L’art de la négociation : transformer un « non » en un « oui » !

 

art de la négo

Dans le business, « never take « no » for an anwer »… En Français, ne vous satisfaites jamais d’un « non » ! Mais comment transformer un « non » en un « oui », et quelles attitudes adopter ? Voici 10 conseils pour ouvrir le champ des possibles et faire de vous un fin négociateur.

Avant de devenir conférencier sur les Richesses Humaines et la poésie d’entreprise, j’ai commencé par dix ans de carrière en entreprise, et notamment en tant que Global Account Manager chez Microsoft. Et dans mon métier, j’ai toujours été passionné par l’art de la négociation et les joutes verbales. Une phrase de Schopenhauer m’inspire encore aujourd’hui : « Toute vérité franchit trois étapes. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant été une évidence. » Ce que Reid Hoffman, cofondateur de Linkedin traduit de façon un peu abrupte, mais si vraie dans les affaires : « Si vous n’avez pas honte de votre produit, c’est que vous l’avez sorti trop tard ».

Une innovation peut être donc considérée une désobéissance qui réussit. Mais alors, comment faire accepter vos idées, imposer votre réalité et la rendre évidente, utile, voire même nécessaire aux yeux des autres ? Voici quelques pistes pour devenir un fin négociateur et, surtout ne pas accepter un « non » pour argent comptant, et tenter de le transformer en « oui ». Augmenter votre pouvoir de persuasion vous amènera à construire des relations de partenariat durable, à conclure une levée de fonds, ou à faire accepter votre nouveau concept sur le marché.

Mais revenons à vous un instant ! De prime abord, savez-vous, vous-même, dire « oui » et dire « non » ? Savez -vous vous affirmer, faire passer votre message et votre point de vue ? Dans une aventure entrepreneuriale, il est parfois difficile de garder le cap que l’on s’est fixé sans se disperser au gré des vents de face. Dans le monde de l’entreprise et des affaires, tout se négocie, sauf notre mission de vie et nos valeurs intrinsèques. Aussi, il est crucial d’atteindre un compromis, un équilibre, un win-win…

Pour obtenir un « Oui, Oui » ferme, je vous propose 10 pistes à explorer dans l’art de la négociation :

1. Préparez-vous en amont

Une bonne négociation, comme une bonne présentation, ne peut avoir lieu que si vous êtes préparé, et que vous maitrisez pleinement votre sujet. Alors entrez dans la table des négociations avec des arguments préparés et répétés. Anticipez les objections pour avoir l’air d’être clair, précis, convaincu et exhaustif dans votre analyse. Comme disait Richard Nixon : « Il faut toujours être prêt à négocier mais ne jamais négocier sans être prêt ».

2. Arrivez convaincu de repartir avec un oui

Psychologiquement, c’est important : il ne doit pas y avoir d’alternative possible dans votre esprit. Il est préférable d’avoir une vraie volonté de gagner, d’arriver en négociation avec une véritable envie d’emporter un contrat malgré les obstacles éventuels.

3. Mettez-vous à la place de votre interlocuteur

Ecoutez d’abord, observez, faites preuve d’empathie pour comprendre les besoins et les envies de votre interlocuteur, afin d’y répondre vraiment en profondeur. Quelle « expérience client » lui proposez-vous ? Donnez-lui envie de faire partie de votre aventure.

4. Restez ouvert dans votre proposition

Il n’y a rien de pire que d’arriver avec une idée arrêtée, préconçue, sans avoir un minimum de flexibilité ou sans tenir compte des envies et besoin de votre interlocuteur. Pour obtenir un « oui », il faudra peut-être faire évoluer votre offre, changer de perspective, faire pivoter votre stratégie, baisser le prix, amender l’offre, augmenter le nombre de parts, changer la rémunération, modifier le territoire, etc. La seule question à vous poser en amont est : jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour obtenir ce « oui » ?

5. Recherchez un partenariat win-win

Visez dans le mile, trouver le compromis, le point de bascule, en comprenant ce qui va intéresser votre client, marché ou investisseur pour que les deux parties se reconnaissent dans votre offre, laquelle pourra être adaptée, sur-mesure ou même générale.

6. Adoptez la stature d’un « conseiller crédible »

Soyez un « trusted advisor », cet expert fiable sur lequel on peut compter pour assurer la livraison de votre prestation. Votre interlocuteur doit avoir confiance en votre capacité de délivrer, voire d’être visionnaire pour l’accompagner sur le long terme en devançant la concurrence ou ses besoins.

7. Soyez créatif et imaginatif dans vos solutions

Soyez inventifs, imaginez des scénarios possibles et originaux, pensez « out of the box », à l’extérieur de la boite, car il y a toujours une solution et une adéquation pour trouver un accord. N’hésitez pas à prendre des risques ou à faire du sur-mesure.

8. Soyez authentique et sincère dans la relation

La vie est longue et les relations d’affaires durent. Si vous n’obtenez pas un accord aujourd’hui, peut-être sera-ce le cas demain quand vos offres et les besoins du client concorderont. Aussi ne promettez rien que vous ne pourriez tenir ! Comme dans toute relation, tenez votre parole.

9. Ayez la sagesse d’attendre le bon moment

Il est parfois inutile d’insister si vous voyez que la personne n’est pas réceptive. Revenez le moment où vous sentez que vous serez tous les deux prêts et en phase. Accueillez la décision et laissez les choses se faire naturellement. Peut-être que c’est le client qui vous recontactera d’ailleurs. Donc laissez toujours une bonne impression, n’abandonnez pas, persévérez, apprenez des retours constructifs du client, et soyez encore là le jour J.

10. Sachez conclure

Peu importe l’enchainement de votre argumentaire si au final, vous ne finissez pas le travail, c’est à dire clôturer une vente ou signer un contrat. Alors pensez à aller jusqu’au bout avec un accord écrit. Au-delà des lettres de félicitations et de remerciement, « le dernier mot en affaires est toujours un chiffre », disait Pierre Dac, alors n’oubliez pas d’obtenir un « oui » définitif.

 

►►► Si vous suivez ces instructions, seul le ciel sera votre limite dans vos objectifs pour votre entreprise de vie et votre avenir ! Toutefois, sachez parfois accepter un « non » temporaire, et focalisez-vous ensuite sur votre stratégie pour obtenir un « oui » futur. A vous de jouer, et souvenez-vous que la négociation, comme l’échec, sont des jeux. « On peut convaincre par la force de la vérité, on ne doit pas imposer la vérité par la force », affirmait le philosophe Platon. Alors soyez honnête, en accord avec vous-même, vos valeurs, votre offre, et soyez habité par votre proposition. La vérité est toujours le meilleur moyen d’obtenir un « oui » durable.

par VINCENT AVANZI
Vincent Avanzi se présente comme un Chief Poetic Officer et Développeur de Richesses Humaines. Il est fondateur de La Plume Du Futur, cofondateur de l’Université du Bonheur Au Travail, et auteur des livres « Sur la Route de Soi » et « Le Bien-Etre Plan des Entrepreneurs ».

