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Aristote Conseil : transmettre une entreprise c’est transmettre une histoire

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Aristote Conseil : transmettre une entreprise c’est transmettre une histoire

Mise à jour : 16 avril 2025 Temp de lecture : 7 minMarie-Ange Nodar

Marie-Ange Nodar

Rédactrice financière

FinMag rencontre aujourd’hui Luc Brzustowski, M&A and Financial Partner de Aristote Conseil.

Dans un contexte économique mouvant, transmettre son entreprise ne se résume pas à une simple transaction financière. C’est un acte stratégique, souvent chargé d’émotion et de sens.

À Lyon, le cabinet Aristote Conseil accompagne depuis une dizaine d’années les dirigeants de PME et PMI dans cette étape clé, avec une approche alliant rigueur, expérience et surtout, une profonde écoute humaine.

Aristote Conseil : transmettre une entreprise c’est transmettre une histoire

Aristote Conseil est un cabinet de conseil en fusions-acquisitions (M&A) basé à Lyon. Je l’ai fondé il y a une dizaine d’années, avec pour mission principale d’accompagner les dirigeants de PME et PMI dans leurs projets de cession ou de reprise d’entreprise.

Notre activité est très majoritairement tournée vers les cédants : environ 90 % de nos missions concernent l’accompagnement à la vente. Du côté des reprises, nous intervenons principalement auprès d’entreprises déjà clientes, qui cherchent à réaliser de la croissance externe. Il s’agit souvent de sociétés à qui nous avons déjà vendu une entreprise quelques années auparavant, et qui souhaitent procéder à un build-up, c’est-à-dire acquérir de nouvelles structures pour développer leur activité.

Nous nous adressons exclusivement à des dirigeants d’entreprises structurées juridiquement en SARL, SAS ou SA, c’est-à-dire des sociétés de taille moyenne. En termes de valorisation, nous intervenons sur des opérations comprises entre 1 million et 30 millions d’euros, avec un cœur de cible situé entre 3 et 8 millions d’euros. Notre objectif est d’identifier de véritables pépites, des entreprises déjà prêtes à être vendues.

Le marché de la cession d’entreprise représente 700 000 sociétés potentiellement concernées, mais la grande majorité sont des très petites entreprises, souvent composées d’un à trois salariés. En réalité, les véritables opérations de cession, au sens où nous l’entendons, représentent environ 1 500 transactions par an en France.

Aristote Conseil est une structure à taille humaine, composée de 3 à 4 personnes selon les dossiers, les expertises mobilisées et les mandats. Nous accompagnons chaque année entre 3 et 5 opérations de bout en bout, depuis la phase de réflexion ou de préparation jusqu’au closing, c’est-à-dire la finalisation de la transaction, la transmission des titres et le paiement.

L’accompagnement que nous proposons aux dirigeants est complet. Il repose sur une approche à la fois pédagogique et stratégique, qui permet d’aborder en profondeur toutes les dimensions d’un projet de cession d’entreprise. Il ne s’agit pas simplement de vendre une entreprise, mais de préparer cette cession en amont, de manière réfléchie et structurée.

On estime généralement qu’entre la signature d’un mandat et le closing d’une opération, une cession d’entreprise dure entre 12 et 13 mois. Mais dans les faits, chez Aristote Conseil, ce processus prend souvent entre 2 et 3 ans. Pourquoi ? Parce que la première étape, essentielle, est celle de la prise de décision du dirigeant. Et cette décision peut être longue à mûrir.

Environ 70 % de nos clients sont des dirigeants seniors, âgés de 60 à 70 ans, parfois plus. Ce sont souvent des entrepreneurs qui ont fondé leur entreprise il y a 30 ou 40 ans, qui s’y sentent encore très bien, avec une activité qui fonctionne. La retraite, ils n’y pensent pas vraiment, ne l’ont pas anticipée, et c’est souvent un événement personnel ou de santé qui les pousse à envisager la transmission. Les 30 % restants sont des profils plus jeunes : des entrepreneurs ayant créé tôt, à 25 ou 30 ans, et qui, à l’approche de la quarantaine, souhaitent changer de voie, passer à autre chose.

Notre mission commence par une analyse stratégique approfondie du positionnement de l’entreprise : son environnement, son secteur, ses forces et ses faiblesses. À ce stade, il peut être nécessaire de renforcer certains fondamentaux, de consolider les points forts pour valoriser au mieux la société. Il s’agit de l’inscrire dans une dynamique de croissance, une phase ascendante qui permettra de vendre au bon moment, juste avant que l’entreprise atteigne un plateau ou que des signes de ralentissement apparaissent.

Beaucoup de dirigeants peinent à se projeter dans le long terme. Les crises successives (COVID, hausse du coût des matières premières, instabilité économique) ont rendu la visibilité plus complexe. Même les chefs d’entreprise les plus expérimentés, qui maîtrisent parfaitement leur activité, se retrouvent confrontés à un environnement économique incertain. Aujourd’hui, dans les PME et PMI, le climat est à la prudence. Le développement se fait par petits pas, les plans d’investissement sont ralentis, et le recrutement est devenu plus mesuré, souvent limité au remplacement des départs, dans un contexte de fort turn-over.

Face à cela, les dirigeants seniors doivent accepter qu’il est temps d’agir. À 60 ou 70 ans, il faut commencer à préparer l’entreprise à la cession, à la mettre en ordre de marche pour qu’elle soit vendue dans les meilleures conditions. Et c’est précisément là que notre rôle prend tout son sens : accompagner cette transition, sur le temps long, pour garantir une transmission réussie et une valorisation optimale.

Chez Aristote Conseil, notre approche repose avant tout sur un relationnel humain assez poussé. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la cession d’une entreprise n’est pas qu’une affaire de chiffres, de stratégie ou de valorisation financière. En réalité, l’humain est au cœur du processus.

Lorsqu’un chef d’entreprise envisage de transmettre sa société, son objectif principal n’est pas nécessairement de vendre au plus offrant. Il souhaite avant tout trouver le bon repreneur, celui qui saura respecter et faire perdurer la culture de l’entreprise, maintenir les équipes en place, et préserver les relations avec les clients, les fournisseurs et l’ensemble de l’écosystème qu’il a mis des années à construire. L’une de leurs premières exigences, et elle revient systématiquement, est de travailler en totale confidentialité. Cela peut parfois freiner notre communication ou nos actions de prospection, mais c’est une condition à laquelle nous nous adaptons avec rigueur et respect. Car au fond, ce que souhaitent les dirigeants, c’est protéger leur environnement, préserver ce qu’ils ont bâti.

Notre force, c’est justement cette capacité à entrer dans la tête du dirigeant, à comprendre ce qu’il dit… mais aussi ce qu’il ne dit pas. Plus la relation s’approfondit, plus les vraies motivations du cédant émergent. Cela demande de l’écoute, de la sensibilité, et une vraie qualité de présence. Il existe d’ailleurs un certain décalage entre les profils des repreneurs, souvent quadragénaires, issus de grands groupes, très structurés, et ceux des cédants, généralement des entrepreneurs seniors qui ont une vision plus intuitive, plus émotionnelle de leur entreprise. Ce fossé doit être compris, et parfois comblé, pour permettre une transmission réussie.

Ce goût du relationnel et cette capacité à accompagner humainement les dirigeants me viennent de loin. Mon mémoire d’expertise comptable portait déjà sur ce sujet : “Les relations humaines dans la mission de l’expert-comptable”. C’est une conviction qui m’a suivi tout au long de mon parcours, et qui est aujourd’hui au cœur de notre mission chez Aristote Conseil.

Car bien que les aspects techniques, financiers, juridiques, ou fiscaux, soient bien entendu fondamentaux, c’est la dimension humaine qui fait la différence et permet de mener chaque opération à bien.

La suite pour nous, c’est de continuer ce que nous faisons déjà avec passion. J’ai moi-même vécu tout le parcours générationnel que traversent mes clients aujourd’hui. Je le connais bien, parce que j’ai suivi le même. Cela facilite naturellement la relation de confiance : il est souvent plus simple d’échanger et de se comprendre quand on a le même âge, les mêmes références, et un vécu professionnel similaire.

L’avenir, pour Aristote Conseil, c’est de continuer à dénicher des pépites, à trouver des dossiers intéressants, car c’est ça qui fait vibrer dans ce métier : la découverte d’une entreprise, la rencontre avec un chef d’entreprise, et l’accompagnement sur un temps long, un, deux, parfois trois ans, voire davantage. Ces relations se tissent dans la durée, souvent dans la simplicité d’un moment partagé autour d’un repas, d’un verre de vin, d’un échange informel. Et c’est là, bien souvent, que l’on apprend le plus. On devine des choses essentielles qui ne transparaissent ni dans un bilan, ni dans un dossier de présentation, ni sur un site internet.

Une entreprise, c’est une entité complexe. Il y a le savoir-faire technique, bien sûr, mais aussi la valeur ajoutée humaine, la manière dont elle interagit avec son environnement interne et externe, sa dynamique, sa culture propre. Et tout cela, on ne peut pas le lire dans un rapport : il faut le vivre, le percevoir, le comprendre. C’est ce lien, cette immersion, qui rend notre métier aussi exigeant que passionnant.

Si vous voulez avoir plus d’informations sur Aristote Conseil, leur site est accessible https://www.aristoteconseil.com/Marie-Ange Nodar

Écrit parMarie-Ange Nodar

Marie-Ange Nodar est rédactrice de contenu pour FinMag, et est l’auteure de plus de 250 publications dans le domaine de la finance et des assurances en France. Au travers de ses interviews exclusives, elle transmet des conseils pratiques pour les professionnels et les particuliers souhaitant mieux comprendre et gérer leurs finances. Marie-Ange est titulaire d’un diplôme spécialisé en commerce international, et a vécu 8 années en Allemagne, avant de revenir s’installer en France. 

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Le build-up, une stratégie de croissance externe au service des repreneurs d’entreprise

Le build-up, une stratégie de croissance externe au service des repreneurs d’entreprise

La croissance externe est par définition l’apanage des entreprises et des groupes qui se développent par acquisitions successives. Cette stratégie peut également se révéler être une tactique gagnante pour des repreneurs individuels.

