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La reprise d’entreprise en quête d’un nouveau souffle

 

Transmission / Chaque année, des entreprises disparaissent faute de trouver un repreneur

« Entreprise en bonne santé cherche repreneur désespérément ». Voilà une petite annonce qui pourrait se retrouver sur Le Bon Coin, tant la transmission-reprise est un marché complexe. Car il existe bien des candidats à la reprise, de même que des PME à reprendre. Encore faut-il faire se rencontrer ces deux besoins…
Actuellement, trois grandes bases de données couvrent une bonne partie du marché : Fusacq, le CRA (Cédants et Repreneurs d’Affaires) et TransPME. Cependant, ce n’est ici que la partie immergée de l’iceberg et une large part des transactions passe par un marché plus confidentiel, voir caché, notamment pour des raisons de confidentialité.
« Le grand challenge des prochaines années est bien la transmission d’entreprise, avance Stéphane Cohen, président de l’Ordre des Experts-Comptables Paris Ile-de-France. On estime que 500.000 entreprises ne trouvent pas de repreneurs, ce qui illustre bien l’impasse dans laquelle nous sommes sur ce point. Les conséquences sont lourdes, avec des cédants qui se voient contraints de rester à la tête de leur entreprise, de trouver un repreneur dans l’urgence, ou encore, souvent, de fermer l’entreprise. Avec pour conséquence des licenciements… La cause ? Un manque de fluidité de ce marché ! »

Manque de données… et de conseils

Si les grandes entreprises sont conseillées par  des banquiers d’affaires, avec un marché de l’offre et de la demande bien organisé et de nombreux intermédiaires, pour les entreprises réalisant moins de 2 à 3 millions de chiffre d’affaires, en revanche, il y a un creux du marché du conseil. « Un de mes clients est dans  cette situation, prêt à une opération de croissance externe… mais qui se trouve confronté au problème de l’identification d’une entreprise à reprendre, illustre Stéphane Cohen. Il n’existe aucun outil pour l’aider dans ce genre de démarche. Or, nous pensons qu’un des interlocuteurs naturel de ces entreprises, c’est l’expert-comptable. »

Des outils pratiques pour guider les chefs d’entreprise et repreneneurs

C’est dans ce contexte que plusieurs initiatives émergent depuis quelques temps afin d’épauler tout à la fois les chefs d’entreprise, les candidats à la reprise mais aussi les professionnels chargés de les conseiller. Parmi ces dernières, la création début 2015 du réseau « Transmettre & Reprendre », réunissant l’Agence pour la création d’entreprises (APCE), l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat (APCMA), Bpifrance, CCI Entreprendre en France, le Conseil national des barreaux (CNB), le Conseil supérieur du notariat (CSN) et le Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables (CSOEC). Parmi ses missions, le développement de l’information via des outils pratiques et des événements. L’APCE  a également lancé prediagentreprise.fr,une aide en ligne gratuite à la transmission/reprise d’entreprise. Cet outil interactif, développé avec le concours du réseau des Chambres de commerce et d’industrie, permet de réaliser un prédiagnostic de transmissibilité d’une entreprise. Il s’adresse tout autant aux professionnels de la transmission/reprise qu’aux cédants et repreneurs d’entreprises.  L’objectif ? Identifier en un clin d’œil, toutes les forces et faiblesses du projet de transmission.

Les experts-comptables d’Ile-de-France,  associés aux notaires et aux commissaires aux comptes, organisent eux depuis quelques années les Journées de la Transmission d’entreprise à Paris(qui se tiendra cette année en novembre). Aujourd’hui, ils souhaitent même aller plus loin : « Nous réfléchissons à la création d’une plate-forme d’intermédiation. L’idée serait de créer une sorte de « Meetic » de la transmission», lance Stéphane Cohen. Cette plateforme, d’abord testée auprès  des entreprises d’Ile de France clientes des cabinets, pourrait à court terme s’étendre pour couvrir l’ensemble du territoire.

Les actions prioritaires à engager après avoir repris une entreprise

actions prioritaire reprises

Après avoir réalisé toutes les démarches ainsi que les formalités administratives et juridiques pour la reprise d’une entreprise, le repreneur n’a fait que la moitié du chemin. Il reste à mettre en marche le plan de reprise pour que l’entreprise puisse redémarrer sur le bon axe. Le repreneur doit rassurer les équipes, conforter sa connaissance de l’entreprise et prendre les premières mesures qui démontreront son aptitude à diriger.