 

 

6 mythes (décidément tenaces) sur les startups et l’entrepreneuriat

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Perçons la bulle, coupons court aux berceuses, et dynamitons quelques idées reçues sur les startups et l’entrepreneuriat.

1/ Entreprendre est amusant

Entreprendre, c’est risquer sa carrière, sa fortune, son ménage et sa santé – physique et mentale.

C’est travailler cinq fois plus dur que ses pairs salariés, souvent pour un salaire cinq fois inférieur – ou plus souvent encore, pas de salaire du tout.

Passés les premiers mois d’euphorie, c’est s’entourer du soupçon de sa famille (« mais qu’attend-il pour trouver un vrai métier ? »), de ses amis (« pourquoi perd-il ainsi son temps ? ») et de ses ennemis (« vous voyez bien qu’il est bon à rien ! »).

C’est composer au quotidien avec le refus et le désaveu – des prospects, des partenaires, des financiers, etc. – et malgré tout continuer bon an mal an, comme si de rien n’était, porté par l’inébranlable (et délirante ?) conviction que demain sera plus chantant.

Le tout en supportant une écrasante probabilité d’échec, car quatre cinquième des entreprises déposent le bilan dans les cinq années qui suivent leur création.

Amusant, vraiment ?

2/ Les bons entrepreneurs réussissent rapidement

Et rejoignent la dream team des génies multi-millionnaires avant trente cinq-ans. Or c’est exactement l’inverse : il faut échouer rapidement  car c’est ainsi qu’on découvre ses forces et ses faiblesses, et qu’on s’arme pour réussir quelque chose de grandiose – l’exécution de son business plan, à la manière d’un vrai professionnel.

C’est en forgeant qu’on devient forgeron. Entrepreneur, c’est un métier, pas un titre de gloire – et comme tous les métiers, cela s’apprend laborieusement.

En réalité, rien n’est plus dangereux que de réussir rapidement : même pourvu d’une tête bien faite, on n’échappera pas au complexe messianique, et à se croire prodigieux – un chemin assuré vers l’échec aussi sûrement que un plus un font deux.

Il n’y a pas d’entrepreneuriat sans ego, comme il y a (rarement) d’échecs en entrepreneuriat qui ne soient pas liés à l’ego.

C’est tout le paradoxe – et le charme de l’exercice.

3/ Pour entreprendre, il faut une bonne idée

De bonnes idées, tout le monde en a. Problème : une idée, même bonne, cela ne vaut rien.

C’est l’exécution qui crée la valeur – lorsqu’on donne vie à l’idée, et qu’elle parvient à rencontrer son marché – et c’est une toute autre paire de manches que de fantasmer un hypothétique multi-billion dollar business.

Sortir de sa zone de confort, accepter la prise de risque (même démesurée), tout sacrifier et travailler cinq fois plus dur que les autres mortels pendant des années sans garantie de salut exige déjà un tempérament hors-du-commun. Mais cela ne suffit pas : réussir à faire sortir son business de terre demande également une compétence hors-du-commun.

Fédérer une équipe de gens talentueux (qui acceptent d’être simultanément sous-payés et surexploités), positionner son offre sur le marché, émerger parmi la masse de concurrents, parvenir à effectivement bien servir ses clients, investir judicieusement, communiquer à bon escient et ne pas commettre d’impair majeur une fois la locomotive lancée…

Nous le disions : investir est un métier, et même un métier exceptionnellement difficile – ils sont nombreux à s’y frotter, mais si peu à s’y distinguer.

4/ Entreprendre, c’est lever du capital

Sans doute la faute à un coût du capital historiquement bas – jamais dans l’histoire des nations industrialisées il n’a été possible de financer son affaire selon des conditions si favorables – une confusion des genres est apparue entre business et mécénat.

Le business, c’est une capacité bénéficiaire (= une cash machine) qu’on peut endetter ou partager (via une émission d’actions) pour investir dans sa croissance. Le mécénat, c’est se reposer sur la générosité d’autrui pour conduire ses bonnes œuvres.

Lever du capital n’est pas une fin en soi – généralement, c’est davantage un commencement après les premiers balbutiements – et encore moins une partie de plaisir, car ceux qui vous financent demandent des contreparties : ils vous prennent le business d’une manière ou d’une autre, soit par une participation (souvent décisionnaire), soit par une hypothèque.

Bien sûr, on peut créer un vague concept, lever du capital, faire un peu de cosmétique puis vendre le paquet quelques mois plus tard à un acheteur trop gourmand – the greater fool theory. On reconnaît les bulles spéculatives à la multiplication de ce genre de deals bidons.

Un authentique entrepreneur – nécessairement un bâtisseur – aspire à autre chose.

5/ On peut entreprendre sans maîtriser les rudiments de la finance et de la gestion

Quantité d’entrepreneurs semblent tirer une drôle de fierté de ne pas savoir lire leur bilan, ni – exemple vécu récemment – le distinguer du compte du résultat. Ils délèguent la gestion des finances de leur entreprise à un comptable, qui n’y connaît rien car ce n’est pas son métier  : dans 99,9% des cas, il ne remplit qu’un rôle de scribe.

Vouloir piloter un business sans connaître ou comprendre ses états financiers, c’est comme vouloir devenir écrivain sans connaître l’alphabet, ou compositeur sans connaître le solfège. C’est monter sur un ring face à Mike Tyson sans avoir jamais mis les gants au préalable.

Il faut intégrer le concept de l’argent (comment il se gagne, comment il se perd) et de l’investissement (d’où vient-il, où va-t-il, que produit-il) avant d’entreprendre (ou au moins pendant).

Et intégrer qu’un business, ce sont des actifs (qui rapportent du l’argent), des passifs (qui coûtent de l’argent), et que la création de valeur (l’augmentation des capitaux propres, et par extension l’enrichissement des actionnaires) se fait lorsque les actifs augmentent plus vite que les passifs.

Ce n’est pas de la science de haute volée – raison de plus pour ne pas la bouder.

6/ Il faut suivre les meilleurs à la trace, et sans cesse s’inspirer d’eux

Ne rien rater des blogs, biographies, articles et success stories est certes très inspirant – mais c’est aussi un piège terrible :  celui de la contemplation éternelle, et de la vie par procuration.

L’entrepreneuriat, c’est se décider (généralement envers et contre tout) à tracer sa propre route, plutôt que de suivre celles des autres.

C’est formidable de vouloir bâtir un empire à la Vincent Bolloré ou une technologie à la Elon Musk – mais vous n’êtes ni Vincent Bolloré, ni Elon Musk : vous êtes vous, et c’est déjà beaucoup.

Cet article fut initialement publié sur le blog Marketing Expert

La startup, victime d’un hold-up en bande organisée ?

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Depuis quelques années, le terme « startup » est devenu la clé, voire l’espérance du renouveau économique de sociétés vieillissantes et qui restent figées à un niveau qu’elles n’arrivent pas à dépasser, malgré leurs actions sur le joystick des effets de mode managériaux, marketing, organisationnels et des évolutions technologiques.

