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« Il faut bien s’entretenir »

L’entretien est un art aussi ancien que le management lui-même. Entretien d’embauche, entretien de délégation, entretien de valorisation ou de recadrage, entretien disciplinaire… et bien entendu entretien annuel: les formules d’entretien ne manquent pas.

Vous avez dit entretien annuel?

Entretien annuel: le mot est lâché, et semble posséder comme un charme délicieusement désuet, une saveur d’autrefois. Aux dires de certains, il semblerait même avoir pris la poussière, être comme tombé en disgrâce, rangé au fond d’un tiroir ou remisé dans une vieille penderie. Mis au placard en quelque sorte – l’entretien annuel, pas le collaborateur!

Pourtant, « ancien » ne veut pas dire « dépassé », loin s’en faut. Comme le veut d’ailleurs le célèbre adage, « c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures recettes ». A condition, nous allons le voir, de suivre quelques principes de bon sens.

En commençant déjà, mesdames et messieurs les managers d’équipe, par cesser de le percevoir comme une tâche chronophage. Un événement qui reviendrait chaque année jeter avec gourmandise son dévolu sur votre agenda déjà contraint – pour ne pas dire plus. Toute ressemblance avec des situations ayant réellement existé ne serait pas purement fortuite!

Mais au fait, de quoi parle-t-on?

Ici on le qualifie d’entretien d’évaluation, là d’entretien d’appréciation. On parle aussi de bilan annuel, de revue de performance: les appellations varient, sans qu’aucune ne semble faire l’unanimité.

J’accompagne au quotidien des équipes de 5 à 120 personnes depuis plus de quinze ans, et je n’ai pas trouvé de meilleure définition pour ce temps managérial privilégié que celui detemps de rencontre et d’échange.

Pour justement prendre le temps – presque un gros mot! – de s’écouter, de se dire les choses, de se projeter. D’oser sortir du quotidien pour réfléchir au chemin parcouru, et envisager avec ses collaborateurs le vaste champ des possibles.

Grandir ensemble, c’est tout!

J’ai en effet cette profonde conviction que le rôle de tout manager d’équipe est de faire grandir les équipes qui lui sont confiées. Et ainsi de regarder, parfois quelques années plus tard, avec une certaine fierté ce que sont devenus ses collaborateurs.

Faire grandir, revêt des dimensions et sens multiples pour chacun:

  • Accompagner – former, transmettre, mettre en situation de responsabilité progressive, donner le droit à l’erreur…
  • Promouvoir – vers une autre fonction de l’entreprise, un niveau hiérarchique plus élevé…
  • Mais aussi plus modestement remettre à niveau un collaborateur en difficulté dans sa fonction actuelle

Dans tous les cas, l’entretien annuel va permettre de dresser un état des lieuxpersonnalisé, le plus factuel et objectif possible, et de valider un projet commun dans lequel on se projettera dès la fin de l’entretien. Il est la base de tout.

Mes 5 incontournables

Il serait immensément présomptueux voire carrément prétentieux de vouloir dresser un « mode d’emploi » exhaustif sur le sujet de la conduite de l’entretien annuel. Il y a déjà beaucoup d’écrits existants, pour certains aussi anciens que l’entretien annuel lui-même.

Je me contenterai donc de partager ici mes 5 principes clés. Pas un de plus, promis. Ils sont issus de ma pratique personnelle. En comptant bien, un peu plus de 200 entretiens. Un bon début pour en parler.

