Monthly Archives: mars 2015

Citoyens sous surveillance: vers le monde de Big Brother?

Un dessin de Kiki Picasso spécialement réalisé pour le documentaire diffusé ce mardi soir sur Arte.

dessin de Kiki Picasso

Et si George Orwell avait vu juste?

Dans son célèbre roman d’anticipation 1984, l’écrivain britannique annonçait dès 1949 une ère d’ultra-surveillance, sous l’oeil de Big Brother, ce « grand frère » dictateur prêt à épier, par écrans interposés, les faits et gestes de chacun. Les démocraties occidentales n’en sont pas tout à fait là, heureusement, mais les risques de dérives existent. Le réalisateur Alexandre Valenti en fait la démonstration de manière éclatante dans un long documentaire diffusé en prime-time, ce mardi soir, sur Arte: Un oeil sur vous, citoyens sous surveillance.

Ce film de grande qualité ne se contente pas d’aborder les questions liées à la lutte contre le terrorisme, ni de revenir sur la façon dont les services secrets américains, bien après les attentats du 11 septembre 2001, ont espionné les appels téléphoniques à l’échelle planétaire, y compris chez leurs alliés les plus proches. Si Valenti évoque ces éléments de contexte, il s’aventure aussi au plus près du citoyen lambda et montre bien à quel point l’évolution technologique et l’hyper-connectivité l’enferment peu à peu dans une « prison digitale » où il se retrouve à la merci de toutes les curiosités, policières ou commerciales.

« Nous ne sommes plus clients, nous sommes marchandises »

Chacun de nous a désormais un double numérique, « une sorte d’avatar qui nous suit » pour reprendre l’expression d’un journaliste cité dans le film. Cet avatar est composé de toutes les données que nous laissons plus ou moins consciemment, sur le net ou ailleurs, dès que la technologie est sollicitée, autant dire à longueur de journée. De sorte qu’il est possible aux sociétés spécialisées (notamment les multinationales du web, comme Google) de connaître les habitudes, les goûts, les passions, de chacun, de collecter toutes sortes de données personnelles.

Des données si recherchées, à l’heure du Big Data, qu’elles se vendent à prix d’or. « Nous ne sommes plus clients, nous sommes marchandises », constate un autre intervenant. Une forme de « techno-totalitarisme », autre expression utilisée dans le film, se met en place, sans que cela suscite beaucoup d’émois en France, à la différence d’autres pays.

L’entreprise commence à se méfier du diplôme

  • Depuis ans, entreprises devenues sensibles qualités personnelles, culture générale rigueur comportementale.

    Depuis dix ans, les entreprises sont devenues plus sensibles aux qualités personnelles, à la culture générale et à la rigueur comportementale. –

Une étude de l’OFEM intitulée « Repenser l’équation formations-compétences-compétitivité » révèle que les moyennes entreprises se tournent vers les sans-diplômes pour recruter un collaborateur sur quatre. Le diplôme ne serait plus un gage de compétences…

L’entreprise corrige ses modes de recrutement et s’ouvre davantage aux sans-diplômes. C’est l’une des conclusions de l’étude menée par l’Observatoire de la formation, de l’emploi et des métiers (OFEM) de la CCI Paris Ile-de-France. Si dans les grandes entreprises, les recruteurs privilégient massivement les BAC +5, la moitié seulement des moyennes entreprises embauchent des diplômés les yeux-fermés. Par ricochet, ceux qui n’ont pu mener des études à leur terme sont favorisés  : les PME engagent environ 25 % de sans-grades universitaires ! L’explication est simple  : selon les sondés, les diplômes ne sanctionnent plus un bon niveau de compétences. 44 % des entreprises affirment que le diplôme n’est plus un sésame, ni une garantie d’intégration. « La France est affolée de diplômes », s’emporte Xavier Cornu, directeur général adjoint de la CCI Ile-de-France. « Or ces précieux parchemins ne sont que le symbole de la connaissance et non de la compétence. Certains établissements l’ont bien compris _comme l’Ecole 42_ qui ne délivre aucun satisfecit final mais garantit des savoir-faire directement opérationnels ». Ce que cherchent les entreprises, ce sont des profils bien définis (59 % d’entre elles), des candidats spécialisés dans leur activité (57 % des réponses), ou a contrario multicompétences (55 %), en somme des collaborateurs directement employables.