Depuis quelques années, le terme « startup » est devenu la clé, voire l’espérance du renouveau économique de sociétés vieillissantes et qui restent figées à un niveau qu’elles n’arrivent pas à dépasser, malgré leurs actions sur le joystick des effets de mode managériaux, marketing, organisationnels et des évolutions technologiques.

 

Parallèlement, la rémunération de l’épargne financière ne cesse de chuter du fait de la faiblesse des taux longs dans les pays développés. Une masse de capitaux a besoin d’être injectée dans un véhicule rémunérateur.

Ajoutons à ce tableau idyllique une campagne de communication savamment orchestrée depuis une quinzaine d’années auprès des grandes écoles, des écoles d’ingénieurs et de commerce afin de démontrer l’exemple éclatant des réussites US. On peut s’enrichir rapidement et on nous montre des exemples concrets.

Et enfin, des consommateurs « avides » de technologies et comme aspirés par le savant plan marketing qui rend obsolète ce que vous avez acheté la veille pour mieux vous donner envie de continuer à vous endetter pour acheter la nouvelle version de smartphone qui « lave encore plus blanc que l’ancien OMO ».

Tout ceci semble bien huilé et les startups ont donc un boulevard devant elles. Le marché est mûr, les ressources formées affluent et la révolution technologique assure une longue période de croissance…

La ruée vers l’or a principalement rapporté aux marchands de pelles

Dans ce monde « idéal » que les médias partenaires vantent à coup de concours de startups et de reportages, il y a un revers. Une face cachée qui pourtant est bien visible, mais que l’on préfère feindre de ne pas voir pour rester dans cette illusion que cette nouvelle ruée vers l’or va rapporter à l’économie, à tout le monde, et créer les emplois de demain que l’ancienne économie peine à préserver.

Comme on dit habituellement, la ruée vers l’or a principalement rapporté aux marchands de pelles. Il faut donc déterminer qui est le marchand de pelles pour la startup pour comprendre que si les startups ont un réel effet économique, ce n’est pas tellement par leur réussite, puisque moins de 20 % vont survivre au-delà de cinq ans, mais surtout que les réussites que l’on peut voir à longueur de pages et reportages se comptent sur les doigts d’une poignée de main.

Alors si le résultat est si peu éloquent en termes de poids économique et social, pourquoi certains sont-ils enclins à nous vanter avec tant d’ardeur ce modèle agile d’organisation d’un nouveau capitalisme « humain » d’une économie présentée comme « collaborative » ?

Tout d’abord, ce modèle génère beaucoup d’argent, mais pas comme on l’entend. Les dizaines de milliers de startups lancées chaque année bénéficient souvent d’un financement familial ou de proches des créateurs, en complément de l’investissement des associés. Comme le modèle semble prometteur, la famille et les amis soutiennent élégamment leur rejeton qui « de toute façon ne trouvait pas de travail » pour lequel les parents avaient pourtant bien cotisé en termes d’assistance alimentaire. Donc le CODEVI cassé pour soutenir l’énergie débordante du « prodige », de l’enfant entrepreneur, le jeune (ou parfois moins jeune) se lance avec des dollars dans les yeux, ce qui obstrue la vision d’une réalité toujours moins évidente. Ça, c’est la première partie de l’argent cramé.

Deuxième partie, on va dire que la famille a souhaité épargner auprès de sa banque dans un produit pépère pour la retraite. Pour « assurer la performance du fonds », une partie de ces fonds confiés va aller alimenter une cascade de fonds, comme une série de godets percés où chaque gestionnaire de godet prélève sa dîme et alimente avec le restant un autre godet et ainsi de suite. Hormis l’effet d’érosion que cela représente au final, on perd l’idée même de qui est l’investisseur originel et c’est tant mieux. Ainsi, les gestionnaires qui sont mandatés par le fonds précédent pour gérer l’argent et générer de la performance vont les investir en tenant compte de la stratégie d’investissement définie avec « son client », le fonds précédent. Mais quand le rejeton va déposer son dossier pour obtenir un financement pour sa prometteuse startup, malheureusement pour lui, son projet est trop avancé ou pas assez, sa cible n’est pas dans la stratégie d’investissement dudit fonds, etc., Ainsi, l’épargne de la famille de ce startupper qui a besoin de fonds pour développer son projet va-t-elle alimenter d’autres projets que celui de leur fiston chéri.

Tout ceci est légal et réglementé. Sauf que l’on touche un élément clé de cette martingale, car les fonds soutiennent souvent des projets portés par des profils souvent similaires et sur des projets qui sont proches de ceux déjà mis en oeuvre par ailleurs. Ainsi, vaut-il mieux proposer aux fonds un projet similaire à celui d’une startup qui vient de lever des fonds récemment en faisant parler d’elle. On se retrouve alors avec des fonds qui risquent l’épargne investie en amont par de petits épargnants dans des projets qui ont huit chances sur dix de mourir dans les trois ans ou végéter durablement pour laisser aux deux projets qui vont émerger, le soin de faire exploser la baraque. Encore que là, on parle des meilleurs gestionnaires pour un tel score.

La startup est un laboratoire expérimental pour les grands groupes

Bien souvent, les grands groupes qui ont le désir d’innover rapidement passent par l’investissement ou le rachat pur et simple d’une startup. C’est le deuxième meilleur cas de figure pour une issue plutôt favorable pour le créateur.

Aujourd’hui, de nombreux grands groupes ont mis de l’argent soit dans des fonds d’investissement, soit dans la création d’incubateurs métier afin d’y faire germer des idées qu’ils pourraient mettre en production une fois la preuve du concept faite.

Parfois, ce modèle sert pour ces grands groupes à recaser des profils qui n’avaient plus leur efficacité au sein de la maison mère. L’avenir de ladite startup filialisée en dira long sur l’objectif initial poursuivi par la maison mère quant à ces profils.

Une réelle économie que l’accompagnement des startups

On touche au but. Une étude a récemment « révélé » qu’il y avait « trop d’incubateurs en France ». Mais est-ce là le coeur du problème ?

En fait, comme dans beaucoup de secteurs, il y a trop de personnes et sociétés qui vivent sur le dos des startups, tout en justifiant leur intervention comme des facilitateurs à la mise en réussite… Mais alors, si c’était le cas, pourquoi nous montre-t-on toujours les mêmes cas de réussites ? Pourquoi les patrons charismatiques sont-ils toujours les dix mêmes sur les plateaux de télé ? Que cache la réalité de ce monde merveilleux que l’on vend à nos enfants ?

Les premiers à faire les frais de ce modèle sont les familles qui sont doublement pénalisées financièrement comme on a pu le voir plus haut. Pensant bien faire en soutenant un projet entrepreneurial après des mois de chômage de leur enfant, ils lisent dans ses yeux, les étincelles du succès promis. Mais que risquent ils de tenter le coup ?

Ces montants vont générer de la fausse valeur, car rapidement, pour l’essentiel des startups, cela va se solder par un arrêt d’activité et un retour à la case de recherche d’emploi. Mais ces sommes consommées, « cramées » comme on dit dans le milieu de la startup, vont générer l’illusion temporaire d’un élan économique. C’est cela en fait qui contribue à laisser croire à la pertinence de ce modèle qui va pourtant amener beaucoup d’entrepreneurs à baisser les bras avec, dans le meilleur des cas, une cessation d’activité et dans le pire, l’épreuve du dépôt de bilan.