  1. Si l’entretien avait une forme, ce serait sans doute celle d’un losange: avec une première phase d’ouverture et d’écoute active – questions ouvertes puisque c’est l’entretien de votre collaborateur – , puis une phase de validation de la vision commune – performance, compétences, projet – , puis une dernière phase consacrée à l’élaboration en commun du plan d’action. Apprenez donc à vousméfier de l’entretien en forme de ligne droite – le manager émet, le collaborateur écoute sans dire mot – ou de l’entretien en forme de triangle sans base -le collaborateur parle sans interruption pendant 1h30… Dans ces 2 cas, très inconfortables, pensez à revoir votre façon de procéder.
  2. C’est l’entretien de votre collaborateur et pas celui d’un autre: personnalisez votre préparation, votre propos, votre façon de faire. Car si c’est l’entretien de votre collaborateur, c’est toutefois vous qui le menez: respect du timing, des étapes, du livrable en fin d’entretien.
  3. Objectivez, factualisez! Sortez des opinions, de l’à peu près, des jugements de valeur non étayés qui risquent fort de vous conduire dans un débat stérile d’idées et de positions. Appuyez-vous plutôt sur les réalisations marquantes, les dossiers menés à bien – ou moins bien – par votre collaborateur, dont vous aurez assuré une traçabilité tout au long de l’année.
  4. L’avant-entretien et l’après entretien sont tout aussi importants que l’entretien lui-même, comme l’entrainement et le débriefing vidéo le seraient pour une rencontre sportive. Préparez-vous tous les deux, puis suivez ensemble dans le temps les plans d’action définis, au besoin avec des étapes intermédiaires. Votre crédibilité de manager est à ce prix. Rien de pire qu’une formation promise non réalisée, qu’une évolution validée et jamais suivie des faits… Pensez à faire le lien avec les acteurs du projet: N+2, équipe RH…
  5. Sachez prendre position. Prendre position, c’est savoir dire « merci » et « bravo ». C’est sortir du confortable « on » pour oser le « je ». C’est savoir reconnaître et valoriser la juste performance. C’est aussi savoir dire ce qui ne va pas, ce qui peut être amélioré. C’est donner du sens, dire à son collaborateur pourquoi il compte dans l’équipe, le repositionner si nécessaire, et se projeter ensemble dans la durée. C’est donner du feedback. J’ai toujours en tête cette image du joueur de bowling dont la boule passerait sous un mur, mais ne lui permettrait jamais de connaître le nombre de quilles touchées. Absence de retour sur la performance, l’efficacité du geste: très vite la lassitude s’emparerait de ce joueur-là. Pensez-y.

Une démarche de progrès continu

Tout comme vous invitez votre collaborateur à progresser, sachez aussi progresser vous-même dans la conduite de vos entretiens, dans le temps et avec le temps.

Un entretien annuel réussi permet de replacer la relation managériale sur un terrain serein et apaisé, qu’il vous appartiendra d’entretenir tout au long de l’année.

C’est un des piliers d’un management plus responsable, d’un management bienveillant.

Et de vous à moi, cela mérite bien que nous y consacrions le temps nécessaire. Comme on le ferait pour un précieux investissement.

7 Ways Accountants Can De-Stress After Busy Season Burnout

It’s no secret that busy season burnout is a common occurrence across many firms, and at the end of the day, a successful busy season will always be… well… busy!

Which means finding ways to reenergize yourself shortly thereafter is critical to regrouping everyone’s energy and focus.

With that in mind, we put together 7 ways to help kickstart the efforts! How you implement the ideas may vary, and at the end of the day, its determined by the culture and personalities of your team. Some strategies might work exactly as it’s laid out below, others might need adjusted. It’s up to you, but we hope this gets the juices going :)

Idea Strategy Success

1) Game Day

For a friendly, competitive environment, you can put together a “Game Day” for your firm. This can involve a variety of games (Horseshoe, Bocce Ball, Darts, Foosball, Ping Pong, etc), and the winner with the most points wins. It’s important that throughout this day, everyone in your firm should feel like a winner. This might include everyone getting a gift card, an afternoon off, a small token of appreciation, anything. Keep the environment and light, after all this day is relaxing!

2) Catered Food for a Week or Month

This could be both used during and after tax season. The stress the body goes through can be high, so why not reward the team with the rejuvenation of healthy food! Chances are during the busy season, the first thing to go is healthy food (and even exercise), then sleep. Take the mental burden of figuring out “what should we eat” or “what should we pack” by catering a week or month for your team.

3) Individual “Me” Days

In this idea, you sponsor or support each team member to take a “me” day or afternoon. So for some, this might be going to the driving range. For others, it might just being able to walk the mall or bookstore in the middle of the afternoon. Or going to the gym in the middle of day, or the park. The point is, each team member has to do something that is done for the sole purpose of their enjoyment. The only rules is that it has to be for them! We all love our families and kids, but let’s be honest, busy season + a family can be taxing (no pun intended!). This is about doing something for YOU.

