Category Archives: Economie

La stratégie de la gratitude

La rude concurrence sur le marché a favorisé l’émergence de nouveaux modèles économiques, sans pour autant révoquer totalement les anciennes méthodes. Le bouche-à-oreille et les relations gagnantes-gagnantes rattrapent du terrain.

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Ces bonnes recettes d’autrefois ont juste changé de nom et se font maintenant appelé « Thank You Economy » ou stratégie de la gratitude.

 

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Définition de la stratégie de la gratitude

Le « Thank You Economy » est un concept qui repose sur deux notions principales : la gratuité et l’échange gagnant-gagnant entre les partenaires.

En clair, elle promeut le partage de contenus web nécessaires à la construction d’une communauté d’internautes engagés autour de son entreprise.

La stratégie de la gratitude n’est pas un concept nouveau en soi. Mais, elle a été réinventée et mise en avant par l’entrepreneur Gary Vaynerchuk. Dans son livre intitulé « The Thank You Economy », l’auteur a voulu replacer le marketing relationnel au cœur du processus de vente sur internet, comme pour le marché physique.

Ce qu’elle apporte à l’entreprise… et aux clients

Si internet est souvent perçu comme une passerelle déshumanisante, la « Thank You economy » veut justement rétablir cette humanité. Elle entend remettre la relation humaine au cœur de la stratégie digitale.

L’idée maîtresse du concept consiste à donner quelque chose, par altruisme, afin d’en recevoir de la part des autres. Elle met ainsi un point d’honneur sur l’écoute et l’appréciation.

À travers cette notion, le consommateur a désormais la possibilité de faire connaître ses préoccupations. Ce qui lui permet d’apprendre de nouvelles choses à travers un échange désintéressé.

Pour l’entreprise et les marques, la stratégie de la gratitude est un excellent moyen d’accroître la satisfaction des prospects via des échanges riches et intéressants. Ce qui, au final, va les convertir plus facilement en client.

Que la « Thank You economy  soit utilisée par une PME ou une grosse structure, cette stratégie sert de levier pour construire une communauté sociale dynamique. Vous aurez donc compris que la stratégie de la gratitude n’est pas fondée sur un critère économique, mais plutôt culturel. Ce qui permet à l’entreprise d’échanger facilement sur tous les sujets avec sa communauté (clients, partenaires BtoB, etc.) et de s’humaniser. En effet, la spontanéité des échanges entre les différents acteurs crée un système de partage sans attente réciproque immédiate entre les interlocuteurs.

Comment mettre en œuvre la « Thank You Economy »

Plusieurs moyens sont nécessaires pour mettre en œuvre la « Thank You Economy ». Mais avant tout, gardez à l’esprit que le marketing relationnel passe inévitablement par l’échange !

Par exemple, si vous tenez un e-commerce, il va falloir intégrer le chat dans votre stratégie de communication. Cela permet d’échanger en live avec vos clients, d’avoir leurs avis en temps réel sur divers sujets, de les guider dans votre tunnel d’achat ou pour répondre à leurs besoins spécifiques dans les meilleurs délais.

La construction d’une communauté active sur les réseaux sociaux constitue aussi un préalable à la mise en œuvre de la « Thank You Economy ». Par ailleurs, l’utilisation de vidéo ou podcast valorise également la dimension humaine dans la relation commerciale par l’échange. Et surtout, n’oubliez pas de publier des contenus qualitatifs et utiles pour les consommateurs, sans rien demander en retour !

C’est une marque de confiance qui permet de nourrir votre stratégie de la gratitude.

La « Thank You Economy » entend (re)centrer la relation humaine dans la stratégie digitale globale. C’est une méthode qui profite à tout le monde, car vous pouvez aussi apprendre de nouvelles choses sur vos clients ou votre environnement.

Alors, prêt à adopter la stratégie de la gratitude ?

d’après Fabien de Codeur.com

La bataille secrète des banques pour mettre la main sur la blockchain

La technologie derrière le bitcoin a le potentiel de rebattre les cartes du monde financier. L’établissement bancaire qui imposera sa solution deviendra le maître du jeu.

La lutte est ouverte pour déterminer qui contrôlera les futures blockchains dédiées au monde bancaire. L’enjeu est de de taille: « La blockchain pourrait entraîner des transformations profondes dans certains métiers du secteur bancaire et changer la donne entre les acteurs, raconte Nicolas Chatillon, directeur du développement fonctions transverses du Groupe BPCE. Tous mettent en place des stratégies. »

La technologie reposant sur l’adoption, « il faudra adhérer aux standards les plus en vogue et diffusés », renchérit Frédéric Dalibard,  responsable du digital de la banque de grande clientèle de Natixis, filiale du groupe BPCE. « Mais quitte à participer au système blockchain, les banques préfèrent participer à la construction des standards pour ne pas se les faire imposer ».

« Le propriétaire du système pourra faire payer un droit d’entrée »

Les technologies qui s’imposeront ne seront probablement pas des blockchains publiques, ouvertes à tous et visibles par tous comme leBitcoin, mis à part pour certaines applications précises. Les régulations propres au système bancaire imposeront des protocoles sur lesquels l’identité des acteurs est certifiée et nécessiteront donc la centralisation d’une partie de l’autorité pour gérer les droits des participants.

Autrement dit, « celui qui prendra le leadership sur le système pourra gérer les flux de A à Z et l’ouvrir ou non à d’autres acteurs bancaires », décrit Nicolas Chatillon. Avec potentiellement des gains considérables à la clé. « On peut imaginer que le propriétaire du système fasse payer un droit d’entrée pour démarrer les noeuds ou bien les tokens pour réaliser des transactions », ajoute Adrien Lafuma, consultant chez Labo Blockchain.