Tout ceci serait normal dans une économie capitaliste pur jus. Mais les dés ne sont-ils pas pipés dès le départ ?

Combien d’organisations destinées à « aider les startups » sont-elles créées chaque année, avec un budget débloqué qui par une collectivité locale, qui par un groupe, qui par un collectif ?

Ces budgets dépensés en locaux, en réceptions, en cocktails, en concours, etc. ne seraient-ils pas mieux utilisés en investissements dans les startups ? Mais cela existe, mon bon monsieur ! C’est vrai, mais à quel niveau ? Faut voir !

Ainsi, toute une économie du « pantouflage » s’est installée dans le paysage et absorbe une part considérable des fonds confiés pour « aider les startups ». Souvent, ces organisations aux membres dévoués ne sont-elles composées pour une part importante de professionnels n’ayant à leur actif, aucune création d’entreprise.

Mais comment une personne, même dotée de bonne volonté, pourrait-elle donner des conseils de développement à un startupper quand elle n’aurait elle-même jamais vécu cette expérience si particulière ? Vous allez me dire que nous avons en France quelques organisations qui ont été fondées par des entrepreneurs en réussite. C’est une bonne chose, mais cela représente quoi dans la masse des aides et accompagnants ?

Bien entendu, la plus grande pépinière d’Europe est en cours de création par un génie des affaires et un visionnaire qui sait comment contribuer à mettre en musique l’émulation des créateurs qui ont en tête de dépasser le maestro. Encore une fois, c’est une merveilleuse occasion de rassembler des projets pour leur laisser le temps d’incuber. Mais le propos n’est pas là. Le sujet est de savoir si les startups ont une chance de récupérer un jour l’investissement familial et amical, capital qui va être consommé rapidement par le manque de vision d’organisations multiples et illisibles pour le créateur.

Si on ajoute à cela la complexité des dossiers de demande d’aides et subventions, à tel point que des cabinets se sont spécialisés dans le montage de ces dossiers complexes, en prélevant jusqu’à 30 % des sommes perçues in fine…

Alors les startups sont une aubaine pour l’économie par les dépenses qu’elles produisent chaque jour, mais ce serait encore mieux en ayant une vision d’un réel accompagnement à moyen terme. Ces startups deviendraient alors de puissants leviers économiques au lieu d’inonder les tribunaux de commerce de faillites.

Enfin, on peut lire dans la presse et sur les réseaux sociaux que Paris était en passe de détrôner Londres en termes de startups… De qui se moque-t-on ? L’intérêt n’est pas d’afficher un nombre d’entreprises, mais plutôt le nombre d’entreprises en réussite. Et là, Londres qui a une véritable logique économique anglo-saxonne est en mesure de réaliser des levées de fonds sur des sujets d’avenir sans commune mesure avec la réalité de l’écosystème des startups françaises.

Ce propos n’est pas là pour détruire le mythe créé autour de la startup, mais plutôt, de contribuer au débat pour savoir comment on peut réellement faire accéder un nombre important d’entrepreneurs à la réussite et non mettre en avant le petit nombre de licornes que notre modèle a pu générer.

La création de valeur à long terme doit être un fil rouge pour nous tous.

Ouvert au débat. Quel est votre avis sur le sujet ?

Guillaume Rovère

 

Savoir s’entourer pour rompre la solitude du chef d’entreprise

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 La volonté de maîtrise du pouvoir enferme et isole le chef d’entreprise. Une étude Bpilab montre ainsi que près de la moitié des dirigeants de PME et d’ETI souffrent d’un sentiment de solitude. Une menace qui peut mener à la dépression et au burn-out.

Le sentiment de solitude touche 45 % des dirigeants de PME et d’ETI en France, d’après une étude Bpi-Lab réalisée auprès de 2.398 chefs d’entreprise. « Tabou, ce phénomène est depuis toujours passé sous silence, explique Olivier Torrès, professeur à l’université de Montpellier et à la Montpellier Business School, président de l’observatoire de la santé des dirigeants Amarok et auteur de l’étude. Notre culture survalorise et héroïse les fondateurs de sociétés, renforçant le mythe du patron seul maître à bord qui ne doit montrer aucune faiblesse ni doute. » Ainsi, si trois dirigeants sur quatre déclarent qu’ils ne se sentent pas soutenus par leur entourage, l’expert explique que peu parlent de leurs problèmes à leurs proches.

Le sentiment de solitude toucherait particulièrement les dirigeants de PME. « Hormis les entreprises familiales, les patrons de PME se voient comme des indépendants qui n’ont de comptes à rendre à personne, poursuit l’enseignant chercheur spécialiste des PME. Cette attitude crée les conditions d’une forme d’enfermement. » Dans un monde de plus en plus incertain et complexe, ce comportement risque d’engendrer un surmenage du chef d’entreprise et même un épuisement physique et psychologique, autrement dit un « burn-out ». Que faire pour ne pas en arriver là ? « Le chef d’entreprise doit prendre conscience que lui seul peut déconstruire son isolement en se créant une “armature psychologique” qui le protège », insiste Olivier Torrès, qui propose 4 solutions concrètes.

#1 : Créer un comité de pilotage

Constitué de pairs, le comité de pilotage ou de direction sert à éclairer la prise de décisions. « Ce comité peut se rencontrer tous les six mois, autour d’un repas, pour discuter des principaux axes et visions stratégiques de l’entreprise », explique-t-il.

#2 : Faire de la stratégie

« Les dirigeants de petites et moyennes structures se consacrent peu à la stratégie, par manque de temps », déplore Olivier Torrès. Un défaut compensé par la souplesse et la réactivité de l’entreprise. Or, la veille stratégique reste essentielle pour travailler le positionnement de l’entreprise et bâtir une stratégie de croissance. « Cela permet de gagner du temps au quotidien en distinguant mieux l’urgent du stratégique », précise Olivier Torrès, qui conseille de « s’astreindre à prendre une journée par mois pour réfléchir à la direction que l’on prend. »

Il préconise d’ailleurs de sortir de l’entreprise, afin de ne pas être parasité par le quotidien. Autre conseil pour capter les tendances, rencontrer régulièrement ses pairs et accéder aux informations essentielles de son secteur d’activité : adhérer à un réseau professionnel ou à un syndicat patronal.

#3 : Faire émerger un second

« Beaucoup de dirigeants ont du mal à se trouver un second, ce bras droit indispensable sur lequel s’appuyer, déplore l’expert. Cela réclame d’écouter les signaux faibles émanant des salariés, car le bon bras droit n’est pas forcément celui auquel on pense de prime abord. » Pour faire émerger la bonne personne et déceler les collaborateurs les plus motivés et talentueux, Olivier Torrès recommande de créer des challenges en accordant une forte autonomie d’exécution aux salariés. Un style de management plus horizontal et collaboratif favorise également l’implication et la prise d’initiatives de la part des salariés.