Les démarches de premier plan

Suite à une reprise, quelles que soient les circonstances de l’opération et le type d’entreprise, une période dite de « flottement » est souvent constatée. Pour que l’opération soit une réussite, le repreneur doit tout d’abord jouer le rôle de l’ancien dirigeant et prendre sa place. En cas de période de cohabitation, il doit la mettre à profit et prendre certaines précautions pour assurer son leadership tant à l’égard des salariés que des parties prenantes.

Rassurer les salariés

Puisqu’une entreprise comporte parfois des salariés, ces derniers peuvent être perturbés par les différents changements et actions en cours : opérations d’évaluation, investissements, tractations qui viennent se démultiplier au sein de l’entreprise. L’incertitude sur leur avenir peut causer des inquiétudes. Pour rassurer les salariés, convoquez-les tous à une réunion rapide et formelle. Vous pourrez ainsi saisir leurs préoccupations et leur montrer qu’elles constituent votre priorité. Identifiez alors les personnes clés de l’entreprise afin de mieux comprendre l’entreprise et de voir les facteurs influents sur les salariés de l’entreprise.

Reprendre les liens avec la clientèle

Il vous est indispensable de vous rapprocher de vos clients ainsi que des acteurs externes pour que l’entreprise puisse prospérer et se développer. Les banquiers, les fournisseurs et les prospects sont des éléments clés qui assurent le bon fonctionnement de l’entreprise. Un cocktail annonçant votre nomination peut être fait. Contact téléphonique, mailing personnalisé et note circulaire ou affichage en vitrine sont indispensable pour informer les diverses parties prenantes.

Des mesures de premier ordre

Il existe bien trois grands domaines prioritaires à la bonne marche d’une reprise. Concernant la gestion et les finance, vous devez rapidement vous informer des prix de revient, analyser les comptes clients, maitriser la gestion des stocks et gérer le besoin en fonds de roulement. Concernant le commercial, mettez-vous au courant des actions de marketing direct, révisez les argumentaires de vente, vérifiez la présence sur le terrain des vendeurs, recrutez des commerciaux si nécessaires ou encore n’hésitez pas à réadapter les modes de rétribution de l’équipe de vente. Concernant la résistance au changement, vous devez comprendre et écarter les facteurs de blocage, et ne pas oublier de comprendre les leviers de la motivation de vos équipes.

Repreneurs d’entreprises : avez-vous votre permis ?

Repreneurs d entreprises avez vous votre permis

A ma connaissance, la plupart des repreneurs d’entreprises possèdent leur permis de conduire. Pour l’obtenir, ils ont suivi des cours pour obtenir le code, puis ont bénéficié des conseils d’un moniteur pour maîtriser la conduite d’un véhicule. Viendrait-il à l’idée d’un conducteur sans permis de prendre le volant, seul et de nuit ?

C’est pourtant ce que pratiquent beaucoup de repreneurs d’entreprises qui ne font pas l’effort de passer leur « permis de reprendre ». Comme il existe un code la route, il existe un code de la reprise que dispensent les formations dans ce domaine. Elles enseignent au repreneur ce qu’il faut faire et ne pas faire sur la route, comment conduire et se conduire. Elles lui enseignent les meilleures pratiques lui permettant de rallier sans encombre un point A (salariat) à un point B (entrepreneuriat).

C’est seulement lorsque le repreneur a acquis ces fondamentaux qu’il peut envisager sérieusement de se mettre au volant pour conduire son projet de reprise.

Toutefois, pour passer de la théorie à la pratique, le repreneur averti, conscient de son inexpérience en la matière, optera pour la conduite accompagnée. Un conseil acheteur aguerri jouera le rôle du moniteur et lui évitera les fausses manœuvres et les risques inutiles.

La reprise d’entreprise s’apparentant à la conduite de nuit, le repreneur sera bien inspiré d’utiliser un véhicule bien équipé :

  • Le cadrage de projet sera son GPS. Il lui indiquera la destination et le meilleur moyen d’y parvenir.
  • Les antibrouillards seront d’une grande utilité pour percer l’opacité des informations à recueillir sur les cibles convoitées.
  • Un airbag efficace s’avèrera souvent nécessaire pour encaisser les chocs provoqués par les négociations stoppées net par les cédants. Les repreneurs avertis disposant de dossiers alternatifs repartiront alors plus facilement sur un itinéraire bis.
  • L’expert transmission d’entreprise et/ou l’avocat du repreneur constitueront les phares de la voiture. Ils éclaireront le chemin, mettront en lumière les nombreux pièges d’un trajet souvent semé d’embuches.