4) Firm Retreat / Conference Outing

This is a more ambitious effort, but for those that are growing their team quickly, can be a great way to outline the future of the firm while building team cohesion. A Firm retreat can be a single day, renting out a cabin and having it catered. Discussing the clients, the team, and the goals of the firm. You can do activities like the DISC profile for each team member, and you can outline how everyone wants the rest of the year (and beyond) to go.

5) Family/Spouse Time Gift

This is a sponsored “Date Night”, very similar to the “me day”, but in this scenario, you get your team gift cards for a Dinner, Movie, and even Babysitter budget. Alternatively, you can get a gift card for a team members family to play mini golf, go to a water park, bowling, etc (just be sure the entire family might enjoy it. If they have 3 kids under 3, I’d suggest the date night :) If they have kids 5-13, mini golf could be an exciting and memorable outing.

6) 1 Week Remote Working

Perhaps what your team would really appreciate is a week of working from home! This way they can catch up on some sleep, while still working on important matters. For this one, your team will have to be more tech savvy, and have the ability to work from home (back to the 3 kids under 3 example… if that’s the case, there’s no way they can work from home!). But if this is a good fit for your team, this could be an easy way to allow your time to rejuvenate.

7) Practice “Spa Day”

The practice spa day is similar to game day (in that you bring games to the practice), but in this instance, you’re brining in massage therapist, yoga instructors, and perhaps a big screen TV with video games. The point is to just make it as relaxing as possible, and create an environment where by the end of the day, your team members will say “this was the most relaxed I’ve been in months!”.

In the end, we truly believe the investment in your team yield a tremendous ROI for your firm. Your team should up each and every day to help you build the firm of your dreams. It’s not always easy (for you or for them), and these ideas, whether big or small, can go a long way to showing “we care”. If you’re an up and coming sole practitioner, consider applying these strategies for yourself now, and for your team in the future!  If you have an additional strategy or idea, leave it in the comments below!

Après l’économie collaborative, l’entreprise collaborative

Les pratiques collaboratives d’entreprise, une réponse aux problématiques actuelles

Confrontées à des problématiques économiques et sociales de plus en plus marquées, les entreprises se tournent vers les solutions collaboratives. Celles-ci ont fait leurs preuves en matière de lien social et d’optimisation des ressources.

Les pratiques collaboratives d’entreprise pour l’optimisation des ressources

Un cadre passe en moyenne 27 177  heures en réunion dans sa vie professionnelle selon Perfony, et un salarié consacre 28% de son temps à lire, écrire et trier ses emails, selon le cabinet McKinsey. Pour remédier à cette perte de productivité, les entreprises cherchent des solutions innovantes et mettent à la disposition de leurs salariés des outils collaboratifs d’entreprise destinés à les rendre plus performants.

Atos, leader international des services numériques, décide d’innover en adoptant unmanagement collaboratif pour optimiser les échanges entre ses 80 000 salariés. Thierry Breton, PDG d’Atos, a instauré en 2011 le « Zéro email » et a mis en place le réseau social d’entrepriseBluekiwi pour un partage d’informations plus rapide, plus personnalisé et donc plus efficace. Résultat, la direction d’Atos affirme que le temps consacré aux emails a été réduit de 25% en moyenne. Les pratiques collaboratives permettent donc d’optimiser les flux d’informations.

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Pour d’autres entreprises, le collaboratif est un moyen d’optimiser les compétences des salariés. Pour améliorer en continu les compétences des salariés à moindre coût, des sociétés créent des COOC (MOOC d’entreprise), cours gratuits et accessibles à tous les collaborateurs d’une entreprise. Les salariés ont accès rapidement à la formation dont ils ont besoin. Cette nouvelle méthode d’apprentissage collaborative favorise les échanges par des groupes de discussions.

Selon John Chambers, PDG de Cisco, “nous voulons une culture où il est inacceptable de ne pas partager ce que vous savez” et il existe de nombreuses solutions. Échanges de compétences, reverse mentoring, prêt de salariés, les entreprises ne manquent pas d’idées pour optimiser le partage des compétences.

Les pratiques collaboratives pour remettre l’humain au cœur de l’entreprise E:\TALENTROC\BLOG\ARTICLE 4 ENTREPRISE COLLABORATIVE\photo.png

Pour les dirigeants, remettre l’humain au cœur de l’entreprise est devenu une priorité afin defidéliser les collaborateurs. L’objectif est d’avoir un impact direct sur le turn-over et de réduire les coûts de formation et de recrutement.