Autre difficulté soulignée par les entreprises lors des phases de recrutement  : l’identification de candidats possédant un bon savoir-être ! 51 % des responsables RH reçoivent des candidats fâchés avec la ponctualité ou la bonne présentation. Si l’expertise dans un domaine reste le « skill » le plus recherché par les entreprises, a contrario, depuis dix ans, les recruteurs sont devenus plus sensibles aux qualités personnelles, à la culture générale et à la rigueur comportementale. Enfin, nouvelle exigence, naturelle, l’intégration du numérique et de l’informatique dans l’activité quotidienne. Le niveau de langues, en revanche, intervient en cinquième place des critères de choix, derrière la capacité à travailler en équipe.

En se projetant dans l’avenir, les entreprises interrogées se montrent encore plus catégoriques  : le poids du diplôme va continuer de baisser au profit de la certification professionnelle et de l’auto-formation notamment via l’e-learning, 43 % des sondés par l’OEM estiment ainsi qu’une formation à l’informatique proposée et certifiée par un géant du secteur « sera aussi recherchée qu’un diplôme d’ingénieur d’une grande école ou d’une université ». Et conséquence de la dernière réforme, qui créé notamment le compte personnel de formation (CPF), les experts en RH s’attendent à la multiplication des formations initiées par les salariés eux-mêmes. Une autre étude menée par Manpower semble leur donner raison puisque 40 % des actifs occupent un emploi qui est sans rapport avec leur formation initiale

L’onboarding ou le futur défi des Ressources Humaines

Athanasios Koussoulos

A l’heure où la qualité de vie au travail est de plus en plus perçue comme un facteur de performance, le fait d’attirer et d’intégrer un nouveau salarié (ou « onboarding ») prend toute son importance. Or, aujourd’hui en France, on célèbre davantage ceux qui vous quittent que ceux qui arrivent…Athanasios Koussoulos, spécialiste du onboarding, et auteur de l’ouvrage : « Onboarding – Attirez, intégrez et fidélisez vos collaborateurs », répond à toutes nos questions sur ce processus encore méconnu qu’est l’onboarding mais qui promet de devenir un enjeu des plus importants pour les ressources humaines et l’entreprise en général.

Peux-tu te présenter à nos lecteurs et nous dire ce qui t’a inspiré dans ce sujet qu’est l’onboarding ?

J’ai commencé ma carrière dans l’éducation nationale, en tant que surveillant, puis CPE (Conseiller Principal d’Éducation). Le métier consistait à sortir du contexte de la punition (le surveillant général, pour ceux qui l’ont connu) et de motiver les élèves à faire mieux, autant en tant que futur citoyen et qu’en tant qu’apprenant. Cette notion d’accueil (due sûrement à mes origines helléniques) et cette volonté d’aider les personnes que je rencontre ont joué dans ma prise de position sur le sujet.

Ainsi, en allant visiter les entreprises ou en y étant intégré, je me suis rendu compte que celles-ci ne savaient pas accueillir leurs collaborateurs, ni les engager. Certains candidats me racontent des histoires d’intégration terribles et je comprends qu’elles aient pris leurs jambes à leur cou !

onboarding ressources humaines

Beaucoup d’entre nous confondent la question de l’intégration avec cette problématique plus global qu’est l’onboarding. Peux-tu nous en dire plus sur cet enjeu de plus en plus stratégique ?

L’Onboarding est le processus global visant à mieux intégrer un nouvel arrivant. L’intégration n’est donc qu’une partie de l’Onboarding. Construire un processus d’Onboarding, c’est à la fois :

  • Mettre en place les valeurs de l’entreprise.
  • Construire la marque employeur.
  • Attirer les talents.
  • Recruter.
  • Intégrer le collaborateur.
  • L’engager, voire le fidéliser.
  • Auditer le processus dans son ensemble pour l’améliorer.

Intégrer un nouvel employé ne suffit donc pas : il ne faut pas travailler que sur le jour J, mais également sur l’amont et l’aval du processus qui peut partir de J-365 à J+180.

Ton ouvrage revient sur les différentes parties prenantes (Direction, Ressources Humaines, manager et collaborateurs) et nous informe sur leurs perceptions et leurs attentes. Pourrais-tu nous conter l’onboarding idéal pour chacun d’entre eux ?

La Direction doit être à l’origine du processus. S’ils n’en sont pas acteurs, il risque d’être caduc.

Pour les Ressources Humaines, il s’agit de repenser toute la vie du collaborateur dans l’entreprise, en fonction des valeurs énoncées par celle-ci. Ils doivent donc faire à la fois de la communication et du marketing (pour la marque employeur), du commercial (pour attirer les talents), de l’audit (pour améliorer les processus)… et accessoirement des ressources humaines (pour former, pour recruter, pour la gestion administrative). Vaste programme !