Résultat : plusieurs consortiums ont vu le jour pour tenter de créer le futur système de référence. A échelle mondiale, 42 banques travaillent au sein de R3 pour tester des blockchains sur des applications diverses. En France, l’initiative de la CDC regroupe des acteurs bancaires, des assureurs, des start-up spécialisées et des acteurs publics. La fondation Linux a aussi créé un projet open-source, Hyperledger, auquel participent plusieurs banques dont JP Morgan et Wells Fargo ainsi que le prestataire de paiement Swift. « Le problème, c’est que les consortiums avancent lentement puisque les acteurs et les intérêts sont multiples, note Adrien Lafuma. Ils risquent d’avoir du mal à sortir une bonne solution technique. »

« Les banques travaillent en parallèle des consortiums sur leurs propres projets »

Pour pallier la lenteur des consortiums, toutes les grandes banques travaillent donc en parallèle sur la blockchain. « Elles peuvent avancer plus vite vers une bonne solution technique », reconnaît Adrien Lafuma. « Les banques veulent s’approprier la technologie encore plus fortement que dans le consortium et évangéliser davantage de collaborateurs, analyse Frédéric Dalibard. Elles se disent aussi que si la stratégie de leur groupe bancaire ne fonctionne pas, elles auront un plan B. » En France, par exemple, BNP Paribas a lancé plusieurs « proofs of concepts » sur diverses applications et technologies.

Certaines grandes banques mondiales travaillent ainsi avec l’ambition de « gérer de bout en bout l’ensemble de la chaîne de valeurs », analyse Nicolas Chatillon. « Elles essayent de monter des systèmes privatifs, parfois avec une crypto-monnaie. L’idée étant, à terme, d’inviter d’autres acteurs bancaires ou non bancaires à s’y agréger en leur facturant l’accès. » Citi bank est par exemple extrêmement active sur le créneau et a lancé sa monnaie Citicoin, tandis que Goldman Sachs a créé les CETL coins.

Mais, selon Adrien Lafuma, « il sera difficile pour une banque seule de fédérer les autres acteurs autour d’un système sur lequel ils n’ont pas la main ». « Ils s’interrogeront forcément sur l’opportunité de créer une plateforme concurrente et j’ai du mal à voir comment un acteur unique pourrait prendre la main », explique le spécialiste de la blockchhain. Même son de cloche du côté de Frédéric Dalibard : « il y a peu de chances pour qu’une technologie propriétaire devienne le protocole de référence, car il faut que le code soit ouvert et vérifiable pour être adopté largement. »

Les consortiums semblent donc les plus à mêmes de créer les futures blockchains de référence. « Les », car plusieurs technologies verront probablement le jour selon les usages : l’une, très ouverte, pour les données publiques de conformité, une autre pour les transactions entre banques, une pour l’échange de titres… (lirenotre série sur les différentes applications de la blockchain dans le monde bancaire).

« La clé résidera dans l’interopérabilité entre les différentes blockchains et la création de passerelles pour transférer des fonds de l’une à l’autre », décrit Frédéric Dalibard. Et outre l’interopérabilité,  les banques devront également résoudre les problèmes de gouvernance des consortiums. Le plus grand défi sera de réussir à faire évoluer les technologies et de garder une latitude d’action malgré le lobbying et la tendance à l’inertie des consortiums.

Aude Fredouelle
JDN

La transformation digitale entre besoin de vitesse et d’ancrage

Road through landscape. Road and car travel scenic and sunset.

La transformation digitale est un changement comme un autre et, en tant que tel, obéit à certaines règles dont on ne peut s’affranchir. Un peu comme la gravité. Aussi évident que cela puisse sembler il est toujours bon de le rappeler tant c’est un domaine dans lequel les entreprises ont tôt fait d’oublier le bon sens, croyait à tort que la technologie va tout régler et le changement dans l’entreprise s’opérer comme par magie vu qu’il s’est produit naturellement à l’extérieur. Sauf que pour l’essentiel la technologie n’est pas levier du changement ni son objectif. C’est son utilisation qui est l’objectif et les leviers du changement principalement humains.

L’ancrage du changement est le but ultime de tout dispositif de conduite du changement

Mais il est tout de même un point où la transformation digitale tend à différer de  ce qu’on connaît. Habituellement, une fois l’objectif et la direction connus, il n’ »y a qu’à »  construire un plan de conduite du changement. Etude d’impact, roadmaps individuelles et collectives, sensibilisation, formation, création d’une dynamique etc. L’objectif est de « faire atterrir » le changement, l’ancrer à la la fois dans la têtes et dans les actions quotidiennes. C’est ce qu’on peut, justement, appeler l’ancrage et qui est le but ultime de tout dispositif de changement.

On démarre par de la sensibilisation, puis on communique plus franchement sur l’ambition, enfin on rentre dans le « dur » par la formation et la mise en œuvre concrète du changement au niveau des process, du management, des comportements, de la culture d’entreprise…

Sauf qu’en matière de digital cela ne fonctionne pas aussi bien. La raison, tout le monde la connait sans pour autant en tirer toutes les conséquences : quand on se lance dans sa transformation digitale on ne sait pas encore comment celle-ci va se matérialiser. Difficile d’ancrer quelque chose quand on ne sait pas de quoi il s’agit.

La transformation digitale est le processus, pas la destination

La transformation digitale est donc davantage le processus qui mène au changement que le changement lui-même. Avant d’ancrer il faut trouver sa voie, sa destination, sa cible. Là, le processus est plus classique et consiste en un enchaînement de phases relativement connues et balisées.

  • Inspiration : comprendre ce qui se passe, les enjeux, identifier comment on est impacté et son terrain de jeu.
  • Ambition : élaborer une ambition partant ce qui précède, faute de quoi on aura du mal de donner une ligne directrice et embarquer les gens avec soi.
  • Design : phase où l’on va concevoir de manière très concrète des initiatives en partant le plus souvent du parcours client/employé, d’un point de friction. L’idée ici est de rendre les choses très rapidement concrètes pour éviter l’effet tunnel et, ce que reprochent souvent les collaborateurs, éviter de garder à la démarche un coté trop conceptuel et intellectuel. Les phases de design doivent se passer en mode « sprint », en réunissant l’ensemble des parties prenantes et expertises concernées sur un temps limité.
  • Prototypage ; on part de ce qui est sorti des ateliers « design » pour « sortir » quelque chose d’opérationnel le plus rapidement possible même si produit reste incomplet. L’idée et délivrer, rapidement et de manière agile, un produit minimum viable à mettre entre les mains de l’équipe projet puis de l’utilisateur final.
  • Industrialisation : c’est la mise en production finale avec tout ce que cela implique en termes de robustesse, niveau de service etc.