Comme conduire un véhicule, conduire un projet de reprise d’entreprise est une affaire sérieuse. Cela demande de la préparation (formation et cadrage de projet), et un accompagnement par les meilleurs « moniteurs » (conseil acheteur, expert-comptable et avocat).

Reprise d’entreprise : les promesses tenues du marché caché

La Thématique du marché caché

Dans ce cadre, soulignons que le recours à un cabinet spécialisé dans l’intermédiation va grandement faciliter le travail de recherche de cible du repreneur. De même, le cédant qui fait appel aux services d’un tel cabinet va multiplier ses chances de trouver le bon acquéreur.

 Dans le domaine de la reprise d’entreprise par des cadres personnes physiques, le plus difficile est de trouver une entreprise à reprendre.

Ce que tout repreneur devrait savoir, c’est qu’entre les chiffres théoriques des entreprises « potentiellement » à reprendre, et la réalité, l’écart est important. Hors artisans, commerçants, professions libérales, professions réglementées…, le nombre réel des transactions réalisé annuellement se situe autour de 5 à 6000, voire beaucoup moins certaines années.

>Le marché ouvert permet de s’échauffer

Le marché ouvert est celui des cédants ouvertement déclarés. Trois grandes bases couvrent une bonne partie du marché : Fusacq, le CRA et TransPME (rattaché aux CCI). Un dossier sur dix ou sur vingt seulement sera intéressant pour un repreneur, car il s’agit souvent d’un marché de seconde main. En effet, un cédant qui officialise sa future transmission, c’est souvent un cédant qui n’a pas réussi à vendre autrement. Il sera également intéressant de regarder depuis combien de temps il essaie de vendre. Pour un repreneur d’entreprise, cette source de dossiers ne doit toutefois pas être négligée, car les affaires existent, et comme rien n’est cartésien en matière de reprise d’entreprise, personne n’est à l’abri d’une bonne surprise…

>Le marché caché recèle de belles opportunités

Le marché caché de la reprise d’entreprise existe bel et bien, à tel point qu’on estime qu’il représente environ 60 %, voire plus, des transactions. L’explication est simple : les cédants, généralement, souhaitent garder la confidentialité absolue de leur projet de cession, afin que les clients, les fournisseurs, et le personnel n’exploitent pas la situation.
L’intérêt : le repreneur ne sera plus, ou sera moins, en concurrence sur les dossiers.

>Comment se positionner sur le marché caché ?

En en parlant, à tout le monde, dans tous les cercles possibles et imaginables. Les anecdotes sont nombreuses sur le « hasard » grâce auquel certains ont trouvé une entreprise à reprendre. Pour Dominique Tamborini : «Au cours des formations au CRA et dans différents lieux de rencontre, j’avais sympathisé avec d’autres repreneurs. Nous nous réunissions régulièrement entre nous, pour nous soutenir le moral et échanger nos expériences. Après plus d’un an et demi de recherche toujours infructueuse, l’un d’eux m’a orienté vers une entreprise avec laquelle il avait été en contact deux ans plus tôt, mais dont le cédant, à l’époque, n’était pas mûr, et en me conseillant de tenter ma chance. » Dominique contacte « l’ancien » cédant, rendez-vous est pris, et l’affaire fut conclue ensuite assez rapidement.

Pascal Ferron recommande : « Diffusez votre fiche de cadrage aussi largement que possible, à tout votre réseau, experts-comptables, notaires, avocats, banquiers, amis, voisins, relations de près ou de loin. Il faut aussi que vous sachiez en quelques mots présenter ce que vous recherchez, ce que vous pouvez apporter. Mais le secret est d’en parler à un maximum de gens. »
Pour les repreneurs dont le seul critère est un secteur géographique donné, une autre solution est de quadriller systématiquement ledit secteur et de passer des appels téléphoniques.