En ce qui concerne les managers, ils doivent être accompagnés ! On se rend compte que beaucoup sont perdus et ne se rendent pas compte de l’importance d’un accueil raté. Ils souhaitent que le nouvel arrivant puisse être opérationnel rapidement et voient ce processus comme une perte de temps. C’est dommage, parce qu’un bon Onboarding produit l’effet inverse !

Enfin, le collaborateur a envie de s’engager, sinon il ne signe pas son contrat de travail. Et nous devons l’y aider… à condition qu’il en ait envie ! De ce point de vue, la notion de réciprocité est importante et, s’il est indispensable que l’entreprise fasse le premier pas, le futur embauché jouera le jeu à partir du moment où il se sentira rassuré.

onboarding ressources humaines

Projetons nous dans le futur : comment vois-tu l’onboarding dans 10 ans ?

Actuellement, le rapport de force entre l’entreprise et le « demandeur » d’emploi est entrain de s’inverser. Si, pour beaucoup de métiers, il y a 300 candidatures pour un poste, les profils pénuriques amorcent un effet inverse.

Ainsi, certaines grosses sociétés « draguent » déjà les meilleurs talents pour les attirer dans leur filet. La grande question est donc : Comment les retenir ? Et la réponse est double : il faut gérer à la fois les attentes explicites (salaire, condition de travail… bref, ce qui est inscrit dans le contrat de travail) et les attentes implicites (quelles sont les envies profondes du collaborateur ? Qu’est-ce qui le motive à venir au travail ? La reconnaissance de ses collègues et de sa hiérarchie ? L’impression d’être utile ?).

Le travail des Ressources Humaines sera donc de rendre ces attentes explicites pour éviter les ambigüités.

Un dernier mot pour conclure ?

Il faut chouchouter nos collaborateurs car ils sont le capital humain de l’entreprise et que, sans l’humain, celle-ci n’existe pas.

Or cette vision commence à se répandre au sein des sociétés : les exemples de Zappos et de Poult, tout comme le témoignage de Vineet Nayar(Les employés d’abord, les clients ensuite, Editions Diateino) nous montrent comment accroître la productivité tout en restant humain.

Peut-être est-ce un retour des Ressources Humaines ?

L’affect, les émotions dans la vie professionnelle

Alors… affect, humeurs, émotions, où tout cela peut-il mener ? Lisez ce premier extrait d’une histoire 100 % authentique.

Chapitre 1 : Surprise !

En Bretagne, malgré l’énergie dépensée par Patrick, la prise en main du magasin est difficile. Les ventes ne décollent pas, le nombre de clients non plus, au contraire. Mais Gérard, l’ancien propriétaire, vendeur du fonds de commerce, est rassurant : « le début est toujours difficile, il faut se faire connaître, etc. ». Pas de panique, il connaît la musique.

Patrick améliore sans cesse les rayons et Martine, dans ses conversations journalières avec sa mère, se félicite de chaque nouvelle avancée, de chaque visite notable au magasin, de chaque marque de sympathie adressée au couple. Patience, les choses s’annoncent bien.

Soudain…

Été 1990 :

Martine appelle ses parents :

–  Il faut d’urgence injecter de l’argent, on ne s’en sort pas.

Une grosse somme, presque autant que pour l’achat du fonds de commerce.

Patrick ajoute :

–  Pour passer ce mauvais moment, après ça ira…

Stupéfaction pour Jeanne et son époux, la douche n’est pas écossaise, elle est juste glacée. Comment, pourquoi, bref, au diable les questions, Patrick est formel, il faut apporter de l’argent sinon l’histoire s’arrête là. Cas de conscience pour des parents fous d’amour mais, eux-mêmes, en grande difficulté.

Que faire ?

Dire non après tout le chemin parcouru ? Faire tout tomber pour un simple démarrage difficile alors que l’affaire est indiscutablement bonne ?

Et puis Martine et Patrick ont un argument de poids : « nous on ne peut pas emprunter mais vous si, vous avez une belle entreprise à Paris, ça vaut de l’argent… ». Savent-ils seulement qu’à cet instant elle n’en vaut presque plus ?

Troublés et inquiets, Paul et Jeanne consultent leur fils. Sacré dilemme, car que peut-il répondre ?

S’il dit oui, il alourdit une situation déjà extrêmement tendue et recharge une mule qu’il passe sa vie à alléger.