 

L’idée ici pour une entreprise qui part le plus souvent de loin et n’a guère d’idée de ce qu’elle veut faire à part se digitaliser et d’acquérir ce que j’appelle du « grip » et de la vitesse. Comprendre la manière dont son environnement change, voir ce qui se passe ailleurs, comprendre ses enjeux et parfaire le tout par la pratique et la mise en œuvre d’initiatives très concrètes.

Comment la vitesse et grip s’articule avec l’ancrage

Ce qui est intéressant n’est pas tant la description de ces deux dispositifs mais la manière dont ils s’articulent et s’enrichissent l’un l’autre.

Commencer par un ancrage profond alors qu’on a pas été capable de prendre assez de vitesse et que le « grip » digital de l’entreprise est faible ne mène nulle part. On crée de la lourdeur sans pour autant savoir où l’on va, on fige avant d’avoir mis en mouvement. Bref, impossible d’avancer ainsi.

A l’inverse les entreprises qui privilégient le grip et la vitesse arrivent à s’acculturer plus rapidement et, surtout, a expérimenter, apprendre par la pratique et matérialiser peu à peu leur progrès par des réalisations concrètes. Mais avec un risque : celui que l’entreprise en tant que structure et groupe humain ait de plus en plus de mal de suivre et, ainsi, de donne naissance à une organisation shyzophrène dont une partie va à 100 à l’heure sur le digital et le reste ne sait comment délivrer la promesse durablement.

La bonne solution est, sans aucune surprise, un couplage des deux approches. Car le besoin en ancrage, en profondeur de changement n’est pas le même en fonction du stade où l’on se situe dans la prise de vitesse. Quand on est en phase d’inspiration ou de formulation d’une ambition, seul un travail de sensibilisation et d’acculturation est nécessaire. C’est quand on passe au design et, a fortiori, à l’industrialisation qu’un travail d’alignement et de changement plus ou moins profond devient souvent nécessaire.

Il n’est donc nécessaire de démarrer sa transformation digitale avec un plan de changement profond. Il faut juste avoir en tête qu’il faudra être capable d’augmenter le dosage et la profondeur du changement avec le temps mais une fois seulement qu’on saura où l’on va, que l’on sera en mesure de porter et incarner l’ambition et – autre avantage d’un couplage bien ajusté – de montrer par l’exemple qu’on a commencé à avancé et que cela porte ses fruits. Il est en effet plus simple de convaincre et donner du sens lorsqu’on peut s’appuyer sur quelques initiatives réussies (même si elles ne sont qu’au début de leur cycle de vie et sont donc largement améliorables) plutôt que lorsqu’on a un discours.

Il ne faut pas surdoser la conduite du changement tant qu’on n’a pas le grip digital suffisant

Tout cela pour dire qu’il est inutile de vouloir trop planifier et structurer le voyage tant qu’on a ni la destination, ni le véhicule et encore moins le permis de conduire. Tout cela semblera bien évident à la plupart d’entre vous mais de récentes observations me font dire qu’il est parfois nécessaire de le rappeler.

En conclusion il est essentiel de ne pas surdoser la conduite du changement tant qu’on a pas acquis une vitesse et un grip digital suffisant.

  • A propos
bertrand-duperrin
Bertrand Duperrin est Digital Transformation Practice Leader chez Emakina. Il a été précédemment directeur conseil chez Nextmodernity, un cabinet dans le domaine de la transformation des entreprises et du management au travers du social business et de l’utilisation des technologies sociales.Il traite régulièrement de l’actualité social media sur son blog.

Par Bertrand Duperrin

 

Conduite du changement : les sept erreurs du dirigeant

Julia Maris Jean-Michel Palagos, auteurs

Julia Maris et Jean-Michel Palagos, auteurs de « Diriger en ère de rupture, brouillard et solitude » – D.R.

Est-il encore possible de diriger seul, à l’heure de la transformation numérique ? Jean-Michel Palagos et Julia Maris, respectivement président directeur général et directeur général adjoint de la société DCI, ne le pensent pas.

 

Les projets de transformation numérique échouent toujours à cause des mêmes erreurs. Dans l’ouvrage qu’ils cosignent (1), Jean-Michel Palagos et Julia Maris, respectivement président directeur général et directeur général adjoint de la société DCI (Défense Conseil international), analysent les erreurs systématiquement commises par les dirigeants, lors de la mise en place de projets liés aux technologies de l’information.

Aveuglement, illusion, confusion…

A partir d’exemples d’échecs mémorables liés à la modernisation des services de l’Etat, les deux auteurs tirent des leçons valables pour tous types de structures, de la petite entreprise à la grande administration, assurent-ils. «Tous les dirigeants sont désormais confrontés aux défis de l’ère de rupture, estime Julia Maris. Quand on reçoit des centaines de mails par jour, comment faire toujours les bons arbitrages?»Les auteurs ont ainsi distingué sept chausse-trappes de la conduite du changement.

#1 L’aveuglement cognitif. Afin de conjurer le risque, le dirigeant ne voit que les éléments qui viennent confirmer ses certitudes. Il ne distingue plus les signaux faibles qui vont à l’encontre son idée, et qui devraient l’alerter.

#2 L’anarchie des objectifs. Le dirigeant ne parvient plus à tenir le cap qu’il s’est fixé. «L’objectif initial est parasité par de nouveaux objectifs, qui ne sont en fait que des conséquences du premier, » détaille Julia Maris.

#3 L’action à contretemps. Le dirigeant perd le sens du timing, en privilégiant par exemple la réduction des coûts. «Or, pour mener à bien la conduite du changement, il faut accepter de ne pas réduire les coûts immédiatement, » explique Jean-Michel Palagos.

#4 La tentation du management participatif. Il s’agit certes d’une tentation légitime, mais gare aux dérives et à la dilution des responsabilités ! «A un moment donné, il faut décider pour avancer, et savoir faire preuve de courage, » rappelle Julia Maris

#5 L’illusion technophile. Le dirigeant veut croire qu’un système d’information va régler tous les problèmes. « Trop souvent, les facteurs humains sont négligés. Un projet technologique ne peut réussir sans une réflexion préalable sur son sens, son acceptabilité et sa bonne compréhension par les collaborateurs, » signale Jean-Michel Palagos.