La valorisation les compétences individuelles de chaque collaborateur via des outils collaboratifspermet de remettre l’humain au cœur de l’entreprise. C’est le cas de Talentroc, la plateforme collaborative d’échanges de savoirs lancée à Audencia. Elle permet aux salariés de se former entre eux, via l’outil de cartographie et d’échanges de compétences, de valoriser leurs compétences, mais aussi de créer du lien social.

De nombreuses entreprises rencontrent des problématiques en terme de lien social. Pour y remédier, elles adoptent des pratiques collaboratives. Des sociétés comme IBM favorisent les échanges et  l’intelligence collective grâce à la création d’ espaces de coworking d’entreprise. D’autres entreprises rendent ouverts et modulables leurs espaces de travail pour permettre aux salariés d’échanger et de collaborer plus facilement.

Orange et Airbus, deux entreprises qui misent sur le management collaboratif

Orange, leader international, doit se réinventer d’urgence pour faire face à un marché en pleine mutation et à la crise sociale qu’il a subie récemment.

Suite à cet événement marquant, le groupe a pris conscience du besoin de remettre l’humain au cœur de l’entreprise. Réseau social d’entreprise, coworking, MOOC, transmission de savoirs ou boîte à idée digitale, Orange a su mettre en œuvre de nombreuses pratiques collaboratives d’entreprise qui valorisent les individus et les compétences. 3 ans après la mise en place de la boîte à idée digitale, le groupe aurait économisé 600 000 millions d’euros et 7 500 projets auraient été réalisés grâce aux idées émises par les salariés.

En 2014, le groupe Airbus a créé un espace collaboratif dédié à l’innovation : « Le protoSpace ». Ce fablab industriel a pour objectif de faire émerger de nouvelles idées par les rencontres et les échanges autour de la création de prototypes. Scanneurs et imprimantes 3D, réalité augmentée, casques de réalité virtuelle, tout est réuni pour créer et innover, toujours dans la même finalité, rester compétitif.

ProtoSpace d’Airbus

Après l’entreprise agile, libérée ou 2.0, l’entreprise collaborative est la nouvelle forme de management qui séduit de nombreux dirigeants pour répondre à leurs problématiques RH.

Le modèle RH de Netflix : vacances illimitées pour les salariés et faible contrôle des notes de frais

Le modèle RH de Netflix : vacances illimitées pour les salariés et faible contrôle des notes de frais

Le modèle Netflix fonctionne pour le moment : le géant de la vidéo à la demande (VOD) totalisait en janvier 2015 plus de 57 millions d’abonnés. Pour conquérir le monde, il mise sur une vision neuve de la VOD (il produit notamment une partie de ses contenus), utilise une communication efficace et… gère de façon innovante ses ressources humaines. L’entreprise offre par exemple à ses salariés des vacances illimitées (dont ils n’abusent pas) et ne contrôle que rarement leurs notes de frais.

Pour faire gonfler au maximum sa base d’abonnés et rester le champion du secteur de la vidéo à la demande, Netflix, qui a gagné 4,3 millions de clients dans le monde au cours des trois derniers mois de 2014, a développé une politique de ressources humaines originale, pour impliquer au maximum ses salariés dans la vie de l’entreprise.

En 2009, le PDG du groupe Reed Hastings et le DRH de l’époque Patty McCord ont mis en ligne une présentation de 124 diapositives (disponible à la fin de cet article) résumant l’esprit de cette politique RH innovante. Consulté plus de 11 millions de fois, ce document a inspiré de nombreuses entreprises de la Silicon Valley, même si certains des points qu’il évoque font débat.

NETFLIX NE FLIQUE PAS SES SALARIÉS

Sheryl Sandberg, numéro deux de Facebook, a qualifié cette présentation de “document le plus important produit par la Silicon Valley”, souligne Laëtitia Vitaud, enseignante à Sciences-Po Paris dans une analyse du modèle RH de Netflix réalisée sur le blog du cabinet de conseil Willbe Group.