#4 : Ouvrir son capital

Pour impliquer les collaborateurs, le dirigeant peut aller jusqu’à ouvrir son capital par un système d’intéressement ou d’actions gratuites, voire même en augmentant les fonds propres. « Plus qu’une perte d’indépendance, cela favorise l’émergence d’une nouvelle interdépendance entre les parties prenantes de l’entreprise », analyse Olivier Torrès.

ARIANE GAUDEFROY

Comment calculer la « juste » valeur d’une PME

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Le « juste » prix doit permettre au repreneur de financer l’entreprise sans l’empêcher d’investir ou de maintenir son outil de production en état.

Le juste prix pour une entreprise indépendante, et donc non cotée, est un prix « raisonnable », c’est-à-dire un prix « raisonné ». Cela signifie que tous les prix sont recevables, à la condition d’être argumentés.

Mais alors, quels sont les arguments qui « tiennent », en pleine négociation ? A cet égard, je ferai une première observation destinée aux acquéreurs. La transmission de PME est un marché où les opportunités correspondant exactement aux critères de recherche souhaités sont rares. Quand on tient une « bonne » cible, il faut s’y accrocher… et accepter de rester ouvert dans la discussion sur le prix. Si un problème survient, marquez clairement et calmement votre désaccord et ajoutez la phrase « on va trouver une solution ». De cette manière, vous ne vous braquez pas, tout en signifiant que vous souhaitez un compromis acceptable. Dites-vous bien que la plupart des cédants d’entreprises n’ont aucun repère, car c’est la première fois qu’ils vendent leur entreprise et qu’ils testent en permanence votre résistance.

Aux vendeurs, je dirai qu’il n’y a pas un seul prix pour une entreprise mais qu’il existe, autour d’un montant pivot, autant de prix que de repreneurs. Il ne faut donc pas s’arc-bouter sur un montant précis issu d’une étude théorique ou d’une conviction impérieuse.

Les expertises financières usuelles qui conditionnent la plupart des évaluations de PME, telles que la méthode patrimoniale et celle de la valeur du rendement, sont imparfaites et insuffisantes. Il ne faut pas les prendre pour vérité absolue et il convient de les compléter par une investigation approfondie des « qualités » de l’entreprise. C’est ce qu’on appelle le « capital immatériel », ou, plus prosaïquement, le fonds de commerce.

Déterminer un prix « limite »

Pour mettre tout le monde d’accord, je préconise de procéder à une approche pragmatique à partir d’un simple calcul arithmétique de bon sens. Prenons l’exemple d’une entreprise dont le propriétaire estimerait la valeur à 1,5 million d’euros, alors que l’acquéreur n’en proposerait qu’un million. Supposons que cette entreprise dégage un résultat d’exploitation moyen de 300.000 euros, qu’elle dispose d’une trésorerie excédentaire de 100.000 euros et que, par ailleurs, le cash apporté par le repreneur soit de 200.000 euros. Comment peut-on, dans ces conditions, estimer le prix « limite » ?

 L’acquéreur va se servir de trois instruments pour financer sa reprise : le cash qu’il apporte, l’emprunt qu’il va contracter et la trésorerie excédentaire de l’entreprise qu’il va « faire remonter » après la cession. Afin de rembourser l’emprunt d’acquisition, le repreneur va prélever une partie du résultat d’exploitation (REX) dégagé par l’entreprise, mais dans une limite raisonnable, afin de ne pas « assécher » l’entreprise et l’empêcher d’investir ou bien simplement de maintenir son outil de production en état.

Dans ce cadre, 60 % de prélèvement est une norme admise par tous. 60 % de 300.000 euros, cela fait 180.000 euros chaque année pour rembourser le prêt. Ce prêt ayant en général une durée de 7 ans, on ne pourra donc financer par l’emprunt que 7 fois 180.000 euros. Mais il faut aussi déduire de cette somme globale les intérêts de l’emprunt qui rémunèrent le banquier, soit, grosso modo, la valeur d’une des sept échéances. Conclusion : le prix maximal finançable est égal à 6 fois 60 % du REX, auquel il faut ajouter l’apport du repreneur et la trésorerie excédentaire. Cela nous fait alors un montant global limite de 1.380.000 euros.

Au-delà de ce prix, le repreneur ne pourra pas financer ; en deçà, le vendeur serait lésé. C’est ce qu’on appelle un point d’équilibre !

 

GILLES LECOINTRE, ÉCONOMISTE SPÉCIALISTE DU FAMILY BUSINESS

 

Les 7 étapes clés pour créer votre première entreprise sereinement

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Alors que la création d’entreprise chez les jeunes a fait un bond de 208% en près de 10 ans et que, plus globalement, 37% des Français souhaitent débuter une aventure entrepreneuriale, la plupart ne connaissent pas les bonnes pratiques pour se lancer, et surtout se développer sereinement. Une problématique à laquelle a souhaité répondre l’assureur Hiscox, qui dévoile aujourd’hui une infographie afin de donner aux entrepreneurs en herbe les clés du succès, en 7 étapes.

1 – Définir son business model

Trouver un business model viable, capable de dégager des revenus à un moment donné est la première action à mettre en place dans votre plan de développement. Une étape que beaucoup négligent, et qui peut couter très cher à terme. Des enchères aux commissions en passant par l’affiliation et les abonnements, plusieurs business model ont aujourd’hui déjà fait leurs preuves pour pouvoir envisager de s’y appuyer.

2 – Tester son projet

Une étape qui permet de sonder le public, afin d’améliorer le produit avant son lancement officiel, mais également de récupérer une première base de clients potentiels, et ainsi de limiter les risques lors du lancement officiel.

3 – Rédiger son business model

Votre business model validé, il vous faudra ensuite le présenter à de potentiels investisseurs au travers d’un document d’une vingtaine de pages capables de démontrer la solidité et la valeur ajoutée de votre projet. Présentation du marché, de la concurrence, de l’équipe, de l’offre, mais également plan d’action et gestion financière ne sont pas à négliger dans cette étape.

4 – Trouver des aides à la création

De nombreuses aides privées et publiques existent aujourd’hui afin de vous accompagner dans la création de votre propre entreprise. Certaines pourront par exemple vous aider à trouver des locaux, d’autres pourront vous conseiller sur votre plan d’action ou vous apporter une aide financière.

5 – Officialiser son activité

Pour pouvoir exercer légalement, il vous faudra obtenir un numéro d’immatriculation (SIRET). Mais avant cela, sélectionner le statut qui convient le plus à votre activité : entreprise individuelle (auto-entrepreneur ou freelance), société à part entière, ou portage salarial.

6 – Se financer…

… En levant des fonds, par exemple. Une étape qui vous permettra d’atteindre une stabilité financière dans votre développement.

7 – Assurer son entreprise

Une prime d’assurance ne représente que quelques dizaines d’euros par mois, soit le prix d’un forfait téléphonique. Une étape à ne pas négliger, afin d’assurer la survie de votre entreprise en cas de sinistre.