Le principe du build up pour un repreneur d’entreprise

Pour un repreneur d’entreprises, le principe du build up ou Leverage Build up (LBU) consiste à prendre pied sur un marché en menant à bien une première acquisition, puis à poursuivre son développement en faisant l’acquisition d’autres acteurs du même secteur ou d’activités connexes.

Un autre vocable, issu de la biologie est également souvent utilisé pour décrire le même processus,  il s’agit du terme de bouturage qui vise à donner naissance à un nouvel individu (le groupe nouvellement constitué)  à partir d’un organe ou d’un fragment d’organe isolé (la cible ou l’activité acquise).Cette démarche est particulièrement adaptée aux secteurs d’activités qui sont faiblement concentrés et comportent de nombreux acteurs de taille modeste représentant autant de cibles potentielles à l’achat. A titre d’exemple, c’est une stratégie est couramment usitée par les experts comptables. Avec près de 20 000 sociétés d’expertise comptable en France, le marché est dominé par quelques gros acteurs, les « big four », mais compte une multitude de petits cabinets répartis sur tout le territoire, et qui sont régulièrement sollicités par d’autres entreprises du secteur en recherche d’opportunités de croissance externe.

Le Build up, une façon efficace de racheter des entreprises

Mener à bien une première acquisition avec « la casquette » de repreneur individuel est l’étape la plus difficile. Le repreneur qui sort du salariat et décide d’initier son projet de reprise d’entreprise doit en effet convaincre les cédants puis les banquiers du bien-fondé de son projet. Il est parfois en butte à des a priori sur son profil, son parcours, sa légitimité, son apport financier. Tout devient plus facile une fois qu’il a endossé les habits de chef d’entreprise. Dès lors, le regard des cédants sur le projet n’est plus le même, il ne s’inscrit plus dans une relation repreneur-cédant mais dans l’échange d’un chef d’entreprise avec ses pairs ; ce regard devient alors plus bienveillant. La recherche de financement est également plus aisée, le repreneur ayant fait la preuve de sa capacité à mener  succès une première opération de reprise d’entreprise.

Le Build up, une stratégie gagnante pour les repreneurs d’entreprises

Une stratégie de build up peut s’inscrire dans la durée et permettre à un repreneur de constituer un groupe par acquisitions successives, avant d’envisager de revendre tout ou partie du groupe.

C’est une stratégie particulièrement intéressante pour des jeunes entrepreneurs qui souhaitent assurer le développement de leur activité à la fois par croissance organique et par croissance externe sur un horizon de temps de plusieurs années. C’est également une stratégie gagnante pour des repreneurs au tempérament  de développeur, des « serial entrepreneurs » disposant d’un apport modeste. Dans ce cas, les repreneurs vont mener à bien une première acquisition sur une cible de taille parfois modeste, la développer, et agréger d’autres cibles en optimisant les synergies. Ils créent pour cela une holding d’acquisition dans laquelle sont logés les services partagés du groupe (ressources humaines, comptabilité, marketing, communication, informatique …).

Ce texte est publié sous la responsabilité de son auteur.

(Crédit photo : iStock)

ARTICLE ÉCRIT PAR

Thierry Lamarque

Reconversion : se poser les bonnes questions

Ikigai : trouvez votre reconversion professionnelle

  • Auteur : Edgar Grospiron
themes de l'ikigai
ikigai : trouver ses talents
coaching en ikigai

Quand on décide de se lancer dans une reconversion professionnelle, c’est souvent pour s’aligner sur ses valeurs, et/ou pour essayer de faire de sa passion son métier. Mais attention : dans une passion, il n’y a aucune contrainte. Et dans un métier, il y a des enjeux, ce qu’il n’y a pas dans une passion. Les contraintes changent tout. Alors comment savoir si on se lance dans la bonne direction ? Je trouve que l’ikigai est l’outil idéal, car il permet de faire un bon bilan de soi.

Lors de ma reconversion, j’ai perdu beaucoup de temps parce que je ne me posais pas les bonnes questions. L’ikigai permet de se poser les bonnes questions : « Qu’est ce je vais faire de ma vie ? » et non pas « Qu’est-ce que je vais faire dans ma vie ? » Cela change tout ! Je n’avais pas de diplôme, pas d’expérience professionnelle : je ne voyais que ce qui me manquait.
Quand j’ai changé la question de « dans ma vie » en « de ma vie », j’ai totalement changé de perspective. Je réfléchissais par rapport à là où j’avais envie d’aller, ce qui était en résonance avec là d’où je venais.

L’ikigai permet de se poser tout de suite les bonnes questions.

Et d’aller bien plus loin que le travail que j’ai pu faire seul. Il vous permet de clarifier beaucoup plus vite vos besoins et vos envies et de les mettre en résonance avec vos valeurs.

C’est un outil complet qui reste simple. Il est basé sur quatre catégories qui répondent à quatre questions. Si vous effectuez un vrai travail sur les catégories et les sous-catégories, il vous permettra de faire suffisamment le tour de la question pour être sûr de vous. Avec les quatre thématiques de base, c’est assez limpide.

Grâce à l’ikigai, vous allez travailler sur :

  • ce que vous aimez,
  • ce pour quoi vous êtes doué,
  • ce qui vous fait gagner votre vie,
  • ce qui fait sens.

Avant de vous lancer dans cet exercice, vous devez faire faire attention à bien mener votre réflexion en toute bienveillance et honnêteté avec vous-même. C’est une condition indispensable pour trouver un équilibre véritable.

1. Les quatre éléments majeurs de l’ikigai

Ce que j’aime faire

Vous allez commencer par lister tout ce qui vous donne du plaisir quand vous le faites. Qu’il s’agisse de ce que vous avez déjà fait, ce que vous faites en ce moment ou ce que vous rêvez de faire.

Notez :

  • ce qui vous rend heureux,
  • ce qui vous remplit d’énergie positive,
  • ce que vous aimez faire (là où vous ne voyez pas le temps passer),
  • ce qui vous fait vibrer,
  • les rêves que vous voulez accomplir,
  • ce qui est important à réaliser pour vous.

Quels sont mes talents

Vous êtes forcément doué pour certaines choses ou certaines actions et peut-être également moins pour d’autres. Vous allez donc entamer une nouvelle liste. Qu’il s’agisse de tâches, de réalisations ou de qualités humaines (les fameux soft-skills) qui sont les vôtres.

Notez :

  • ce que vous faites sans avoir aucun doute ni sur votre légitimité à le réussir, ni sur vos capacités ;
  • ce qui vous est facile de faire, que vous faites bien de façon naturelle ;
  • les talents que les autres vous reconnaissent ;
  • vos avantages par rapport aux autres lorsqu’ils font la même chose ;
  • ce qui vous rend fier de vous ;
  • ce que vous faites instinctivement, sans la moindre hésitation ;
  • ce que l’on vous demande de faire sans aucune hésitation.

Avec quoi je peux gagner ma vie

Vous allez à présent lister ce qui vous permettrait de gagner de l’argent :

  • vos aptitudes professionnelles et vos compétences pour lesquelles vous pourriez recevoir une rémunération en échange d’un service,
  • les talents que vous n’exploitez pas encore mais pour lesquels vous pourriez recevoir une contrepartie financière,
  • les connaissances que vous pourriez partager en échange d’une rémunération,
  • vos compétences que les employeurs recherchent,
  • les services ou les produits que vous possédez et que vous pourriez vendre,
  • les passions que vous pourriez transformer en commerce,
  • les activités que vous pratiquez et qui pourraient vous rapporter de l’argent,
  • les services ou produits que vous avez inventés et que vous pourriez commercialiser.

La place que je veux avoir dans ce monde

Vous allez enfin chercher ce dont le monde a besoin et la façon dont vous pouvez y répondre. En bref, comment vous pouvez rendre le monde meilleur.

C’est-à-dire :

  • ce que vous voulez apporter à votre famille, votre entourage, votre entreprise, votre ville, votre pays,…
  • ce dont vos clients pourraient avoir besoin et que vous pouvez leur apporter,
  • la trace que vous souhaitez laisser.

Mettre en commun les quatre thèmes de l’ikigai

Une fois tout cela posé, vous allez observer vos listes. Et vous allez chercher les éléments qui sont communs à tous les axes. Ce qui entre dans les quatre critères est votre équilibre : vous avez trouvé votre ikigai.

trouver son ikigai

Vous connaîtrez alors :

  • votre passion (ce que vous aimez faire),
  • votre vocation (ce que vous savez faire),
  • votre profession (ce pour quoi vous pouvez demander une rémunération),
  • votre mission (ce qui répond à un besoin ou qui contribue à y répondre).

Concrétiser votre ikigai

C’est le moment où vous mettez en place le plan d’action qui vous permet de mettre en œuvre votre ikigai afin de l’atteindre.

C’est aussi le moment où je vous conseille de faire le point avec quelqu’un d’extérieur. Car il est toujours plus facile de se faire accompagner que de tout mettre en œuvre tout seul.

A cette étape, vous avez bien défriché votre approche et vous vous avez fait tout le travail préparatoire essentiel à la reconversion. Mais vous ne pouvez vous arrêter là. Et surtout, comme vous n’aurez pas toutes les réponses, il faudra à un moment ou à un autre trouver la personne ressource qui vous aidera à creuser le sujet. Vous confronter à un professionnel vous permettra par exemple de ne pas faire de mauvaises projections.

Ce que j’entends par là ?
Eh bien, par exemple, l’entrepreneuriat demande des qualités et des ressources mentales très différentes de celles du salariat. Vous risquez de vous trouver en décalage si vous abordez l’entrepreneuriat comme le salariat. C’est une fuite d’énergie qui va devenir épuisante . Pas parce que vous n’êtes pas compétent ou que vous ne voyez pas juste, mais parce que vous n’avez pas le bon état d’esprit, le bon rapport à l’argent, la bonne vision de la liberté, etc.

Demander à mon entourage ?