Pour la société californienne, la clef d’une bonne gestion de ses équipes est la confiance. Elle ne flique pas ses salariés car elle considère qu’ils sont des « adultes responsables ». Elle leur offre des vacances illimitées : s’ils partent se reposer, c’est qu’ils en ont besoin et qu’ils seront plus performants dans leur travail à leur retour. Cette idée « est encore considérée comme délirante ailleurs que dans la Silicon Valley, où la culture de l’effort et de la performance est si profonde que personne ne songerait à abuser des vacances », souligne Laëtitia Vitaud.

PAS DE PRIME À LA PERFORMANCE

Netflix, qui a réalisé 5,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2014, ne contrôle pas non plus drastiquement les notes de frais de ses salariés, estimant qu’ils dépensent l’argent du groupe avec parcimonie, comme s’il s’agissait du leur. Les salariés ne touchent pas de primes à la performance, car « elles n’améliorent pas leur efficacité au travail » selon les équipes RH de la société. Ils sont en partie payés avec des stock-options, leur salaire dépend donc des résultats de l’entreprise à long terme. Au moment de la signature de son contrat, chaque salarié discute avec Netflix de la part de salaire qu’il veut toucher en fixe et de celle qu’il veut recevoir en variable, en fonction de sa situation personnelle et de son goût pour le risque.

La direction des ressources humaines de la société ne fait pas d’évaluations annuelles ou saisonnières de ses salariés, car elle les trouve peu efficaces : il vaut mieux formuler les critiques au moment où les difficultés se posent, cela permet de résoudre les problèmes plus vite et donc in fine à l’entreprise d’être plus performante.

Ce modèle est-il duplicable partout ? Voilà qui mérite réflexion…

MOTIVATION ET RECONNAISSANCE

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Introduction

Il est certain que motivation et reconnaissance vont de pair dans l’entreprise. Néanmoins, une conception trop étriquée de la reconnaissance nous a contraint à réduire l’ampleur même de nos motivations ! Du coup, comme dans une logique circulaire, c’est l’engagement des salariés, ou plutôt leur baisse d’engagement, qui se trouve pointée du doigt. Injustement.

Ce dossier vise à restaurer une vision d’ensemble de ce qui permet à une personne de s’engager avec confiance – et pourquoi pas avec bonheur – dans son travail. Il revisite ces notions fondamentales, tant il est vrai que toute action managériale qui n’est pas « pensée »… n’est que de l’agitation.

Evidemment, un tel sujet est souvent polémique, et vous retrouverez dans divers articles des opinions et des positions engagées, parfois énoncées de manière un peu… crue. Mais, après tout, tel est bien le style et le ton de Rh info 😉 !

Etat des lieux et constats divers

Force est de constater que la reconnaissance, principale motivation des salariés, selon de nombreuses études, est souvent le parent pauvre des politiques RH. Essayons donc de partir de la réalité pour avancer vers des solutions viables.

  • Vous avez dit bilan social ?
  • Sommes-nous des mercenaires ?
  • La flexibilité du baobab d’Afrique
  • Bonheur et professionnalisme
  • Quelle politique de rémunération pour 2013 ?
  • Pratiques RH Saison 4 : votre politique RH déclinée en objectifs opérationnels pour 2013

Définitions et précisions

Comme toujours, il est important de ben préciser de quoi nous parlons exactement. Couvrons donc le champ sémantique concerné : reconnaissance et motivation, certes, mais aussi connaissance, confiance, sens du travail, psychologie, rôle, etc…

  • Dans reconnaissance, il y a connaissance
  • Récompense ou reconnaissance
  • La confiance : utopie ou véritable source de motivation pour l’entreprise ?
  • Travailler en confiance
  • Psychologie sociale et motivation
  • De la GPEC à la GRC

Cohérence et ouvertures

Pour proposer des solutions, enfin, encore faut-il s’appuyer sur une cohérence politique et managériale sans laquelle il n’est pas d’ouvertures crédibles sur le long terme. Il s’agit peu être du fameux « solide bon sens »… mais ce n’est pas toujours la chose du Monde la mieux partagée, n’en déplaise à Descartes !

  • Franc-parler et professionnalisme
  • Vive la logique contractuelle
  • RH business partner ou leader de la performance sociale ?
  • La crise de foi
  • Comment obtenir l’engagement des salariés en 2013 ?
  • La gestion des carrières
  • Les valeurs ont-elles une valeur ?
  • Coopération et confiance dans l’entreprise
  • Les trois clés de la coopération
  • Une autre façon d’entreprendre

Fonction RH et Culture de l’entreprise

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Quel rôle du DRH dans l’évolution de la culture d’entreprise ?