#6 L’orgueil des têtes bien pleines. Parce qu’il sort d’une formation d’élite, le dirigeant se croit à l’abri des erreurs, voire refuse l’idée même qu’il puisse se tromper et connaître l’échec. «C’est un mode de fonctionnement bien français,estime Julia Maris. Qu’un dirigeant reconnaisse son erreur et en tire les leçons, et cela libère une énergie incroyable chez ses collaborateurs. Il faut militer pour le droit à l’échec, pour qu’il ne soit plus une faute mais un nouveau départ. »

#7 L’absence d’alternative. Le dirigeant est persuadé qu’il a pris la meilleure direction, ou la seule possible. Il ne prévoit aucun « plan B ». « Il risque de se retrouver bloqué dans une impasse qu’il a lui-même créée, reprend Jean-Michel Palagos.Cette situation succède souvent à un premier succès grisant.»

La codirection, la solution ?

Afin de prévenir les défaillances dans les prises de décision, ainsi que l’appréhension erronée d’informations massives et complexes, les deux auteurs prônent la mise en place de nouveaux modes de leadership. « Pour nous, la solution a été la direction en binôme, explique Jean-Michel Palagos. Nous nous complétons et nous challengeons mutuellement. Il ne s’agit que de notre témoignage, et ce n’est peut-être pas l’unique solution pour tous les dirigeants. Toutefois, nous sommes persuadés que diriger seul n’est plus possible aujourd’hui. »
(1) Diriger en ère de rupture, brouillard et solitude, éditions Hermann

GERALDINE DAUVERGNE

10 conseils de CapHorn et ePressPack pour optimiser votre négociation avec les fonds

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 Romain Dehaussy, directeur du cabinet Chausson Finance, a élaboré une série d’articles pour que la levée de fonds et ses mécanismes n’aient plus aucun secret pour vous lecteurs.  Découvrez 10 conseils concrets livrés par un investisseur et un startuper. Découvrez comment optimiser sa négociation avec les fonds avec les témoignages du fonds de capital-risque français CapHorn et ePressPack, service d’édition en ligne de communiqués de presse et de dossiers de presse.

1. Faites témoigner vos clients et partenaires

Proposez aux fonds encore intéressés d’appeler 2-3 clients. Sélectionnez les meilleurs communicants parmi vos clients heureux : ils rassureront les investisseurs.

Pour Romain Vidal, directeur d’investissement chez CapHorn, «l’entrepreneur doit même aller plus loin et proposer aux investisseurs d’échanger avec tous les acteurs de la chaîne de valeur, des prestataires aux revendeurs. Cela démontre un gage de sérieux et de professionnalisme de la part de l’entrepreneur».

2. Faites vos propres due-dilligences chez le fonds

Les fonds étant passés dans une posture de « vente » pour vous convaincre de signer, vérifiez-bien que leurs promesses seront suivies de faits. Pour ce faire, appelez 2-3 de leurs participations, que vous aurez choisies en fonction de caractéristiques communes avec votre société. ePressPack vient de lever 2m€ auprès d’Entrepreneur Venture. Pour son co-fondateur, Jérôme Jelocha, «nous avons appelé plusieurs participations des fonds nous ayant envoyé une LOI. Ces dialogues entre entrepreneurs ont été très constructifs et nous ont influencé dans le choix de notre investisseur».

3. Etudiez les caractéristiques des fonds encore en course

Penser que les fonds se ressemblent tous serait une erreur. Ils diffèrent, en effet de par leur maturité, la surface financière gérée ainsi que par leur typologie. Par exemple, un fonds en fin de vie ne pourra pas vous accompagner sur la durée et aura tendance à privilégier une cession de la société aussi vite que possible.

«Attention à bien regarder le nombre de sociétés suivies par l’investisseur» nous précise Romain Vidal, il ajoute «un investisseur détenant 15 sociétés en portefeuille aura, fort logiquement, moins de temps pour accompagner ses participations que celui qui en a 5».

4. Modélisez les LOIs en intégrant l’ensemble des paramètres financiers

Les offres de fonds venture sont difficiles à comparer de par les caractéristiques des liquidations préférentielles et des clauses de dilution/relution. Modélisez-les sous Excel. Cela vous permettra de bien comprendre l’intérêt de chaque offre et d’éviter les déconvenues.

5. Choisissez le fonds en tenant compte de la valeur ajoutée apportée

Certains fonds apportent une forte valeur ajoutée. Celle-ci peut s’exprimer de différentes manières : connaissance du secteur et donc des écueils à venir pour l’entrepreneur, capacité à introduire des clients, aide sur la structuration de la société… Négliger ces aspects dans le choix du VC serait une erreur.

A titre d’exemple, CapHorn Invest s’appuie sur ses souscripteurs, 140 dirigeants de grandes entreprises, qui contribuent au business développement des participations du fonds. Comme le dit Romain Vidal, «choisissez votre fonds en fonction de ce que vous en attendez ». Jérôme d’ePressPack nous explique «nous avons fondé notre choix du fonds sur leur expérience et leurs réseaux dans nos métiers. Certaines mises en relation de notre investisseur ont déjà été intéressantes dans le cadre de notre développement».

6. Choisissez le fonds en tenant compte des facteurs humains

Une relation Entrepreneur-Investisseur dure théoriquement cinq ans. Les échanges seront nombreux, aussi bien dans des contextes favorables qu’houleux. C’est l’investisseur qui portera et défendra votre dossier devant son comité interne. Assurez-vous de connaître suffisamment cette personne avant de vous engager.

7. Conservez plusieurs bonnes nouvelles dans votre manche

A l’instar de tout jeu de négo, ayez quelques bonnes nouvelles en réserve. A vous, donc, de bien gérer le flux de nouvelles en fonction de l’évolution des négos. Ne vous retrouvez jamais en difficultés commerciale ou financière pendant la période de négociation de la levée de fonds. Jérôme d’ePressPack nous précise que «nous avons géré la communication de nos signatures clients en fonction de la teneur des négociations. Nous avons ainsi constitué une «réserve» de bonnes nouvelles que nous avons utilisé le moment voulu, c’est-à-dire au (seul) moment où les négociations se sont un peu tendues et ce pour un très bon résultat».