Pourquoi se confronter au regard des autres ? Eh bien, parce que se regarder dans un miroir, c’est bien, mais ça ne suffit pas. C’est dans le regard des autres que l’on s’évalue. A travers les autres et à travers l’échange.

Mais toujours avec la précaution d’usage : en face de vous, comme c’est un sujet important, mettez un professionnel. Même si vous l’adorez, votre belle-mère est rarement la bonne personne. Votre  famille joue un rôle dans l’accompagnement, dans le processus, mais elle ne tient pas la place du coach. Il s’agit de gens en interaction avec vous : leur regard est forcément biaisé. Ils ont envie que vous bougiez, ou ne sont pas contre, mais ils sont contre l’idée que vous changiez les relations, que vous bousculiez les habitudes interactionnelles que vous avez avec eux. Ils vont vous donner les conseils qui les rassurent ou qui ne les mettent pas eux en danger. C’est là où l’entourage touche ses limites dans cet exercice.

La Chaîne de valeur

Chaîne de valeur : définition, utilisation et exemple

Par Louis Vedere d’Auria @LouisVDA

Chaîne de valeur Amazon

Grâce à la chaîne de valeur, un dirigeant peut prendre des décisions stratégiques pour son entreprise à partir de l’analyse de ses points forts et de ses points faibles. La notion de chaîne de valeur a été introduite par Michael Porter en tant qu’outil d’aide à la décision. Il permet de trouver la bonne orientation pour l’entreprise en identifiant les activités qui créent de la valeur pour le client, ainsi que les principales dépenses de l’entreprise.

>> Téléchargement : Kit de planification stratégique pour les entreprises

Sommaire:

Définition de la chaîne de valeur

Quel est l’intérêt d’analyser la chaîne de valeur ?

Quels sont les éléments composant la chaîne de valeur ?

Exemple de chaîne de valeur

Comment utiliser la chaîne de valeur de Porter ?

Définition de la chaîne de valeur

La chaîne de valeur est un outil stratégique qui permet de détecter les activités qui génèrent le plus de valeur afin de mettre en avant les offres commerciales performantes. La chaîne de valeur met en lumière les activités grâce auxquelles les entreprises se différencient de la concurrence, celles sur lesquelles elles peuvent se positionner pour développer leur valeur ajoutée et se pérenniser.

Quel est l’intérêt d’analyser la chaîne de valeur ?

Le but d’une entreprise est de créer des produits ou services qui répondent à un besoin ou à une demande exprimée par sa clientèle tout en dégageant une marge. La chaîne de valeur définit la marge globale générée par la totalité du processus de production, fonctions supports comprises. L’analyse de la chaîne de valeur de Porter permet d’envisager l’entreprise du point de vue du maillage de ses activités connectées les unes aux autres. Elle considère donc l’entreprise à la fois dans sa globalité et dans l’intégralité de ses fonctions internes.
Cette étude permet l’analyse des coûts des différentes activités de l’entreprise et de la pertinence des interfaces qu’elles entretiennent entre elles. L’examen de la chaîne de valeur permet ainsi une prise de décisions stratégiques plus fine et performante, ainsi que l’amélioration de l’organisation générale de l’entreprise. Elle va aider le chef d’entreprise à harmoniser et à optimiser la structuration interne de sa société.

L’examen des différentes fonctions existantes au sein de l’entreprise favorise une vue plus précise de chaque activité pour définir celles qui apportent de la valeur au produit fini. Attention, il ne s’agit pas là d’un bénéfice financier, mais bien d’une plus-value apportée par chaque étape de production ou fonction. Cette étude de la chaîne de valeur de Porter offre l’opportunité de déterminer les activités qui n’apportent pas de valeur ajoutée, voire qui en détruisent. Toute perte de valeur diminue les marges de l’entreprise. Ces fonctions doivent donc alors faire l’objet d’un examen plus précis afin de déterminer des plans d’action internes d’optimisation ou d’envisager une externalisation.

L’analyse de la chaîne de valeur permet également d’identifier l’avantage concurrentiel existant dans l’entreprise et de développer des stratégies afin qu’elle se distingue au sein de son marché.

Quels sont les éléments composant la chaîne de valeur ?

Les activités intégrées dans la chaîne de valeur sont de deux ordres. Il s’agit des :

  • Activités principales.
  • Activités secondaires.

Les fonctions principales

Les activités principales sont variées et concernent directement la création et la vente du produit :

  • L’approvisionnement, c’est-à-dire toutes les activités liées aux stocks (réception, stockage, distribution).
  • La production, à savoir la transformation des matières premières pour aboutir au produit finalisé, le respect des délais et de la qualité ou encore la personnalisation du produit.
  • La commercialisation, ce qui inclut les activités d’acheminement, de collecte, de stockage et de distribution des produits finis. Il est, par exemple, possible de créer de la valeur lorsque la livraison se fait rapidement ou que le suivi client est personnalisé.
  • Le marketing, c’est-à-dire les activités qui permettent au bien ou au service d’être connu par la clientèle. Une stratégie commerciale doit être élaborée en réponse aux besoins identifiés des clients.
  • Les services, à savoir l’ensemble des activités dont le but est d’augmenter la valeur d’un produit (service d’installation, par exemple) et de la maintenir (offre de garantie ou SAV de qualité notamment).

Les fonctions de soutien

Les fonctions de soutien sont des activités secondaires qui viennent en appui des fonctions principales. Il s’agit :

  • Des infrastructures : ces activités réunissent l’ensemble des services qui font fonctionner l’entreprise (administratif, comptabilité…). Cette fonction peut créer de la valeur lorsqu’une base de données permettant à tous les services de suivre et de connaître leur clientèle est mise en place.
  • Des ressources humaines : elles regroupent les missions liées à la gestion et au suivi du personnel (recrutement, rémunération, formation…). Le recrutement ou la conservation des bons éléments permet une création de valeur certaine.
  • De la recherche et du développement : ces services sont destinés à innover et à intégrer de nouvelles technologies au sein de l’entreprise.
  • Des achats, c’est-à-dire les activités qui permettent à l’entreprise d’investir pour produire ses biens et services. Elles doivent, par exemple, sélectionner les matières premières nécessaires à l’activité de l’entreprise. Dans ce cadre, l’exclusivité sur un produit apporte une réelle création de valeur.

Exemple de chaîne de valeur

Une entreprise est constituée d’un ensemble d’activités organisées autour de sa promesse et dont l’objectif commun est de tenir cette promesse. De nombreuses activités créent ainsi de la valeur. C’est notamment le cas chez Amazon, qui intègre dans sa chaîne de valeur des activités principales et des activités secondaires.

Les activités principales d’Amazon :

  • La logistique : l’enseigne présente de fortes capacités à réceptionner, trier et stocker ses marchandises. Elle peut également automatiser certaines tâches et booster sa chaîne de livraison pour qu’elle soit plus rapide.
  • La commercialisation : Amazon dispose d’une marketplace qui propose un large choix de produits. La notoriété de la plateforme n’est plus à faire.
  • Les services : le SAV de l’enseigne est performant et il est très facile de retourner les produits qui ne conviennent pas. Amazon a également innové avec Prime et la livraison express.

Les activités de soutien d’Amazon :

  • Les infrastructures : Amazon a centralisé ses missions et internalisé les fonctions indispensables. L’enseigne est en recherche constante d’automatisation.
  • La gestion des ressources humaines : les différentes activités sont gérées dans chaque pays.
  • La R&D (recherche et développement) : Amazon détient un avantage concurrentiel lié à l’innovation grâce à la gestion des stocks robotisée.

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Comment utiliser la chaîne de valeur de Porter ?

La chaîne de valeur de Porter permet de comprendre où se trouvent les principaux postes de dépenses et où se crée la valeur. Elle fait ainsi la distinction entre des activités qui génèrent de la valeur et celles qui en créent peu, voire qui la détruisent.

Analyser sa chaîne de valeur

Analyser la chaîne de valeur est indispensable pour les dirigeants d’entreprise qui cherchent à comprendre quelles sont les valeurs pour lesquelles les consommateurs sont prêts à payer. En les identifiant, il est plus facile de répondre à la demande des clients.

La chaîne de valeur permet de comparer les coûts liés aux activités de l’entreprise et leur valeur finale. Il est ainsi possible de repérer les sources de son avantage concurrentiel, puis de décider comment les conserver et les améliorer.

Pour analyser sa chaîne de valeur, il faut :

  • Distinguer les fonctions principales des fonctions de soutien.
  • Identifier les processus de chaque activité.
  • Évaluer les processus et les activités qui génèrent de la valeur ajoutée.
  • Scorer chaque activité.
  • Réallouer les ressources pour obtenir un avantage concurrentiel.

Adapter sa stratégie d’entreprise

La chaîne de valeur est un formidable outil d’aide à la décision qui permet à l’entrepreneur d’opter pour une stratégie gagnante, par exemple, décider de s’implanter sur un nouveau marché ou chercher à se différencier de la concurrence.

Plusieurs stratégies peuvent être mises en place :

  • Réduire les coûts et diminuer sa marge.
  • Communiquer massivement sur un sujet pour se différencier et déborder la concurrence.
  • Orienter sa structure vers un marché de niche.
  • Définir les compétences clés qui permettent de subsister dans un environnement concurrentiel.
  • Externaliser les services qui n’offrent que peu de valeur.
  • Identifier les axes de diversification.

Pour aller plus loin, téléchargez ce kit gratuit et découvrez tout ce que vous devez savoir sur la prise de décision et l’analyse des performances passées en vue d’un avenir porteur.

Publication originale le 3 mai 2022, mise à jour le 03 mai 2022

Sujet(s):Stratégie d’entreprise

EARLY STAGE ?

EARLY STAGE KESAKO ?

Vous venez de fonder une entreprise et vous avez besoin de financement mais vous vous sentez un peu perdu ? C’est normal, de nombreuses possibilités existent… Dans cette fiche pratique, on vous explique le principe de l’investissement early stage.