Une fonction en profonde transformation

La fonction RH connait depuis quelques années une profonde transformation[1] : dans les entreprises du CAC 40, douze DRH ont été changés sur la période 2008-2009, vingt-deux en 2010-2012 et  huit en 2013, Seules quatre entreprises ont un DRH ayant cinq ans ou plus d’ancienneté dans la fonction. Soit un taux de turnover de 18 % en moyenne annuelle sur la période 2008-2013, avec une accélération ces trois dernières années, à plus de 20 %. À noter que les États-Unis ont un taux comparable avec 50 % de turnover en trois ans, soit 18 % par an, ce qui souligne le fait que la France n’est pas un exemple isolé, mais se trouve bien au cœur de la transformation  de la DRH, qui est internationale.

Cette tendance a été confirmée en 2013, puisque huit postes (20 %) ont changé de titulaire sans compter PSA et Alcatel, sortis du CAC 40 fin 2012 (mais cette dernière entreprise, Alcatel, y est revenue en décembre 2013 pour remplacer ST Microelectronics sorti à nouveau de la cote). Enfin, pour être précis, il faut indiquer que la réalité se situe encore au-delà de ces chiffres. Dans au moins sept sociétés, la nomination du DRH actuel a suivi l’échec d’un DRH, nommé sans doute trop rapidement et qui n’est resté à son poste que quelques mois, voire une année. Ce qui revient à dire que le turnover réel a largement dépassé les 100 % sur la période considérée.

Cette transformation se caractérise également par l’arrivée à la tête de la fonction  de nouveaux profils : les titulaires des postes de DRH du CAC 40 viennent à 60 % de l’interne (23/40). Dans ces cas-là, les deux tiers (16/23) viennent des opérations, sans expérience RH précédente. Deux ont partagé leur carrière entre les opérations et la RH (8 %) et cinq (22,5 %) seulement viennent de la fonction RH en interne à l’entreprise. Lorsque la succession des DRH se fait par recrutement externe (17/40, soit 42 %), une grande majorité (14/17) a fait toute sa carrière dans la fonction RH.

Au-delà du turnover des titulaires de la fonction et du renouvellement des profils, cette transformation se caractérise par l’obligation faite au DRH de pouvoir piloter  simultanément plusieurs chantiers clés dont celui de l’évolution de la culture d’entreprise[2]

Les attentes des dirigeants quant au rôle du DRH dans l’évolution de la culture

S’il existe une responsabilité de la fonction RH qui relève pleinement de l’injonction paradoxale, c’est bien celle qui concerne l’évolution de la culture d’entreprise attendue par les dirigeants. En considérant la culture d’entreprise comme un « ensemble d’hypothèses fondamentales qui ont fait le succès de l’entreprise »[3], alors le DRH se trouve devant un dilemme qui consiste à faire bouger les lignes sans toucher aux fondamentaux.

On insiste souvent, en effet,   sur le fait que beaucoup de « têtes couronnées » et autres barons de l’entreprise enjoignent le DRH de surtout conserver cette culture intacte. Sur ce point, le défi n’est pas inatteignable mais juste paradoxal :  seul(e)s ,  celles et ceux parmi les DRH,  sachant manier subtilement l’art de l’influence, pourront réussir à gagner ce pari presque impossible.

En ce qui concerne les valeurs, en tant que concrétisation de la culture d’entreprise, les dirigeants attendent du DRH qu’il communique sur ces valeurs et qu’il les connecte avec les symboles du succès. Il devra s’assurer, en particulier, que les attitudes et comportements en accord avec les valeurs — si bien sûr la performance est au rendez-vous — seront bien reconnus sous une forme de bonus ou de promotion, ou les deux. Par ailleurs, on attend de la fonction RH que les revues de performance et les plans de développement fassent explicitement référence à cette  culture rénovée de l’entreprise.