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par Iris Maignan

5 conseils aux directeurs financiers pour partager sa vision grâce aux données

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Qu’il s’agisse de présenter des mesures financières décisives ou d’informer des collègues sur les performances des différentes activités de l’entreprise, tous les directeurs financiers ont une vision à partager, notamment en cette période de début d’année qui requiert reporting sur l’année passée et prévisions pour 2017. Dans cette optique, la collaboration avec les autres services est considérée comme une priorité par 70 % des directeurs financiers (*Etude Adaptive Insights, CFO Indicator –Q4 2015 Report). Aujourd’hui, ils doivent donc plus que jamais communiquer efficacement et obtenir rapidement l’accord des parties prenantes pour les décisions métier. De ce fait, la mise en récit des données apparaît comme l’une des méthodes les plus payantes. Mais quel est donc le secret d’une mise en récit efficace?

Ne pas avoir peur d’utiliser des données pour partager sa vision

Il incombe au directeur financier de définir une stratégie et de donner des orientations en matière de ressources. Arriver à faire parler les données rend les personnes plus convaincantes et les interlocuteurs se concentrent sur la teneur essentielle du message et, donc, sur ce qui est important.

Ne pas noyer ses collègues sous une masse d’informations

Il est essentiel de ne pas surcharger d’informations sorties de leur contexte les personnes qui ne travaillent pas dans la finance. Pour intéresser son audience, il est important de mettre l’accent sur l’histoire que peuvent raconter ses données. Les histoires permettent de donner vie aux faits. Elles peuvent aider à donner du sens à un ensemble disparate de faits. Elles facilitent la mémorisation des points essentiels et permettent d’avoir une image claire de l’avenir. Les histoires favorisent également l’interactivité: l’audience s’implique davantage et peut s’identifier à la situation.

Un bon récit devra reposer sur diverses questions: «quoi?» ( les faits et les données), mais aussi «qui?», «comment?», «pourquoi?» et, ce qui manque souvent, «et alors?». Ce sont ces éléments de l’histoire qui rendront les données pertinentes et tangibles.

Construire une analyse comme un récit, avec un schéma narratif

Lors de la création d’une histoire riche en données, il faut d’abord savoir ce que l’on va raconter. Qui sont les personnages? Quels sont les obstacles à surmonter? Que peut-on attendre de son audience à la fin de l’histoire? Pour le savoir, il faut commencer par analyser les données et exposer ses découvertes, en utilisant des outils de visualisation de données pour accélérer et aller plus loin dans l’analyse. Chacun sera ainsi davantage en mesure d’examiner ses données de manière plus précise et plus pertinente.

Il faudra ensuite créer un storyboard qui représente la structure et la forme de son histoire. Cela aidera à réfléchir aux meilleures analogies ou métaphores, à définir clairement le défi ou l’opportunité et à déterminer le déroulement du récit et les transitions nécessaires. Le storyboard permet également de mettre l’accent sur les éléments visuels les plus importants, ceux dont on souhaite que les dirigeants se souviennent. Il est important de n’utiliser qu’un nombre restreint de diapositives. Si des détails supplémentaires sont nécessaires, il est préférable de les fournir dans un document annexe.

Etre vrai… Et l’histoire coulera de source

Pour mieux capter l’attention de ses interlocuteurs, il est important de se demander comment rendre un fait lié aux données plus personnel et qui interpelle davantage. Pour que les données soient marquantes, il est possible de les associer à une métaphore ou à une anecdote. Il faudra d’abord développer son histoire avec des données puis présenter les données et les faits sur lesquels repose le raisonnement. Ensuite, ces données pourront être complétées avec des données qualitatives.

Miser sur le visuel, comme un réalisateur

Les symboles, les graphiques et les images sont des outils de communication efficaces. Un élément visuel bien choisi et bien conçu transmet le message instantanément. En revanche, les tables de données ou de nombres ne sont pas toujours faciles à interpréter pour ceux qui n’ont pas l’habitude des feuilles de calcul. Il faut donc créer des analyses, tableaux et graphiques visuels bien conçus.

Cela s’applique en particulier lorsque l’on doit présenter des faits et des données qui ne constituent pas de bonnes nouvelles pour ceux qui écoutent. Par exemple, si l’on doit communiquer des informations sur un concurrent qui connaît une croissance rapide, une image montrant un prédateur sur la piste de sa proie peut être plus efficace qu’un tableau de chiffres en berne. L’image visuelle permet de prendre conscience du problème et du danger imminent. C’est également un bon point de départ pour faire avancer la discussion.

Se simplifier la vie et celle de son audience

La mise en récit facilite la communication. Les interlocuteurs se souviendront de la teneur essentielle du message et pourront agir en conséquence. Toutefois, la mise en récit doit être simple et directe. Il est certes possible de regrouper plusieurs histoires dans la même présentation, mais il ne faut surtout pas oublier que le cerveau humain ne peut généralement pas retenir plus de trois à cinq concepts ou faits majeurs. Il est donc important d’essayer de se limiter à deux ou trois questions essentielles et de les présenter d’une manière qui fasse écho auprès de l’auditoire.

Par Edouard Beaucourt, directeur France et Europe du Sud chez Tableau

Huit tendances techno sur lesquelles garder un oeil en 2017

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Dans quel domaine les pépites vont-elles décoller cette année ? Quelles mutations et quelles nouveautés attendent le monde de la tech ? Nous avons détecté en avant-première les orientations à ne pas rater.

Les cobots entrent à l’usine

Dans son usine de Cologne, en Allemagne, les ouvriers de Ford bénéficient d’un robot assistant bien pratique, qui améliore l’efficacité de chacun de leur geste et les soulage des tâches pénibles. L’an dernier, ces «cobots» (robots collaboratifs) ont été les stars des salons industriels, à l’instar du bras robotisé d’IsyBot, une startup française issue du CEA. A mi-chemin entre la chaîne de production 100% automatisée et les opérations manuelles, le cobot a un créneau porteur à exploiter. Son usage est jusqu’ici resté limité en raison des risques d’accidents, mais les nouveaux appareils intègrent aujourd’hui des technologies détectant la présence humaine et anticipant le comportement de leurs «collègues» humains. Reste un point essentiel : la formation des employés. A Dijon, un pôle de formation a ouvert fin 2016 et propose déjà un module spécial «cobotique».

Les objets connectés passent à la taille nano

Vous avez aimé l’IoT (Internet of Things) ? Vous allez adorer l’IoNT (Nano Internet of Things).

Des micro capteurs pouvant être directement intégrés à des matériaux comme le béton afin d’alerter des fissures dans un pont ou un bâtiment par exemple. L’an dernier, la startup toulousaine Nanolike a mis au point des microparticules qui mesurent la déformation mécanique de certaines pièces (pales d’un hélicoptère, missiles, ailes d’avion…). En médecine, les labos planchent sur des nanocapteurs pour détecter et surveiller l’évolution d’un cancer, de diabète ou d’autres maladies inflammatoires. Associés, ces nano objets peuvent enfin dessiner une cartographie précise de leur environnement et détailler le moindre changement (luminosité, courant électrique, composition chimique…).