INTRODUCTION 

Lors de la création d’un projet entrepreneurial, vous pouvez avoir besoin de financement pour de multiples raisons. Procéder à des recrutements, créer un MVP (minimum viable product), prospecter en BtoC ou e BtoB, lancer une campagne marketing, investir dans du matériel de production ou des locaux… tout ceci coûte cher, et un financement interne ne suffit pas toujours.

Dans ce cas, vous avez trois grandes possibilités pour obtenir des fonds.

  • Vous pouvez tout d’abord partir à la recherche de subventions. Il en existe beaucoup, dans des secteurs très variés. Ne croyez pas qu’elles sont attribuées seulement à des innovations technologiques… Vous pourrez notamment accéder à de nombreuses aides publiques sur ce site officiel.
  • Vous pouvez également faire appel à une banque : celles-ci sont de plus en plus enclines à prêter aux entrepreneurs et de nombreux programmes spéciaux sont mis en place pour répondre à leurs besoins. Il sera néanmoins nécessaire de présenter un dossier solide et donc de rédiger un business plan infaillible pour convaincre votre banquier.
  • Enfin, vous pouvez faire appel à des investisseurs. Cette solution a des avantages et des inconvénients. Elle implique une dilution (un investisseur vous donne des fonds contre des parts de votre entreprise), une diminution de votre autonomie, et le risque d’intérêts divergents entre entrepreneur et investisseur. Cependant, bénéficier d’un tel financement vous permettra, en plus de pouvoir procéder à vos investissements, de sécuriser votre trésorerie, de renforcer votre image auprès de vos fournisseurs et clients, et de bénéficier d’une expertise et d’un regard externe à votre entreprise, ce qui peut s’avérer être une aide précieuse !

 EARLY STAGE : TROIS ETAPES

Nous allons aborder cette dernière solution plus en détails. En effet, ce n’est pas le tout de savoir que l’on souhaite se diriger vers des investisseurs : encore faut-il savoir lesquels ! Chaque fonds d’investissement est généralement spécialisé dans un secteur d’activité mais également dans un état d’avancement des projets ! Selon que vous soyez un jeune entrepreneur au stade d’idée ou une entreprise déjà bien développée, vous ne vous dirigerez pas vers le même type de fonds. Peut-être avez-vous déjà entendu les termes anglophones pre-seed, seed, early stage, seriesA… Procédons à un éclaircissement.

L’early stage désigne l’investissement qui se concentrent sur les start-ups à leurs débuts. L’early stage se décompose en trois stades d’avancement : pre-seed, seed, et serie A.

A. Pré-seed

Pré-seed : le stade pré-seed désigne une équipe et une idée. Le pré-seed est souvent constitué d’un mélange entre subventions et love money (financement par les proches). Cependant, des business angels ou investisseurs peuvent être intrigués par votre idée. Dans ce cas, ils vont s’intéresser aux membres du groupe, à leurs expériences et compétences pour déterminer s’ils sauront construire et vendre leur idée. En règle générale, la fourchette d’investissement est de 100 K€ à 300 K€ et les fonds servent à construire un MVP, régler les dépenses administratives et procéder à quelques recrutements pour lesquels les investisseurs peuvent fournir de précieux conseils. Ce premier tour de table permet également de préparer un second investissement en créant un climat de confiance autour de l’équipe.

Exemple : en 2018, HUBRIX a conclu une levée de fonds pré-seed de 143K€ en cash et obligations converties. Ces fonds leur permettront entre autres de compléter un Bêta test pour leur composant logiciel Hurima, qui offre des fonctionnalités de contrôle d’accès aux applications bureautiques, web et mobiles.

B. Seed 

Seed : le stade seed désigne une équipe et un produit (il peut d’agir d’un produit fini ou d’un MVP). Cette étape concerne le plus souvent des business angels et des petits fonds d’amorçage. L’équipe reste un critère de choix décisif pour les investisseurs, mais le produit proposé doit également justifier d’un avantage compétitif clair. L’équipe doit avoir trouvé sa cible et le produit doit y correspondre pour combler une lacune dans le marché visé. Ainsi, il sera plus évident pour l’entreprise de prouver sa « scalabilité », c’est-à-dire sa capacité à développer massivement son volume d’activité pour réaliser rapidement des économies d’échelle. Le montant de l’investissement se situe générallement entre 300 K€ et 3 M€. Les dépenses effectuées viseront à améliorer le produit en fonction des retours des premiers clients. Les investisseurs peuvent aider l’équipe à s’agrandir de façon pertinente, améliorer le produit et construire un business model efficace pour créer une forte traction (c’est-à-dire des éléments prouvant que la start-up est en croissance).

Attention : Les fonds d’investissement peuvent souhaiter vous rencontrer dès la première levée car c’est un moyen pour eux de vous repérer et de vous suivre. Vous entrez simplement dans leur « pipe » commercial. Ces rendez-vous risquent de vous prendre beaucoup de temps pour des résultats quasi nuls. Il vaut donc mieux éviter de se disperser !

Emmanuel Dissoubray, cofondateur de Makitoo, solution SaaS aidant les équipes produit à savoir où et comment améliorer leur produit, témoigne :
« Fin décembre, on a coupé avec les fonds et on s’est focalisés sur les Business Angles. On a donc sollicité des réseaux spécifiques de Business Angels […]. A partir de là, c’est allé très vite. La sélection se faisait d’elle-même car pour s’intéresser à notre produit et à notre marché, il fallait les comprendre ! »

C. Serie A

Serie A : le stade serie A désigne une équipe et un produit qui génère des revenus et qui correspond à un besoin clair. L’entreprise doit avoir une vision claire sur certains indicateurs (coût d’acquisition client, cycle de vente…) pour prouver qu’il y a un marché à conquérir. Les investisseurs vont, en plus de l’équipe, jauger la capacité de l’entreprise à croître rapidement par des économies d’échelles en industrialisant le processus de vente. L’investissement de situe entre 3 et 10 M€ et sert à développer l’équipe de façon significative et à la structurer en introduisant une structure managériale efficace. Les investisseurs peuvent apporter leur expertise pour le recrutement de talents, essentiels pour l’industrialisation de la croissance.

Attention : Beaucoup de start-ups ayant réussi sans grande difficulté leur première levée de fonds se retrouvent à court de financement quelques mois plus tard, car la levée en série A s’avère plus difficile que prévu. Beaucoup de raisons peuvent expliquer cela : indicateurs chiffrés plus exigeants lors d’un second tour, confiance accumulée après une première réussite, stratégie de levée maladroite ou trop ambitieuse, équipe mal organisée…
Sam Altman, président du Y Combinator, témoigne : « Les fonds de la première levée (seed) sont actuellement si simples à obtenir que les fondateurs partent du principe qu’ils pourront lever encore plus quand ils le voudront ».

Et la suite ? 

En serie B, l’objectif est de dépasser le stade de développement pour élargir la portée commerciale et obtenir une vision claire du futur de l’entreprise. Les investisseurs ont une idée claire de ce qu’ils peuvent espérer comme gain. Le processus, les acteurs et les montants levés sont les mêmes. La seule différence consiste en l’addition de nouveaux fonds de capital-risque spécialisés dans des financements d’entreprises plus matures.

En serie C, les investisseurs injectent du capital dans des entreprises qui performent dans l’objectif de doubler leur investissement initial. Gagner des parts de marché passe souvent par l’acquisition. Les entreprises peuvent alors espérer lever des dizaines de millions d’euros.

CONCLUSION

En conclusion, lever des fonds peut devenir une étape fastidieuse dans le développement d’un projet entrepreneurial. Pour une levée de fonds réussie, il vous faudra déterminer :

  • Si vous avez réellement besoin de lever des fonds : lever des fonds n’est pas une étape nécessaire pour toutes les entreprises. Les financements internes peuvent parfois suffire à la croissance. Ne diluez pas votre entreprise si vous n’en avez pas besoin !
  • Si c’est le bon moment pour vous : si vous réussissez à obtenir des fonds mais que votre projet n’est pas cohérent, vous risquez de tout perdre, y compris la confiance des investisseurs. Lancez vous dans la levée quand vous savez comment utiliser les fonds de façon pertinente.
  • Si vous vous adressez aux bons interlocuteurs : subventions, business angels, investisseurs… Les possibilités sont nombreuses, assurez vous de choisir celle qui correspond le mieux à votre projet et à vos objectifs.

D’après mybusinessplan.fr

7 problèmes (et leurs solutions) dans la relation entre la vente et le marketing

par Rédaction BtoB Leaders | Juin 7, 2021 | alignement marketing ventes | InsightsVente

Le marketing regroupe l’ensemble des activités qui conduisent un prospect jusqu’au rayon, au site internet, au bon de commande, au pas de porte de la boutique, etc. La vente prend ensuite le relais pour faire que le prospect ne reparte pas les mains vides. Le marketing et la vente partagent plusieurs points communs… le premier étant sans doute leur apport direct dans la performance de l’entreprise. Lorsque ces deux fonctions œuvrent de concert et travaillent en synergie, elles améliorent de 67 % les chances de l’entreprise de signer des contrats. En revanche, une relation discordante entre la vente et le marketing sera un obstacle majeur à la croissance. Une étude réalisée par Salesforce aux Etats-Unis estime à plus d’un milliard de dollars le manque à gagner associé à ce contretemps.

Bien qu’elles poursuivent le même objectif, les équipes vente et marketing peuvent être en désaccord… voire se retrouver en rivalité. Elles peuvent également se rejeter la faute en cas d’échec. Comment donc faire pour consolider la coopération entre la vente et le marketing ? Comment prévenir les éventuels conflits et atteindre cette synergie qui fait des étincelles ? Eléments de réponse.

Ventes et marketing : quelles différences ?

Les non-initiés utilisent souvent les termes « vente » et « marketing » de manière interchangeable. Il faut dire que les deux fonctions sont généralement assumées par une même personne dans les petites structures. Cependant, et à mesure que les entreprises se développent, les ventes et le marketing bifurquent pour devenir des fonctions distinctes, exécutées par deux équipes différentes.