S’il dit non, c’est refuser à sa sœur et son beau-frère la possibilité de vivre des jours meilleurs.
Et passer pour un sans-cœur alors qu’il se bat aussi pour eux… mais s’en rendent-ils compte ?

Alors Miss Cata se refait une santé : T’es foutu Michel… tu avais déjà la brasserie à redresser, ce n’est pas une sinécure, et te voilà maintenant avec le magasin de ton beau-frère qui flanche. Dis, pourquoi es-tu venu dans cette galère ? T’iras pas loin mon gars… et ta famille non plus.

Réunion de crise au bureau de l’entreprise. Paul questionne Michel :

– Qu’est-ce que tu en penses ?

– Je pense qu’on ne peut pas se permettre d’emprunter davantage, vous êtes déjà très engagés. Et ici, on a serré tout ce qu’on pouvait serrer.

Alors Jeanne prend la parole, presque courroucée :

–  Comment ? Mais on a une belle entreprise quand même… ça vaut de l’argent. En tout cas, on ne peut pas laisser tomber Martine et Patrick, ce n’est pas possible, ils ne comprendraient pas.

Tout est dit.

Parole de mère.

L’affect, la volonté d’aider, l’envie de bien faire, l’incapacité à dire non, la peur de l’échec,celle du « on dit » dans une petite ville où tout se sait – et se déforme – en un clin d’œil, tout cela concourt à la décision des parents.

Des parents, car Paul n’ose pas s’opposer à cette décision. Prise contre l’avis de leur fils.

Le banquier parisien, mis en confiance par le redressement en cours de la brasserie, accorde le prêt. Cette fois, la grande surface est sortie d’affaire. Un coup de barre, un apport de fonds et ça repart ! On respire…

Enfin… pas tout à fait, car à l’hiver 1991… A SUIVRE ...

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Un problème ? Des solutions sur Moralotop par Jean-Luc Hudry

Quel double dilemme et quel cruel problème pour des parents ! Que faire ?

Aider financièrement leur enfant gravement malade… ou pas ?

L’aider en dépit des avertissements de Michel, leur autre enfant, qui sacrifie sa vie depuis des années pour sauver et reconstruire leur entreprise ?

Privilégier la maladie de l’un contre l’engagement total de l’autre ?

Ne serait-il pas plus raisonnable de se couper un doigt plutôt qu’un bras ?

Toutes ces questions tourbillonnent dans leur tête mais l’affect, les émotions, prennent le dessus.  Des parents souffrent de voir leur fille souffrir et c’est pour eux insupportable…

Et vous ? Qu’auriez-vous fait à la place de Jeanne et Paul ?

Vous est-il arrivé de prendre une décision professionnelle sous l’emprise de vos émotions ?

Partagez cet extrait avec vos amis, ils ont aussi des choses à dire, merci.

Client zappeur

L’infidélité est partout : dans les ménages, en politique, dans les entreprises et les affaires. Aujourd’hui, les clients sont zappeurs. Le point de vue de Marc Papanicola, directeur adjoint d’Ipsos Satisfaction.

De récents slogans publicitaires d’Universal, de Bouygues Télécom ou encore de la Banque directe prêchent la libération commerciale, de la même façon que l’on défendait la libération sexuelle il y a trente-cinq ans.

« Réfléchissez avant de vous engager », « Lâchez-vous »… Ne vous liez pas les mains avec un partenaire, nous dit-on en substance, vous pourriez rater une occasion de faire des affaires.

Ce discours de la porte ouverte est suicidaire pour les marques. Il vend de la liberté et encourage les clients à ne pas s’engager. Mais il correspond parfaitement au contexte, marqué par la multiplication de l’offre et le développement de l’individualisme. Le client a le choix, et il teste.

Cela ne signifie pas pour autant qu’il est mécontent. France Télécom s’est aperçu que des clients partis chez de nouveaux opérateurs n’étaient pas nécessairement insatisfaits de ses services et de ses prix. D’autres questions – de principe notamment – ont pesé dans leur décision.

De 10 à 12 % des consommateurs environ sont d’irréductibles zappeurs, qui ne connaissent qu’une stratégie : la comparaison systématique. Quoi que l’on fasse, impossible de les fidéliser. Mieux vaut donc concentrer son action sur les autres.

Comment gagner en efficacité avec 5 leçons de Confucius ?

« Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? ». Voilà ce que je trouve dans mes nombreuses lectures sur les réseaux sociaux, bibliothèques ou émissions de télévision. Il semblerait que pour « attirer le chaland » vers de nouvelles techniques, modes de réflexion, comportements à privilégier, nous soyons obligés de « réinventer la roue » en utilisant ou en créant de nouveaux mots, nouveaux concepts etc. Il se trouve que, lorsqu’on dissèque ces nouvelles tendances, nous nous retrouvons toujours devant des principes immémoriaux. Bien sûr, il est capital de l’évolution de nos sociétés mais pourquoi ne pas simplement se poser la question  » Comment puis je simplement adapter ce principe fondamental à mon équipe actuelle,  à mon Management, à mon client ?
J’ai donc trouvé cet article que je trouve fort intéressant…. donc je le partage avec vous. Je me suis permis à la fin de chaque leçon d’y mettre mon grain de sel (vous me connaissez maintenant !). Je vous laisse donc le plaisir de commenter, d’échanger, de polémiquer sur l’ensemble de ces 5 leçons.

confucius

Confucius, dit « Maître Kong », a approché les puissants dans une Chine troublée par les rivalités princières. Ses préceptes moraux et politiques vieux de 2500 ans peuvent aujourd’hui encore servir aux managers. Gouverneur de Zhongdu, intendant des travaux publics puis ministre de la justice pour le royaume de Lu (au Sud de Pékin), Confucius a ensuite passé sa vie à l’étude des textes et des rituels et à enseigner. Sa doctrine propose à chacun de s’essayer à la « sagess »e et de devenir un homme de bien (junzi) en cultivant les vertus cardinales: l’altruisme, l’humanité, la bonté (ren) et le respect d’autrui (yi). Il édicte les comportements à adopter pour y accéder. Voici cinq leçons reprises de l’ouvrage « Confucius, 18 leçons pour réconcilier éthique et performance » explicitées par l’auteur Gérard Lelarge, fondateur de GL Formation.

Leçon n°1 : osez être sévère !

« Associez à la fois bienveillance et exigence. »

Il s’agit de parvenir à concilier les contraires afin d’éviter les excès : trop de bonté confine à l’inefficacité, trop de sévérité crée l’injustice. Pour Confucius, le prince doit trouver le « juste milieu » et « penser droit ». Le manager, lui, doit agir et trancher avec équité. Il lui faut en particulier veiller à faire progresser chacun sans s’épuiser à la tâche et se préoccuper des « mauvais » élèves en les formant, en les soutenant. Et il sanctionnera clairement, en se rappelant que le mot sanction peut également être positif… Pratiquez le recadrage, la « punition », la récompense justes, l’encouragement sincère, l’écoute empathique. Vous générerez ainsi de la cohésion et de la motivation.

Note de Pierre Yves : Je préconise l’outil dans une formation Management Opérationnel  : Les manettes « Flexibilité mentale et niveau d’exigence ». En fonction du niveau de chacun de vos collaborateurs en terme de motivation et compétence, vous n’allez pas utiliser ces 2 manettes de la même façon. Me contacter pour plus d’information (Vous comprendrez que je ne peux pas non plus donner tout ce que j’ai appris au cours de ma longue carrière, il faut bien que je garde quelques subsides pour ma retraite et ne pas manger des pâtes tous les jours !!)

exemple 2Leçon n°2 : donnez l’exemple !

« Un homme de bien est celui qui ne prêche pas ce qu’il faut faire tant qu’il n’a pas fait ce qu’il prône. »

Savoir se gouverner soi-même est un impératif pour bien gouverner les autres, dit Confucius. Le souverain, doit donc se montrer exemplaire sans jamais se lasser et travailler à « être digne d’être connu ». Il sera vigilant au quotidien sur trois choses. 1/Son attitude, « exempte d’emportement et d’arrogance ». 2/Son expression, « qui reflétera la bonne foi ». 3/Son langage, « exempt de vulgarité ». Il sera ainsi naturellement suivi et respecté. A appliquer mot pour mot par un manager !
Soyez un modèle au moins sur 2 ou 3 points : parlez vrai, mettez la main à la pâte, restreignez votre train de vie (abandon de privilèges…), visez la simplicité, cherchez à comprendre les autres…

Note de Pierre Yves :  Pourquoi suis-je parti de l’entreprise et me suis -je mis à mon compte ? Parce que j’en avais marre, entre autre,  d’être sous l’autorité de hiérarchiques soit incompétents soit qui utilisaient le mode « Faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais. Pour moi, la vertu la plus importante d’un Manager c’est d’abord l’exemplarité. Qui rejoint mon Club ?

remise en causeLeçon n°3 : acceptez de vous remettre en cause !