Le marketing surfe sur la réalité virtuelle

2016 a vu la folie Pokemon Go débarquer sur nos téléphones mobiles. Une aubaine dont se sont emparés de nombreux commerces, en plaçant des «Pokestops» dans leurs magasins. Outre le mode du jeu, il existe quantité d’autres pistes pour exploiter la réalité augmentée : visiter son futur appartement témoin en 3D en choisissant le papier peint ou le parquet (Bouygues Immobilier, Ikea…), découvrir son prochain lieu de vacances (Club Med) ou visionner des reportages (New York Times). La technologie est encore limitée par la faible diffusion des casques grand public, mais elle est un réel booster de ventes. D’ici les quatre prochaines années, 78% des responsables marketing prévoient d’utiliser des expériences clients basées sur la réalité virtuelle selon une étude Oracle de décembre dernier.

Les agents conversationnels envahissent notre vie quotidienne

L’an dernier, Apple a intégré son système vocal Siri dans ses nouveaux Mac, tandis que Facebook a ouvert un «magasin» de chabots. Ces agents conversationnels, capables de répondre à nos moindres envies (commander un billet d’avion, trouver un formulaire administratif, demander un conseil de maquillage…), vont connaitre une croissance de 28% par an selon Transparency Market Research. En 2017, Microsoft lancera lui sa plateforme de conversation automatisée à destination des développeurs, ce qui devrait booster le nombre d’applications de ce genre. «Nous entrons dans une nouvelle ère pour l’accès à la technologie» s’enthousiasme Christie Pitts, responsable du fonds d’investissement Verizon Ventures. Tout cela bien sûr grâce aux progrès fulgurants de l’intelligence artificielle.

Les startups grandissent dans des incubateurs

Dans un parcours classique de création de startup, l’entrepreneur passe d’abord par un incubateur, qui fournit des locaux et offre un coaching personnalisé. Une fois lancé, il fait appel à un accélérateur, qui apporte des capitaux pour permettre un déploiement rapide. Une séparation parfois artificielle et problématique pour le créateur. D’où l’idée d’une structure «deux-en-un» avec l’inculateur. La station F, créée par Xavier Niel au coeur de Paris, qui se décrit elle-même comme une «usine à startups», accueillera à la fois des des espaces de travail, un auditorium, des fonds d’investissement… Le blockbuster américain Techstar pourrait lui aussi débarquer en France sur le même modèle. Autres acteurs de ce marché très prisé : les grands groupes, comme Orange, qui disposent à la fois de leur propre incubateur et des capitaux.

Les algorithmes mis sous surveillance

En 2016 les algorithmes ont montré de graves signes de dysfonctionnements : diffusion de fausses informations sur Facebook, mini krachs boursiers causés par des programmes informatiques ou résultats de recherche racistes sur Google. Le 15 décembre dernier, un rapport du Conseil général des entreprises préconisait donc une norme définissant un algorithme «loyal» et fiable. Le Conseil national du numérique va lui mettre en place ou outil permettant aux utilisateurs de signaler des éventuels problèmes. En Angleterre, le Labour entend avoir accès aux algorithmes qu’utilisent Facebook ou Amazon pour permettre une meilleure régulation du marché. Quant à Google, il est toujours sous le coup d’une enquête de la Commission européenne sur le cas de son moteur de recherche de Google, accusé d’abus de position dominante.

La banque se goinfre de blockchain

La blockchain, nouvel eldorado des banques ? Selon une étude Santander InnoVentures, le recours à cette technologie ferait économiser au secteur jusqu’à 20 milliards d’euros chaque année, grâce à la réduction des coûts d’infrastructure dans les paiements internationaux, le trading et la mise en conformité. La blockchain contourne notamment les chambres de compensation dont le fonctionnement est opaque et lent. Depuis 2015, une cinquantaine de grandes banques se sont regroupées en consortium pour s’entendre sur un standard commun. En décembre dernier, la Banque de France a annoncé une expérimentation dans le paiement interbancaire tandis que la BNP a signé un partenariat avec des plateformes de crowdfunding pour permettre aux entreprises d’émettre des mini-obligations.

Les securetech prennent leur envol

Après la fintech, la foodtech ou la greentech, ce sont les securetech – les startups spécialisées dans la cybersécurité – qui sont en 2017 dans l’oeil du visuel des investisseurs. Fin 2016, de nombreuses jeunes pousses (Secdo, Proficio, PhishMe, LogRythm, SafeBreach, Cylance…) ont levé des dizaines de millions de dollars. La France a elle aussi ses pépites, à l’instar de Dashlane, CybelAngel, Pradeo  ou Ziwit. Et ce n’est pas un hasard : le nombre de cyberattaques a augmenté de 50% en 2015, selon Denjean & Associés, et la situation s’est encore empirée en 2016 avec des piratages à répétition (DDoS, ransomware, vol de données…). Mal armées pour lutter contre ce fléau, les entreprises recourent de plus en plus à l’externalisation en faisant appel aux start-ups, expertes et plus agiles.

par Céline Deluzarche

7 idées de résolutions à tenir (ou non) en 2017 pour les entrepreneurs

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Qui dit nouvelle année dit nouvelles résolutions. Que vous ayez déjà votre “To-Do List” ou que vous manquiez encore d’inspiration sur le sujet, vous n’échapperez pas à la règle. Mais pas de panique, Maddyness a décidé de vous aider à préparer votre rentrée d’entrepreneur 2017 en sélectionnant, pour vous, sept résolutions à tenir (ou non) !

Networker tu essaieras

Si l’on a décidé de la mettre en première de cette liste, c’est sûrement parce qu’elle est la résolution la plus simple à tenir. Profitez de toutes les occasions que l’on vous offre, ou presque pour rencontrer du monde : entrepreneurs, investisseurs, médias ou partenaires potentiels. Tout événement est bon à prendre pour se faire connaître et faire naître des synergies business, quelle qu’elles soient.

Ton planning tu optimiseras

Morning Routine, méthode Pomodoro, travail dans un bistrot (si si), ou encore technique du jardinier, si les méthodes pour vous faire gagner de précieuses minutes chaque jour se multiplient et trouvent leur public, c’est que leur efficacité n’est, pour certaines, plus à prouver ! Le temps, c’est de l’argent, alors inspirez-vous des entrepreneurs à succès pour bien commencer votre journée, testez plusieurs solutions afin de connaître celle qui vous correspond le plus, et essayez d’en faire une habitude durable.

agenda bonnes résolutions

Les médias tu n’harcèleras pas

Difficile de gagner en notoriété lorsqu’on monte sa propre entreprise. Certains, pour se faciliter la tâche, feront immédiatement appel à une agence RP, tandis que d’autres choisissent de s’occuper eux-mêmes de leurs relations presse. Si vous êtes dans ce second cas, il est alors temps de renoncer à l’envie d’inonder la boite mails (et vocale) de vos médias de prédilection. Nous le savons, c’est une résolution des plus difficiles à prendre, mais les journalistes reçoivent pour la plupart plusieurs centaines de mails par jour, et n’ont pas toujours le temps de répondre à toutes les sollicitations ! Si vous ne recevez pas de réponse, ne vous offusquez pas, et préférez une gentille relance par mail ou même par Twitter quelques jours plus tard. 