>Identifier le degré de maturité du cédant
Parmi les précautions à prendre dans ce cas, il s’agira d’identifier le degré de maturité du cédant. En effet, s’il s’agit pour celui-ci d’une première proposition, il y a fort à parier qu’il aura besoin de plusieurs mois pour se faire à l’idée de vendre son entreprise. Et, en conséquence, de faire perdre un temps précieux au repreneur d’entreprise. Ce facteur temps est à prendre en compte : le temps du cédant (qui a sa vie, son entreprise qui tourne, qui a le temps, donc) n’est pas le même que celui du repreneur, qui, lui, vit sur ses réserves qui ne sont pas éternelles…

En s’intéressant au marché caché, deux indices sont révélateurs pour savoir si le cédant est prêt à vendre :
–        Est-il entouré de conseils, au moins un expert-comptable et un avocat, ce qui signifie qu’il a déjà réfléchi au problème ;
–        A-t-il des projets d’avenir pour après la cession, ce qui démontre qu’il est psychologiquement prêt.

Stéphane Meunier précise que si le repreneur en herbe n’est pas toujours très à l’aise pour faire de l’approche directe, il existe des services – notamment ceux de la CCI de Paris – qui peuvent se charger de cette besogne.

>Les critères d’un bon dossier de reprise
Qu’un repreneur ait trouvé une entreprise grâce au marché ouvert ou au marché caché, un « bon » dossier de reprise est identifié grâce aux critères suivants :
–        un cédant vraiment vendeur,
–        un processus préparé par lui,
–        un prix de cession cohérent, qui permet, en plus du remboursement de la dette, de garder des liquidités pour assurer le développement futur de l’entreprise,
–        un dossier finançable,
–        et surtout, insiste Pascal Ferron, une entreprise dont le repreneur identifie immédiatement le potentiel de développement.

« LES 10 POINTS CLÉS POUR CERNER LA QUALITÉ D’UNE AFFAIRE »

« Nous sommes mardi. Il est 9h. J’ai rendez-vous jeudi en début d’après-midi avec le cabinet qui vient juste de me faire passer le dossier d’une affaire. Il s’agirait, d’une « pépite » selon ce conseiller en charge du mandat de vente. Le cédant est pressé de vendre. J’ai très peu de temps pour l’analyse et je dois être crédible ! Excitée à l’idée d’ouvrir le mémo, je suis déjà en train de me voir aux commandes de cette entreprise pour laquelle je ne connais encore rien de son activité. Mais par où commencer et que dois-je analyser au juste ? Suis-je un lièvre et quel est le prix …. »

Voici un exemple récurrent de situation que peuvent connaître les repreneurs. On reçoit des offres au compte-gouttes. On passe souvent énormément de temps à chercher et relancer des contacts capables de nous transmettre des offres de cession. Mais, une fois que l’on trouve, il faut pourtant être réactif et critique dans la compréhension de l’entreprise. Ne soyons pas dupes et canalisons nos émotions, c’est la règle des affaires ! Même si le premier sentiment semble être le bon, une conviction se forge aussi sur une analyse de l’entreprise dans son environnement. On ne fait pas ici de la chirurgie, on ne dissèque pas les comptes financiers. On ne se perd pas non plus  dans les détails mais on prend le recul nécessaire.

Pour préparer au mieux les premières analyses et les premiers entretiens, je vous présente 10 points à valider avant de confirmer votre intérêt.

1-Les raisons de la vente

Comprendre les motivations de la vente : 

  • Maladie, vieillesse, fatigue physique
  • Faire autre chose avec un capital mérité
  • Contrainte, absence de potentiel dans l’entourage
  • Perte de créativité, crise de croissance, difficultés

Savoir s’adapter aux motivations du cédant

  • Maladie – vieillesse –fatigue physique => Plaire-séduire- convaincre de la pérennité
  • Faire autre chose avec un capital mérité => Négociation froide et dépassionnée
  • Perte de créativité, crise de croissance,… => Négociation plus délicate
  • Difficultés =>Négociation plus facile à priori

Attitude par rapport aux motivations de vente du cedant

2-Comment l’entreprise gagne-t-elle de l’argent ?

Comprenez le business modèle de l’entreprise et tentez d’évaluer la manière dont elle gagne de l’argent. Comment crée-t-elle cette valeur ajoutée ? Pourquoi les clients préfèrent les produits ou services de cette entreprise plutôt qu’une autre ? Pourquoi est-elle si différente ? Quel est son avantage compétitif ?

