Synthèse d’une multitude de traditions, allant du Moyen-âge au combat syndical, le 1er mai est, pour tous, le jour de la fête du Travail, chômé en France. Mais êtes-vous sûr de tout savoir sur cette journée bien particulière ? Tout d’horizon.
Des origines syndicales… américaines
Un jour chômé avec des racines américaines? Ça ne sonne pas comme une évidence… Et pourtant, la fête du Travail doit ses origines aux syndicats américains du XIXe siècle. En 1884, ces derniers se donnent deux ans pour obtenir la diminution du temps de travail à huit heures par jour. L’action est lancée le 1er mai, date à laquelle les entreprises commencent leur année comptable. En 1886, seulement 200 000 travailleurs américains obtiennent la diminution du temps de travail, ce qui provoque l’indignation des syndicats. Alors qu’à Chicago, un rassemblement d’ouvriers est organisé à l’usine Mc Cormick le 1er mai, en signe de protestation, 200 policiers font irruption et tirent sur les ouvriers. Le drame fait date: le 1er mai devient alors le jour international des revendications ouvrières. Et la date est officialisée après le congrès international socialiste organisé à Paris en juillet 1889.
Une fête internationale, mais pas fériée partout
Si le 1er mai est célébré partout dans le monde, chaque pays a sa particularité. Chômé en Allemagne, en France, en Belgique ou encore au Luxembourg, il est ouvré aux Pays-Bas et en Suisse. Au Royaume-Uni, c’est le premier lundi de mai qui est chômé. En Amérique du Nord, fête du travail et fête des travailleurs sont à distinguer. Le 1er mai reste finalement mineur comparé au Labour Day, fête du travail, qui est unaniment célébré le premier lundi de septembre.
Le muguet, star du 1er mai
Mais pourquoi offre-t-on du muguet le 1er mai? Ici, point d’origine syndicale. Il s’agit d’une coutume remontant au Moyen-Âge. Le 1er mai 1561, Charles IX offrit la fleur à clochettes à toutes les dames de la cour, en guise de porte-bonheur. La tradition est bien ancrée en France puisque plus des trois-quarts des ventes de muguet ont désormais lieu à cette occasion. À noter que la vente du muguet par les particuliers, le 1er mai, est tolérée sur la voie publique. Selon les communes, il convient toutefois de respecter certains arrêtés: ne vendre que du muguet sauvage au brin, se placer à une certaine distance d’un fleuriste, ne pas installer une table ou des tréteaux, ne pas ajouter d’autres fleurs aux bouquets. Attention: les infractions sont passibles d’amendes et peuvent entraîner la saisie des marchandises.
Un jour férié grâce à Vichy… mais pas que
En France, le 1er mai s’impose comme un rendez-vous ouvrier en 1919: le 23 avril, le Sénat ratifie la loi qui instaure la journée des huit heures. Pour célébrer cette avancée, le 1er mai de cette même année est chômé. Mais il faut attendre le régime de Vichy, en 1941 pour que cette fête du travail devienne un jour officiellement férié. Avec cette mesure, le Maréchal Pétain comptait obtenir le soutien des travailleurs. Cette fête disparaît à la Libération. Et finalement, c’est en avril 1947 que le 1er mai redevient un jour chômé et payé, sans pour autant être considéré comme une fête du travail. Il faudra attendre le 29 avril 1948pour que soit officialisée cette dénomination.
Pas férié pour certains secteurs
Le 1er mai est le seul jour férié obligatoirement non travaillé. Seule exception: «les établissements et services qui, en raison de la nature de leur activité, ne peuvent interrompre leur travail». Ce sont par exemple les transports publics ou les hôpitaux. Les autres jours fériés, l’employeur peut faire travailler ses collaborateurs sans augmentation de salaire. En effet, seul un 1er mai travaillé donne droit à un doublement de salaire.