Ainsi, le marketing englobe l’ensemble des activités et ressources nécessaires pour atteindre et convaincre les clients cibles. Cela passe notamment par :

  • l’image de marque ;
  • le message transmis ;
  • la publicité ;
  • la prospection ;
  • le pricing ;
  • les relations publiques ;
  • les campagnes sur les réseaux sociaux ;
  • les newsletters ;
  • la gestion d’événements, etc.

De même, l’équipe des ventes cherche à boucler des transactions et à générer des revenus. Ce objectif implique un engagement direct des clients avec des échanges individuels, du « Cold Marketing » et des propositions commerciales.A  lire également sur BtoB Leaders : L’AIOps au service de la productivité

Ventes Vs. Marketing… aux origines du « conflit »

Le papier de la Harvard Business Review publié en 2006 a été le premier à réellement documenter ce « conflit ». De nombreux facteurs viennent l’alimenter. En voici les plus éloquents :

  1. Inefficacité et/ou manque de communication. Dans les entreprises où les ventes et le marketing fonctionnent comme des unités séparées, la coordination entre les deux services relève du défi. Le manque de communication conduit non seulement à une baisse significative de la productivité, mais dégrade également la compréhension mutuelle et la confiance.
  2. Concurrence pour les budgets. Les directeurs des ventes veulent des budgets plus élevés pour recruter, former l’équipe et proposer des primes à la performance. De leur côté, les responsables marketing souhaitent un meilleur matériel promotionnel ou des financements plus importants pour les campagnes publicitaires. Le budget étant par définition limité, il est difficile de contenter les deux fonctions. Résultat : déception, jalousie voire ressentiment s’invitent dans le quotidien de l’entreprise.
  3. Des rôles mal compris. Certains stéréotypes viennent dégrader les relations entre les deux services. Certains marketeurs estiment que les commerciaux n’ont qu’une compréhension superficielle de la relation entre l’entreprise et ses clients. A contrario, certains commerciaux estiment que les campagnes marketing ne sont pas forcément utiles.
  4. Choc des cultures et des personnalités. Les ventes et le marketing attirent généralement des profils différents. Les marketeurs sont plutôt méthodiques, analytiques et concentrés sur l’atteinte de résultats stratégiques. Les professionnels de la vente ont cette capacité à nouer des relations de confiance et aiment être en première ligne de l’engagement client. Dans un environnement concurrentiel et tendu, les disparités dans les traits de personnalité et les priorités peuvent alimenter le conflit.
  5. Objectifs flous ou qui se chevauchent. Alors que les deux services visent la croissance de l’entreprise, chacun tente de l’atteindre par des moyens différents. Les départements marketing visent à alimenter continuellement un pipeline de prospects qualifiés. De leur côté, les équipes de vente visent à conclure des transactions et à générer des revenus. En règle générale, les spécialistes du marketing ont une vision à long terme. Les commerciaux gèrent quant à eux leur pipeline de ventes selon des quotas quotidiens, mensuels ou trimestriels.
  6. Le syndrome du bouc émissaire. Sous un nuage d’incertitude, les performances mitigées sont rejetées sur l’autre partie. Les spécialistes du marketing reprochent aux vendeurs de ne pas avoir correctement pris le relais. Les vendeurs quant à eux dénoncent le manque de contenu marketing approprié pour un engagement immédiat des clients.
  7. Stratégies disparates ou non alignées. C’est un problème aussi préjudiciable que le manque de communication entre les deux départements. En effet, des stratégies mal alignées peuvent entraîner des efforts inutiles, des lacunes dans le pipeline et des opportunités manquées. Ainsi, selon Marketo, au moins 1 billion de dollars sont perdus chaque année en raison de la dissonance entre les stratégies vente et marketing.

Ventes et Marketing : quel itinéraire pour garantir la synergie ?

Une fois identifiés, les problèmes interservices entre les ventes et le marketing peuvent être plus facilement résolus. Voici les étapes à suivre pour que vos équipes vente et marketing travaillent en synergie :

  1. D’abord, instaurez une culture de communication ouverte et constante entre les équipes. Si nécessaire, nommez un agent de liaison pour renforcer l’interdépendance et la collaboration de vos opérations marketing et commerciales. Rassembler les équipes chaque fois que possible.
  2. Ensuite, clarifiez les rôles et les fonctions de chaque service. Définissez les attentes et la portée de chaque rôle ou fonction. Mettez en œuvre des mesures de réussite et des indicateurs de performance compatibles. Alternez les tâches ou formez des personnes des deux départements pour apprécier la qualité de la collaboration entre les deux départements.
  3. Aussi, créez une stratégie commerciale et marketing unifiée. Définissez des objectifs communs de chiffre d’affaires, lorsque cela est possible.
  4. Ensuite, synchronisez les actifs et les ressources utilisés par les deux départements. Configurez des pipelines qui relient les flux de travail des équipes au comportement d’achat des clients. Permettez aux équipes d’utiliser une base de données centralisée pour tirer des informations d’un même ensemble de données.
  5. Enfin, encouragez la collaboration. Récompensez la réalisation d’objectifs communs.

Posez-vous les bonnes questions pour agir dans les temps

Certes, les ventes et le marketing utilisent des entonnoirs distincts. Toutefois, leurs processus sont si étroitement liés qu’ils devraient agir en tandem. Ces services ont un impact direct sur vos résultats et la capacité de survie de votre entreprise. Vous devez donc les unir en tant que composants interdépendants d’une seule stratégie.

Vos équipes vente et marketing souffrent-elles de frictions ? Voici quelques questions à vous poser :

  • Dans quelle mesure les équipes communiquent-elles ensemble ? Ont-elles déjà collaboré sur des projets communs ? Chaque équipe peut-elle apprécier l’avancement des projets de l’autre ?
  • Vos équipes vente et marketing partagent-elles une stratégie globale qui aligne leurs objectifs respectifs ?
  • Est-ce que chaque service connaît les objectifs et les échéanciers de l’autre ?
  • À quelle fréquence une équipe signale-t-elle une lacune ou une omission qui aurait été commise par l’autre équipe ? Le syndrome du bouc émissaire est-il fréquent dans votre entreprise ?

Vos réponses suggèrent un conflit systémique entre les deux équipes ? Il est donc grand temps de mettre en place une stratégie d’alignement ventes-marketing !

Les Dix conseils d’Aristote en matière de Management

Les dix conseils d’Aristote aux managers

Pierre d’Elbée 

Pour redonner du sens à son travail et au management des hommes, les conseils d’Aristote, le philosophe inventeur de « l’animal politique », sont un trésor inestimable. Le philosophe est le premier à avoir montré avec autant de clarté la différence entre produire et agir.

C’est une recherche sur les racines morales de la crise économique qui a conduit le consultant et philosophe Bernard Girard sur les pas du grand Aristote. Il a découvert un maître avec lequel on pouvait repenser l’entreprise, le management, le travail de manière originale, « en se détachant des thèses, le plus souvent empruntées à l’économie, qui dominent aujourd’hui le champ des sciences de la gestion ». Dans son livre Aristote : leçons pour (re)donner du sens à l’entreprise et au travail (Maxima), nous avons extraits dix conseils aux managers de notre génération :

1er conseil : l’amitié

Vous voulez augmenter la performance de votre service ? Créez d’abord une équipe où règne la concorde et l’amitié ! « Quand les hommes sont amis, dit Aristote, il n’y a que peu besoin de justice », c’est-à-dire de temps perdu en régulation managériale comme on dit aujourd’hui

2e conseil : la finalité

Vous voulez (re)donner de l’énergie à une équipe ? Privilégiez le fond à la forme, les buts plutôt que la structure. Quand on met les gens en perspective, qu’on leur présente une vision simple dans laquelle ils se reconnaissent, ils se mobilisent volontiers. C’est Aristote qui a inventé la cause « finale », autrement dit le but qui conditionne tous les éléments d’un projet.

3e conseil : la justice

Vous voulez sortir d’un esprit de suspicion ? Pratiquez des salaires justes à tous les échelons de l’entreprise. Aristote appelle « distributive » ce type de justice. Rien de plus démobilisant que les rémunérations exorbitantes d’une toute petite frange managériale, au détriment de tous les autres. C’est une contradiction à l’exemplarité du chef. On a oublié que c’est tout simplement une exigence de justice élémentaire.

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4e conseil : la formation

Vous souhaitez former les leaders de demain ? Sachez que la sélection des « hauts potentiels » vaut moins que la formation qu’on leur donne. Au-delà des compétences qu’ils acquièrent, il est nécessaire d’acquérir les bonnes attitudes, d’ouvrir son regard et ses relations aux autres, bref d’intégrer les bons habitus, c’est-à-dire les bonnes manières de faire pour s’adapter à son environnement

5e conseil : la confiance

N’oubliez pas que pour Aristote, l’homme est un « animal politique« , qu’il est naturellement sociable. « L’homme seul est un dieu ou une bête » dit-il. Le philosophe voit une solution de continuité entre l’amour de soi et l’altruisme. Si on aime les autres, c’est qu’on s’aime soi-même, et inversement. On insiste aujourd’hui sur l’importance de l’estime de soi dans la confiance que l’on se porte ainsi qu’aux autres. Aristote était le premier à le dire !

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6e conseil : la vertu

Le management n’est pas seulement une compétence mais aussi une vertu. Difficile de traduire le mot grec arété, la vertu, sinon probablement par celui d’excellence. L’idée est que le savoir-faire ne peut remplacer le savoir-être, que la technique ne peut supplanter l’attitude. Le bon manager est intégré : le bon comportement est tellement naturel en lui qu’il n’a même plus besoin d’y penser. Le management commence par le bon sens, se poursuit par l’expérience de situations difficiles dans lesquelles le bon sens ne suffit pas et qui permet de progresser. Il se déploie dans la vertu, c’est-à-dire une culture managériale intégrée dans la vie du manager comme une seconde nature. C’est cela la vertu dont parle Aristote

7e conseil : le courage

Le courage est un juste milieu entre la témérité et la lâcheté. Entre la colère et la peur se situe l’action courageuse, dominée, efficace. Facile à dire, difficile à faire. L’idée du juste milieu facilite cependant l’action courageuse car elle le dédramatise en favorisant une mesure et non un excès d’énergie.

8e conseil : l’éthique

Ne pas négliger l’éthique au profit de l’efficacité. Aristote est le premier à avoir montré avec autant de clarté la différence entre produire et agir, entre la transformation d’une matière extérieure et la transformation personnelle. Or le monde du travail est précisément un univers ou les deux dimensions sont intimement liées, résultats et personnes. On ne gère pas les personnes comme des choses et inversement, et l’on n’obtient du résultat durable que si les personnes sont reconnues.

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9e conseil : le bien commun

La motivation par l’argent n’est pas le tout. Contrairement à ce qu’on croit souvent, « l’avidité d’un gain sans limites n’implique en rien le capitalisme, bien moins encore son “esprit” » (Weber). Aristote partagerait cette remarque, La seule recherche du profit (baptisée techniquement « chrématistique » par Aristote) est courante, mais l’homme serein sait modérer ses désirs en reliant toujours son action au bien commun, et au partage juste des résultats.



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10e conseil : la prudence

Le bon chef n’est pas un leader héroïque ni une grande gueule, mais l’homme prudent. Il sait tenir compte des circonstances, adapter son comportement, prendre une décision partagée quand il le faut, ou parfois seul, il voit comment son action est reliée à des objectifs plus globaux, il n’est pas seulement habile, mais sait respecter les autres. Il est digne de confiance

« Les manuels d’organisation mentionnent rarement Aristote — écrit Bernard Girard — mais c’est une erreur. Notre philosophe est l’un de leurs lointains ancêtres, peut-être même le fondateur de cette discipline qu’il anticipe de manière très précise dans le chapitre 5 de son quatrième livre de son Traité des politiques. » C’est bien notre avis.

D’après Pierre d’Elbée –

La reprise d’entreprise : quelques réflexions

Reprendre une entreprise : un tournant à aborder sans œillères
Après des années de direction de filiales de grands groupes, arrive un jour où l’on souhaite devenir son propre patron. Et lorsque l’on n’envisage pas de créer sa propre structure, reprendre une entreprise est la solution idéale. Tout l’art de l’exercice consiste alors à éviter les écueils.

Reprendre une entreprise, bonne ou mauvaise idée ?

Bonne, sans aucun doute, si l’on est prêt à affronter les grands enjeux de ce projet. Enjeu souvent prioritaire : parvenir à financer l’acquisition de l’entreprise, éventuellement avec l’appui d’un fonds d’investissement pour constituer un LBO. Autre enjeu : gérer la transition post reprise, qui consiste à reprendre les rênes de l’entreprise en la faisant évoluer tout en conservant ses acquis. Naturellement, le second est aussi crucial que le premier pour assurer une reprise réussie.

Echapper à la dictature des chiffres

Lorsque l’on passe de cadre dirigeant à patron de PME, le premier réflexe est de se concentrer sur les chiffres. Et pour cause : si l’entreprise a été rachetée avec de la dette, la première préoccupation est bien sûr de rembourser cette dette. On analyse alors les indicateurs de volume et de rentabilité, on décortique les coûts et on construit un plan de bataille autour de courbes souvent haussières. Ce plan de bataille est conçu en amont, dès la phase de « due diligences », où se jouent les négociations de la reprise et l’élaboration du business plan.

Pourtant, reprendre une entreprise ne doit pas consister à l’habiller pour la conformer à nos aspirations. Bien au contraire : le nouveau dirigeant doit entrer dans la culture de son entreprise et prendre le temps d’en comprendre les codes. Cela nécessite de se détacher des chiffres, dans un premier temps, pour analyser toute la partie immatérielle et notamment la mécanique métier, les enjeux humains et managériaux. C’est identifier les leviers, à la hausse mais aussi à la baisse, dont le tableur Excel ne parle pas. Echapper à la dictature des chiffres, c’est donc d’abord partir à la découverte de son propre terrain.

Prendre le temps de s’imprégner de son entreprise

La phase de « découverte » de l’entreprise ne se fait pas en 15 jours, ni même en un mois. Explorer son entreprise, c’est prendre le temps d’échanger régulièrement avec les équipes pour comprendre à qui l’on succède, cartographier les irritants, identifier des leviers de croissance qualitative. C’est aussi prêter une oreille particulièrement attentive aux trublions pour ce qu’ils communiquent de sujets fondamentaux – tout en apprenant à les ignorer bien entendu, subtil équilibre ! Tous les repreneurs d’entreprises vous le diront : une transition managériale réussie passe d’abord par une écoute active, par une « malaxation du terreau » qui la constitue.

Écouter, c’est acquérir des informations sur l’entreprise, ses processus et ses dysfonctionnements pour faire émerger les points de vigilance. Car une reprise peut parfois impliquer un ressenti, pour les collaborateurs, d’abandon par l’ancien dirigeant. Le repreneur devra parfois veiller à combler ce vide ou à insuffler de façon rapide et déterminée une culture de l’évolution, ce qui nécessite la confiance et l’adhésion des salariés à un projet d’entreprise qui doit avoir été très clairement verbalisé par le repreneur. Ce focus sur la culture et sur la cadence à imprimer dans la cible est d’autant plus important dans l’actuel contexte de crise sanitaire qui impacte précisément les méthodes de travail et les cadences.

Mettre de côté son égo et ses certitudes

Les mots sont simples mais la réalité ne l’est pas. Car le véritable défi, pour un repreneur, reste de parvenir à retirer ses œillères. Se détacher des tableurs, c’est être prêt à avoir tort, prêt à penser hors du cadre initial, faire confiance à son équipe de reprise pour identifier des signaux faibles comme d’éventuelles fuites dans le moteur de la cible. Reprendre une entreprise, c’est donc savoir faire taire son égo et être prêt à renoncer à ses convictions alors même que la reprise est, en dehors du projet professionnel, une véritable charnière de vie. Faire preuve d’humilité et de remise en question n’est jamais chose facile dans un tel contexte.

Pourtant, relever ce défi est une des clés majeures du succès. Les mois passés à ajuster sa stratégie, à renoncer à certaines idées, à mieux comprendre son marché et à connaître ses équipes constituent de précieux investissements. Prendre du temps au début, c’est s’assurer d’en gagner beaucoup ensuite. C’est également la condition sine qua non pour que les projections du business plan puissent être atteintes sans éreinter les équipes, sans s’entêter dans la mauvaise direction. Reprendre une entreprise est donc un savant mélange de travail sur soi et de conquête des autres pour être légitime, apprécié et efficace dans son nouveau rôle de capitaine de navire.

D’après Ariane Olive, Avocat associé, Spark Avocats

Comment répartir le capital de départ entre fondateurs ?

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Souvent délicate et parfois taboue, la question de la répartition du capital entre les fondateurs d’une société est l’objet d’un article du Galion Project. Et qui de mieux placé que Jean-Baptiste Rudelle, dont la société Criteo est née de la fusion de deux projets (le sien et celui de Franck Le Ouay et Romain Niccoli ), pour donner des conseils ?

Plus de 90% des startups créées par les entrepreneurs Galions ont au moins 2 cofondateurs. Pour eux, s’est posée au départ la question de la répartition du capital initial entre fondateurs. C’est une question assez délicate et souvent un peu tabou. La charge émotionnelle qui entoure ce sujet est due à de multiples facteurs. Cette répartition a bien sûr un impact à long terme sur l’allocation de la richesse créée. Mais elle touche aussi des éléments profonds sur la dynamique d’équipe et les relations entre associés.

Pour défricher le sujet, nous avons effectué une étude quantitative auprès d’un échantillon de soixante-dix entrepreneurs Galions. Une courte majorité a opté pour une répartition inégalitaire (certains fondateurs ayant plus de capital que d’autres), le reste ayant choisi une répartition strictement égalitaire (type 50/50 ou 33/33/33).

Ces deux approches relèvent d’une différence quasi-philosophique :

  • ceux qui ont choisi une répartition inégalitaire mettent en avant le fait que la composition du capital est censée refléter la contribution relative de chacun, et qu’il est très rare qu’elle soit parfaitement égale.
  • ceux qui ont choisi une répartition égalitaire expliquent que cela renforce la solidarité, la cohésion et la confiance à l’intérieur de l’équipe fondatrice.

La répartition inégale a une probabilité statistique de réussite nettement plus importante. Sur l’échantillon étudié, les équipes qui ont opté pour une répartition inégale du capital ont levé en moyenne 2 fois plus d’argent que celles qui ont opté pour une répartition égale du capital. On retrouve un ratio similaire sur les valorisations de sortie. Si on inclut Criteo et Blablacar dans le calcul (qui du fait de leurs chiffres biaisent un peu les moyennes), la tendance est encore plus nette en faveur d’une répartition inégalitaire.

Si on isole le sous-groupe des entrepreneurs qui ont choisi une répartition égalitaire et qui ont plus de 6 ans de recul dessus, il est intéressant de noter que la moitié exprime des regrets à posteriori sur ce choix (« C’était une belle connerie.. »). À noter néanmoins, le sous-groupe en question ne concerne que 8 cas, donc ce résultat est à prendre avec prudence.

Pour compléter l’analyse, on a interrogé des VCs français et américains sur la composition du capital initial sur leurs 5 meilleurs sorties. Dans plus de 85% des cas, la répartition du capital était inégalitaire.

Bref, statistiquement parlant, la répartition inégale semble plus optimale. Néanmoins, c’est juste un résultat statistique et il ne s’agit surtout pas d’affirmer qu’une répartition égale conduit forcément à l’échec (il y a plein de beaux contre-exemples).

Cela étant dit, le but du présent document est de proposer une méthodologie pour répartir de manière rationnelle et équitable – on l’espère – le capital entre fondateurs. En se forçant à aborder dès le début ce sujet avec franchise, cela permet de tester la capacité de l’équipe à aborder des sujets difficiles et de les résoudre de manière constructive. Bref, cela semble un exercice très salutaire.

Ce qu’on souhaite avant tout, c’est de donner un outil qui permet d’avoir une discussion franche avec ses associés.Chaque cas est unique et il faut bien sûr prendre tous les chiffres qui suivent comme illustratifs.

On est parti de l’hypothèse qu’il s’agit d’une répartition du capital au nominal sans prime d’émission. Cela veut dire qu’on est dans le cas d’une création ex-nilo et pas dans celui où un nouvel associé rejoint un projet qui tourne déjà depuis plusieurs années ou dans lequel des investisseurs financiers ont déjà injecté des fonds.

Clarifier qui sont les vrais fondateurs

La première chose consiste à clarifier qui sont les fondateurs. Cela parait une évidence mais parfois il y a beaucoup de personnes qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à la genèse d’un projet. Quand vient le moment de la composition du capital, plein de gens réclament leur part du gâteau.

La répartition du capital dépend en premier lieu du niveau d’engagement dans l’aventure.

On peut définir trois catégories :

1. Les « fondateurs » :

Ils sont dédiés corps et âme au projet. Non seulement, ils y consacrent l’intégralité de leur temps professionnel, mais ils s’engagent à y rester plusieurs années pour en assurer le développement futur. Ils s’engagent aussi à travailler sans salaire jusqu’à la première vraie levée de fonds et à assumer le risque d’un éventuel échec de la levée.

2. Les « contributeurs » :

Tous ceux qui ont contribué par leur temps ou leur expertise au projet, mais qui en parallèle ont d’autres activités professionnelles.

3. Les « premiers employés » :

Tous ceux qui souhaitent rejoindre le projet à plein temps, mais à la condition qu’on leur garantisse un salaire dès le départ. Cela peut être d’anciens contributeurs ou non.

Cette distinction est fondamentale, car les capitaux-risqueurs ne valorisent que les fondateurs qui répondent strictement à la définition ci-dessus. Parfois ils valorisent certains employés au profil vraiment exceptionnel et insistent pour qu’ils reçoivent vite des stock-options. Par contre, quels que soient les mérites des contributeurs occasionnels, cela ne pèse pratiquement rien dans leur décision d’investir. Ces contributeurs englobent aussi les noms plus ou moins prestigieux pour lesquels on invente des comités stratégiques et qui sont censés donner de la crédibilité au projet. Personne n’est dupe, à commencer par les VCs, qu’en pratique ils n’ont qu’une contribution très marginale à la réussite du projet.

Cela a une conséquence pratique très importante sur la manière de répartir le capital. Il convient donc de procéder en trois étapes :

  1. d’abord répartir le capital entre fondateurs à temps plein
  2. ensuite dans un second temps, définir une enveloppe globale qui sera attribuée aux contributeurs au projet. Cette enveloppe sera ponctionnée au prorata des fondateurs.
  3. répartir cette enveloppe entre les contributeurs et si applicable les premiers employés (typiquement sous forme de BCE pour ces derniers)

Sauf cas tout à fait exceptionnel, un contributeur – quels que soient ses mérites – ne devrait jamais avoir plus de 5% du capital au nominal. Au global, si l’enveloppe totale de capital au nominal distribuée aux contributeurs est supérieure à 15% du capital, c’est un signal d’alarme pour les investisseurs. Cela veut dire que les vrais entrepreneurs du projet se sont trop dilués au démarrage, ce qui est perçu comme de l’amateurisme. Beaucoup de VCs refusent un deal simplement parce que la table de capitalisation pré-tour ne leur convient pas.

Comment traiter le cas de celui qui promet de basculer plus tard à plein temps sur le projet ?

  • Si c’est à une date certaine et relativement proche (quelques mois) qui dépend d’une contrainte personnelle (période de préavis, projet en cours à finir…), on peut ou non introduire un malus temporel qui dépend de la progression du projet entre temps (voir plus bas la notion de validation du concept).
  • Si c’est à une date incertaine (typiquement liée à une levée de fonds), il n’y a ni vrai engagement, ni prise de risque. On retombe sur le cas des premiers employés.

Oublier (au début) l’argent investi

Dans l’esprit Galion, on part du principe que la startup est destinée à lever des fonds dans un futur assez procheauprès d’investisseurs professionnels.

Ce point est très important et permet d’énoncer un premier principe fondamental : l’apport financier des fondateurs ne doit pas avoir d’impact sur la répartition du capital.

Autrement dit, si un fondateur a des moyens financiers beaucoup plus importants que les autres associés, cela ne doit pas influer sur la répartition initiale du capital. C’est une différence majeure avec les PME traditionnelles où c’est souvent le plus riche qui a le plus gros morceau.

On pourrait arguer que l’argent investi fait partie de la contribution à l’aventure. Mais dans une logique de levée de fonds, le capital nominal est censé être marginal par rapport à la valeur de la startup et donc à l’argent qui sera levé par la suite auprès d’investisseurs financiers.

Le montant du capital social initial est ainsi calculé de telle sorte que l’associé qui a les moyens financiers les plus faibles puisse mettre sa part au nominal.

Que se passe-t-il si la startup a besoin d’un financement complémentaire qui provient d’un des associés ? Dans ce cas, cela doit être considéré comme une levée de fonds interne avec application d’une prime d’émission à négocier entre fondateurs.

Évaluer la contribution de chacun au projet

Afin de déterminer la répartition la plus équitable possible, la démarche consiste à établir une liste de critères aussi objectifs que possible. Une fois ces critères établis, l’idée est de faire un petit tableau dans lequel on va évaluer chaque fondateur selon ces critères. Une fois le tableau rempli, on en déduit par un petit calcul très simple le pourcentage de capital qui revient à chacun.

Cela peut paraitre bizarre de se lancer dans un exercice quantitatif aussi détaillé, mais l’expérience montre que cette approche permet d’objectiver le sujet et évite que la discussion vire sur des déclarations émotionnelles à l’emporte-pièce du genre « je suis meilleur que toi / je vaux bien ça… etc ».

Enfin, il est important de préciser que cet outil est juste là pour donner des ordres de grandeur et à la fin, on peut simplifier les résultats pour avoir une répartition intuitive.

Il s’agit avant tout d’évaluer la contribution passée et surtout future de chacun au projet. Les 6 critères retenus sont les suivants :

  1. Concept de départ
  2. Validation du concept
  3. Rôles techniques et non techniques
  4. Position de CEO
  5. Expérience antérieure pertinente
  6. Expertise sectorielle pertinente

Chaque critère est doté d’un poids qui peut varier de zéro à un certain maximum selon le contexte particulier du projet et de l’équipe. La liste des critères et la pondération proposée ci-dessous est bien sûr une simple suggestion tirée de l’expérience, et chaque équipe doit se sentir libre de l’adapter comme elle le veut (en veillant à ce que tout le monde soit d’accord au préalable).

1) Concept de départ (entre 0 et 30 points)

On dit souvent avec raison que les idées n’ont pas de valeur, seule compte l’exécution. Ce n’est pas entièrement vrai. Certaines idées sont quand même plus fécondes que d’autres et surtout certaines idées sont mieux à même d’attirer les bons talents et les capitaux, ce qui est clé pour le démarrage d’une startup.

2) Validation du concept (entre 0 et 120 points)

Parfois au moment de la formation de la société, le concept de départ n’est qu’une ébauche sans rien de plus. Parfois certains associés ont déjà travaillé plusieurs semaines ou mois pour réunir des éléments donnant de la consistance à l’idée de départ. Il peut s’agir d’un business plan détaillé, d’une étude de marché auprès de clients potentiels, d’une maquette technique, voire d’un vrai prototype opérationnel. Ces éléments peuvent fournir des métriques importantes pour crédibiliser le projet et le rendre de fait (même si c’est en grande partie illusoire) moins risqué. Cela peut attirer d’autant plus talents et capitaux et donc a une valeur importante pour le projet.

3) Rôles techniques (entre 70 et 130 points) & rôles généralistes (entre 90 et 110 points)

On attend d’un fondateur qui a un profil généraliste qu’en fonction des besoins de la startup, il puisse faire potentiellement du commercial, de la finance, des opérations ou du marketing. Il est en effet souvent difficile de figer à l’avance quelle sera la contribution exacte des fondateurs généralistes, cette capacité de traiter des problèmes très différents étant la marque de fabrique des bons entrepreneurs. Pour la technique par contre, on ne peut pas s’improviser dessus et seuls les fondateurs qui ont les compétences adéquates pourront prétendre contribuer utilement dans ce domaine. D’où l’idée de séparer d’un côté les fondateurs qui auront principalement une contribution technique et de l’autre les généralistes qui s’occuperont du reste. Les besoins généralistes sont sensiblement les mêmes dans toutes les startups, donc la variabilité spécifique liée au projet est assez limité (entre 90 et 110 points). Par contre, selon la nature du projet, l’impact de la technique sur le succès du projet peut varier énormément d’où une variabilité nettement plus importante (entre 70 et 130 points).

4) Position de CEO (entre 40 et 100 points)

Une équipe qui n’a pas clarifié dès le départ qui est censé trancher en dernier ressort fait fuir les investisseurs. Le choix de celui qui sera le CEO de la startup est un élément très structurant du projet. Le CEO est l’interlocuteur naturel des investisseurs financiers. Ils seront très sensibles à son profil et cela pèsera très lourd dans leur décision d’investir. Outre insuffler la vision et la culture d’entreprise, les VCs attendent aussi du CEO qu’il puisse prendre les décisions difficiles,notamment celles où il y a désaccord entre co-fondateurs.

A noter que dans l’étude Galion, parmi les équipes qui ont choisi une répartition inégalitaire, dans80% des cas, le CEO avait plus de capital que les autres.

Pour toutes ces raisons, l’impact particulier du CEO dans la bonne marche du projet justifie un bonus en capital lié à ce rôle. Le montant de ce bonus devra être modulé selon l’expérience antérieure du fondateur comme CEO, avec l’idée que cette expérience est censée être un prédicteur de la contribution à venir. De 40 points si c’est la première fois qu’il est dans ce rôle, le bonus peut monter jusqu’à 100 points pour quelqu’un qui peut justifier d’une expérience de CEO longue et réussie dans des contextes très complexes.