NB : Le téléphone c’est dépassé, alors même si vous avez le numéro d’un journaliste, ne l’utilisez pas à tout-va. Et surtout, préférez le sms au coup de fil , même “de juste 5 minutes” qui forcera votre interlocuteur à interrompre ce qu’il était en train de faire, le mettant, la plupart du temps, dans de mauvaises dispositions


Tes clients tu écouteras

Si vous n’avez pas assez entendu cette règle ces 10 dernières années, on préfère vous la répéter encore une fois pour bien commencer l’année : le client est roi. Qu’il soit gentil, méchant, insistant, ou aux abonnés absents, il vous faudra cette année porter une grande importance aux relations clients, l’idéal étant d’avoir une personne en interne chargée de répondre aux questions et sollicitations des clients. Si vous le faîtes vous-même, rappelez-vous qu’un commentaire mécontent sur les réseaux sociaux peut avoir de véritables conséquences sur votre business, et qu’il vaut toujours mieux prévenir que guérir.

Des fonds tu ne lèveras pas sans raison

Si certaines entreprises ont besoin d’augmenter leur capital rapidement afin de se donner les moyens de se développer, on assiste aujourd’hui à une surenchère de levées de fonds dans tous les secteurs. Pourtant, nombreux sont les entrepreneurs et investisseurs qui conseillent de se concentrer davantage sur son produit ou son service avant de penser à boucler un tour de table dont l’investissement humain peut se révéler écrasant pour son activité. Lever trop tôt, trop tard, ou sans raison, c’est prendre le risque de faire chuter son propre business.

lever fonds entrepreneur

Ton équipe tu féliciteras

Si les salariés ne sont pas grand chose sans une entreprise pour les embaucher, il est d’autant plus vrai que l’entreprise n’est absolument rien sans ses salariés. Un patron à tout a gagner à assurer le bonheur de ses collaborateurs pour établir un climat serein au sein de son entreprise. Un bonheur qui passera par de petites attentions, d’éventuelles récompenses, mais surtout des félicitations lorsque le travail fourni en mérite. À la clé : bonne ambiance, productivité multipliée, et compétitivité.

NB : si le babyfoot n’est pas une condition sine qua non au bonheur en entreprise, un espace de détente est un vrai plus, de même que la possibilité de télétravailler !

De temps en temps tu décrocheras (mais vraiment)

Sans doute la résolution la plus difficile lorsque l’on est un entrepreneur. Pourtant, trouver un équilibre entre sa vie professionnelle et personnelle fait partie des clés de la réussite, puisque chaque moment de détente vous permettra de repartir de plus belle par la suite. Apprenez à ne rien faire quelques minutes par jour, profitez de votre entourage, famille ou amis, ou encore faites du sport, trouvez l’activité de détente qui vous permettra de vous vider la tête, mais aussi de garder un véritable lien social hors de votre périmètre d’activité professionnelle.

NB : à ce qu’il parait la méditation fait des miracles aussi !

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par Iris Maignan

Comment et pourquoi calculer la valorisation d’une entreprise ?

valorisation start-upValoriser une entreprise consiste à déterminer sa valeur sur le marché, c’est à dire le prix auquel elle serait cédée si elle devait être immédiatement vendue à des investisseurs.

Cette étape est clef lors d’une levée de fonds, en particulier pour les start-ups, car elle aura un impact direct sur la rentabilité de votre investissement, d’où l’intérêt de comprendre comment Sowefund optimise la valorisation de votre entreprise.

Les méthodes de valorisation

Dans le cas d’une entreprise classique, la valorisation est souvent le fruit de calculs liés à l’anticipation des gains futurs de l’entreprise, car on considère qu’une entreprise vaut autant que ce qu’elle est capable de rapporter. Toutefois, dans le cas d’une start-up, l’estimation des cash flow futurs peut être plus indécise.

Ainsi, à défaut de se baser sur des éléments tangibles, la négociation se fera la plupart du temps sur des éléments plus abstrait comme :

  • Le charisme et l’efficacité des fondateurs
  • La cohérence du projet
  • Les moyens mis en place pour que l’entreprise soit rentable rapidement
  • Les caractéristiques du marché
  • L’attractivité du produit
  • Le premier chiffre d’affaires
  • La maîtrise d’une technologie, des brevets déposés

Point technique sur le vocabulaire de l’évaluation

Il paraît naturel que la valorisation d’une entreprise varie avant et après une levée de fonds. Les termes de pre/post-money découlent de ce postulat.

Ainsi nous avons la formule suivante :

Valorisation post-money = Valorisation pre-money + Montant investi

En d’autres termes, la valorisation post-money est la valorisation après la levée de fonds, tandis que la valorisation pre-money est l’évaluation avant la levée de fonds (c’est celle que nous affichons sur Sowefund.com).

Exemple

Une entreprise souhaite lever des fonds à hauteur de 400K€ pour 20% de son capital. En d’autres termes, 400K€ valent 20% du capital.

La valeur post-money vaudra donc 5*400K soit 2M€.

On peut alors déterminer aisément la valeur pre-money de l’entreprise : 2M€ – 400K€ soit 1,6M€.

Enfin, pour déterminer le pourcentage du capital que vous détiendriez en investissant 5000€ par exemple, il s’agit simplement de faire un produit en croix.

20% représente 400K€ donc 5K€ représentent 0,25% du capital (5K*20%/400K).

De l’intérêt de négocier la valorisation d’une entreprise pour optimiser sa plus-value

Afin d’illustrer l’importance de la négociation d’une valorisation, nous prendrons l’exemple d’une entreprise cherchant à lever 200K€.

Dans le scénario 1, l’entreprise lève des fonds auprès d’une plateforme de crowdfunding basique, qui ne négocie pas la valorisation de l’entreprise. Ainsi, l’entrepreneur décide de lever, via cette plateforme, un montant de 200K€ contre 20% de son capital.

Dans le scénario 2, l’entreprise lève des fonds chez Sowefund, et l’un de nos partenaires business angel négocie donc préalablement la valorisation. Ici 200K€ représentent 25% du capital.

Voici donc la représentation des deux scénarios :

Scénario 1 Scénario 2
Valorisation pre-money 800K 600K
Montant de la levée de fonds 200K 200K
Valorisation post-money 1M 800K
Pourcentage au capital des fondateurs 80% 75%
Pourcentage au capital des nouveaux investisseurs 20% 25%

L’entreprise se développe au fil du temps et finit par être cédée à 10M€ à un industriel.

Pour les investisseurs particuliers, les plus-values à la revente sont les suivantes :

Scénario 1 Scénario 2
Montant investi initialement 200K 200K
Montant des parts cédées 2M 2,5M
Plus-value nette 1,8M 2,3M

On peut donc constater qu’un écart de 200K€ dans la valorisation initiale lors de la levée de fonds débouche sur une différence de plus-value de 500K€, ce qui n’est absolument pas négligeable.

D’où l’intérêt d’investir aux côtés de professionnels de la finance, capables de négocier pour vous la meilleure valorisation pour optimiser la rentabilité de votre investissement.

d’après le guide de l’investisseur