédent, j’indique entre parenthèses l’année de création et les montants levés lorsqu’ils sont disponibles. J’aimerais bien ajouter un troisième indicateur : le chiffre d’affaires, mais il n’est généralement pas disponible.

Antidot (1999, 3,5 millions de dollars) est connu pour son moteur de recherche pour entreprises. Il propose une fonction de classification automatique de contenus ainsi que d’amélioration de la pertinence des résultats de recherche s’appuyant sur du machine learning.

Sinequa (2002, 5,33 millions de dollars) est un fournisseur de solutions de big data et d’analyse de données pour les grandes entreprises. Il fournit un moteur de recherche sémantique capable d’exploiter les données issues de nombreux progiciels (ERP, CRM, gestionnaires de contenus, etc). La société a annoncé en 2015 investir dans le machine learning pour améliorer la performance de ses solutions.

Dataiku (2013, 3,5 millions de dollars) fait évoluer les concepts de business intelligence et de data mining ave son Data Science Studio, un ensemble d’outils d’analyse de données qui exploitent du machine learning pour la création de modèles de données et de simulations.

Heuritech (2013) propose sa solution logicielle Hakken d’analyse sémantique, de tagging et classement automatiques de textes, images et vidéos sous forme d’APIs. Ils proposent aussi HeuritechDIP qui permet d’améliorer sa connaissance des clients et d’anticiper leurs besoins, évidemment, surtout dans les applications de commerce en ligne. Le tout s’appuie sur force marchine et deep learning. La start-up s’appuie sur les travaux de recherche de deux laboratoires publics le CNRS LIP6 and l’ISIR de l’UPMC (Paris VI).

 

2Smart Me Up (2012, 3 millions d’euros), vu aux CES 2015 et 2016 propose une solution logicielle d’analyse des visages. Elle détecte l’âge, le comportement et les émotions des utilisateurs. La solution est bien entendu plutôt commercialisée sous forme de brique logicielle en marque blanche utilisable dans des applications métier.

Moodstocks (2008) propose une solution mobile de reconnaissance d’images, fournie sous la forme d’APIs et d’un SDK multi-plateforme.

Objets connectés

C’est un domaine où les entrepreneurs français sont assez prolixes en général. Il n’est donc pas étonnant d’y trouver quelques start-up intégrant des briques d’IA dans leurs solutions. Le scénario le plus répandu est lié à la consommation d’énergie et à la maison connectée, avec des solutions faisant de l’auto-apprentissage du comportement de ses habitants pour piloter des actions d’économies d’énergie et d’automatisation diverses.

Craft.ai (2015, 1,1 million de dollars) est une très jeune start-up spécialisée dans l’Internet des objets. Elle permet de créer des solutions logicielles d’orchestration d’objets connectées qui apprennent toutes seules des comportements des utilisateurs et des données environnementales captées par les objets connectés. La solution est commercialisée sous la forme d’APIs destinées aux développeurs d’applications. L’approche est intéressante dans son principe. Reste à trouver un modèle économique solide.

 

3Angus.AI (2014) est un peu l’équivalent de Craft.ai, mais pour les robots. La start-up, créée par des anciens ingénieurs d’Aldebaran qui ont développé la partie logicielle des robots Nao et Pepper, propose une solution logicielle embarquée dans les robots leur apportant les fonctions de base de reconnaissance vocale et faciale et de détection d’obstacles. Elles sont fournies sous la forme d’un kit de développement et d’API (interfaces de programmation). Les ingénieurs s’appuient beaucoup sur des solutions open source du marché. Ils travaillent déjà avec la SNCF, mais pas sur des robots.

Ubiant (2011), basé à Lyon, était également présent au CES de Las Vegas en 2015 et 2016. Il propose une solution matérielle et logicielle de gestion de la maison intelligente, de l’éclairage et de l’énergie qui s’appuie sur du machine learning et sur le Luminion (ci-dessous), un objet connecté interagissant avec l’utilisateur via des LED de couleur indiquant si la consommation du foyer est supérieure à celle du voisinage. C’est une offre B2C.

 

4Vivoka a développé Lola, un logiciel de contrôle des équipements de la maison connectée. Elle s’appuie sur une box reliée à Internet qui se pilote via une application mobile et par commande vocale. Le projet lancé sur Kickstarter n’a pas porté ses fruits.

Iqspot (300 000 euros) est une start-up bordelaise qui analyse la consommation énergétique des bâtiments et sensibilise ses occupants pour la diminuer. Le tout avec du machine learning.