8. Signez une termsheet la plus détaillée possible

La période de négo pré-termsheet vous permet de maintenir un pouvoir de négo significatif. Cela sera moins le cas une fois la signature de la termsheet. Il faut donc s’accorder sur les sujets majeurs afin d’éviter les mauvaises surprises de renégociation en aval.

Romain Vidal explique : «personnellement j’aime être transparent dès le 2ème rdv : dites-moi quels sont les points sur lesquels vous placez prioritairement vos attentes, par exemple un plan d’intéressement important pour attirer des profils de premier plan, et je vous proposerai un type de montage adéquat. Cela évite de perdre trop de temps sur un deal qui a peu de chances d’aboutir côté fonds et ça fait le tri parmi les fonds côté entrepreneur».

9. Gérez le rythme

Ayez des contacts réguliers avec les fonds encore en course. Les fonds choisissent seulement une petite fraction des opportunités reçues. Ne pas être en haut de la liste des priorités revient à vous faire perdre du temps.

Préférez avoir une position claire : dossier «ouvert» ou «fermé» qu’une position en standby. Il est souvent préférable de retirer son dossier du marché et de le représenter ultérieurement que de laisser traîner les choses dans la longueur.

10. Attention à conserver un bon relationnel

Le processus de négociation présente un risque de conflits car des sujets très sensibles sont évoqués. Il est nécessaire de franchir cette étape sans encombre. Rappelez-vous que vous êtes jugés par le fonds tout au long du process et spécialement lors des négociations.

par Romain Dehaussy, directeur, Chausson Finance

5 conseils pour trouver ses premiers business angels

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Souvent indispensables pour les premiers financements d’une start-up, les business angels sont très courtisés. Toutefois, dans un contexte où de nouvelles entreprises ne cessent de voir le jour chaque semaine, les entrepreneurs ne sont pas tous logés à la même enseigne. En 2015, les business angels ont investi plus de 41 millions d’euros dans l’Internet français, selon le baromètre FIBAMY.

Stéphanie Hospital, la fondatrice du fonds One Ragtime, et Mounia Rkha, Seed Club Manager chez ISAI Gestion, partagent leurs conseils pour trouver ses premiers business angels.

 

Stéphanie Hospital1- Développer son réseau : ce n’est un secret pour personne. Pour boucler une levée de fonds, décrocher un sponsor ou trouver un business angel, tout commence par le biais du réseau à sa disposition. Cela commence par le réseau proche (famille, amis, collègues, etc.) pour progressivement trouver les bonnes personnes, celles qui permettront d’accélérer le développement de la société.«Idéalement, un angel, c’est quelqu’un qui comprend le business, qui est positif, qui apporte une expertise et qui peut l’accélérer par son réseau d’expérience», note Stéphanie Hospital. ll est essentiel de bien s’entourer car ce sont des personnes qui accompagnent le projet pendant 5 à 7 ans. «C’est un mariage», ajoute la fondatrice de One Ragtime.

2- Avoir un mentor : créer des relations avec un mentor peut se révéler très astucieux et efficace. En lui demandant des conseils pour se lancer, il sera sensible à cette demande. Le jour venu pour lever des fonds, il est utile d’en parler à son mentor. «Ce dernier sera tenté d’investir et emmènera ses copains dans son sillage», commente Mounia Rkha, Seed Club Manager chez ISAI Gestion. Il faut prendre le temps d’échanger avec les business angels sur le long terme, ils seront contents de vous voir évoluer.

3- Ne pas s’associer trop vite : avant même de convaincre un quelconque investisseur, le succès futur de la start-up réside dans l’équipe qui la compose. Il est important pour un entrepreneur d’avoir cette capacité de choisir. Une très forte équipe se distingue par un binôme marketing business. Pour être crédible, l’équipe doit établir un plan financier solide et une feuille de route claire pour atteindre ses objectifs. Se précipiter ne va pas accélérer le développement de la start-up. Bien au contraire. Une levée de fonds mal ficelée au départ renvoie une mauvaise image du projet. «Une levée de fonds n’est pas une fin en soi, c’est développer un business», explique Stéphanie Hospital.

 

Mounia-Rkha-Une-credit-Olivier-Ezratty4- Bien préparer son dossier : c’est une étape primordiale pour convaincre un business angel. Le dossier présenté constitue le premier contact concret avec le projet pour l’investisseur. Ainsi, il est impératif de veiller à la cohérence du projet et à l’intérêt que peut voir l’angel dans l’aventure. Il faut garder en tête que les business angels sont des investisseurs qui vont miser sur la tête de l’entrepreneur. Il est donc indispensable pour ce dernier de connaître parfaitement son marché et la concurrence qui en découle. Ces deux points doivent transparaître dans le dossier.De plus, il est plus facile de vendre un dossier à un business angel qui gravite dans la sphère dans laquelle se trouve la start-up en question. «Si vous prenez un business angel qui n’est pas du tout de votre secteur, ce sera compliqué de lui vendre votre vision. Il sera plus rassuré avec un dossier plus classique», confie Mounia Rkha, Seed Club Manager au sein d’ISAI. Les dossiers trop sophistiqués sont déconseillés, tout comme mentionner l’idée de revendre la boîte deux ans après.

5- Se faire recommander : c’est une option à ne surtout pas négliger. Se faire recommander peut mettre des business angels dans un contexte favorable pour une start-up en quête de financements. «J’ai une règle d’or : quand on m’envoie un dossier provenant de quelqu’un de mon réseau, je rencontre systématiquement les projets qui me sont recommandés», confie Mounia Rkha. Un business angel qui reçoit des entrepreneurs qu’on lui a recommandés sera plus susceptible de les écouter et de les aiguiller pour détecter leur potentiel.