Faites parler le cédant car lui seul connaît son marché. Il est capable de définir les attentes de ses clients et peut décliner le positionnement, les forces et faiblesses de ses principaux concurrents. Il vous indiquera comment l’entreprise répond de manière différenciée au besoin du client et quelle architecture (coût/investissement) a-t-il mis en place pour générer de la valeur. Peut-être pas avec « vos mots » mais avec les siens. Ecoutez, écoutez encore et ne parlez que très rarement pour poser de simples questions mais pertinentes !

3-La structure du marché et son évolution

La composition d’un marché est simple. Une offre et une demande ! L’enjeu ici est d’en cerner le catalyseur. Cela vous permettra d’identifier les enjeux de l’environnement ou évolue l’entreprise.

Par exemple, les technologies digitales ont recomposé le secteur des papetiers et des imprimeurs. Quand une vague de froid s’abat sur l’Espagne, le prix du jus d’orange grimpe dans tous les supermarchés du pays. Quand Airbus rempli son carnet de commande, les sous-traitant de l’industrie aéronautique augmentent leurs activités. La crise sanitaire récente profite aux produits d’origine locale.

Nul besoin de faire une étude de marché complexe, passez du temps sur internet pour relever quelques articles (site spécialisé, Xerfi, rapport de stage étudiant, presse économique). Comparez ensuite ces éléments avec la vision du cédant et déterminer  les caractéristiques clés du marché.

4-Les hommes de l’entreprise

Quel est l’influence du cédant dans son entreprise ? Son départ peut-il nuire au fonctionnement de l’entreprise auprès des fournisseurs, clients et employés. A vous de définir l’intuitu personæ du dirigeant !

Vérifiez  s’il existe un homme clés dans l’entreprise. Restera-t-il après la cession ? Essayez de prendre la température auprès du cédant sur l’atmosphère qui y règne. Quel est la dernière embauche ? Fait-il appel à des intérimaires ? Quel est la moyenne d’age ?

Décrypter la culture et le management d’entreprise, paternaliste, autoritaire ou participative ? Est-ce une organisation délégué, en râteau ou le dirigeant se charge de « presque tout » ?

5-La force concurrentielle

Rien de mieux pour évaluer la force concurrentielle du secteur ou évolue l’entreprise cible que d’utiliser la matrice des 5 forces de Porter :

  • Concurrents actuels : Quels sont-ils, qui sont les leaders, quels sont leurs avantages compétitifs et leurs faiblesses ?
  • Nouveaux entrants : Quel est le niveau des barrières à l’entrée du marché ? Y-a t-il un besoin  technologique fort ? Plus le nombre d’entrants est important, plus la concurrence sera forte. Au  final, le profit tendra vers zéro.
  • Pouvoir de négociation des clients : Le niveau de concentration des clients accorde plus ou  moins de pouvoir aux entreprises ; des clients peu nombreux faisant face à des producteurs multiples ont de plus  grandes possibilités de négociation.
  • Produits de substitution : La présence d’un produit pouvant remplacer le vôtre offre une  alternative à vos clients (cigarette électronique, VTC, …).
  • Pouvoir de négociation des  fournisseurs : Un marché est moins attractif si les fournisseurs sont « puissants » et/ou organisés  entre eux. A l’inverse, plus l’offre est pléthorique, plus la tension sur les prix permettra d’envisager  des négociations avantageuses sur les conditions, les délais et la qualité.

 6Le positionnement et l’offre de l’entreprise

Quel est l’usage du produit/service ? La société dispose t’elle d’un avantage spécifique comme un certain degré d’innovation, un brevet, un agrément, une capacité d’innovation avec des équipes R&D dédiée  … ? Est-ce un produit unique, une gamme ou un portefeuille produit présent sur plusieurs marchés ? Quel est le cycle de vie du produit ? Quelles sont nos parts marchés (national, régional ou local), quelle est la politique de distribution ainsi que la force de vente. Qui sont les clients et enfin quel est le positionnement par rapport aux concurrents et aux yeux du client ?

Une explication très claire sur la notion de positionnement est relayé dans les « 22 lois immuables du marketing », consultez le pour vous familiariser avec ces concepts !