Xbrain (2012) est une start-up française, établie dans la Silicon Valley ainsi qu’à Paris et Lille, qui se spécialise dans les applications de l’IA à l’automobile et la robotique. Sa plateforme xBrain Personal Assistant permet de créer des agents conversationnels. Elle s’appuie sur la reconnaissance vocale, sur la gestion de contexte, sur la détection des intentions et la gestion de règles. Son créateur, Gregory Renard, planche sur l’IA depuis près de 20 ans.

Scortex (2016) développe des solutions matérielles et logicielles apportant l’autonomie aux robots et aux objets connectés qui intègrent notamment la reconnaissance d’images et de la parole. Ils ont même développé un chipset à base de réseaux neuronaux.

E-commerce

L’écosystème français a toujours été prolixe en start-up B2B et B2C dans le secteur du e-commerce et du marketing. Il est donc normal d’y retrouver quelques start-up intégrant de l’IA.

AntVoice (2011, 2 millions de dollars) propose une solution de recommandation prédictive pour les sites d’e-commerce qui s’appuient sur de l’intelligence artificielle. C’est un spécialiste du big data marketing.

Dictanova (2011, 1,2 million d’euros) est une société nantaise à l’origine d’une solution d’analyse textuelle des feedbacks clients dans les réseaux sociaux ou sites de vente en ligne, en liaison avec les outils de CRM pour optimiser la relation client. Les techniques utilisées comprennent l’analyse sémantique de textes et la classification automatique. La solution est fournie en cloud.

Modizy (2012, 275 000 dollars) propose un assistant d’achat dans la mode basé sur un algorithme d’intelligence artificielle. Modizy propose aussi une place de marché reliant consommateurs et marques.

Tastehit (2014) utilise du machine learning et du big data pour personnaliser les sites d’e-commerce en temps réel. Donc, une offre B2B.

CompareAgences (2012) intermédie la relation entre agents immobiliers et particulier dans le cadre de la vente de biens. La start-up emploie 12 personnes et génère 200 000 visiteurs uniques par mois. 1 000 agences immobilières sont intégrées en France. Le tout est à base de machine learning, sans plus de précisions.

Santé

C’est un domaine très porteur pour les applications de l’IA. Seulement voilà, nous sommes un peu à la traîne dans l’une de ses grandes applications : la génomique. Mais la santé va au-delà de la génomique, heureusement.

CardioLogs Technologies (2014) a créé une solution d’interprétation automatique des électrocardiogrammes (ECG) en temps réel s’appuyant sur du machine learning. Uberisation en puissance des cardiologues ? Pas si vite ! Cela permet surtout de rendre un suivi plus régulier des patients à risques ou atteints de maladies chroniques.

Dexstr.io (2014) est une start-up toulousaine fournissant la solution Inquiro qui exploite les données médicales non structurées pour faciliter la recherche d’informations pour les sociétés de pharmacie. En gros, c’est de la recherche documentaire, un peu comme le font Sinequa et Antidot, mais avec un tuning adapté à la documentation scientifique dans la santé. Leur concurrent serait plutôt l’application d’IBM Watson à l’oncologie.

Khresterion (2014) propose un logiciel d’aide au diagnostic et à la prescription pour les cancers. La solution fonctionne sur un principe voisin de celui d’IBM Watson, compulsant la littérature scientifique et les données des patients pour proposer divers traitements avec leurs avantages et inconvénients comme les effets secondaires. La société aurait comme prescripteur des organismes de remboursement comme Humanis, Axa et la Maaf. Sa solution commence aussi à être utilisée dans la finance, là où les cycles de vente sont probablement plus courts.

Applications métiers

C’est là que la créativité est la plus développée, comme nous l’avions vu dans l’article précédent de la série au sujet des start-up américaines.

Snips.ai (2013, 6,3 millions de dollars) est une start-up connue du secteur de l’IA, créée par Rand Hindi (prix du MIT 30 en 2015), Mael Primet et Michael Fester. Leur dernière levée de fonds de 5,7 millions d’euros en juin 2015 présente la particularité d’associer Bpifrance avec des investisseurs américains, en plus de business angels tels que Brent Hoberman et Xavier Niel. L’équipe comprend 35 personnes : des data-scientists, des développeurs, designers et quelques marketeurs. Leur positionnement est large et un peu vague : rendre la technologie invisible et les usages intuitifs via de l’IA. A ce titre, la start-up a développé des applications expérimentales telles que :snips (un ensemble d’applications de recherche pour iOS dont un clavier virtuel intelligent pour la recherche d’adresses), Tranquilien (qui prédit les places disponibles dans les trains de banlieue), Parkr (la même chose pour prédire les places de parking), Flux (qui identifie le trafic mobile en s’appuyant sur les données des smartphones), RiskContext et SafeSignal (identification de risques d’accidents sur la route). La start-up planche aussi sur des applications verticales : pour les véhicules connectés, dans l’hôtellerie, la maison connectée et les loisirs numériques. Le tout s’appuie sur force machine et deep learning, modèles probabilistiques, traitement du langage, gestion de graphes et aussi encryption des données pour garantir la vie privée. Derrière la vision, l’implémentation et l’expérimentation, on leur souhaite de réussir la businessmodelation.