Une autre attente des dirigeants à l’égard de la fonction RH est de s’assurer que la culture d’entreprise soit bien appropriée par l’ensemble des collaborateurs qui doivent y voir l’un des facteurs clés de différenciation. Ceci est d’autant plus important que l’on se trouve dans des régions mondiales éloignées. Dans cette perspective, la « signature » de l’entreprise est particulièrement cruciale, car elle sert de guide pour définir la stratégie et doit résumer en quelques mots la culture propre à l’entreprise comme peut l’être, par exemple, celle de Casino avec « Nourrir un monde de diversité » ou la nouvelle signature d’EDF, « Changer l’énergie ensemble ».

Les pistes possibles proposées au DRH pour piloter l’évolution de la culture

Dans la mesure où la fonction RH est la seule grande fonction transversale de l’entreprise, c’est une opportunité pour elle de pouvoir jouer un rôle décisif dans l’évolution souhaitée, par les dirigeants, de la culture d’entreprise qui reste le ciment reliant toutes les composantes de l’entreprise. Encore faut-il le DRH  sache se saisir de possibilités d’actions en s’appuyant  sur quelques pistes qui sont maintenant proposées.

La première piste consiste  pour le DRH à s’assurer du soutien total du PDG et de l’ensemble de l’équipe dirigeante pour faire évoluer les hypothèses fondamentales et les habitudes de l’organisation qui, dans la plupart des cas, ont fait le succès de l’entreprise. Mais au-delà de leur soutien, les dirigeants doivent, par un certain nombre d’actions symboliques,  montrer à l’ensemble des collaborateurs que le changement de culture se traduit par des réalités au quotidien.

Une deuxième piste concerne l’opportunité pour le DRH de redonner du sens dans un contexte où l’importance prise par la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) devient un enjeu stratégique. On ne pourra plus afficher seulement un discours de RSE, il faudra de plus en plus prouver par des actions concrètes que cette responsabilité est une réalité dans l’entreprise. C’est ici que la fonction RH peut redonner du sens en incitant, par exemple, les collaborateurs à donner une journée à une association. Ce type d’action permet à l’entreprise de retrouver le sens d’un collectif plus durable avec le souci de « rendre à la société ».

Une troisième piste qui peut être utilisée par la fonction RH pour faire évoluer la culture est celle de la construction d’une marque employeur qui doit permettre à l’entreprise de se différencier de ses concurrents par l’ensemble des valeurs qu’elle affiche. Cependant, l’affichage n’est pas suffisant, car plus importante encore est l’expérience au quotidien du collaborateur. D’où l’importance pour le DRH de convaincre l’ensemble des parties prenantes, en particulier les managers,  de faire mieux tous les jours pour que la réalité corresponde à ce qui est annoncé. Faute de quoi la réputation de l’entreprise, notamment sur des sites d’évaluation des entreprises comme Glassdoor[4], risque d’être profondément entamée.

Une dernière piste est celle de la détermination que doit pouvoir afficher le DRH pour faire évoluer la culture en proposant et faisant accepter peu d’actions, mais particulièrement symboliques et bien ciblées aux yeux de tous, qui peuvent facilement voir qu’elles vont dans la bonne direction. Il doit être conscient qu’il va remettre en cause le statu quo et rencontrer, comme cela a  déjà été souligné, l’opposition de certaines « têtes couronnées » et autres barons de l’entreprise..

Trois conseils au DRH  pour gagner le pari de l’évolution de la culture

Les conclusions de l’étude des DRH du CAC 40[5] conduisent à formuler trois conseils pour permettre au DRH de gagner le pari de l’évolution de la culture :

S’engager personnellement pour montrer à l’ensemble des parties prenantes que son discours est crédible, même quand la situation exige que le changement passe par des restructurations et des remises en cause des habitudes de l’entreprise qui ont fait son succès.
Savoir rester en position d’arbitre et de « gardien du temple » en veillant au respect de l’évolution de la culture dans les pratiques managériales au quotidien. Dans cette perspective, il devra s’assurer du parfait alignement des process RH et des pratiques opérationnelles.
Enfin, être exemplaire lui-même et rapide dans ses décisions à l’encontre de ceux qui ne respectent pas les valeurs de l’entreprise et ne s’en cachent pas.

En définitive, « faire évoluer la culture » est la nouvelle injonction du PDG vis-à-vis de son DRH qui devient, avec ce que cela comporte d’équilibrisme, un alchimiste, un démineur et un stratège en communication.