« A l’image de celui qui taille et polit les pierres précieuses, perfectionnez-vous vous-même. »

Pour « Maître Kong », tout homme doit viser la perfection et l’excellence humaine. Pour s’adapter au monde mouvant sans se renier, le manager a avantage à questionner ses façons de faire. Il peut prendre l’habitude de dresser un bilan de ses actions en fin de journée : ai-je fait tout mon possible ? Ai-je appliqué ce que j’ai appris ? Ai-je été digne de la confiance d’autrui ? Sortir de sa zone de confort exige aussi de savoir accueillir la critique des autres, soit frontale, soit subliminale. Le langage non verbal est souvent évocateur : repérez les regards fuyants, les yeux aux ciel, les gestes nerveux, les signes d’impatience, etc.
A vous de vous ajuster. Reconnaissez aussi vos erreurs : « j’ai mal apprécié la situation… »

Note de Pierre Yves :  Dans un précédent article je vous alertais sur le danger de laforce de l’habitude et l’outil qui vous permettait de l’éviter. Chaque fois que vous le pouvez mais de façon périodique,utilisez ce rituel de la question : comment puis-je faire mieux et différent ? Et pourquoi ne pas aussi la faire poser à vos équipes ?


Leçon n°4 : exigez beaucoup de vous-même

« L’honnête homme monte la pente, l’homme vulgaire la descend. »

Selon Confucius, un homme de bien,n pour gagner en efficacité,  s’impose des règles sévères ainsi qu’une grande ambition, pour lui et pour les autres. Il est capable de s’engager au-delà de son intérêt personnel. Le manager va donc payer de sa personne, se dépasser pour atteindre des objectifs collectifs, sans faux-semblants. Il apprendra à partager son pouvoir, son savoir, ses collaborateurs.
Pour donner votre pleine mesure, ne vous contentez pas de faire le job, voyez plus grand, prenez des initiatives. Vous gagnerez en satisfaction et en visibilité, mais aussi en crédibilité et donc en autorité sur votre équipe.

Note de Pierre Yves :  A mon sens, il ne s’agit as là de vous auto-flageller ni de vivre une vie managériale d’ascète mais plûtot de vous fixer des objectifs ambitieux et réalisable tout en vous ménageant des moments de pause pour prendre du recul. Il s’agit aussi de faire monter vos collaborateurs en compétences voire de vous appuyer sur les leurs sans craindre pour votre statut ou votre place. Si vous ressentez le besoin d’échanger sur ce thème-là (ou sur un autre bien-sûr), je suis disponible ici.


apprendre des autres 2Leçon n°5 : acceptez d’apprendre des autres pour augmenter votre efficacité

« Prenez trois hommes au hasard dans la rue, ils auront nécessairement quelque chose à m’enseigner. »

Le « Maître » estimait lui-même ne pas avoir la science infuse. Il recommande « de ne parler que du certain », d’observer la réaction de son entourage, d’écouter -« même ses subordonnés »- de se nourrir de la qualité des uns et des défauts des autres. Chacun a des idées dignes d’intérêt car susceptibles de nourrir sa propre analyse et d’éviter les fausses routes. Le manager saura se taire, stimuler la réflexion et l’échange dans les équipes, provoquer les rencontres informelles, ce qui créera de la proximité et de la confiance. Songez aussi à sortir de votre bureau pour « vous ouvrir au monde ».
Allez au spectacle, suivez des conférences, fréquentez des clubs et lisez. Tout ceci sera source d’inspiration nouvelle.

Note de Pierre Yves :  Quand, pour la dernière fois avez-vous écouté votre équipe sur de nouvelles idées, process, comportements, produits ou services à développer ? Quand leur avez-vous permis de laisser parler leur créativité sans aborder la notion de coût, d’objectif, de rentabilité, de retour sur investissement ?

Temps partiels : une application de la durée minimale hebdomadaire (24h) sécurisée et simplifiée

La loi n° 2013-504 du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l’emploi a fixé la durée minimale hebdomadaire des contrats de travail à temps partiel à 24H. Le législateur avait prévu initialement des exceptions et des dérogations qui ont été élargies par voie d’Ordonnance (Ordonnance 2015-82 du 29 janvier 2015).  Cette ordonnance vise également à simplifier l’application de ce nouveau régime des temps partiels.

Ainsi à compter du 31 janvier 2015, les contrats suivants n’entrent plu dans le champ de l’obligation légale de 24 h hebdomadaire minimum :

  • les contrats de travail d’une durée au plus égale à 7 heures ;
  • les CDD et contrats de travail temporaire conclus pour remplacement.

