Malgré l’enthousiasme évident qui a rythmé les débuts de la transformation numérique, un ralentissement du processus est à noter. Nombreuses sont les entreprises qui ont investi dans le numérique pour faire face aux « barbares » et demeurer compétitives, peu ont réussi à relever ce défi !
De nombreux freins en interne
D’un point de vue technologique la prise de conscience était réelle. Imposée par le haut, poussée par le bas, la mutation digitale s’est arrêtée en milieu de chemin. Pourquoi ? Peut-être parce que les attentes des uns ne correspondaient pas vraiment aux besoins des autres et que l’adoption de nouveaux outils ne se faisait pas de façon aussi naturelle que cela.
Les habitués à travailler en silos, les adeptes de l’organisation hiérarchique verticale et les non-initiés se sont trouvés face à une révolution à laquelle ils n’étaient pas préparés. N’ayant pas été impliqués dès le départ au changement, ils ont été pris au dépourvu tant le changement était de taille et ont peut-être été à l’origine du frein qui a eu pour conséquence « l’échec » de la transformation digitale.
La culture comme point d’orgue
Les metteurs en scène de cette mutation ont certainement oublié un élément clé sans quoi aucun projet ne peut aboutir : l’humain… La transformation numérique n’est pas une révolution technologique. Il s’agit avant tout d’une aventure humaine et d’un défi managérial. Pourquoi ? La réponse en est simple. Le digital aplanit, lisse, les hiérarchies, casse les silos et bouleverse les modes de fonctionnement. Ce sont les codes mêmes de l’entreprise qui sont remis en question.
La numérisation passe essentiellement par le bouleversement des habitudes qui régissent le fonctionnement de la structure depuis plusieurs décennies. C’est pourquoi, avant de parler technologie, il faudrait peut-être parler culture d’entreprise et tenir compte du fait qu’un changement culturel ne se fait pas du jour au lendemain, qu’il prend du temps et qu’il se fait par étape.
Le collaboratif comme aboutissement
La transformation numérique exige l’implémentation d’un esprit collaboratif entre des départements aux missions distinctes, fonctionnant de façon radicalement différente et n’ayant aucune connaissance véritable du métier « de l’autre ».
À cela s’ajoute l’évolution des responsabilités de tout un chacun, notamment au niveau managérial. Il existe une certaine nébulosité en la matière et une véritable réticence. Entre le « Comment se définit le manager aujourd’hui ? » et le « Comment le manager de demain devra gérer ses équipes demain ? », il existe un réel fossé avec notamment des enjeux personnels pour les parties prenantes.
Si les équipes impliquées sont convaincues du bienfondé de la démarche, l’envie de collaborer sera certainement au rendez-vous ou du moins la collaboration se fera plus facilement. En effet, rien n’est plus difficile que de casser des silos et d’accompagner le changement.
Vous avez dit agile ?
L’agilité est un concept qui est sur toutes les lèvres et pour cause. La transformation numérique se fera avec « agilité » ou ne se fera pas. Une fois de plus, il n’est pas question de technologie, mais davantage de ce qu’il est convenu d’appeler le manager agile ou encore, pour rester dans l’air du temps, le manager 4.0.
En effet, ce sont les managers et les couches dites « intermédiaires » des entreprises qui vont assurer réellement la transformation numérique et entamer la 4e révolution industrielle, insufflant une nouvelle dynamique à travers l’organisation.
Leur rôle est non négligeable et les défis qui se posent à eux incommensurables. Leur métier évolue, la façon qu’ils l’exercent change drastiquement et ils ont pour charge d’orchestrer de façon harmonieuse une nouvelle symphonie dont personne ne connaît vraiment les notes.
Aussi, il est très important de se concentrer sur ces couches intermédiaires, trop souvent oubliées, de tenir compte de la dimension humaine et de la nécessité de les accompagner, faute de quoi la transformation numérique risquerait d’entrer comme un échec cuisant dans l’histoire.