L’entreprise de demain sera enfant-friendly ou ne sera pas

L’entreprise d’aujourd’hui se soucie de la nutrition, du bien-être, des loisirs ou encore du pouvoir d’achat de son salarié. Elle lui propose des chèques restaurant, le financement d’une partie d’un abonnement dans une salle de sport, des chèques vacances ou des chèques cadeaux. Autant d’aides qui répondent en partie aux préoccupations des équipes. Mais en partie seulement.

La parentalité est la grande absente de cette liste à la Prévert. Pourtant, nombre de salariés aspirent aujourd’hui à ne plus devoir choisir entre une carrière professionnelle réussie et une vie familiale épanouie. Malgré ce constat, trop d’entreprises, des grands groupes aux structures plus petites, n’ont toujours pas érigé la parentalité au rang de leurs priorités.

Cette méconnaissance de l’évolution profonde des modes de vie actuels, qui tournent doucement le dos à l’ambitieuse société de consommation des années 90 pour privilégier la quête de sens et la recherche de l’essentiel pourrait devenir le talon d’Achille de toute structure qui n’aura pas su anticiper et mettre en place en terme de management les réponses attendues.

Comment convaincre les entreprises que la parentalité, notion née à la toute fin du XXe siècle pour définir juridiquement, sociologiquement et institutionnellement le concept de « famille », doit passer du statut de concept à celui de réalité effective ? Le champ de la vie privée doit-il rester à l’écart de l’entreprise ? En aucun cas. Si l’employeur accompagne son salarié dans sa gestion familiale, c’est une démarche incontestablement salutaire.

Dans un contexte socio-économique en mutation, et dans un monde où l’image règne en maître, l’entreprise doit mettre l’accent sur la dimension humaine de sa structure avec comme but ultime, de devenir une marque au capital de sympathie élevé et pour laquelle ses collaborateurs trouveront du sens. Entraîner l’adhésion et l’appartenance, c’est donc ce que s’évertue à faire tout chef d’entreprise.

Il ne s’agit en aucun cas de revenir au modèle paternaliste, mais simplement de revaloriser le rôle social de l’entreprise en tant que personne morale. Cela se traduit par l’essor incroyable des politiques RSE, qui, combinées aux stratégies RH, transforment radicalement l’entreprise et son image. La parentalité doit y prendre toute sa place, et ce avec d’immenses bénéfices tant pour l’entreprise que pour les équipes. Le système est gagnant-gagnant.

Pour cela, dirigeants et DRH peuvent s’appuyer sur des dispositifs concrets comme les congés enfants malades, qui font baisser, selon les dernières études, le taux d’absentéisme de près de 10 %, ou les crèches d’entreprises. Ce dernier dispositif, trop peu connu sur notre territoire, offre au parent salarié la possibilité de bénéficier d’une place en crèche près de chez lui ou à proximité de son lieu de travail, avec une fiscalité plus qu’encourageante pour l’employeur qui peut déduire jusqu’à 83 % du coût total pour l’entreprise. Et pourtant, cette solution est peu développée et peu proposée.

Développer la parentalité, c’est réunir deux sphères, familiale et professionnelle, que l’on a trop longtemps opposées de façon manichéenne, à tort. Pourtant, à l’origine, l’entreprise et le salariat reposent sur le principe d’échange. Plutôt que de dire qu’il est nécessaire de rétablir la traduction de cette notion dans les actes, allons plus loin. Faisons que l’entreprise soit cette structure pour laquelle on a envie de « se donner ».

À une période où l’emploi n’est plus synonyme de sécurité, face à une conjoncture qui a conféré aux employeurs une image parfois négative, il est indispensable de développer des politiques qui permettent enfin aux parents de ne plus être perpétuellement écartelés entre leur conscience professionnelle et leur conscience de parent.

Reconnaître enfin que la parentalité est une priorité permettra à l’entreprise de briser la verticalité du rapport qu’elle entretient avec son employé. Elle peut devenir le partenaire de son quotidien et non plus être une source d’anxiété. Elle a ce pouvoir, il est temps qu’elle l’utilise. Car demain, les entreprises seront enfant-friendly ; ou ne seront pas.

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