Ces contrats viennent s’ajouter aux autres cas de dérogation initialement prévus, à savoir :

  • les contrats signés avec des jeunes de moins de 26 ans poursuivant des études (article L.3123-14-5 du Code du travail)
  • les contrats signés avec une association intermédiaire ou une entreprise de travail temporaire d’insertion(article L.5132-6 et art.L.5132-7 du Code du travail).
  • les contrats pour lesquels des dispositions spécifiques prévoient une autre durée (exemple : Contrats initiative-emploi (CIE), Contrats d’Accompagnement dans l’Emploi (CAE)…) (Réponse ministérielle, Rousset, n°50900, JOAN du 27 mai 2014).

L’ordonnance éclaircit également la notion de priorité d’emploi en généralisant cette dernière à tous les salariés qui souhaitent travailler davantage et arriver au niveau de la durée minimale de 24h hebdomadaire.

Cette priorité d’emploi oblige l’employeur à porter à la connaissance des salariés la liste des emplois disponibles correspondants (art. L.3123-8 du Code du travail), mais elle ne l’oblige pas à réviser la durée de son contrat en l’absence d’emploi disponible, équivalent ou relevant de la catégorie professionnel du salarié demandeur.

Le sort des contrats de travail conclus avant le 1er janvier 2014 et ceux conclus entre le 22 janvier 2014 et le 30 juin 2014, qui ne respectaient pas cette durée minimale hebdomadaire, est également modifié. En effet, initialement, les employeurs étaient tenus d’augmenter la durée de ces contrats jusqu’à 24h hebdomadaire au 1er janvier 2016 ou avant cette date sur demande des salariés concernés. L’ordonnance supprime ces dispositions transitoires. Les salariés concernés ne pourront donc bénéficier que de la priorité d’emploi générale pour obtenir une augmentation de leur durée hebdomadaire à hauteur de la durée minimale.

Pour en savoir plus :
Ordonnance 2015-82 du 29 janvier 2015
art.L.3123-8 du Code du travail

Google, Amazon, materiel.net, LDLC… Ces sites tentés par les magasins

Un concept d'Amazon store fictif imaginé par un designer

Un concept d’Amazon store fictif imaginé par un designer

Google qui ouvre un espace de vente à Londres. Les Français materiel.net et LDLC qui inaugurent des boutiques. Avant, peut-être, une main basse d’Amazon sur les magasins de feu RadioShack. Pourquoi internet rêve autant de magasins ?

Les sites internet peuvent-ils se passer de magasins ? Si cela agite l’e-commerce depuis des années, le secteur semble depuis peu pencher vers le « non ». Les sites sont ainsi de plus en plus nombreux à ouvrir des boutiques ou du moins à montrer leur intérêt pour une présence physique. Une tendance qui s’est confirmée en début d’année, lors du grand salon Retail Big Show, à New York, dont le slogan était « brick is the new black ». En substance, les différents intervenants ont expliqué que, après l’ère des pure players, s’ouvrait celle de l’interaction site-magasin.
C’est ce qu’a rappelé l’ancien patron de Walmart aux États-Unis, Bill Simon: « Certes, les pure players ont été meilleurs que nous au début, car ils ont su, grâce à la technologie, s’approprier ce qui faisait avant la force des catalogues papier, analyse-t-il. Mais nous constatons aujourd’hui que nous avons atteint un pic en ce qui concerne l’e-commerce pur. La plupart de la croissance depuis deux ans s’est faite grâce à l’interaction du commerce physique et du commerce électronique. »

« TOUCHER, EXPÉRIMENTER, ACHETER »

Que ce soit aux États-Unis ou en France, de plus en plus de sites sont tentés par une présence physique. À l’instar de Google, qui a ouvert, cette semaine à Londres, un espace consacré aux produits Android ou encore le français materiel.net, qui a inauguré un concept store en région parisienne, à Chelles (77). Avec ses 350 m2 de surface et ses 1000 produits en rayon, le site de high-tech ne va certainement pas concurrencer la Fnac. L’objectif est clairement d’accroître la notoriété du site (très prisé des geeks, notamment, pour son offre étendue et sa qualité de service).« Nous avons souhaité créer ce concept store afin de répondre aux besoins des clients, qui souhaitent désormais utiliser simultanément tous les canaux disponibles, explique Jean-Philippe Fleury, fondateur de materiel.net. Notre volonté est d’offrir un lieu où nos consommateurs peuvent toucher, expérimenter et acheter leurs produits numériques préférés au même prix que sur notre site. » Le magasin reprend une sélection de produits vendus sur le site (14 000 références vendues en ligne) dans les différents univers du high-tech : mobilité (smartphones, tablettes…), maison (domotique), informatique (PC, accessoires, périphériques…). Il propose aussi de nombreux services, comme l’intallation de logiciel, la réparation et le dépannage (dans l’Atelier), ainsi que des bornes de commande sur son propre site en magasin.