7-La valeur ajoutée du repreneur et le projet

Quelle stratégie pensez-vous mettre en avant après la reprise et quelles compétences/qualités/expériences allez-vous déployer ? L’art de se projeter dans ce challenge est de déceler les leviers de création de valeur, de se connaître et de vérifier son adéquation par rapport au projet de reprise. Pour comprendre ces leviers, je vous joins un panel qui éclairera vos réflexions :

*Croître et conforter la position concurrentielle

  • Nouveaux produits  (Innovation)
  • Nouveaux marchés (Croissance interne. Croissance externe)

*Améliorer de manière durable la rentabilité

  • Améliorer la productivité opérationnelle (Plans d’actions)
  • Améliorer le fonctionnement interne (Développer le capital humain, Améliorer les pratiques de gestion)

*Maîtriser les risques

  • Pérenniser l’entreprise
  • Gestion des risques

*Optimiser les capitaux investis

  • Optimisation du bilan de l’entreprise (Optimise le BFR, Optimiser les capitaux investis)
  •  Repositionnement de l’entreprise (Céder des actifs non stratégiques, Réaliser des acquisitions)

*AFIC et Ernst & Young 2005 – La création de valeur, résultat d’une alchimie entre entrepreneurs et investisseur en capital

8-La capacité bénéficiaire de l’entreprise

Voilà venu le temps des chiffres. N’y passez  pas votre vie. Seuls quelques ratios peuvent confirmer la vision que vous avez de l’affaire.

Le chiffre d’affaires : Reconstituez rapidement le chiffre d’affaires en définissant le poids des principaux clients, la part des différents produits ou services. Leurs évolutions sur 3, 4 ou 5 ans. Expliquez rapidement son évolution : Nouveaux clients, récurrence, augmentation du panier par clients, hausse tarifaire ?

Les marges : Quels sont les niveaux, comparer ces niveaux aux acteurs du secteur (via Kompass, Xerfi, Diane, …..). Analysez leurs évolutions en distinguant les hausses tarifaires, de la baisse des conditions d’achat ou d’une évolution du mix-produits.

Les ratios de rentabilité : Après le commerce, l’analyse se porte sur la capacité de bon gestionnaire du dirigeant. Les coûts sont-ils maîtrisés, les investissements sont-ils adéquats ? La capacité bénéficiaire de cette bonne gestion pourra être lu à travers les ratios de EBE, de REX, ou de résultat après impôts.

La solvabilité : Jetez enfin un œil au bilan ou plutôt aux actifs que détiens l’entreprise. Le couple stock et créance doit être mis en rapport avec les délais de règlements fournisseur pour vérifier si le cash circule de manière optimale ou si l’entreprise fait appel à des découverts bancaires pour assurer sa survie ! Un point rapide sur l’immobilier et sur l’outil de production permet de connaître le patrimoine de l’entreprise. Son évolution au cours du temps vous donne une idée des investissements réalisés ou à réaliser. Comme vous pouvez le noter, on ne s’étend pas sur les chiffres. Il faut confirmer que le commerce se porte bien, que l’affaire est bien gérée et que la rotation du cash assure le train de vie quotidien de l’entreprise.

9-La trésorerie et la capacité à rembourser la dette

Question plus épineuse ! Le repreneur d’entreprise va finalement utiliser la capacité à dégager du cash pour rembourser l’emprunt qu’il ou elle aura souscrit afin de financer son acquisition. Consultez mon post sur ce sujet intitulé « 3 méthodes de valorisation » pour vous aider à définir plus précisément la capacité d’endettement d’une cible.

Pour faire court, une banque ne prêtera qu’à hauteur d’un certain niveau de cash ou de résultat dégagé. Les ratios, qui circulent actuellement, évaluent ces niveaux à 4 année de CAF, 2,5 année d’EBE ou 5 année de résultat. En l’absence de dette dans la cible, si l’on rajoute la trésorerie disponible excédentaire avec les fonds propres du repreneur, on peut évaluer rapidement l’adéquation ou non du financement envisagé !

10-Le coup de cœur

Ne soyez pas prisonnier des dogmes et écoutez votre petite voix interne. Ne prenez pas les choses au sérieux et soyez simples.

Les critiques ou les recommandations de votre entourage/conseils doivent être constructives, utilisez les pour prendre le recul nécessaire. En revanche, n’oubliez jamais que vous être seul maître à bord et que les conseillers ne sont jamais les payeurs !

Tombez amoureux est un luxe qui n’arrive qu’une ou deux fois dans la reprise d’entreprise. Ne laissez donc pas filer cette chance !