« Débranche, débranche tout, revenons à nous » … conseillait France Gall 1988. En sommes-nous encore capables aujourd’hui ? Tous nos appareils intelligents qui nous relient à la terre entière sont-ils nos pires ennemis ?
C’était quand la dernière fois ?
… La dernière fois que vous avez passé quelques jours sans vous connecter ? Moi, c’était début avril : 1 semaine de vacances. Sans l’avoir prémédité, aucune connexion pendant cette semaine-là mais 4 romans avalés comme au temps de ma jeunesse. Des balades au soleil, des discussions en famille, des jeux de société. Mince alors ! On aurait dit des vacances des années 80. Le résultat ? Un peu déconnectée au retour, il faut bien l’avouer. Peut-être pas complètement efficace le lundi matin. Mais à quoi sert cette vacance accordée à mon cerveau ? A produire des idées nouvelles comme l’écriture de ce billet par exemple ou une idée originale partagée avec un cadre lors d’un entretien. Bref, remettre en perspective mes activités et gagner en efficacité ? Vous savez, cet œil neuf que revendiquent les candidats en entretien de recrutement.
Le multitasking nous guette … et il ne nous veut pas que du bien
Connaissez-vous ce nouveau terme anglo-saxon ? Non ? Qu’est ce qui se cache derrière ? C’est le fait de pratiquer plusieurs activités en même temps et plus précisément d’utiliser plusieurs moyens de communication de manière simultanée. Je passerai sur les débats d’experts qui se questionnent sur la possibilité pour le cerveau de traiter deux informations en simultané. Ce qui est sûr, c’est que cette courte définition s’applique à nombre de réalités quotidiennes de cadre, non ? En conférence téléphonique avec caméra ou pas, des applications ouvertes pour naviguer en même temps, le smartphone qui sonne … Et la problématique réelle étudiée par les chercheurs : ces données que nous accumulons lors du multitasking, les assimile-t-on durablement ? Le multitasking nous rend-il plus productif avec un renouvellement permanent des intérêts ou nous sature-t-il d’informations que nous n’analysons plus et ne traitons plus convenablement ?
Prendre de la hauteur
Dans l’organisation de notre activité professionnelle, nous pouvons subir ou bien accentuer ce phénomène. Toutefois, quand on décide d’un STOP pour des congés, doit-on maintenir cette multi-activité permanente sans s’accorder de temps de déconnexion ? Ou chercher à s’organiser pour se mettre sur pause. Quand on met une vidéo sur PAUSE, l’image s’arrête. Elle ne continue pas d’avancer à un rythme ralenti. Pause signifie suspension momentanée d’une activité. Nos congés sont-ils des moments de pause ? Ou deviennent-ils des moments de moindre activité ? Un coup d’œil journalier sur ses mails prend certes peu de temps mais ne permet pas de vraie coupure … avec pour danger principal que le cerveau à terme n’arrive plus à gérer la complexité. Or, c’est bien ce qu’une entreprise attend de ses cadres, non ?
Pour conclure et inviter à la discussion, je reprendrai le texte de France Gall (1988 je vous le rappelle) : « rester maître du temps et des ordinateurs » et s’autoriser des espaces de procrastination. Un véritable enjeu pour nos années prochaines ?
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