Le rayon téléphonie du magasin materiel.net

Une démarche sensiblement similaire à celle de son concurrent LDLC. Le site lyonnais, qui signe un spectaculaire retour depuis deux ans, s’est lancé dans un ambitieux projet d’ouvertures en franchise. Et alors que de nombreuses enseignes ont baissé le rideau dans le secteur depuis quelques années (Surcouf, PC City…), LDLC y croit. « Il est vrai qu’on a beaucoup entendu parler de fermetures sur ce secteur, mais pour nous, c’est le modèle économique des enseignes qui n’était pas le bon, pas le fait d’avoir des magasins, explique Olivier de la Clergerie, le directeur général du groupe et frère du fondateur Laurent de la Clergerie. Nos boutiques feront 150 m² et proposeront de 1000 à 1200 références. Notre objectif est d’en faire un relais multicanal avec notre site. »

AU TOUR D’AMAZON

Des frenchies très multicanal qui pourraient donner des idées aux géants du secteur. À commencer par Amazon. Après la vraie fausse annonce d’une ouverture à New York, l’américain serait tenté par une présence physique. Bien sûr, on est ici dans une autre dimension que materiel.net ou LDLC mais la logique est au final la même. Ainsi, depuis la banqueroute du distributeur américain de produits high-tech RadioShack, les rumeurs d’un rachat d’une partie des boutiques par Amazon sont persistantes. Le numéro 1 mondial de l’e-commerce pourrait ainsi raheter une partie des 1600 boutiques de l’enseigne qui n’ont pas été reprises par l’opérateur local Sprint. Selon le magazine « Forbes« , Amazon aurait même tout intérêt à le faire et ce pour plusieurs raisons:

-Logistique: une présence physique sur tout le territoire accentuerait encore plus sa réactivité dans la livraison.

-Commerciale: Amazon disposerait d’emplacements pour montrer ses propres produits que sont les Kindle, boitiers télé et autres tablettes. Ce qui a fait, en gros, le succès d’Apple depuis dix ans

-Marketing: la présence de magasins Amazon à tous les coins de rue permettrait encore au site derenforcer son poids dans l’inconscient des consommateurs comme la référence de l’achat en ligne 

-Service: Comme LDLC et materiel.net, Amazon gagnerait grandement en image de marque en proposant un SAV efficace, du conseil d’achat et des possibilités de retrait en boutique.

Si Amazon s’était montré jusqu’à présent réfractaire à une telle présence physique, c’était notamment dû à sa politique en matière fiscale. La société basée à Seattle, dans l’État de Washington, y est très faiblement taxée. Avec des boutiques dans tous les États, ce ne serait plus le cas. Mais avec la mise en place de la « loi Amazon » aux États-Unis en 2013, l’avantage fiscal du géant américain soumis à une TVA locale n’existe presque plus. L’occasion de passer au magasin.

Portrait robot de l’adepte du showrooming en France [infographie]

Ce sont plutôt les femmes qui pratiquent le showrooming en France

Ce sont plutôt les femmes qui pratiquent le showrooming en France

Une étude Toluna pour Webloyalty tente de dresser le portrait type de l’adepte du showrooming, cette pratique qui consiste à aller voir en magasin des produits qu’on achète ensuite sur le web

Une femme de 35 ans intéressée par la mode et qui gagne moins de 2500 euros par mois. Si vous croisez cette personne dans un magasin (pour ça, certes, il faut d’abord la questionner sur ses revenus!), il y a de fortes chances qu’elle se serve occasionnellement des points de vente comme d’un showroom. En gros qu’elle aille en magasin pour voir un produit de visu avant de le commander sur un site qui proposera un prix plus attractif. C’est ce qui ressort de cette étude Toluna réalisée pour Webloyalty. Le résultat est donc un portrait robot du « showroomer » moyen. Une femme donc, plutôt urbaine, qui achète souvent sur internet (au moins une fois par mois) et qui n’hésite pas à faire chauffer sa carte bleu à cette occasion (une dépense médiane de 500 euros).

Voilà en détail notre adepte du showrooming: