Category Archives: Changement

L’art de la négociation : transformer un « non » en un « oui » !

 

art de la négo

Dans le business, « never take « no » for an anwer »… En Français, ne vous satisfaites jamais d’un « non » ! Mais comment transformer un « non » en un « oui », et quelles attitudes adopter ? Voici 10 conseils pour ouvrir le champ des possibles et faire de vous un fin négociateur.

Avant de devenir conférencier sur les Richesses Humaines et la poésie d’entreprise, j’ai commencé par dix ans de carrière en entreprise, et notamment en tant que Global Account Manager chez Microsoft. Et dans mon métier, j’ai toujours été passionné par l’art de la négociation et les joutes verbales. Une phrase de Schopenhauer m’inspire encore aujourd’hui : « Toute vérité franchit trois étapes. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant été une évidence. » Ce que Reid Hoffman, cofondateur de Linkedin traduit de façon un peu abrupte, mais si vraie dans les affaires : « Si vous n’avez pas honte de votre produit, c’est que vous l’avez sorti trop tard ».

Une innovation peut être donc considérée une désobéissance qui réussit. Mais alors, comment faire accepter vos idées, imposer votre réalité et la rendre évidente, utile, voire même nécessaire aux yeux des autres ? Voici quelques pistes pour devenir un fin négociateur et, surtout ne pas accepter un « non » pour argent comptant, et tenter de le transformer en « oui ». Augmenter votre pouvoir de persuasion vous amènera à construire des relations de partenariat durable, à conclure une levée de fonds, ou à faire accepter votre nouveau concept sur le marché.

Mais revenons à vous un instant ! De prime abord, savez-vous, vous-même, dire « oui » et dire « non » ? Savez -vous vous affirmer, faire passer votre message et votre point de vue ? Dans une aventure entrepreneuriale, il est parfois difficile de garder le cap que l’on s’est fixé sans se disperser au gré des vents de face. Dans le monde de l’entreprise et des affaires, tout se négocie, sauf notre mission de vie et nos valeurs intrinsèques. Aussi, il est crucial d’atteindre un compromis, un équilibre, un win-win…

Pour obtenir un « Oui, Oui » ferme, je vous propose 10 pistes à explorer dans l’art de la négociation :

1. Préparez-vous en amont

Une bonne négociation, comme une bonne présentation, ne peut avoir lieu que si vous êtes préparé, et que vous maitrisez pleinement votre sujet. Alors entrez dans la table des négociations avec des arguments préparés et répétés. Anticipez les objections pour avoir l’air d’être clair, précis, convaincu et exhaustif dans votre analyse. Comme disait Richard Nixon : « Il faut toujours être prêt à négocier mais ne jamais négocier sans être prêt ».

2. Arrivez convaincu de repartir avec un oui

Psychologiquement, c’est important : il ne doit pas y avoir d’alternative possible dans votre esprit. Il est préférable d’avoir une vraie volonté de gagner, d’arriver en négociation avec une véritable envie d’emporter un contrat malgré les obstacles éventuels.

3. Mettez-vous à la place de votre interlocuteur

Ecoutez d’abord, observez, faites preuve d’empathie pour comprendre les besoins et les envies de votre interlocuteur, afin d’y répondre vraiment en profondeur. Quelle « expérience client » lui proposez-vous ? Donnez-lui envie de faire partie de votre aventure.

4. Restez ouvert dans votre proposition

Il n’y a rien de pire que d’arriver avec une idée arrêtée, préconçue, sans avoir un minimum de flexibilité ou sans tenir compte des envies et besoin de votre interlocuteur. Pour obtenir un « oui », il faudra peut-être faire évoluer votre offre, changer de perspective, faire pivoter votre stratégie, baisser le prix, amender l’offre, augmenter le nombre de parts, changer la rémunération, modifier le territoire, etc. La seule question à vous poser en amont est : jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour obtenir ce « oui » ?

5. Recherchez un partenariat win-win

Visez dans le mile, trouver le compromis, le point de bascule, en comprenant ce qui va intéresser votre client, marché ou investisseur pour que les deux parties se reconnaissent dans votre offre, laquelle pourra être adaptée, sur-mesure ou même générale.

6. Adoptez la stature d’un « conseiller crédible »

Soyez un « trusted advisor », cet expert fiable sur lequel on peut compter pour assurer la livraison de votre prestation. Votre interlocuteur doit avoir confiance en votre capacité de délivrer, voire d’être visionnaire pour l’accompagner sur le long terme en devançant la concurrence ou ses besoins.

7. Soyez créatif et imaginatif dans vos solutions

Soyez inventifs, imaginez des scénarios possibles et originaux, pensez « out of the box », à l’extérieur de la boite, car il y a toujours une solution et une adéquation pour trouver un accord. N’hésitez pas à prendre des risques ou à faire du sur-mesure.

8. Soyez authentique et sincère dans la relation

La vie est longue et les relations d’affaires durent. Si vous n’obtenez pas un accord aujourd’hui, peut-être sera-ce le cas demain quand vos offres et les besoins du client concorderont. Aussi ne promettez rien que vous ne pourriez tenir ! Comme dans toute relation, tenez votre parole.

9. Ayez la sagesse d’attendre le bon moment

Il est parfois inutile d’insister si vous voyez que la personne n’est pas réceptive. Revenez le moment où vous sentez que vous serez tous les deux prêts et en phase. Accueillez la décision et laissez les choses se faire naturellement. Peut-être que c’est le client qui vous recontactera d’ailleurs. Donc laissez toujours une bonne impression, n’abandonnez pas, persévérez, apprenez des retours constructifs du client, et soyez encore là le jour J.

10. Sachez conclure

Peu importe l’enchainement de votre argumentaire si au final, vous ne finissez pas le travail, c’est à dire clôturer une vente ou signer un contrat. Alors pensez à aller jusqu’au bout avec un accord écrit. Au-delà des lettres de félicitations et de remerciement, « le dernier mot en affaires est toujours un chiffre », disait Pierre Dac, alors n’oubliez pas d’obtenir un « oui » définitif.

 

►►► Si vous suivez ces instructions, seul le ciel sera votre limite dans vos objectifs pour votre entreprise de vie et votre avenir ! Toutefois, sachez parfois accepter un « non » temporaire, et focalisez-vous ensuite sur votre stratégie pour obtenir un « oui » futur. A vous de jouer, et souvenez-vous que la négociation, comme l’échec, sont des jeux. « On peut convaincre par la force de la vérité, on ne doit pas imposer la vérité par la force », affirmait le philosophe Platon. Alors soyez honnête, en accord avec vous-même, vos valeurs, votre offre, et soyez habité par votre proposition. La vérité est toujours le meilleur moyen d’obtenir un « oui » durable.

par VINCENT AVANZI
Vincent Avanzi se présente comme un Chief Poetic Officer et Développeur de Richesses Humaines. Il est fondateur de La Plume Du Futur, cofondateur de l’Université du Bonheur Au Travail, et auteur des livres « Sur la Route de Soi » et « Le Bien-Etre Plan des Entrepreneurs ».

 

 

La startup, victime d’un hold-up en bande organisée ?

startup-business-concept.jpg

Depuis quelques années, le terme « startup » est devenu la clé, voire l’espérance du renouveau économique de sociétés vieillissantes et qui restent figées à un niveau qu’elles n’arrivent pas à dépasser, malgré leurs actions sur le joystick des effets de mode managériaux, marketing, organisationnels et des évolutions technologiques.

Depuis quelques années, le terme « startup » est devenu la clé, voire l’espérance du renouveau économique de sociétés vieillissantes et qui restent figées à un niveau qu’elles n’arrivent pas à dépasser, malgré leurs actions sur le joystick des effets de mode managériaux, marketing, organisationnels et des évolutions technologiques.

 

Parallèlement, la rémunération de l’épargne financière ne cesse de chuter du fait de la faiblesse des taux longs dans les pays développés. Une masse de capitaux a besoin d’être injectée dans un véhicule rémunérateur.

Ajoutons à ce tableau idyllique une campagne de communication savamment orchestrée depuis une quinzaine d’années auprès des grandes écoles, des écoles d’ingénieurs et de commerce afin de démontrer l’exemple éclatant des réussites US. On peut s’enrichir rapidement et on nous montre des exemples concrets.

Et enfin, des consommateurs « avides » de technologies et comme aspirés par le savant plan marketing qui rend obsolète ce que vous avez acheté la veille pour mieux vous donner envie de continuer à vous endetter pour acheter la nouvelle version de smartphone qui « lave encore plus blanc que l’ancien OMO ».

Tout ceci semble bien huilé et les startups ont donc un boulevard devant elles. Le marché est mûr, les ressources formées affluent et la révolution technologique assure une longue période de croissance…

La ruée vers l’or a principalement rapporté aux marchands de pelles

Dans ce monde « idéal » que les médias partenaires vantent à coup de concours de startups et de reportages, il y a un revers. Une face cachée qui pourtant est bien visible, mais que l’on préfère feindre de ne pas voir pour rester dans cette illusion que cette nouvelle ruée vers l’or va rapporter à l’économie, à tout le monde, et créer les emplois de demain que l’ancienne économie peine à préserver.

Comme on dit habituellement, la ruée vers l’or a principalement rapporté aux marchands de pelles. Il faut donc déterminer qui est le marchand de pelles pour la startup pour comprendre que si les startups ont un réel effet économique, ce n’est pas tellement par leur réussite, puisque moins de 20 % vont survivre au-delà de cinq ans, mais surtout que les réussites que l’on peut voir à longueur de pages et reportages se comptent sur les doigts d’une poignée de main.

Alors si le résultat est si peu éloquent en termes de poids économique et social, pourquoi certains sont-ils enclins à nous vanter avec tant d’ardeur ce modèle agile d’organisation d’un nouveau capitalisme « humain » d’une économie présentée comme « collaborative » ?

Tout d’abord, ce modèle génère beaucoup d’argent, mais pas comme on l’entend. Les dizaines de milliers de startups lancées chaque année bénéficient souvent d’un financement familial ou de proches des créateurs, en complément de l’investissement des associés. Comme le modèle semble prometteur, la famille et les amis soutiennent élégamment leur rejeton qui « de toute façon ne trouvait pas de travail » pour lequel les parents avaient pourtant bien cotisé en termes d’assistance alimentaire. Donc le CODEVI cassé pour soutenir l’énergie débordante du « prodige », de l’enfant entrepreneur, le jeune (ou parfois moins jeune) se lance avec des dollars dans les yeux, ce qui obstrue la vision d’une réalité toujours moins évidente. Ça, c’est la première partie de l’argent cramé.

Deuxième partie, on va dire que la famille a souhaité épargner auprès de sa banque dans un produit pépère pour la retraite. Pour « assurer la performance du fonds », une partie de ces fonds confiés va aller alimenter une cascade de fonds, comme une série de godets percés où chaque gestionnaire de godet prélève sa dîme et alimente avec le restant un autre godet et ainsi de suite. Hormis l’effet d’érosion que cela représente au final, on perd l’idée même de qui est l’investisseur originel et c’est tant mieux. Ainsi, les gestionnaires qui sont mandatés par le fonds précédent pour gérer l’argent et générer de la performance vont les investir en tenant compte de la stratégie d’investissement définie avec « son client », le fonds précédent. Mais quand le rejeton va déposer son dossier pour obtenir un financement pour sa prometteuse startup, malheureusement pour lui, son projet est trop avancé ou pas assez, sa cible n’est pas dans la stratégie d’investissement dudit fonds, etc., Ainsi, l’épargne de la famille de ce startupper qui a besoin de fonds pour développer son projet va-t-elle alimenter d’autres projets que celui de leur fiston chéri.

Tout ceci est légal et réglementé. Sauf que l’on touche un élément clé de cette martingale, car les fonds soutiennent souvent des projets portés par des profils souvent similaires et sur des projets qui sont proches de ceux déjà mis en oeuvre par ailleurs. Ainsi, vaut-il mieux proposer aux fonds un projet similaire à celui d’une startup qui vient de lever des fonds récemment en faisant parler d’elle. On se retrouve alors avec des fonds qui risquent l’épargne investie en amont par de petits épargnants dans des projets qui ont huit chances sur dix de mourir dans les trois ans ou végéter durablement pour laisser aux deux projets qui vont émerger, le soin de faire exploser la baraque. Encore que là, on parle des meilleurs gestionnaires pour un tel score.

La startup est un laboratoire expérimental pour les grands groupes

Bien souvent, les grands groupes qui ont le désir d’innover rapidement passent par l’investissement ou le rachat pur et simple d’une startup. C’est le deuxième meilleur cas de figure pour une issue plutôt favorable pour le créateur.

Aujourd’hui, de nombreux grands groupes ont mis de l’argent soit dans des fonds d’investissement, soit dans la création d’incubateurs métier afin d’y faire germer des idées qu’ils pourraient mettre en production une fois la preuve du concept faite.

Parfois, ce modèle sert pour ces grands groupes à recaser des profils qui n’avaient plus leur efficacité au sein de la maison mère. L’avenir de ladite startup filialisée en dira long sur l’objectif initial poursuivi par la maison mère quant à ces profils.

Une réelle économie que l’accompagnement des startups

On touche au but. Une étude a récemment « révélé » qu’il y avait « trop d’incubateurs en France ». Mais est-ce là le coeur du problème ?

En fait, comme dans beaucoup de secteurs, il y a trop de personnes et sociétés qui vivent sur le dos des startups, tout en justifiant leur intervention comme des facilitateurs à la mise en réussite… Mais alors, si c’était le cas, pourquoi nous montre-t-on toujours les mêmes cas de réussites ? Pourquoi les patrons charismatiques sont-ils toujours les dix mêmes sur les plateaux de télé ? Que cache la réalité de ce monde merveilleux que l’on vend à nos enfants ?

Les premiers à faire les frais de ce modèle sont les familles qui sont doublement pénalisées financièrement comme on a pu le voir plus haut. Pensant bien faire en soutenant un projet entrepreneurial après des mois de chômage de leur enfant, ils lisent dans ses yeux, les étincelles du succès promis. Mais que risquent ils de tenter le coup ?

Ces montants vont générer de la fausse valeur, car rapidement, pour l’essentiel des startups, cela va se solder par un arrêt d’activité et un retour à la case de recherche d’emploi. Mais ces sommes consommées, « cramées » comme on dit dans le milieu de la startup, vont générer l’illusion temporaire d’un élan économique. C’est cela en fait qui contribue à laisser croire à la pertinence de ce modèle qui va pourtant amener beaucoup d’entrepreneurs à baisser les bras avec, dans le meilleur des cas, une cessation d’activité et dans le pire, l’épreuve du dépôt de bilan.

Tout ceci serait normal dans une économie capitaliste pur jus. Mais les dés ne sont-ils pas pipés dès le départ ?

Combien d’organisations destinées à « aider les startups » sont-elles créées chaque année, avec un budget débloqué qui par une collectivité locale, qui par un groupe, qui par un collectif ?

Ces budgets dépensés en locaux, en réceptions, en cocktails, en concours, etc. ne seraient-ils pas mieux utilisés en investissements dans les startups ? Mais cela existe, mon bon monsieur ! C’est vrai, mais à quel niveau ? Faut voir !

Ainsi, toute une économie du « pantouflage » s’est installée dans le paysage et absorbe une part considérable des fonds confiés pour « aider les startups ». Souvent, ces organisations aux membres dévoués ne sont-elles composées pour une part importante de professionnels n’ayant à leur actif, aucune création d’entreprise.

Mais comment une personne, même dotée de bonne volonté, pourrait-elle donner des conseils de développement à un startupper quand elle n’aurait elle-même jamais vécu cette expérience si particulière ? Vous allez me dire que nous avons en France quelques organisations qui ont été fondées par des entrepreneurs en réussite. C’est une bonne chose, mais cela représente quoi dans la masse des aides et accompagnants ?

Bien entendu, la plus grande pépinière d’Europe est en cours de création par un génie des affaires et un visionnaire qui sait comment contribuer à mettre en musique l’émulation des créateurs qui ont en tête de dépasser le maestro. Encore une fois, c’est une merveilleuse occasion de rassembler des projets pour leur laisser le temps d’incuber. Mais le propos n’est pas là. Le sujet est de savoir si les startups ont une chance de récupérer un jour l’investissement familial et amical, capital qui va être consommé rapidement par le manque de vision d’organisations multiples et illisibles pour le créateur.

Si on ajoute à cela la complexité des dossiers de demande d’aides et subventions, à tel point que des cabinets se sont spécialisés dans le montage de ces dossiers complexes, en prélevant jusqu’à 30 % des sommes perçues in fine…

Alors les startups sont une aubaine pour l’économie par les dépenses qu’elles produisent chaque jour, mais ce serait encore mieux en ayant une vision d’un réel accompagnement à moyen terme. Ces startups deviendraient alors de puissants leviers économiques au lieu d’inonder les tribunaux de commerce de faillites.

Enfin, on peut lire dans la presse et sur les réseaux sociaux que Paris était en passe de détrôner Londres en termes de startups… De qui se moque-t-on ? L’intérêt n’est pas d’afficher un nombre d’entreprises, mais plutôt le nombre d’entreprises en réussite. Et là, Londres qui a une véritable logique économique anglo-saxonne est en mesure de réaliser des levées de fonds sur des sujets d’avenir sans commune mesure avec la réalité de l’écosystème des startups françaises.

Ce propos n’est pas là pour détruire le mythe créé autour de la startup, mais plutôt, de contribuer au débat pour savoir comment on peut réellement faire accéder un nombre important d’entrepreneurs à la réussite et non mettre en avant le petit nombre de licornes que notre modèle a pu générer.

La création de valeur à long terme doit être un fil rouge pour nous tous.

Ouvert au débat. Quel est votre avis sur le sujet ?

Guillaume Rovère

 

Savoir s’entourer pour rompre la solitude du chef d’entreprise

solitude_1000x533

 La volonté de maîtrise du pouvoir enferme et isole le chef d’entreprise. Une étude Bpilab montre ainsi que près de la moitié des dirigeants de PME et d’ETI souffrent d’un sentiment de solitude. Une menace qui peut mener à la dépression et au burn-out.

Le sentiment de solitude touche 45 % des dirigeants de PME et d’ETI en France, d’après une étude Bpi-Lab réalisée auprès de 2.398 chefs d’entreprise. « Tabou, ce phénomène est depuis toujours passé sous silence, explique Olivier Torrès, professeur à l’université de Montpellier et à la Montpellier Business School, président de l’observatoire de la santé des dirigeants Amarok et auteur de l’étude. Notre culture survalorise et héroïse les fondateurs de sociétés, renforçant le mythe du patron seul maître à bord qui ne doit montrer aucune faiblesse ni doute. » Ainsi, si trois dirigeants sur quatre déclarent qu’ils ne se sentent pas soutenus par leur entourage, l’expert explique que peu parlent de leurs problèmes à leurs proches.

Le sentiment de solitude toucherait particulièrement les dirigeants de PME. « Hormis les entreprises familiales, les patrons de PME se voient comme des indépendants qui n’ont de comptes à rendre à personne, poursuit l’enseignant chercheur spécialiste des PME. Cette attitude crée les conditions d’une forme d’enfermement. » Dans un monde de plus en plus incertain et complexe, ce comportement risque d’engendrer un surmenage du chef d’entreprise et même un épuisement physique et psychologique, autrement dit un « burn-out ». Que faire pour ne pas en arriver là ? « Le chef d’entreprise doit prendre conscience que lui seul peut déconstruire son isolement en se créant une “armature psychologique” qui le protège », insiste Olivier Torrès, qui propose 4 solutions concrètes.

#1 : Créer un comité de pilotage

Constitué de pairs, le comité de pilotage ou de direction sert à éclairer la prise de décisions. « Ce comité peut se rencontrer tous les six mois, autour d’un repas, pour discuter des principaux axes et visions stratégiques de l’entreprise », explique-t-il.

#2 : Faire de la stratégie

« Les dirigeants de petites et moyennes structures se consacrent peu à la stratégie, par manque de temps », déplore Olivier Torrès. Un défaut compensé par la souplesse et la réactivité de l’entreprise. Or, la veille stratégique reste essentielle pour travailler le positionnement de l’entreprise et bâtir une stratégie de croissance. « Cela permet de gagner du temps au quotidien en distinguant mieux l’urgent du stratégique », précise Olivier Torrès, qui conseille de « s’astreindre à prendre une journée par mois pour réfléchir à la direction que l’on prend. »

Il préconise d’ailleurs de sortir de l’entreprise, afin de ne pas être parasité par le quotidien. Autre conseil pour capter les tendances, rencontrer régulièrement ses pairs et accéder aux informations essentielles de son secteur d’activité : adhérer à un réseau professionnel ou à un syndicat patronal.

#3 : Faire émerger un second

« Beaucoup de dirigeants ont du mal à se trouver un second, ce bras droit indispensable sur lequel s’appuyer, déplore l’expert. Cela réclame d’écouter les signaux faibles émanant des salariés, car le bon bras droit n’est pas forcément celui auquel on pense de prime abord. » Pour faire émerger la bonne personne et déceler les collaborateurs les plus motivés et talentueux, Olivier Torrès recommande de créer des challenges en accordant une forte autonomie d’exécution aux salariés. Un style de management plus horizontal et collaboratif favorise également l’implication et la prise d’initiatives de la part des salariés.

#4 : Ouvrir son capital

Pour impliquer les collaborateurs, le dirigeant peut aller jusqu’à ouvrir son capital par un système d’intéressement ou d’actions gratuites, voire même en augmentant les fonds propres. « Plus qu’une perte d’indépendance, cela favorise l’émergence d’une nouvelle interdépendance entre les parties prenantes de l’entreprise », analyse Olivier Torrès.

ARIANE GAUDEFROY

5 conseils aux directeurs financiers pour partager sa vision grâce aux données

reunion

Qu’il s’agisse de présenter des mesures financières décisives ou d’informer des collègues sur les performances des différentes activités de l’entreprise, tous les directeurs financiers ont une vision à partager, notamment en cette période de début d’année qui requiert reporting sur l’année passée et prévisions pour 2017. Dans cette optique, la collaboration avec les autres services est considérée comme une priorité par 70 % des directeurs financiers (*Etude Adaptive Insights, CFO Indicator –Q4 2015 Report). Aujourd’hui, ils doivent donc plus que jamais communiquer efficacement et obtenir rapidement l’accord des parties prenantes pour les décisions métier. De ce fait, la mise en récit des données apparaît comme l’une des méthodes les plus payantes. Mais quel est donc le secret d’une mise en récit efficace?

Ne pas avoir peur d’utiliser des données pour partager sa vision

Il incombe au directeur financier de définir une stratégie et de donner des orientations en matière de ressources. Arriver à faire parler les données rend les personnes plus convaincantes et les interlocuteurs se concentrent sur la teneur essentielle du message et, donc, sur ce qui est important.

Ne pas noyer ses collègues sous une masse d’informations

Il est essentiel de ne pas surcharger d’informations sorties de leur contexte les personnes qui ne travaillent pas dans la finance. Pour intéresser son audience, il est important de mettre l’accent sur l’histoire que peuvent raconter ses données. Les histoires permettent de donner vie aux faits. Elles peuvent aider à donner du sens à un ensemble disparate de faits. Elles facilitent la mémorisation des points essentiels et permettent d’avoir une image claire de l’avenir. Les histoires favorisent également l’interactivité: l’audience s’implique davantage et peut s’identifier à la situation.

Un bon récit devra reposer sur diverses questions: «quoi?» ( les faits et les données), mais aussi «qui?», «comment?», «pourquoi?» et, ce qui manque souvent, «et alors?». Ce sont ces éléments de l’histoire qui rendront les données pertinentes et tangibles.

Construire une analyse comme un récit, avec un schéma narratif

Lors de la création d’une histoire riche en données, il faut d’abord savoir ce que l’on va raconter. Qui sont les personnages? Quels sont les obstacles à surmonter? Que peut-on attendre de son audience à la fin de l’histoire? Pour le savoir, il faut commencer par analyser les données et exposer ses découvertes, en utilisant des outils de visualisation de données pour accélérer et aller plus loin dans l’analyse. Chacun sera ainsi davantage en mesure d’examiner ses données de manière plus précise et plus pertinente.

Il faudra ensuite créer un storyboard qui représente la structure et la forme de son histoire. Cela aidera à réfléchir aux meilleures analogies ou métaphores, à définir clairement le défi ou l’opportunité et à déterminer le déroulement du récit et les transitions nécessaires. Le storyboard permet également de mettre l’accent sur les éléments visuels les plus importants, ceux dont on souhaite que les dirigeants se souviennent. Il est important de n’utiliser qu’un nombre restreint de diapositives. Si des détails supplémentaires sont nécessaires, il est préférable de les fournir dans un document annexe.

Etre vrai… Et l’histoire coulera de source

Pour mieux capter l’attention de ses interlocuteurs, il est important de se demander comment rendre un fait lié aux données plus personnel et qui interpelle davantage. Pour que les données soient marquantes, il est possible de les associer à une métaphore ou à une anecdote. Il faudra d’abord développer son histoire avec des données puis présenter les données et les faits sur lesquels repose le raisonnement. Ensuite, ces données pourront être complétées avec des données qualitatives.

Miser sur le visuel, comme un réalisateur

Les symboles, les graphiques et les images sont des outils de communication efficaces. Un élément visuel bien choisi et bien conçu transmet le message instantanément. En revanche, les tables de données ou de nombres ne sont pas toujours faciles à interpréter pour ceux qui n’ont pas l’habitude des feuilles de calcul. Il faut donc créer des analyses, tableaux et graphiques visuels bien conçus.

Cela s’applique en particulier lorsque l’on doit présenter des faits et des données qui ne constituent pas de bonnes nouvelles pour ceux qui écoutent. Par exemple, si l’on doit communiquer des informations sur un concurrent qui connaît une croissance rapide, une image montrant un prédateur sur la piste de sa proie peut être plus efficace qu’un tableau de chiffres en berne. L’image visuelle permet de prendre conscience du problème et du danger imminent. C’est également un bon point de départ pour faire avancer la discussion.

Se simplifier la vie et celle de son audience

La mise en récit facilite la communication. Les interlocuteurs se souviendront de la teneur essentielle du message et pourront agir en conséquence. Toutefois, la mise en récit doit être simple et directe. Il est certes possible de regrouper plusieurs histoires dans la même présentation, mais il ne faut surtout pas oublier que le cerveau humain ne peut généralement pas retenir plus de trois à cinq concepts ou faits majeurs. Il est donc important d’essayer de se limiter à deux ou trois questions essentielles et de les présenter d’une manière qui fasse écho auprès de l’auditoire.

Par Edouard Beaucourt, directeur France et Europe du Sud chez Tableau

Huit tendances techno sur lesquelles garder un oeil en 2017

tendancestechno-720x405

Dans quel domaine les pépites vont-elles décoller cette année ? Quelles mutations et quelles nouveautés attendent le monde de la tech ? Nous avons détecté en avant-première les orientations à ne pas rater.

Les cobots entrent à l’usine

Dans son usine de Cologne, en Allemagne, les ouvriers de Ford bénéficient d’un robot assistant bien pratique, qui améliore l’efficacité de chacun de leur geste et les soulage des tâches pénibles. L’an dernier, ces «cobots» (robots collaboratifs) ont été les stars des salons industriels, à l’instar du bras robotisé d’IsyBot, une startup française issue du CEA. A mi-chemin entre la chaîne de production 100% automatisée et les opérations manuelles, le cobot a un créneau porteur à exploiter. Son usage est jusqu’ici resté limité en raison des risques d’accidents, mais les nouveaux appareils intègrent aujourd’hui des technologies détectant la présence humaine et anticipant le comportement de leurs «collègues» humains. Reste un point essentiel : la formation des employés. A Dijon, un pôle de formation a ouvert fin 2016 et propose déjà un module spécial «cobotique».

Les objets connectés passent à la taille nano

Vous avez aimé l’IoT (Internet of Things) ? Vous allez adorer l’IoNT (Nano Internet of Things).

Des micro capteurs pouvant être directement intégrés à des matériaux comme le béton afin d’alerter des fissures dans un pont ou un bâtiment par exemple. L’an dernier, la startup toulousaine Nanolike a mis au point des microparticules qui mesurent la déformation mécanique de certaines pièces (pales d’un hélicoptère, missiles, ailes d’avion…). En médecine, les labos planchent sur des nanocapteurs pour détecter et surveiller l’évolution d’un cancer, de diabète ou d’autres maladies inflammatoires. Associés, ces nano objets peuvent enfin dessiner une cartographie précise de leur environnement et détailler le moindre changement (luminosité, courant électrique, composition chimique…).

Le marketing surfe sur la réalité virtuelle

2016 a vu la folie Pokemon Go débarquer sur nos téléphones mobiles. Une aubaine dont se sont emparés de nombreux commerces, en plaçant des «Pokestops» dans leurs magasins. Outre le mode du jeu, il existe quantité d’autres pistes pour exploiter la réalité augmentée : visiter son futur appartement témoin en 3D en choisissant le papier peint ou le parquet (Bouygues Immobilier, Ikea…), découvrir son prochain lieu de vacances (Club Med) ou visionner des reportages (New York Times). La technologie est encore limitée par la faible diffusion des casques grand public, mais elle est un réel booster de ventes. D’ici les quatre prochaines années, 78% des responsables marketing prévoient d’utiliser des expériences clients basées sur la réalité virtuelle selon une étude Oracle de décembre dernier.

Les agents conversationnels envahissent notre vie quotidienne

L’an dernier, Apple a intégré son système vocal Siri dans ses nouveaux Mac, tandis que Facebook a ouvert un «magasin» de chabots. Ces agents conversationnels, capables de répondre à nos moindres envies (commander un billet d’avion, trouver un formulaire administratif, demander un conseil de maquillage…), vont connaitre une croissance de 28% par an selon Transparency Market Research. En 2017, Microsoft lancera lui sa plateforme de conversation automatisée à destination des développeurs, ce qui devrait booster le nombre d’applications de ce genre. «Nous entrons dans une nouvelle ère pour l’accès à la technologie» s’enthousiasme Christie Pitts, responsable du fonds d’investissement Verizon Ventures. Tout cela bien sûr grâce aux progrès fulgurants de l’intelligence artificielle.

Les startups grandissent dans des incubateurs

Dans un parcours classique de création de startup, l’entrepreneur passe d’abord par un incubateur, qui fournit des locaux et offre un coaching personnalisé. Une fois lancé, il fait appel à un accélérateur, qui apporte des capitaux pour permettre un déploiement rapide. Une séparation parfois artificielle et problématique pour le créateur. D’où l’idée d’une structure «deux-en-un» avec l’inculateur. La station F, créée par Xavier Niel au coeur de Paris, qui se décrit elle-même comme une «usine à startups», accueillera à la fois des des espaces de travail, un auditorium, des fonds d’investissement… Le blockbuster américain Techstar pourrait lui aussi débarquer en France sur le même modèle. Autres acteurs de ce marché très prisé : les grands groupes, comme Orange, qui disposent à la fois de leur propre incubateur et des capitaux.

Les algorithmes mis sous surveillance

En 2016 les algorithmes ont montré de graves signes de dysfonctionnements : diffusion de fausses informations sur Facebook, mini krachs boursiers causés par des programmes informatiques ou résultats de recherche racistes sur Google. Le 15 décembre dernier, un rapport du Conseil général des entreprises préconisait donc une norme définissant un algorithme «loyal» et fiable. Le Conseil national du numérique va lui mettre en place ou outil permettant aux utilisateurs de signaler des éventuels problèmes. En Angleterre, le Labour entend avoir accès aux algorithmes qu’utilisent Facebook ou Amazon pour permettre une meilleure régulation du marché. Quant à Google, il est toujours sous le coup d’une enquête de la Commission européenne sur le cas de son moteur de recherche de Google, accusé d’abus de position dominante.

La banque se goinfre de blockchain

La blockchain, nouvel eldorado des banques ? Selon une étude Santander InnoVentures, le recours à cette technologie ferait économiser au secteur jusqu’à 20 milliards d’euros chaque année, grâce à la réduction des coûts d’infrastructure dans les paiements internationaux, le trading et la mise en conformité. La blockchain contourne notamment les chambres de compensation dont le fonctionnement est opaque et lent. Depuis 2015, une cinquantaine de grandes banques se sont regroupées en consortium pour s’entendre sur un standard commun. En décembre dernier, la Banque de France a annoncé une expérimentation dans le paiement interbancaire tandis que la BNP a signé un partenariat avec des plateformes de crowdfunding pour permettre aux entreprises d’émettre des mini-obligations.

Les securetech prennent leur envol

Après la fintech, la foodtech ou la greentech, ce sont les securetech – les startups spécialisées dans la cybersécurité – qui sont en 2017 dans l’oeil du visuel des investisseurs. Fin 2016, de nombreuses jeunes pousses (Secdo, Proficio, PhishMe, LogRythm, SafeBreach, Cylance…) ont levé des dizaines de millions de dollars. La France a elle aussi ses pépites, à l’instar de Dashlane, CybelAngel, Pradeo  ou Ziwit. Et ce n’est pas un hasard : le nombre de cyberattaques a augmenté de 50% en 2015, selon Denjean & Associés, et la situation s’est encore empirée en 2016 avec des piratages à répétition (DDoS, ransomware, vol de données…). Mal armées pour lutter contre ce fléau, les entreprises recourent de plus en plus à l’externalisation en faisant appel aux start-ups, expertes et plus agiles.

par Céline Deluzarche

Comment vaincre la procrastination en quatre étapes

procrastination_full_155952698

La procrastination est un un fléau qui touche énormément de personnes dans le monde du travail. Heureusement, il existe de nombreux moyens pour lutter.

Plutôt que d’attendre de vous retrouver submergé au point de ne plus pouvoir vous concentrer, essayez de lutter contre la procrastination et de vous occuper sans fléchir de vos projets en retard. Voici quatre conseils faciles à suivre pour trouver et conserver votre motivation au travail.


Identifier le « pourquoi »

Y a-t-il une tâche que vous remettez sans cesse à plus tard ? Des distractions dans votre espace de travail ? Une fois les obstacles s’appliquant à votre cas déterminés, cherchez comment les surmonter. Les projets importants paraissent parfois écrasants, en particulier en cas de manque de temps. Diviser les tâches importantes en petits morceaux, définir des sous-objectifs ou travailler par petites salves sont des méthodes qui ont fait leurs preuves. De cette façon, les tâches qui planent constamment au-dessus de vous pourront enfin être rayées rapidement de votre liste.

S’inspirer d’un collègue

Parfois, il suffit d’un peu de coopération pour abattre les tâches plus rapidement. Entourez-vous de collègues créatifs ayant des perspectives variées. Ils auront sûrement des idées auxquelles vous-même n’auriez probablement pas pensé.

 

La collaboration augmente également vos chances d’accélérer votre production et de réussite de vos projets en cours. Avec en plus un outil de gestion de workflows ou de collaboration, vous pourrez assurer une organisation et une communication parfaites au sein de votre équipe.

Changer son espace

De légers changements dans votre environnement peuvent avoir un énorme impact sur votre disposition au travail. Changez de vue, déplacez des objets sur votre bureau, ou travaillez à distance de temps en temps. Tout cela peut avoir l’effet positif de vous donner une impression de nouveauté et vous rendre votre motivation.

Une étude publiée récemment révélait que 80 % des gens étaient tout aussi productifs (voire davantage) en travaillant depuis leur domicile. Cherchez un jour qui ne soit pas rempli de réunions et autres dates limites, et un environnement stimulant la productivité, comme un café ou votre table de cuisine. Puis mettez-vous au travail.

 

Remettre les pendules à l’heure lorsque nécessaire

À l’approche de la fin de semaine, votre liste de tâches sera parfois aussi longue qu’elle ne l’était le lundi. Si c’est le cas, profitez du jeudi matin pour identifier les éléments à traiter en priorité avant la fin de la semaine, puis focalisez-vous sur ces tâches.

 

Bien que la capacité des salariés à gérer plusieurs tâches en même temps soit valorisée dans de nombreuses cultures d’entreprise, un certain nombre d’études ont révélé que faire trop de choses simultanément peut augmenter le taux de cortisol, l’hormone du stress. Plutôt que de risquer de craquer ou d’être submergé, concentrez-vous sur vos priorités pour rester productif, et terminez d’abord les projets les plus critiques.

 

Il peut être difficile de vaincre une inclinaison à la procrastination. Ne soyez pas trop dur avec vous-même si vous n’y parvenez pas. Nous connaissons tous des jours ou des semaines pendant lesquelles, quoique nous fassions, nous avons l’impression d’arriver à rien. La clé est de trouver un système qui fonctionne pour vous et de continuer à travailler.

Chronique de Alain Logbo

La révolution de l’expérience client

paul-mouginot

Le boom du e-commerce, des achats sur mobile et du digital font prédire à de nombreux experts la disparition des magasins physiques ou l’avènement d’un point de vente 100% digital. La récente ouverture de l’épicerie 100% digitale d’Amazon en est la preuve.

Il est vrai que ces tendances de fond vont avoir un impact direct sur la fonction première du magasin physique, toutefois il reste un maillon essentiel du parcours et de la relation client.

Dans cet article, nous partageons avec vous plusieurs initiatives innovantes, et notre vision du magasin du futur: un magasin centré client, à la fois dans la transformation de l’expérience mais surtout dans la mutation de son modèle économique.

De nombreuses initiatives innovantes

Offrir une découverte unique, ludique et sur-mesure de l’offre

De nombreuses innovations implémentées en magasin visent à faciliter la découverte et le choix. Dès 2012, le concept-store Nose à Paris, spécialisé dans la parfumerie, propose à ses clients de mieux choisir leur fragrance. Ces derniers sont invités à créer leur «profil olfactif» à l’aide d’un algorithme à plusieurs étapes. Sans nécessiter de visite en magasin, plusieurs propositions de parfums leurs sont alors faites, en fonction des données renseignées par leurs soins.

Plus récemment, la marque Uniqlo a déployé «Uniqlo Connect», un ensemble de service digitaux au sein de son nouveau magasin de Saint Germain des Prés: guide des bonnes adresses du quartier, service de conciergerie, bornes USB de chargement d’Iphone, service de Clic & Collect ou encore la présence d’un robot interactif: Pepper. Créé par SoftBank Robotics, Pepper est le premier robot personnel au monde capable de réagir en fonction de son environnement de manière proactive. Lancé au Japon et depuis cet été en Europe, Pepper est équipé de fonctionnalités lui permettant de communiquer avec son entourage et d’évoluer avec fluidité.

 

 

L’innovation technologique en magasin offre ainsi un ensemble de services «nice-to-have» en support du parcours client, sans pour autant se substituer au rôle classique du vendeur.

Utiliser la technologie dans un but ludique peut s’avérer payant : en mars 2016 la marque 123, faisant partie du groupe Etam, a déployé des casques de réalité virtuelle dans une vingtaine de magasins. Les clients pouvaient s’immerger en plein cœur de la dernière campagne photo de la marque.

Faire levier sur le trafic web pour pousser la bonne offre en magasin

Le magasin physique reste un maillon clé dans le processus d’achat, ce qui explique la stagnation de la part globale des ventes retail en ligne (environ 16% tous canaux confondus selon la FEVAD).

Certains pure players web ont compris très vite que le magasin physique permet d’adresser une clientèle qui n’avaient pas l’habitude de fréquenter leurs sites e-commerce. C’est notamment le cas d’Amazon, qui prévoit une incursion massive dans le monde physique, avec 2 000 ouvertures de magasins prévus dans les 2 prochaines années en Amérique du Nord.

La complémentarité des deux canaux va plus loin: elle permet d’optimiser les leviers de croissance tels que l’offre. En effet, le e-commerce constitue une véritable opportunité pour améliorer l’offre en magasin: les produits les plus désirés en ligne peuvent être poussés en magasin au moyen d’un merchandising efficace. En allant plus loin et en identifiant les signaux faibles d’un futur top-runner -notamment au moyen des dernières technologies de deep learning– il est possible d’améliorer le taux d’écoulement global. Amazon l’a bien compris puisque ces magasins, à l’image de la boutique pilote Amazon Books ouverte à Seattle, auront un merchandising dynamique poussant les produits les plus achetés en ligne.

amazon books

Le merchandising dynamique, c’est également ce que fait Promovacances, au travers de son nouveau concept d’agence. Cet ancien pure player de la vente de voyage en ligne a fait une incursion remarquée dans le monde physique, en ouvrant 50 magasins. Au lieu des traditionnelles devantures présentant les voyages sur support «papier», des écrans poussent les bons voyages, au bon moment. La Grèce est une destination populaire sur le Web en avril? Qu’à cela ne tienne, elle apparaîtra désormais aussi en agence.

Repenser chaque magasin comme un «flagship» à part entière, centré autour du client et de son expérience

Il est fascinant et rafraîchissant de voir à quel point les nouvelles technologies ont poussé des acteurs du retail à révolutionner le concept même de «magasin». Autrefois point de vente, une enseigne se devait de présenter le plus d’offre au même endroit, et d’orienter le client le mieux possible.

Désormais, puisque l’offre est accessible partout, tout le temps -le fameux concept ATAWAD/anytime, anywhere, any device- l’enjeu est désormais de se rapprocher du client, et de se concentrer sur les étapes d’achat à plus haute valeur ajoutée: recherche et choix du produit, cross-selling; tout en fluidifiant les étapes nécessaires: paiement, livraison.

C’est ce qu’a parfaitement compris Sézane, réussite française de la mode, qui a ouvert son premier magasin physique «L’appartement» en octobre 2015. A l’instar d’une acheteuse de la «Fashion week» parisienne, une cliente peut sélectionner les pièces qu’elle désire, les essayer, mais finalise la commande sur un iPad. Elle sera ensuite livrée rapidement directement chez elle. Ce mode de fonctionnement, qu’on pourrait qualifier d’«ultimate showrooming» présente bien entendu de multiples intérêts: moins d’espace de stockage nécessaire-et donc un CA/m² boosté, un recentrage du rôle de vendeur de l’accueil/réassort vers le conseil, et un risque de rupture limité.

Sezane

On notera que ce concept est de plus en plus répliqué. Célio a récemment ouvert deux pop-up stores pilotes à Paris, L’Exception a ouvert son concept-store connecté dans la canopée du Châtelet à Paris.

Exemple de fonctionnalité « connectée » offerte par L’Exception:

 

https://www.instagram.com/p/BHUXCfIhK3b/embed/captioned/?v=7 

Les magasins «nouvelle génération» peuvent être aussi des moyens innovants de tester localement de nouveaux produits avant un lancement plus généralisé, ou de mieux comprendre un marché. C’est peut-être avec ces objectifs en tête qu’Armani a lancé son pop-up store dédié aux cosmétiques et à la parfumerie (à Paris jusqu’au 31 décembre 2016) ou que The Webster, concept store réputé aux Etats-Unis, a mis en place une collaboration avec le Bon Marché en janvier 2015.

The Webster

Le magasin du futur, résolument centré autour du client

Les points de vente, loin de disparaître devraient être totalement réorganisés autour du parcours client. C’est ce qu’anticipe d’ailleurs Thomas Dessallien, directeur digital de 123, dans des propos relayés par LSA Conso: « Notre enjeu est de faire en sorte que nos magasins ne soient plus simplement un lieu de vente, mais des lieux de communauté». Qu’ils soient situés en centre-ville ou en périphérie, les m² libérés par une offre plus ciblée seront sans doute utilisés pour améliorer les possibilités de showrooming, de test & démonstration produit. Les vendeurs retrouveront leur activité cœur de métier: l’accueil du client et surtout le conseil expert. Enfin, les nouveaux modèles de magasins, dans le cadre d’un réseau de points de vente optimisé, permettront une meilleure maîtrise des coûts et des investissements.

Antoine Baschiera, confirme cette macro-tendance, lui qui dirige Early Metrics, l’agence de référence pour la notation des start-up: «On voit apparaître deux tendances de fonds dans l’AdTech et les innovations dans le retail: 

  • La personnalisation de masse, autant dans le produit/service que dans l’expérience client où le sur-mesure n’est plus un attribut du luxe mais devient une attente de l’ensemble des consommateurs. L’exemple: Pollen, bien notée par Early Metrics, qui travaille sur une imprimante 3D multi-matériaux pour les petits objets de créateurs.
  • La prise de conscience que l’acte d’achat n’est que la dernière étape d’une longue chaine qui implique différents canaux on- et off-line. On a de nombreux exemples dans ce domaine mais on peut citer par exemple les start-up qui travaillent sur le push marketing en magasin en se basant sur les données accessibles dans la poche (comprendre le Smartphone) des promeneurs.

 

La plus grande complexité réside dans le fait qu’après des années d’opposition, ces tendances concernent autant le e-commerce que les points de vente physiques, d’où le fait que de plus en plus de start-up cherchent à traiter ces problématiques de façon omnicanal« .

Ce changement de paradigme nécessite donc d’anticiper de nouvelles exigences de la part des clients: l’étude « Barclays New Retail Reality » publiée en novembre 2016 révèle qu’un consommateur a 5 fois plus de chance de se plaindre sur les réseaux sociaux, lorsqu’il fait face à une mauvaise qualité de service en magasin, par rapport aux niveaux de 2013. Les répondants à l’enquête attendent aussi une plus grande efficacité CRM de la part des enseignes: 38% d’entre eux attendent une réponse à leur plainte dans l’heure.

Pour faire face à ce changement de fond, il faut donc replacer l’humain au cœur de l’acte de vente, en automatisant tout ce qui peut l’être: la gestion de l’offre en magasin, la compétitivité des prix affichés, le timing des promotions, la performance du réseau et la logistique.

Dans un futur proche, il est vraisemblable qu’on ne parlera plus d’expérience digitale, mais tout simplement d’expérience client réussie!

Par Paul Mouginot, cofondateur de Daco

La France mérite une Ubérisation régulée

L’ubérisation ne veut rien dire car elle ne veut plus dire quoi que ce soit. Et ce terme, que nous avons retenu pour notre livre (Ubérisation: Un ennemi qui vous veut du bien?)  ou nos Assises de l’Ubérisation? Pour rendre hommage à Maurice Levy qui en est l’auteur. Un peu comme le sac à main d’une femme. Pratique, mais on n’y retrouve jamais rien, à moins de fouiller.

Et justement il faudrait fouiller. Se poser des questions avant d’apporter ces réponses toutes prêtes, dont les politiques sont friands. A l’heure de cette pseudo économie collaborative, qui fait plus chic que «sociale et solidaire» qui faisait trop marxiste, il est de bon ton de rappeler le parallèle qui existerait entre les années 70, collectivistes et hippies, et nos têtes blondes du collaboratif. La grande différence c’est que les 70s c’était «cheveux longs et idées courtes» et que pour nos politiques, c’est «cheveux courts et pas d’idées». Le néant, le trou noir de la pensée. Uniquement de l’anti-matière. Jugez plutôt, peuple digital.

Le digital arrive dans un pays paralysé par le principe de précaution, un corporatisme endémique, logé au plus profond de notre ADN, par un pouvoir que la division et le repli des baronnies arrangent. Le pouvoir souhaite en effet, se positionner en médiateur, en régulateur, en justicier. En prenant la France en otage de sa paresse et de sa peur de perdre sa rente, elle a fait des français ses esclaves. Ainsi, le législateur a connu, comme dans la psychologie du deuil, plusieurs phases. L’amusement. L’interdiction. Le raccommodage. La fiscalisation et les charges sociales.

Amusement. Au départ, il trouvait ces start-up sympathiques, car comme toute start-up, elles apparaissaient comme de légères bulles, lourdes de dettes, mais prompte à s’élever dans les airs de Wall Street, qui les gonflait à l’hélium du capitalisme brutal, monopolistique et mondial.

Interdiction. Puis elles sont devenues trop envahissantes, menaçant de donner de mauvaises habitudes aux français. Oser permettre à un chauffeur Uber Pop, de poser son tablier après 8h de travail au bureau, pour se mettre au volant, afin de mieux gagner sa vie. Passer, souvent, de la survie à la vie, du «sous-l’eau» à la surface. Oser laisser un français travailler plus pour gagner plus. Oser le laisser faire cela en dehors de tout terrain législatif bien contrôlé et verrouillé. Oser laisser un français dont 400.000 normes et des codes en pagaille, asservissent la vie, comme autant de chaînes au pied d’un peuple auquel on refuse la confiance, choisir son travail, son rythme, son organisation. Bref sa vie! C’est insupportable pour l’Etat. Un bon petit salarié rôtit aux normes, reste le plat préféré du législateur. Alors on a interdit. Sans débat. Sans réflexion. Sans une pensée pour ceux qui retournèrent alors à l’indigence.

On a donc interdit Uber Pop et toute entité qui lui ressemblerait trop, et notamment Heetch, qui ramène nos enfants en vie le vendredi et le samedi soir, à l’heure où les statistiques des accidents de la route, nous vaut des campagnes aussi dispendieuses qu’inutiles sur la sécurité routière. Seul le législateur aura remarqué la différence subtile entre BlablaCar, monté au nirvana du digital français par un journalisme moutonnier, et Heetch. C’est bien 1 personne qui partage sa voiture pour en réduire les frais. Mais malgré les apparences très trompeuses, pour le législateur cela n’a rien à voir! Cesser de poser des questions et apprenez la messe par coeur. Cessez ce mauvais esprit!

Puis on a sortit l’instrument à tuer, sans anesthésie et on a tranché. A L’heure où la simplification était prônée, on a refusé la réforme et préféré une médiation impossible. Au final, comme toute médiation impossible elle ne fait que des perdants, malgré le talent du négociateur (Laurent Grandguillaume).

On a fiscalisé et chargé. Haro sur les héros, sur cette économie qui serait coupable de trouver des stratagème pour ne pas payer ses impôts. En fait elle est coupable de faire comme ses aînés, qui optimisent, depuis que la fiscalité est devenue confiscatoire au pays des lumières dont on a coupé le courant. En réalité, les GAFA optimisent leur fiscalité oui. Mais comme les autres! Comme leurs aînés. Ils n’ont pas une attitude moins civique que les autres et n’offrent donc pas une concurrence déloyale de ce point de vue, car tous les grands groupes de la terre «arrangent» leur fiscalité. En France, les grands groupes paient 2 à 3 fois moins d’IS qu’une PME.

Au total le politique a diabolisé le digital, comme les religions dans le passé ont brûlé les hérétiques, ceux qui ne pensaient pas comme eux. Il est aisé comme le dit le proverbe «de tuer son chien en l’accusant de la rage». Le digital «précarise, appauvrit, il est incivique et tricheur». On devrait donc légiférer, vite, avant que la «gangrène ne gagne».

La vérité c’est que le digital est porteur d’un énorme danger, ou d’un immense espoir. Et que c’est à nous, citoyens et entreprises d’en décider. Avec les politiques, qu’il suffit d’éclairer et encadrer. Et non le contraire.

La vérité c’est que pour des centaine de milliers de jeunes de moins de 25 ans, notamment issus de l’immigration (comme on dit), souvent de basse qualification, le job de livreur ou chauffeur, aussi imparfait soit-il, aura été leur premier accès à un emploi qui leur était interdit. La vérité c’est que de passer de 0 revenus, du RSA ou du chômage, à un revenu net de 1300 ou 1800euros, c’est pour eux un bond inespéré. Mais surtout l’espoir, à terme, de pouvoir franchir la seconde marche de l’élévation sociale, et d’espérer un meilleur job, une petite entreprise, un commerce, pour aller vers le haut. A nouveau.

La vérité c’est que l’état qui ne sait que créer des emplois d’avenir, qui ne sont pas des emplois et n’ont pas d’avenir, enrage de ne pas avoir su créer ou susciter ces emplois. Car l’état croit qu’il peut créer des emplois. Une assemblée nationale composée de moins de 3% d’acteurs économiques et des gouvernements dont les membres n’ont quasi jamais travaillé, pensent savoir créer des emplois! Or l’économie dite ubérisée à créé en quelques mois des millions de jobs dans le monde. Imparfaits, mais réels.

La vérité, c’est que dans un pays qui refuse de se réformer, la nouvelle économie joue la règle du contournement. Elle s’affranchit du carcan étouffant et démotivant de nos lois du travail, et remplace des salariés par des indépendants. Transformant ainsi 1 siècle de négociations salariales et syndicales, qui fondent l’équilibre du capitalisme, en un trait de poudre qui pourrait faire sauter la société. C’est anormal et libérateur en même temps.

La vérité c’est que si nous avions eu le courage de réformer, de tuer les anciens acquis, devenus désuets, pour en créer de nouveaux, adaptés au monde, l’ubérisation n’aurait pas fait autant de dégâts potentiels.

La vérité, c’est que comme pour les taxis, si on avait rien à leur reprocher, Uber n’existerait pas. La vérité c’est que le digital fournit des jobs en masse pour des gens qui s’en sentent exclus depuis si longtemps, jeunes ou seniors, et que notre seule responsabilité est de faire en sorte qu’ils puissent le faire dans de meilleures conditions. Et non de leur enlever, en tuant l’économie digitale en lui imposant de jouer selon des règles dépassées.

Nous devons donc axer notre réflexion sur quelques éléments simples et révolutionnaires à la fois:

Notre obligation est tout d’abord d’observer cette économie, avant de la tuer. Son comportement, ses résultats réels. Est-elle créatrice d’activité net ou non, comment s’adapte les acteurs traditionnels, apporte t-elle de la croissance, quels sont ses principaux atouts et défauts et mille autre questions. Un peu de temps avant de trancher.

Notre obligation est de penser que c’est l’occasion de réformer le capitalisme. Boursier. Court-termiste. Confiscateur puisque moins de 3% possèdent plus de 90% des richesses. Insoutenable. Anormal. Le digital si il doit être régulé, doit l’être pour l’inciter à partager la valeur. Celle du capital.

Il faut que les indépendants qui l’alimentent et lui permettent de contourner la loi, et s’affranchir du lourd cadre et héritage du passé, puissent s’enrichir. En accédant au capital, ils deviennent des interlocuteurs décisionnaires. Ils deviennent actionnaires, par leur travail, de la valeur qu’ils contribuent à créer. Un livreur qui touchera à l’entrée en bourse de l’entreprise, l’équivalent de 5 ou 10 années de revenus, pourra s’élever, se former, rêver à un avenir meilleur. Ainsi actionnaires, au niveau mondial, ils pourront se faire entendre et négocier directement, les conditions de leur travail avec les autres actionnaires, qui devront s’entendre avec eux. On ubérise ainsi le syndicalisme, car le dialogue social n’est jamais aussi fort que lorsque l’on traite d’égal à égal avec l’entreprise. Cela permettra également un rapport pacifié entre les «gens» et les entreprises. Car ils auront un objet en commun à faire prospérer et faire réussir. Cela s’appelle une entreprise!

Il faut que les plateformes, en échange d’une non requalification, en échange de la souplesse, améliorent la vie de leurs opérateurs (santé, protection des accidents de la vie, formation, retraite). Il faut créer un nouvel équilibre, car l’essentiel des indépendants veulent le rester. En revanche, ils souhaitent une meilleure protection. Mais la loi est hypocrite. Si vous commencez à protéger, former, vos indépendants? Vous êtes requalifié. C’est une législation stupide qui poursuit un objectif contraire à l’intérêt de ceux qu’elle est censée protéger!

Il faut réfléchir à la façon de revaloriser le prix des prestations de ces acteurs, qui sont peu ou pas rentables. Car de leur pérennité dépendra leur capacité à améliorer la situation des indépendants, et la stabilité des «emplois» créés. La course au toujours moins cher ne fera que des morts. Et c’est la responsabilité des consommateurs qui le peuvent, de payer le service qui leur est rendu. Il faut commencer à réaliser, que nous, consommateurs, auront l’économie que nous méritons. Si nous pensons uniquement « prix bas », nous aurons une «économie au rabais». Nos vies seront en soldes. Notre avenir deviendra un «invendu».

Enfin, il faut investir massivement sur les acteurs français, accepter de prendre le risque d’avoir un avenir en mettant sur la table, un argent qui sera souvent perdu, c’est la règle des start-up, mais souvent gagné grâce à des acteurs qui au lieu d’être nationaux deviendront mondiaux. Nous en avons le talent. Plus vous mettez d’argent sur la table, plus vous donner aux entreprises les moyens de se tromper et de rebondir au lieu de mourir. Quel risque y a t-il d’investir pour s’offrir un futur? Nous méritons un succès «made in france but expanded worldwide».

Donc réfléchissons avant de tuer, car tuer reste un crime contre l’avenir.

Par Denis Jacquet, fondateur de Parrainer La Croissance

Métiers du conseil : la grande mutation

metiers-du-conseil

En réalité une multitude d’acteurs protéiformes s’y positionnent : avocats d’affaires, banques d’affaires, entreprises de services du numérique, sociétés de conseil en technologie, banques de réseau ou encore agences de communication.. On peut également ajouter les cabinets d’expertise comptable qui tentent de mieux valoriser leurs prestations de conseil auprès de leurs clientèles : les microentreprises et PME.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le marché français du conseil résiste à la crise. Après une hausse annuelle moyenne d’environ 3% entre 2009 et 2015, il pèse aujourd’hui 80 Md€. Et son dynamisme devrait se maintenir à moyen terme quel que soit le scénario macroéconomique retenu. Dans tous les cas, selon l’avis de nos experts, les acteurs du conseil doivent réinventer leurs modèles d’affaires pour profiter du potentiel du marché français et ne pas se laisser dépasser par de nouvelles formes de concurrence. En effet, les trois piliers sur lesquels ils sont construits (c’est-à-dire la marque, l’expertise et les outils intellectuels) ne permettent plus de créer ou de capturer suffisamment de valeur. En clair, les taux de marge d’exploitation baissent dans la plupart des métiers du conseil. À l’origine de ce repli : un renforcement assez net des forces concurrentielles dues à l’arrivée de nouveaux entrants et aux pressions tarifaires des clients. Ce durcissement de la compétition résulte aussi en partie des stratégies de diversification menées par les acteurs du conseil pur, par les agences de communication et les acteurs IT. Des stratégies poussées par les effets de la transition numérique et qui abaissent les frontières entre des métiers autrefois bien distincts.

La refonte des modèles traditionnels se pose donc avec acuité. Selon les conclusions de l’étude Precepta, la réussite future des entreprises de conseil dépendra de leur capacité à créer des ponts avec des expertises éloignées de leur cœur de métier afin d’améliorer la valeur perçue des offres. C’est le cas en particulier au niveau des étapes-clés de la vie d’une entreprise comme par exemple la cession-transmission. Trop souvent, à cette étape, les questions juridique, fiscale, de financement, de patrimoine ou encore l’accompagnement opérationnel du repreneur sont traitées par d’innombrables acteurs. Il est temps aujourd’hui de former des écosystèmes d’affaires afin de proposer des offres beaucoup plus cohérentes. Véritables guichets uniques pour les entreprises ou les dirigeants, ces écosystèmes permettraient de mieux répondre à leurs attentes, comme l’ont déjà compris certains acteurs « hybrides » dans la phase de création d’une entreprise, à l’image de TheFamily à la fois société de formation, société de conseil, et fonds d’investissement pour les start-up. La question qui se pose alors est de savoir quels seront les acteurs les plus à même de jouer le rôle d’acteur pivot de ces écosystèmes du conseil, c’est-à-dire quels seront ceux qui auront la capacité de créer et de faire vivre un réseau de partenaires hétérogènes et caractérisés, parfois, par de fortes individualités…

Laurent Faibis

Manager sans s’épuiser

manager-fatigue

Des équipes de plus en plus réduites, une charge de travail qui nen finit pas de salourdir La tâche se complique pour certains managers. Dans ce contexte, comment se préserver? 

Le modèle managérial issu du 20ième siècle est à bout de souffle, surtout en France (lire aussi la chronique « Le management à la française serait-il dépassé ? »). Les patrons et managers sont stressés, les collaborateurs démotivés et désabusés. Une forme de désamour de la fonction managériale s’est installé : on ne prend plus un poste à responsabilité managériale parce qu’on en a envie mais, de plus en plus, parce qu’on n’a pas le choix et/ou parce que c’est nécessaire pour la carrière.

Dans ces conditions, il n’est pas étonnant de retrouver la France en queue de peloton des pays européens en termes de qualité de la relation managériale et de niveau de stress professionnel. Les managers s’épuisent dans leur fonction pour un résultat souvent jugé insuffisant par leurs collaborateurs, et les entreprises peinent à trouver des solutions organisationnelles à ce problème. Entre épuisement et insatisfaction, et dans l’attente de solutions encore à venir, les managers doivent devenir acteurs de leur santé afin de préserver leurs ressources et retrouver du plaisir dans l’exercice de leur fonction au quotidien.

Manager, une fonction périlleuse ?

Beaucoup d’entreprises peinent aujourd’hui à trouver des candidats pour des postes de management. Lorsqu’ils sont interrogés, ces derniers expriment clairement leur manque d’envie : « Manager ? Je préfère éviter le plus longtemps possible » ou encore « Je ne me sens pas de gérer les problèmes humains, je préfère garder mon poste actuel [d’expert] ».

A l’heure où les perspectives de carrière verticale se réduisent drastiquement et où la prise de fonction managériale ne s’accompagne pas toujours d’une revalorisation salariale, les candidats potentiels n’y voient plus forcément leur intérêt. Le travail s’étant déjà beaucoup intensifié, prendre en charge de l’humain en plus est jugé périlleux. Les managers intermédiaires qui combinent fortes responsabilités et faible marge de manœuvre opérationnelle, présentent d’ailleurs plus de symptômes dépressifs (19%) que leurs subordonnés (12%) ou supérieurs hiérarchiques (11%). C’est ce qui ressort de l’étude menée auprès de 22 000 salariés américains et publiée en 2015 par Seth J. Prins, Lisa M. Bates, Katherine M. Keyes et Carles Muntaner dans « Sociology of Health & Illness ».

Abandon de poste

Les managers d’aujourd’hui ont donc à gérer la désillusion générale des collaborateurs (mais aussi la leur) vis-à-vis du monde du travail qui ne peut plus offrir ni la sécurité ni la stabilité dont il était jadis porteur, sans avoir forcément d’alternatives satisfaisantes à proposer. Tous ces différents éléments explique en grande partie le désamour actuel vis-à-vis de la fonction managériale et l’épuisement quasi généralisé des managers.

Ce qui est plus alarmant pour l’entreprise traditionnelle c’est que, face à ces difficultés, de nombreux managers sont aujourd’hui tentés par une logique de retrait. Il peut prendre différentes formes : un retour vers des positions d’experts jugées plus « reposantes », de l’entrepreneuriat pour créer des conditions d’exercice plus proches de leurs valeurs, ou encore la reconversion dans un métier tout à fait différent. Le succès d’un ouvrage comme « L’éloge du carburateur », de Matthew B. Crawford (éditions La Découverte), où l’on voit un cadre quitter le monde de l’entreprise pour ouvrir un garage illustre bien ce phénomène d’abandon de la sphère organisationnelle comme réponse au surmenage et à l’absence de sens.

Retrouver un équilibre

Beaucoup de participants MBA que j’ai suivis au cours de ces dernières années, échaudés par l’entreprise traditionnelle, cherchent à reconstruire à travers l’entrepreneuriat un environnement de travail plus favorable, dans lequel ils maintiendraient un meilleur équilibre personnel et physique. Pourtant, l’entreprise traditionnelle a plus que jamais besoin de managers suffisamment en forme pour mener à bien les nombreux projets de transformation nécessaires à son adaptation et pour emmener le collectif (lire aussi la chronique « Manager juste pour engager mieux« ).

C’est pourquoi les entreprises ont donc besoin de repenser le quotidien des managers. Mais, dans l’attente d’évolutions organisationnelles et culturelles profondes, les managers doivent prendre en main leur santé et repenser leur propre « écologie » sans attendre.

Se préserver oui, mais comment ?

Pour continuer à assumer leurs missions sans s’épuiser, les managers doivent mieux tenir compte de l’équilibre entre leurs ressources et leurs dépenses énergétiques. A l’heure où les demandes d’adaptation se multiplient (surcharge de travail, multiplicité des projets de changement, multiplication des reporting, équipes virtuelles à gérer à distance, etc.) tandis que les ressources énergétiques diminuent (moins d’opportunités de récupération, moins de sens aux actions, moins d’activité physique, une alimentation globalement moins bien adaptée à nos besoins, etc.), les managers doivent identifier les leviers d’action à leur disposition pour maintenir cet équilibre délicat et chaque jour menacé. Parmi ces leviers, trois sont particulièrement critiques pour les managers :

1- Focaliser son attention sur l’essentiel : au vu des multiples sollicitations qui lui parviennent, il est vital pour le manager d’allouer l’essentiel de son attention sur les dossiers clés et de savoir en décaler/abandonner d’autres. Avoir cette réflexion en amont permet au manager de réduire l’intensité d’un certain nombre d’activités non stratégiques (certains reporting, contrôles ou réunions) au profit de dimensions cœurs de son métier, comme la relation humaine ou encore gérer le collectif.

2- Renoncer à être un manager idéal : pour ne pas s’épuiser, il est également important d’accepter ses limites. Trop souvent managers et dirigeants vivent comme un échec personnel les moments de stress et de surmenage. Pourtant, au vu de la situation socio-économique actuelle, c’est tout à fait normal. Admettre que l’on est stressé ou surmené constitue la première étape de la mise en œuvre de stratégies personnelles adaptées. Sinon, on s’épuise à cacher la situation, et l’on perd encore plus du peu d’énergie qu’il nous reste.

3- S’assurer des plages de récupération régulières (idéalement quotidiennes) : c’est-à-dire des moments complètement « off the job » pour permettre au manager de recharger leurs batteries et de retrouver la bonne distance par rapport aux enjeux humains liés à leur fonction. Les activités combinant respiration et mouvement pratiquées au moins 20 minutes d’affilée semblent aujourd’hui les plus prometteuses pour opérer cette récupération.

Ces principes simples n’ont de valeur que dans leur mise en œuvre. Il est évident que si les entreprises peuvent renforcer les efforts des managers par des principes organisationnels adaptés, le gain n’en sera que plus grand. Mais, dans l’attente d’une telle (r)évolution, tout manager devrait s’obliger à devenir acteur de sa santé.

par Tessa Melkonian