5) Expérience antérieure pertinente (entre 0 et 100 points)

Réussir à faire grandir une startup nécessite des compétences très particulières. Autrement dit, avoir des expériences réussies dans d’autres contextes professionnels n’est pas un bon prédicteur de la réussite dans une startup. Par contre, les statistiques montrent que les serial-fondateurs de startup deviennent de plus en plus efficaces au fil de leurs projets (d’où l’intérêt de commencer jeune sa carrière d’entrepreneur !). Les VCs sont très sensibles à ce point dans leur décision d’investir.

En conséquence, seule l’expérience comme fondateur d’une startup a été retenue ici. Le montant du bonus dépend bien évidemment de la trajectoire des startups précédentes. On peut compter 20 points quelqu’un qui a réussi à lever quelques millions d’euros, jusqu’à 100 points ou plus pour celui qui a conduit une belle licorne jusqu’à une sortie réussie.

6) Expertise sectorielle (entre 0 et 20 points)

Pour certains projets, une expertise sectorielle permet d’éviter certains tâtonnements et de gagner du temps sur les premières itérations du projet. Néanmoins, sur le long terme, ce type d’expertise sectorielle est souvent surestimée, car les fondateurs peuvent assez facilement recruter ces experts comme employés ou consultants. D’où un bonus assez limité pour cet apport.

Au final, on se retrouve avec un tableau qui a cette forme :

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Quelques cas illustratifs

On va illustrer la méthode sur 2 cas pratiques : Kiwee et Criteo. Dans la réalité, la répartition du capital sur ces startups ne s’est pas faite avec cette méthode quantitative, mais cet exercice à posteriori a permis de mieux calibrer le modèle.

Le cas Kiwee 

Au départ, JB a développé un concept de jeu autour de l’internet mobile, secteur tendance en 1999 (même si les terminaux de l’époque sont incapables de fournir une expérience satisfaisante), ce qui convainc Francis de s’associer au projet.

Le concept est correct sans être génial, d’où 15 points sur ce critère.

Ni Francis, ni JB n’ont de profil technique. Ils se partagent les 100 points de généraliste et les 80 points techniques (le projet n’est techniquement pas très complexe) ne sont pas attribués.

Il est décidé que JB sera le CEO. Il n’a aucune expérience dans ce rôle d’où les 40 points.

JB et Francis peuvent tous les deux revendiquer une expertise sectorielle sur l’internet mobile, ce qui leur donne 5 points supplémentaires chacun.

On se retrouve avec la répartition suivante :

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Quelques mois plus tard, JB et Francis sont rejoints par Jean qui arrive comme troisième associé.

Le concept n’a pas changé. Par contre entre-temps, JB et Francis ont embauché une petite équipe junior et ont bien avancé sur un prototype technique et marketing, ce qui donne au projet beaucoup plus de consistance, ils se partagent donc 100 points supplémentaires.

Jean n’a pas non plus un profil technique, et donc ils se partagent maintenant à 3 les 100 points généralistes. JB a acquis un peu d’expérience comme CEO et son score passe à 42 points. Jean a aussi une expertise sectorielle un peu plus senior que celle de Francis et JB.

Au final, on se retrouve ainsi :

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Le cas Criteo

Criteo est né de la fusion en 2005 d’un côté du projet de JB et de l’autre celui de Franck et Romain. Le concept de départ (un moteur de recommandation) est assez vague. JB et Franck ont eu indépendamment la même idée au départ. Ils se partagent les 10 points du concept.

Au moment de la fusion, les deux équipes ont déjà travaillé de leur côté 6 mois pour JB et plus d’un an pour Franck et Romain. Chaque projet a mis en production un site opérationnel avec des vrais utilisateurs d’où les 70 points de validation. Néanmoins, la technologie développée par Franck et Romain est beaucoup plus robuste et ils se partagent 60 des 70 points de validation.

Le projet est par nature très technologique, et donc est crédité de 130 points sur la technologie. Sur la répartition des rôles, Franck et Romain se partagent la technique, tandis que JB prend le reste.

JB devient CEO. Il peut déjà revendiquer 5 ans d’expérience dans ce rôle de CEO sur une équipe de 50 personnes, d’où les 60 points. De plus, JB a une expérience réussie comme fondateur de startup en ayant levé 6 millions d’euros jusqu’à une vente où tous les actionnaires s’en sont sortis positivement, ce qui lui donne 30 points supplémentaires.

Aucun des 3 co-fondateurs n’a d’expertise sectorielle particulière.

Au final, on se retrouve avec la répartition suivante :

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Pour revenir sur le fait que l’argent investi ne doit pas être un critère de répartition du capital entre fondateurs, le cas Criteo est assez instructif. La structure originelle créée par JB avait un capital social initial de 250.000 euros. Néanmoins, une fois que les trois associés se sont mis d’accord sur la répartition ci-dessus, Franck et Romain n’avaient pas les moyens personnels de mettre 62.500 euros chacun (soit 25% de 250K€). La solution a consisté à faire une réduction de capital afin qu’ils puissent quand même obtenir le pourcentage désiré.

La gestion dans le temps du capital des fondateurs

A priori, les seuls évènements qui viennent modifier la répartition initiale sont les levées de fonds. Néanmoins dans la Term Sheet Galion, nous avons introduit un concept supplémentaire lié au temps.

L’idée est que la répartition initiale des parts soit confirmée par la durée effective de présence active de chaque fondateur dans la société. Le cas typique est celui où un des fondateurs apporte finalement une valeur décevante au projet et est poussé vers la sortie par le reste de l’équipe. Dans ce cas, les autres co-fondateurs se sont dilués inutilement au départ. Pour pallier à ce problème, la Term Sheet Galion propose ainsi un « vesting » trimestriel qui permet d’accumuler de la valeur au fil du temps, le solde « non vesté » pouvant être racheté au nominal en cas de départ anticipé.

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L’innovation managériale, l’enfant non (re)connu de l’innovation

 managment-innovationDe manière générale, l’innovation est associée à la technologie, elle se conçoit et se développe dans des services R&D bien normés. L’innovation dite managériale a connu un réel essor avec les nouvelles formes de management projetées par les start-ups. Que cache cette forme d’innovation ? Comment la mettre en place ? Quel est le rôle de l’humain dans cette transformation ?

De manière générale, l’innovation est associée à la technologie. Cette forme d’innovation est facilement quantifiable par le nombre de brevets déposés à titre d’exemple, elle se conçoit et se développe dans des services R&D bien normés.

L’arrivée d’internet et la révolution digitale ont vulgarisé d’autres formes d’innovation. Ces innovations permettent au travers de changements de business models ou de lancements de nouveaux services de disrupter ou d’uberiser un écosystème établi. Cependant, il s’agit toujours de formes classiques d’innovation, remarquables, mais classiques. Elles reposent sur la refonte de procédés ou l’introduction de nouvelles formes de produits ou de services.

Dans ce contexte, l’innovation managériale a du mal à être reconnue. Souvent intangible, son impact sur la performance est de ce fait difficilement quantifiable.
Il existe pourtant un rapport de cause à effet, car les innovations « tangibles » sont souvent la conséquence directe de la mise en place d’une innovation managériale.

Qu’est-ce que l’innovation managériale ?

L’innovation dite managériale ou organisationnelle est apparue dans les années 80*. Elle a connu un réel essor avec les nouvelles formes de management projetées par les start-ups. Elle est devenue également une réelle nécessité pour les entreprises souhaitant attirer et fidéliser les Millenials (génération Y).

Les piliers de l’innovation managériale
o L’humain : un salarié n’est pas un numéro. Il convient de le considérer comme un tout et de lui permettre d’exprimer ses différentes facettes et de les prendre en compte. L’entreprise devient un écosystème où chacun doit agir et avancer avec bienveillance en nourrissant une forme d’intelligence collective.
o La confiance : il s’agit d’un contrat moral entre l’entreprise et ses salariés. Les managers ne sont pas des « contrôleurs en chef », l’objectif commun est une ambition partagée où chacun joue un rôle dans la chaîne de création de valeur.
o Un leadership humble et prêt à changer : il s’agit d’un prérequis. Les plus belles innovations managériales sont portées par des leaders visionnaires qui ont su au bon moment bousculer le confort préétabli.
o Un plan ! L’innovation managériale ne se décrète pas. Il conviendra d’éviter les effets d’annonce et l’adoption des techniques à la mode.

Comment mettre en place une innovation managériale ?
o Auditer la situation. Le COMEX ou CODIR a souvent une vision biaisée de la réalité, parfois décorrélée du terrain, et répondant à des impératifs de jeux de pouvoir. Pour bien auditer, il existe différentes méthodes
o Le Shadow Comex est un bon premier pas. Il permet grâce à des jeunes, généralement hauts potentiels de comprendre les enjeux de l’entreprise. Comme le résume un dirigeant « Le Shadow Comex permet de bousculer de l’intérieur en s’appuyant sur la fraicheur des jeunes générations »
o L’Employee Experience (EX) permet au travers d’une Experience Map de dessiner le parcours de différentes typologies de salariés. Il s’agira d’identifier les points de frictions et les points d’enchantement. À l’instar d’un parcours client, l’EX permet de disposer d’une vue globale des jalons de l’expérience vécue par les salariés et de les hiérarchiser en plan d’action.
o Fixer des objectifs réalistes. L’ambition de changement de paradigme est à mettre en perspective par rapport à un certain nombre de facteurs (taille de l’entreprise, secteur, contexte, etc.). Elle est unique à chaque entreprise. L’entreprise libérée ou l’holacratie*** ne sont sûrement pas des recettes miracles.
o Bâtir un plan de déploiement séquentiel en respectant les règles de conduite du changement (engagement des parties prenantes, prise en compte des résistances internes et externes, etc.)
o Mesurer et développer un plan d’indicateurs qualitatifs et quantitatifs à même de porter et mettre en exergue les résultats.

L’innovation managériale est un pilier de tout processus de transformation. Elle s’appuie sur le principe de « transformation du collaborateur » et répond à l’impératif de changement impulsé par les nouveaux usages notamment digitaux.

ILHAM MEKRAMI GUGGENHEIM / CDO & Managing Director