 

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Jam (1 million d’euros) a créé un agent conversationnel SMS pour étudiants. Ils ont ISAI Ventures dans leur capital. La solution utilise une combinaison d’IA et de vrais intervenants humains pour assurer une bonne qualité des réponses. Leurs outils d’IA sont en open source.

Julie Desk (2014, 993 000 dollars), basé à Paris, propose un service d’assistante virtuelle fonctionnant sous la forme d’un agent conversationnel opérant en français et en anglais. Il gère surtout votre agenda et répond à vos mails à votre place pour prendre des rendez-vous avec vos interlocuteurs. Comme pour Jam, l’agent fonctionne en mode supervisé par des opérateurs, ce qui permet d’assurer une bonne qualité de service. Les tarifs vont de 50 à 80 euros par mois. Il est notamment utilisé par des entrepreneurs de startups. Mais l’agent ne répond pas encore au téléphone.

 

7Riminder (2015) est une start-up spécialisée dans les RH qui s’appuie sur du deep learning pour proposer des outils d’aide à la décision. Il aider les chercheurs d’emploi à construire leur parcours professionnel et les actifs à développer leur carrière, en exploitant une base de connaissance de plusieurs millions de parcours de cadres.

Niland (2013) est une participation de IT Translation, la structure de valorisation des projets de recherche issus notamment de l’INRIA. Mais la startup a été créée par des anciens de l’IRCAM et s’appuie sur 10 années de travaux de recherche. Elle utilise le deep learning analysant le contenu de la musique pour rendre son exploration dans les plateformes de diffusion plus intelligente. Elle identifie les similarités entre morceaux pour les classifier automatiquement. La solution sera exploitée par CueSongs (UK, une société fondée par le chanteur Peter Gabriel) et motionelements (Singapour) qui sont dédiés aux professionnels de la musique. La solution est aussi illustrée par le service en ligne www.scarlett.fm et s’appuie sur SoundCloud pour vous permettre de créer une web radio personnalisée en fonction de vos gouts.

Yseop (2008) propose son agent conversationnel Savvy. Nous l’avions déjà évoqué dans le troisième article de cette série.

Séline (2013), édité par la société Evi, propose une panoplie d’applications bureautiques intégrant un agent conversationnel permettant de dialoguer et poser des questions en langage naturel. On y trouve notamment un traitement de texte, un tableur, un gestionnaire d’agenda, un carnet d’adresses, un gestionnaire de tâches, une médiathèque, un logiciel de gestion de finances et un gestionnaire de messagerie instantanée. Dilemme classique : faut-il recréer tout un existant complexe pour y intégrer une nouvelle fonction ou ajouter cette fonction aux produits existants du marché (Microsoft Office, Open Office). Question d’ouverture, de simplicité de mise en oeuvre et de modèle économique!

Dans mon précédent article sur l’écosystème entrepreneurial de La Réunion, j’avais aussi identifié quelques startups qui utilisent le machine learning : logiCells (ERP sémantique) et Teeo (analyse de consommation d’énergie pour les entreprises). A contrario, certaines start-up font appel à des briques d’IA comme le machine learning mais préfèrent ne pas l’évoquer dans leur communication.

Ce tour est probablement incomplet et les oubliés du secteur se feront immanquablement connaître pour intégrer cette liste que je mettrai à jour au fil de l’eau. A vrai dire, d’ici peu de temps, l’usage de machine learning sera aussi courant dans les start-up que l’appel à des bases de données NoSQL : une banalité !

Le top du top de la start-up d’IA ? Utiliser l’IA dans une solution d’agent conversationnel en cloud qui fait du big data sur des données issues de l’IoT en sécurisant les transactions via des blockchains. Le bingo de la start-up d’IA est lancé !

Article initialement publié sur le blog Opinions Libres.

Par Olivier Ezratty, expert FrenchWeb