Par Maxence Fabrion

 

5 conseils pour une stratégie de credit management efficace et rentable

 

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Qu’est-ce que BRAND VOICE ? Les PME ont beaucoup de mal à financer leur BFR. Et si la solution se trouvait du côté du crédit client ? Voici 5 conseils afin d’adopter une stratégie de credit management destinée à gagner une dizaine de jours de délai de paiement. Depuis 2008, les temps sont durs, pour les entreprises. D’un côté, l’accès aux financements s’est durci, surtout pour financer le BFR. De l’autre, les retards de paiement se sont accentués. Une seule solution, pour se sortir de ce mauvais pas : adopter une stratégie de credit management.  » Avec une bonne stratégie de credit management, dix à quinze jours de délai de paiement peuvent être gagnés « , estime Daniel Vergouts, directeur de Matys, solution de gestion du poste client.

1/ Segmenter son recouvrement

La première étape d’une bonne stratégie de credit management est de soigner son recouvrement.  » Il faut adapter ses relances en fonction du type de client et de la nature de la prestation « , conseille Daniel Vergouts. Ainsi, une entreprise du secteur public n’a pas le même circuit de validation qu’une entreprise du secteur privé, et les prestations dans le bâtiment peuvent avoir un circuit de validation plus complexe que dans la distribution… Il s’agit donc de segmenter les différents clients à relancer afin de prioriser ses démarches.

2/ Impliquer les commerciaux dans les litiges clients

Autre moyen de raccourcir les délais de paiement : mieux gérer ses litiges clients.  » Les entreprises ne savent pas correctement communiquer en interne pour régler au mieux ces litiges. Il s’agit de les sortir de la comptabilité clients et d’impliquer et responsabiliser les commerciaux « , pense Daniel Vergouts. Ce décloisonnement rendra le traitement des litiges plus fluide. En effet, qui de mieux placé que les commerciaux pour communiquer avec les clients sur des sujets délicats ? De quoi obtenir un règlement des litiges – et donc un paiement des factures – plus rapide.

3/ Anticiper les risques clients

Un client qui dépose le bilan ne règle pas ses factures. Si c’est une évidence, de le dire, il n’est pas forcément évident de savoir quel client va mettre la clé sous la porte.  » Il s’agit d’anticiper les risques de défaillance « , insiste Daniel Vergouts. Pour cela, toutes les informations sont bonnes à prendre, comme autant de signaux faibles d’une difficulté à venir. À commencer par les informations dont on dispose en interne : taux d’impayés, délais de paiement… D’où la nécessité d’une bonne communication.

4/ Mettre en place une procédure

Ces trois étapes essentielles à la réduction des délais de paiement de ses clients ne peuvent pas se mettre en place sans une bonne organisation en interne.  » Il faut pouvoir savoir qui fait quoi et comment « , avertit Daniel Vergouts. Des process qui doivent être bien établis, et surtout clairs pour tout le monde. Pour cela, le recours à la formation peut être utile. Sensibiliser des commerciaux, à leur rôle dans le recouvrement, par exemple, permet de leur faire comprendre les enjeux de cette procédure.

5/ Se faire aider par un logiciel dédié

Mettre en place un logiciel dédié au credit management fait gagner en productivité. Daniel Vergouts estime le gain de temps de l’ordre de 30 %.  » Or, plus le retard de paiement est important, plus l’espérance de récupérer ses créances est faible « , rapporte-t-il. D’où l’importance d’outils qui servent à gérer plus vite en automatisant certaines actions, à tracer et prioriser les différents apports de chacun, à générer des alertes… Des outils qui doivent être simples d’utilisation – les directeurs régionaux ne doivent pas passer plus de 30 minutes par semaine à voir où se situent les problèmes – et simples à installer. La plupart des outils du marché répondant aux besoins des grandes entreprises sont chers et peuvent être complexes à mettre en oeuvre. Les PME préféreront les logiciels en mode Saas – comme le logiciel Matys -, qui sont plus adaptés à ce qu’elles recherchent en termes de simplicité et de coût.

Retrouvez cet article sur : www.daf-mag.fr – « 5 conseils pour une stratégie de credit management efficace et rentable »

Qu’est-ce que la blockchain?

La blockchain est un outil novateur et révolutionnaire qui, selon de nombreux spécialistes, s’apprête à bouleverser nos vies comme l’ont fait avant elle l’imprimerie et Internet. Elle s’annonce d’emblée comme une promesse, celle de changer en profondeur l’organisation des transactions, et séduit gouvernements, grandes entreprises, fonds d’investissements et entrepreneurs. Mais qu’est-ce que la «blockchain» ? Revenons à ses origines pour mieux cerner le mode de fonctionnement de cette nouvelle technologie et ses applications.

Aux origines de la blockchain

Au commencement était la monnaie. De la monnaie primitive à la monnaie fiduciaire et scripturale, les instruments de transaction financière reposent sur la confiance, celle que lui accordent ses utilisateurs en tant qu’unité de compte, moyen d’échange et réserve de valeur. Cette confiance s’appuie sur un principe de garantie incarné par une institution centralisée (Etats, banques ou instances locales dans le cas des monnaies complémentaires locales).

La dématérialisation de la monnaie, de l’introduction des chèques à la création des cartes de paiement, s’est accélérée depuis 25 ans avec l’apparition des transactions électroniques. Elle ouvre la voie à une réflexion sur la création de monnaies non conventionnelles, c’est-à-dire indépendantes des autorités centralisées traditionnelles, que l’on appelle monnaies digitales.

Les monnaies digitales se distinguent de la monnaie traditionnelle, celle des pièces, des billets de banque et de leur version dématérialisée, car elles reposent sur un protocole de chiffrement. Chaque unité de monnaie digitale est une chaîne de nombres unique que les utilisateurs peuvent s’envoyer en ligne lors des transactions.

Les premières tentatives de monnaie digitale échouent, confrontées à un défi de taille, celui de sécuriser la monnaie. En effet, une chaîne de nombres peut facilement être copiée – et dans le cas de la monnaie, dépensée plusieurs fois – ce qui rend sa valeur nulle. En 1990, David Chaum, concepteur de la monnaie électronique DigiCash, tente de résoudre ce problème en créant un registre central unique qui enregistre les transactions de chaque utilisateur, s’assurant ainsi que chaque unité de monnaie ne puisse se trouver à deux endroits en même temps. Grâce à ce registre central unique, l’intégrité de la monnaie et des transactions est garantie.

Cependant, la solution apportée par DigiCash a ses limites car elle est soumise aux mêmes aléas que tout registre centralisé (tel que les bases de données de transactions bancaires, transactions de cartes de crédit, de titres de propriété, de cartes d’identité, de permis de conduire, de réservations auprès d’une compagnie aérienne, etc.) : elle ne garantit pas que le teneur du registre soit incorruptible et infaillible. En effet, ce dernier peut par exemple modifier la base de données, exclure les transactions qu’il n’approuve pas, ou encore perdre des données enregistrées.

En octobre 2008, Satoshi Nakamoto, dont l’identité de la personne ou du groupe caché derrière ce pseudonyme reste à ce jour inconnue, publie son livre blanc «Bitcoin : A Peer-to-Peer Electronic Cash System» dans lequel il propose une nouvelle forme de monnaie digitale, le Bitcoin. Celle-ci vient à bout de cet écueil en se fondant sur un protocole nouveau, celui d’une chaîne de blocs ou «blockchain», permettant un système de vérification décentralisé. Le Bitcoin ne relève plus d’une autorité centralisée mais d’une relation dite «pair à pair», c’est-à-dire d’un réseau informatique dont les participants se sont affranchis d’un serveur central.

Au coeur du Bitcoin

Le Bitcoin est une monnaie conçue pour que les unités de monnaies soient introduites graduellement. A contrario des monnaies classiques, Il n’est pas émis par une autorité centrale et la quantité totale des unités émises est fixée par avance. Environ 15,25 millions de Bitcoins ont été émis jusqu’à présent, et le dernier Bitcoin devrait être produit en 2140.

Les Bitcoins sont stockés sur des adresses Bitcoin, dont la clé est une chaîne de lettres et de nombres unique, qui peut se conserver sur un ordinateur, un smartphone, ou même un bout de papier.

Dès qu’un utilisateur envoie un Bitcoin en guise de paiement, un enregistrement de la transaction est gardé en mémoire. Les transactions sont groupées en blocs. Chaque bloc représente l’équivalent de 10 minutes de transactions en Bitcoins.

Tous les participants composant le réseau mettent à disposition leur puissance de calcul informatique pour vérifier ces blocs et les confirmer dans le système. C’est ce que l’on appelle le «minage». Les participants, qui ont préalablement été mis en concurrence, sont rémunérés en fonction de leur participation au calcul, touchant un pourcentage des nouveaux Bitcoins émis par le système.

Le système regroupant l’ensemble des blocs est ce que l’on appelle une blockchain. Les blocs sont classés chronologiquement, et chaque bloc inclut une signature digitale (appelée «hash») du bloc précédent, qui régit l’agencement des blocs, et garantit qu’un nouveau bloc ne peut rejoindre la chaîne de blocs que là où se termine le bloc précédent.

Une copie de la blockchain, c’est-à-dire une copie de l’enregistrement de toutes les transactions réalisées depuis l’origine du Bitcoin, est mise à jour par tous ceux qui ont installé le software Bitcoin. Pour s’assurer que le système fonctionne normalement, les chaînes de blocs sont vérifiées en permanence par les ordinateurs de ceux qui ont installé le logiciel. Ainsi, à chaque instant, le système sait exactement combien de Bitcoins possède chaque utilisateur dans son portefeuille. Ils ne peuvent être copiés ni dépensés plusieurs fois.

Ci-dessous un schéma résumant le fonctionnement d’une blockchain :

 

SchémaPour la première fois, la propriété peut être transférée sans être dupliquée, et sans passer par un registre centralisé.

Le Bitcoin peut s’acheter, se vendre et s’échanger contre des monnaies réelles (USD, EUR, etc.) sur le marché des changes.

Ci-dessous l’évolution du prix du Bitcoin depuis sa création :

 

GraphiqueSatoshi Nakamoto crée le protocole Bitcoin de telle sorte qu’il soit peer-to-peer, crypté, et quasi-anonyme, ce qui rend le lien entre une transaction en Bitcoins et la personne physique à son origine très difficile. Il est ainsi dit pseudonymique. En somme, la blockchain du Bitcoin enregistre toutes les transactions, mais pas ses auteurs.

Ci-dessous une mise en image du réseau des transactions réalisées (que l’on retrouve au centre du graphique) :

image: http://www.frenchweb.fr/wp-content/uploads/2016/04/Cercles.png

Cercles

La révolution «blockchain»

Nombreux sont ceux qui pensent aujourd’hui que ce qui a été fait pour la monnaie, à savoir le passage d’un fonctionnement centralisé à une organisation décentralisée, peut s’appliquer à d’autres domaines.

La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. Par extension, elle constitue une base de données publique, distribuée – c’est-à-dire partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire – fiable et inviolable. Ainsi, elle peut être assimilée à un grand livre des comptes public, anonyme et infalsifiable.

La blockchain pourrait à terme remplacer tous les «tiers de confiance» centralisés (banques, notaires, cadastres, etc.) par un système informatique décentralisé.

Un cas concret: le projet Ethereum

Des différentes applications possibles du protocole Blockchain est né un projet ambitieux, porté par le programmeur Vitalik Buterin, celui de transformer l’ensemble d’Internet. C’est le projet Ethereum.

Ethereum permet à tous les utilisateurs de créer leur propre base de données publique, sécurisée, infalsifiable, et de se prémunir ainsi de la corruption, de la fraude ou de l’effacement des données. Se définissant comme une «nouvelle plate-forme révolutionnaire de développement d’applications», Ethereum s’apprête à bouleverser des domaines aussi divers que les systèmes de vote, les infrastructures financières, la propriété intellectuelle, encourageant la création d’organisations autonomes décentralisées.

La blockchain d’Ethereum permet également de programmer des «smart contracts» (contrats intelligents), dont le code est une réplique de l’exécution d’un contrat classique. Ces contrats sont accessibles par toutes les parties autorisées, leur exécution est contrôlée et vérifiable. Ils sont conçus pour appliquer les termes précis d’un contrat défini lorsque certaines conditions sont réunies. Les «smart contracts» permettent d’éliminer le risque de défaut d’une des contreparties et de renforcer l’égalité entre toutes les parties.

En somme, la blockchain est une façon décentralisée de contrôler et de stocker de l’information. Elle permet ainsi de développer des applications et des contrats programmables et autonomes. C’est une «nouvelle frontière» au-delà de laquelle nous attendent de nouvelles percées technologiques.

  • A propos

 

Romain Rouphael est le co-fondateur de BELEM, start-up explorant les applications de la technologie «blockchain». Issu de Polytechnique, il est spécialisé dans la data science et les marchés financiers.

Par Romain Rouphael et Côme Jean Jarry, fondateurs de BELEM, start-up explorant les applications de la technologie «blockchain»

5 modèles économiques pour 2016

Voici les 5 grandes tendances en matière d’organisation du tissu économique mondial, qui impacteront le modèle des entreprises en 2016 d’après l’étude « Accenture Technology Vision 2016 » .

Comme on peut s’y attendre, ces tendances confirment les bouleversements technologiques et sociaux observés ces dernières années.

L’automatisation intelligente

investir dans le domaine de l'intelligence articficielle

70 % des cadres interrogés dans le cadre de l’étude souhaitent investir « significativement plus qu’en 2013 dans les technologies de l’intelligence artificielle ».

En filigrane, ce sont surtout les systèmes d’automatisation et de Big Data qui attirent les entreprises. La complexité des organisations et des systèmes rend la recherche ou la classification des informations de plus en plus chronophage.

L’automatisation, d’ores et déjà existante au sein des différents services de l’entreprise, devient désormais « automatisation intelligente ». Au-delà du gain de temps et de coût, c’est la manière de collecter et de traiter les données qui change avec l’avènement de l’intelligence artificielle.

L’étude Accenture donne pour exemple la solution Adobe Target qui propose l’utilisation d’algorithmes d’autoapprentissage pour personnaliser les messages diffusés à une communauté (réseaux sociaux) et augmenter le taux d’engagement des consommateurs avec une marque.

L’uberisation de la société et la gestion des talents

L’uberisation de la société est en marche, ou plus concrètement, la suppression des intermédiaires grâce à l’avènement des plateformes web de mise en relation entre besoin et demande de compétences. Les barrières réglementaires et les spécificités sectorielles qui protégeaient les métiers disparaissent les unes a près les autres laissant aparaitre de nouveau acteurs qui transforment les modèles économiques (Amazone, Cdiscount, Blablacar, Uber, Boursorama, Paypal, iTunes, Google play, AIRbnb, …).

La révolution se fait aussi au sein des entreprises qui voient la tendance à l’externalisation de la gestion de leurs projet s’intensifier. Elles sont souvent contraintes à modifier profondément leurs méthodes de travail.

Un produit peut être conçu par des designers à l’autre bout du monde, fabriqué en France à l’aide de technologies externes disponibles en open source et nécessiter l’intervention d’une multitude d’intervenants free-lance.

En somme, l’organisation d’une entreprise est de plus en plus flexible, transverse et externalisée.

Dans un tel contexte, adaptabilité et gestion des talents sont les maîtres mots des nouveaux modèles économiques qui se mettent en place.

L’entreprise doit être capable de repérer les compétences et les fidéliser, de respecter ses délais malgré les contraintes qui ont attraits aux divers experts intervenants dans son modèle, tout en laissant leur part de liberté aux free-lances qui le souhaitent.

De la plateforme web à l’économie de réseau

Pour 82 % des dirigeants interrogés dans l’étude, ce sont désormais les plateformes web qui rapprocheront les entreprises.

L’économie en réseau, le partage des ressources, des technologies et l’effet de volume que créé le web fait naître de nouveaux modèles économiques entièrement digitalisés, en dehors des circuits commerciaux et industriels classiques.

40 % des dirigeants d’entreprise pensent qu’il est urgent de faire évoluer leur modèle économique vers une plateforme collaborative avec les partenaires impliqués.

Des secteurs d’activités au contour flou

82 % des dirigeants interrogés dans l’étude estiment que les frontières entre les secteurs d’activité s’estompent. Une entreprise leader d’un secteur peut réussir aujourd’hui à s’imposer dans un autre secteur, comme Uber par exemple. Spécialisée dans le transport de personnes, la société s’immisce désormais dans le secteur des soins à domicile avec son nouveau concept UberHealth*.Des secteurs d’activité aux frontières floues
l'ubérisation
les étapes de la création d'entreprise

*UberHealth propose à ses utilisateurs une application Smartphone permettant de solliciter, non pas un moyen de transport, mais un médecin qui se déplace à domicile au tarif forfaitaire de 99 dollars. Le projet est né à Los Angeles.

objets connectésD’ailleurs, de manière générale, la santé est mûre pour accueillir l’innovation, spécialement celle touchant aux technologies de l’information et des communications. On peut le voir avec l’émergence des objets connectés dédiés à la santé (bracelets de suivi de son sommeil, de sa température, de son rythme cardiaque, etc.) et dont les données sont de plus en plus transférables vers les médecins traitants ou encore avec les systèmes d’informations créés à destination des professionnels de santé.

La protection des données

check-cadenas-200x2001.jpgLes réglementations en matière d’utilisation des données personnelles sont de plus en plus complexes pour les entreprises, sans parler des problématiques de sécurité. Plus de 80 % des dirigeants interrogés estiment qu’une faille de sécurité ou un manque d’éthique concernant l’utilisation de leurs données seraient des raisons essentielles pour ne pas s’associer avec une plateforme web.  D’après les prévisions, les dépenses des entreprises dans la sécurisation de leurs données et celles de leurs clients devraient être supérieures à 100 milliards de dollars en 2019.

D’ici 2020, un quart de l’économie sera digitale dans le monde (contre 15 % en 2005). L’entreprise de demain fonctionnera en réseau : réseau de compétences, réseau de technologies, de ressources. Elle sera à même d’intervenir sur plusieurs secteurs et traitera une quantité exponentielle d’information. Elle subira en retour les problématiques liées à la sécurisation de ses données.

Prendre conscience de ces informations est primordiale si vous cherchez une idée de création d’entreprise viable à long terme, si vous souhaitez créer / revoir votre modèle économique ou tout simplement vous adapter aux bouleversements de notre économie.